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Melie-M :
Je ne sais pas trop si on parle de la même chose en fait.
Au niveau du thème général, oui bien sûr
(sinon on serait un peu fous hein... :lol: )
Mais dans l'angle d'appréhension, tu es bien plus "élevée" que moi, plus ou moins dans une réflexion sociologique voire philosophique.
Et c'est bien, je ne te le reproche certainement pas, d'autant plus que c'est éminemment rassurant pour quelqu'un qui étudie le droit !
Tu es dans une posture forte, féministe, presque rebelle, du moins vigilante.
Un sentiment probablement mû par une profonde probité et une saine aversion pour les injustices et les inégalités.
Vraiment je respecte ça au plus haut point et, encore une fois, ça aurait tendance à me rassurer sur la justice de mon pays.
Mais simplement, sans contester cela, je suis un degré en-dessous dans mon discours, plus centré sur l'observation de mes semblables de façon "terre-à-terre".
Les deux ne sont pas forcément contradictoires et antinomiques je pense.
Un peu comme les différences que l'on peut trouver entre la théorie et la pratique, entre un idéal et sa réalisation.
Pour moi ce sont les faiblesses normales de l'Humain qui obligent à nuancer, à accepter qu'on puisse être aussi guidé par
d'autres choses que le seul conditionnement de la société, et qu'on ne puisse s'élever totalement contre notre part animale.
Par ailleurs, et là je vais hasardeusement extrapoler encore un peu plus loin, j'ai l'impression que ta construction psychologique
personnelle tend vers le sens de ta démonstration, c'est-à-dire que tu trouves dans la prise de hauteur face à ces généralités un
moyen de t'émanciper et de t'élever toujours plus vers une conception intelligente de la vie et des rapports humains.
En clair, tu supportes assez mal que je puisse te ramener vers le bas, vers ce plancher dont ton esprit ne cherche qu'à s'éloigner.
Là encore, je le conçois sans aucun problème, et je pense même que c'est le sens logique des choses : partir du bas vers le haut.
Mais il se trouve que ma propre conception psychologique est un peu inverse, pour une raison que j'ignore.
C'est-à-dire que j'ai trouvé dans la prise de conscience de quelques "cases" générales un moyen de mieux appréhender mes congénères.
Je suis peut-être au départ trop "dans la lune", quelque chose comme ça, et me confronter à ce plancher aurait plutôt tendance à m'enrichir.
C'est probablement moins logique dans ce sens-là, mais enfin c'est comme ça.
Et c'est la raison pour laquelle je me borne à penser que toutes les généralités ne sont pas nécessairement mauvaises par nature.
Parce que c'est en les comprenant qu'on apprend aussi à les gérer au mieux et à les combattre avec intelligence.
J'ai le sentiment que chercher à s'en détacher totalement peut finir par trop complexifier certaines réalités qui sont, non pas forcément simples, mais du moins communes.
Hé oui, pour revenir au terre-à-terre bien pénible justement, et prendre des exemples volontairement caricaturaux, je n'ai quasiment jamais vu une soirée ou
à un moment ou à un autre des mecs ne cherchaient pas à "pisser le plus loin", et où des filles n'étaient pas dans une posture de séduction passablement inutile.
Ce n'est pas tout le monde, ce n'est pas que ça, il y a une infinité de degrés et de nuances, ok.
Mais globalement c'est là, très souvent, parfois amusant parfois pitoyable, mais ça n'enlève au final pas grand-chose pour autant à l'intégrité de chaque individu.
De même que dans des couples en train de s'engueuler, combien de fois j'ai vu la fille trop parler et le mec pas assez ? Globalement, j'ai toujours vu ça en fait.
Le mec dans une posture soit trop penaude/désinvolte soit trop violente, et la fille dans une posture trop rigide, voulant tout expliquer et régler dans la seconde.
Cercle vicieux totalement vain où chacun exacerbe la posture de l'autre jusqu'à la rupture, où personne ne se comprend sur le moment et se replie dans sa coquille.
En presque tout mec sommeille un coq et en presque toute nana sommeille une princesse.
Et en chacun d'eux sommeille également le plaisir coupable d'aimer aussi cette part un peu primaire chez l'autre.
Là-dessus, chaque individu va greffer son histoire, son éducation, son milieu social, ses blessures -bref sa vie- et influer plus ou moins fortement sur ces caricatures.
Certains vont se vautrer dedans, d'autres s'en détacher totalement, et entre les deux existera une palette infinie de nuances.
Mais il reste donc sous-jacent dans la population la trace plus ou moins visible de ce fil conducteur.
Je ne nie pas que ceci soit peut-être plus dû à un conditionnement qu'à une vraie nature, et que ça puisse être différent dans d'autres contrées du monde.
Mais encore une fois, dans mon esprit et dans la vie de tous les jours, savoir cela ne change pas grand-chose à la réalité telle qu'on la vit.
Observation de comptoir ? Subjectivité totale ? Expérience purement personnelle ? Oui, tout cela.
Mais j'en fais quand même une part de mon avis sur la question, et je ne crois pas que ça nuise à mes valeurs ni à d'autres considérations plus nobles.
Parce qu'au fond ce n'est pas tant constater l'existence de quelques stéréotypes qui est dangereux que les conclusions qu'on en tire.
Si on se sert de ce constat pour mieux s'en méfier ou pour essayer de se bonifier, pour tenter de comprendre l'autre de façon pertinente etc... c'est bien.
Si on s'en sert comme d'une vérité rigide pour exacerber les travers dont tu parles, là on devient vite sexiste et potentiellement nocif aux individualités.
Là où je te rejoins, c'est que je ne pense pas que ce soit la meilleure part de l'Homme, et qu'y réfléchir et la combattre c'est globalement bénéfique.
Parce que la vraie définition de la connerie elle est peut-être bien là en fait !
Les mecs vraiment trop "mecs" et les filles vraiment trop "filles" deviennent souvent des caricatures insupportables et ridicules.
Alors ouais, malgré tout ce discours interminable
(voire juste minable) je suis d'accord pour dire que l'appréciation de quelques généralités soit totalement insuffisante.
Et que s'en contenter n'est pas particulièrement favorable à l'intelligence ni au respect des autres.
Finalement, le plus beau ne serait-il pas peut-être dans un entre-deux, dans le fait d'accepter les codes pour mieux les déjouer et s'en amuser ?
Comme par exemple
jouer du metal dégueu...n rose fluo et talons aiguille ?
Cette fille me donne l'impression en trois coups de baguettes de vaporiser nos deux beaux discours pour simplement devenir un mix impalpable.
Elle, elle brise avec fracas toutes les cases qu'on voudrait lui imposer.
Mais d'une part, ce n'est que le temps d'une vidéo, et d'autre part, ce n'est tout simplement pas donné à tout le monde d'y arriver.
Sinon faut que je dise aussi que, comme toi, je mets trois plombes à écrire mes messages, et qu'au final je ne sais même
plus s'il est resté dans le sujet ou s'il est cohérent... Advienne que pourra, je clique sur "envoyer" avec fébrilité...
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