On peut s'assumer oui, bien sûr qu'on le peut. Ca commence comme ça un travail sur soi. D'abord se réconcilier avec son corps, pour ensuite réparer son âme. J'ai passé la première étape depuis un bout de temps. Je m'assume physiquement sans problèmes maintenant, je n'ai plus honte de peser le poids que je pèse, et je n'ai plus peur de l'épreuve de la balance. J'y passe de temps en temps pour savoir où j'en suis, à titre indicatif. Par exemple je pense que je vais aller faire une petite vérification car je rentre très bien dans une robe dans laquelle je me sentais boudinée il y a à peine quelques mois.. Bizarre bizarre. Alors ça se traduit par un : "ah tiens j'ai pris tant" ou un : "ah tiens j'ai perdu tant" , c'est tout. C'est une façon saine de prendre un indicatif sur son poids. Pas de peur sur ce que la balance va m'annoncer de ses chiffres inquisiteurs, non je ne la prends pas comme une ennemie. Et non je ne vais pas jusqu'à les casser non plus :lol:
Plusieurs choses ont fait que je m'assume maintenant :
-le fait d'avoir prouvé à ma chère et tendre maman que ce n'est pas parceque je suis grosse que je ne trouve pas d'emploi correct en rapport avec mon niveau d'étude, puisque j'en ai trouvé un qui me convient ;
-le fait d'avoir envoyé paître un ami qui pensait bien faire en m'envoyant son mal-être kilogrammique dans la tête et en voulant me prodiguer ses nombreux conseils minceur, nom de nom je vous jure que ça fait du bien, et je l'ai aussi envoyé à ma mère ;
-le fait que mon frère ne s'inquiète pas du poids que je pèse, contrairement à ce que ma chère manman essayit de me faire croire, mais de la vitesse à laquelle je mange, qui certes n'est pas mal quand je prends plaisir à manger quelque chose que j'aime, c'est une broutille vous allez me dire, mais pour moi il me montre une évolution dans sa manière de voir les choses, et ça me met du beaume au coeur ;
-une chose très pratique, mais que j'ai fait depuis longtemps : arrêter la paranoïa, en clair mesdames et messieurs, arrêtez de penser que tout le monde vous regarde, que vous soyez en train de manger, de vivre, de roter ou de péter (quoique là dans un espace confiné c'est à vos risques et périls ... :lol: ), la plupart du monde s'en contrefiche du poids que vous pesez, et du pain au raisin que vous mangez en plein café devant un capuccino tout plein de mousse onctueuse, avec du chocolat et tout et tout. Ils ont bien autre chose à penser la plupart du temps, tous ces messieurs et ces dames autour de vous. Au pire, vous allez apparaitre dans leur esprit l'espace d'une seconde, comme une simple pensée, entre ce qu'ils vont faire pour le dîner et le nombre de papiers qu'ils ont laissé sur leur bureau...
Ceux qui viennent vous lancer des réflections en pleine tête : soit ils frappent où c'est le plus visible comme n'importe qui d'énervé et d'un tantinet goujat (comme le coup de la réflection au supermarché) , soit ils viennent vous lancer leur propre mal-être à la tête. Vous êtes ce qu'ils auraient le plus peur d'être, tout simplement. Comme un handicapé, comme un vieux, comme un sdf... Comme un boutonneux, comme une femme très plate, comme tout ce qui peut être vu comme anormal, tout simplement...
Et de ce dont on a peur, on se défend. La meilleure défense étant l'attaque.. Vous voyez bien la chose. Si votre visage est celui d'une personne vulnérable, z'en prenez plein la tronche. Si vous avez le cran de regarder une personne qui vous regarde de haut en bas en pleins yeux et de travers, je vous assure qu'elle ne prendra pas la parole et cherchera à aller regarder tout autre chose.
Arme que j'utilise assez souvent en fait. Le "regard qui tue". Très efficace, rapide et silencieux. anecdote : je suis en décolleté plongeant, j'adore ça j'y peux rien. Avec ma poitrine ça fait un poil provocateur, et alors j'étais au bras de Noub. Nous traversons un nuage de personnes qui apparemment se connaissaient. En plein milieu du couloir evidemment. L'une de ces dames me regarde comme un monstre, moi et mon décolleté provoc' et pigeonnant, affichant clairement que je m'assume comme telle et que je m'aime. Je la vois blanchir, ouvrir la bouche. Direct technique : "vas y ma mémère balance moi une vanne je t'attends" tout ça dit dans les yeux, regard de défi : oh voilà que la dadame tourne les yeux, génée comme pas deux, et me laisse tranquillement passer au bras de mon cher et tendre, et je me permets même un joli gloussement avec une remarque clairement lancée sur la façon dont elle s'était permise de me regarder... Très efficace.
OUHHHHH LE PAVEEEEEEEEEEEEEEE !!! Pardon m'en étais pas rendue compte.. Je vais le mettre en signature ça, reine des pavés...