papille a écrit:Cette petite voix est redoutable.
Pour les déclencheurs, je trouve que c'est une autre étape, car à un moment, on peut aussi se noyer à essayer de dire ce qui vient avant la crise. Toutes les émotions et les idées peuvent y passer. (Jusqu'à ce qu'on repère vraiment une ou deux choses qui se retrouvent un peu dans tout.)
Parfois, ça aide aussi de se demander ce qui vient après. A quoi elles servent.
Mais d'essayer d'y penser seule, ça peut aussi nourrir le cercle vicieux des petites voix redoutables je trouve...
Moi, j'ai eu le sentiment que beaucoup de mon agressivité se retournait contre moi grâce à ça. Cette petite voix en était l'exemple magistral, l'exigence et la culpabilité étaient des moyens de me faire du mal.
Tu parlais de l'après été, du sentiment d'être transparente, moins importante pour tes proches.
Moi, quand je me sens seule, je me sens très triste. Mais j'ai remarqué que je me sens aussi en colère. J'en veux au monde entier (à travers une ou plusieurs personnes) de ne pas être là, de ne pas penser à moi.
Se produit un drôle de renversement. Ce n'est pas que je suis seule, là, moi, à vivre ce que je vis (ça me permettrait peut-être d'en profiter justement!). C'est que eux ne sont pas là, me privent de leur affection, de leur attention et la consacrent à autre chose sans se rendre compte que je suis seule et triste.
C'est naturel ce renversement, mais on tend vite à le "zapper" en ne parlant que du côté "triste" de la solitude, du versant "gentillet" et "partageable" du sentiment de solitude.
D'ailleurs je me dis que c'est peut-être la différence entre se sentir seul et se sentir abandonné/vain, et c'est comme si parfois, l'un passait pour l'autre. Ca aurait l'intérêt de m'expliquer pour j'aime être seule tout en détestant ça à d'autres moments. ;)
Comme je vis mal de ressentir cette agressivité, je me blâme, je me trouve injuste, et puis, je tombe dans un certain désespoir. Avant (mais ça m'arrive encore), pour éviter de ressentir tout ça trop longtemps, je mangeais, ça m'anesthésiais et ma colère n'avait plus qu'à se tourner vers moi, en me donnant l'idée que je contrôlais le moyen de l'arrêter: je n'avais
plus qu'à mieux m'y prendre, jeter la nourriture, me mettre à manger bien. La douleur me servait aussi quelque part.
C'est bien sûr un peu raccourci et moins simple que ça au fond, parce que c'est loin de se réduire à ce que j'en écris.
Et je ne sais pas si ça peut correspondre à comment tu vis la solitude, mais du coup ça m'a fait écho.
Tiens, d'ailleurs, je ne me sens jamais autant en besoin d'être l'objet de soins et d'attention que quand je suis malade ^^ J'espère que tu pourras prendre soin de toi, et que d'autres aussi y participeront. Et que cette vilaine angine passera vite !
Pour le blog, c'est sans engagement, tu as le droit de poster ta déco et de ne revenir que six mois après si tu veux :D
Ca ne doit pas être une contrainte.
Sinon, Overeating, je te souhaite aussi bon courage dans ce que tu traverses.
amilimelo a écrit:
Tu as soulevé quelque chose d'intéressant... J'ai toujours cette petite voix qui me fait des réflexions sur ce que je mange. J'ai toujours un avis tranché "tu ne devrais pas manger ca", "tu manges plus que les autres", "tu pourrais manger plus sainement", "tu as encore trop mangé". Du coup, mon cerveau est toujours en train de bouillonner et je retiens tout ce que je fais faux. Alors oui, tu as totalement raison quand tu dis qu'il y a une forme de restriction, parce que j'ai toujours envie de faire mieux, je me force à manger telle chose/telle quantité et je ne m'écoute pas forcément. Résultat, la crise... La restriction est une chose, après je pense je pourrais écrire 40 chapites sur moi et les déclencheurs de crises...
C'est vraiment intéressant comme tu arrives voir certaines choses... Aujourd'hui, je ne suis pas allée travailler, je suis restée toute la journée à la maison car je suis fiévreuse et j'ai une bonne angine. Même si j'ai du rester chez moi, ça s'est bien passé. Le fait que je lise ton post et prenne le temps de réfléchir à cela m'a vraiment fait du bien, et je t'en remercie !
Oh oui pour le blog, c'est une chouette idée... a voir si je trouve le temps, mais ca serait en effet une super chose!
Je te rejoins sur la solitude et son "inversement". Comme toi, il y a quelques années encore, je subissais ma solitude de manière extrême et pas toujours réfléchie. J'étais un peu toujours en attente... je voulais qu'on m'appelle, qu'on vienne frapper à ma porte, qu'on me montre de l'intérêt. J'avais toujours la grosse déprime du dimanche, car je le passais seule à attendre. Et puis, j'ai compris que chacun à sa vie et ses occupations. J'ai réalisé qu'au lieu d'attendre bêtement chez moi, je pouvais profiter intelligemment de ce jour de congé. Et depuis, ca se passe super bien à ce niveau, je peux volontiers passer mon dimanche soir sans être triste ou ruminer, on pourrait même dire que j'aime bien ça !
La solitude qui me pèse, c'est plutôt au niveau amoureux/affectif. Ma vie est bien remplie, je pense être comblée par ma famille et mes amis. Mais un amoureux, ca serait un bonus. Et cet amour que quelqu'un peut vous donner, je trouve ca tellement spécial, fort et beau... J'idéalise sûrement la chose, mais avoir quelqu'un qui vous aime et pouvoir le rendre, c'est quelque chose qui me manque énormément. Cette personne sur qui on peut compter dans tous les moments, qu'on peut appeler au milieu de la nuit, à qui on peut tout dire... c'est un peu bâteau de se plaindre et de dire qu'on est en manque d'amour, mais sincèrement, c'est la seule chose qui me manque aujourd'hui.
Après, il y a beaucoup de frustrations à côté, que je n'arrive pas encore régler et qui ont une influence sur mon état. J'ai beaucoup de peine à parler, m'affirmer, à faire savoir si on m'a fait du mal,... j'aurais tendance à me faire un peu marcher dessus. Ma confiance en moi est assez basse en ce moment, mais je sais que ca se travaille.
Je n'ai pas encore parlé à ma maman... c'est une relation assez compliquée. Et là, je me sens tellement faible et fragile, je sais que si je commencais à lui parler, je fonderais en larmes, et j'aimerais bien éviter ca, j'aimerais pouvoir lui parler calmement.
Je vous tiendrai au courant de mes états d'âme tout vite ! J'ai recontacté ma psy, je crois que c'est vraiment le moment que je me fasse aider ! Je pourrai donc vous faire un petit compte rendu de ce qui en est ressorti :)
Merci pour vos encouragements, vous êtes super :)