Je suis tombée sur plusieurs personnes comme ça, dans ma "jeune vie", et à chaque fois, comme toi, je n'arrivais pas à me faire respecter.
Deux surtout m'ont marquée: un qui était dans la même résidence universitaire et qui était un ami d'une amie. Il se permettait tout avec moi, de me pincer les bourrelets, de me faire des réflexions humiliantes devant tout le monde... il dépassait très largement les limites déjà parce que d'une, on n'était pas pote du tout, et de deux, quand bien-même, le respect est universel.
Plus je rentrais dans son jeu, pire il était. Si je lui renvoyais des choses affreuses en pleine tête, il riait encore plus et me dénigrait encore plus. J'en venais à éviter au maximum de le croiser.
Et puis un jour, on était un petit groupe ensemble. Il a fait une vanne, je n'ai pas ri. Personne n'a ri. Tout le monde s'est regardé en se disant "what the fuck?", et le fait qu'il ne soit plus le trublion de service l'a complètement déstabilisé. Depuis ce jour il s'était beaucoup calmé, et puis la vie nous a (heureusement) séparés. J'ai appris quelques années plus tard par l'amie qu'on avait en commun qu'en fait, il m'aimait bien et me trouvait à son goût... va comprendre!
Le deuxième, c'était en foyer jeune travailleur. Pour avoir le wifi au début, on devait aller dans une salle commune. Un jour, alors que j'y étais et que j'avais, à l'époque, eu la mauvaise idée d'avoir un kyste au beau milieu du front (que j'ai fait retirer depuis), il a commencé à se foutre de ma gueule. Nous n'étions que tous les deux, je lui ai dit que je n'étais pas très amusée par sa manière de faire.
Il s'est calmé et m'a demandé des renseignements sur ce fameux kyste. Il m'a vannée sur tout et rien à coup de "ouais toi je suis sûre que t'es pucelle" et j'en passe.
Un jour, il est rentré bourré et m'a raconté sa vie, c'était pas beau à entendre. Qu'il était alcoolique, qu'il voyait un psy régulièrement, qu'il avait été mis dehors par ses parents, qu'il était amoureux d'une fille de la résidence mais qu'il s'était fait jeter etc.. on a discuté une bonne partie de la nuit.
Et puis en apprenant ça, je ne sais pas pourquoi, je me suis sentie moins mal. C'est bête à dire, mais je me suis dit qu'au final, c'était lui le plus à plaindre dans l'histoire, et je me sentais moins "faible" vu que je savais désormais pas mal de choses sur sa vie.
Quand il me saoulait par la suite, je lui rappelais cette conversation, et il se calmait illico presto.
Comme tu peux le lire, c'est très désordonné et confus, et il n'y a pas vraiment de solution à tirer de ces anecdotes, si ce n'est que quoi qu'il arrive, tu ne dois pas accepter de te laisser rabaisser par ce genre de personnes.
Ce sont des personnes qui captent très facilement les failles des autres et les poussent à bout. Je ne sais pas, ça doit les amuser de nous voir nous décomposer en essayant de garder la face avec l'humour, sachant pertinemment qu'en fait, ça nous détruit intérieurement.
Si tu n'as plus la force de lui parler directement, commence par casser ce jeu du vannage. Si tu ne ris plus de ses blagues et que tu ne l'entraînes plus dans son jeu, les gens qui t'entourent auront peut-être plus l'impression qu'il s'acharne sur toi et ainsi, l'inviteront (volontairement ou par leur comportement) à se calmer.
Si personne ne rie plus à ses blagues pourries et déplacées, il comprendra peut-être que l'humour c'est bien, à condition de savoir s'arrêter à la limite de la méchanceté.
Parce que ce qui est certain, c'est qu'en continuant de faire "comme si rien n'était", il ne risque pas de changer. Pourquoi le ferait-il puisqu'il s'amuse bien?