sujet délicat auquel on ne peut répondre simplement par "pour ou contre"...
perso, je ne crois pas au concept de la fidélité à tout prix, même si je le respecte.
il faut dire que la sacralisation de l'union de deux êtres est assez récente dans l'histoire de l'humanité et date en fait de l'apparition des religions monothéistes en nos vertes contrées et celle des "péchés mortels", au rang desquels l'infidélité.
en bon athée qui se respecte (plutôt agnostique d'ailleurs, mais cela est un autre débat), je suis assez opposé à toute forme de pensée culpabilisante qui m'enseigne que je suis impur de naissance et que quoi que je puisse faire je resterai impur, ne devant mon salut dans un "autre monde" qu'à la grâce et la miséricorde de Dieu, Allah, Jéhovah ou Yaveh...
toute pensée devant être fixée sur cet objectif, les prédicateurs de ces religions (christianisme, religion juive et islam) ont pris grand soin de mettre en garde leurs ouailles contre les dangers du PLAISIR, notamment charnel, désormais réservé au seul cadre du mariage (et encore, sous contrôle), sous peine de damnation éternelle.
rappelerais-je au passage que ces religions phallocrates enseignent aussi à la femme d'être bien soumise à son homme, et à passer à la casserole les homosexuels ?
bien que dans notre beau pays nous nous soyons officiellement affranchis de l'influence des curetons en 1789, plusieurs siècles de conditionnement ne s'effacent pas si facilement et même si le prêche s'est quelque peu délité, demeure néanmoins cette idée que l'union ou le mariage de deux êtres (de sexe opposés, hein, attention, le fourchu guette...), c'est 1 + 1 = 1, 24h/24h.
et nous voila donc rendus dans une société hypocrite ou admettre qu'on a "envie" de quelqu'un d'autre que son conjoint, c'est mal !!
"c'est pas parce qu'on est au régime qu"on ne peut pas regarder le menu" : combien de centaines de fois ai-je entendu cette phrase, dans la bouche d'hommes et de femmes ?
mais à quoi ça sert de regarder le menu si on ne peut JAMAIS y goûter ?!!
attention, je ne parle pas ici des insatiables, gloutons et autres affamés du sexe qui n'en ont jamais assez et "sauteraient" sur tout ce qui bouge...
pour ma part je ne suis pas partisan de la frustration, ni de l'hypocrisie.
après, je suis conséquent : dès les prémices de mon histoire avec mon épouse, je lui ai dit que je ne lui demanderai jamais la fidélité.
je m'explique : pour moi, être jaloux revient à confondre amour et possession. or je n'appartiens à personne et personne ne m'appartient.
d'autre part, demander à l'autre la fidélité revient à mon sens à faire preuve d'un égo démesuré : "maintenant que tu es avec moi, les autres n'existent plus, il n'y a que moi et moi seul(e)". j'estime pourtant qu'il y aura toujours plus beau, plus intelligent, plus charismatique, plus 'magnétique' et meilleur amant que moi...
je pense aussi qu'il faut dissocier le sexe de l'amour. le sexe doit rester ludique. le sexe avec amour est magnifié, mais le sexe sans amour, pour le sexe, peut être très bien aussi.
en fait ma philosophie peut être résumée dans cette règle que j'ai posée en fondement de ma relation avec ma femme (qui dure quand même depuis 20 ans...) : "tu fais ce que tu veux de ton corps, mais ton cœur est à moi". heu, façon de parler, bien sur...
je profite de cette tribune pour tordre le coup au passage à cette acceptation de l'acte "infidèle" si c'est "pour trouver ce qu'on n'a pas à la maison" : pour moi c'est justement cette démarche qui est irrespectueuse car celui ou celle qui va chercher ailleurs ce qu'il n'a pas chez lui/elle ou qui règle ainsi ses problèmes de couple opère une fuite en avant et pendant ce temps ne règle pas les problèmes en question, au risque de laisser un fossé se creuser entre lui/elle et son conjoint.
c'est mesquin et non plus ludique.
pour ma part, je suis incapable de regarder une autre femme si une crise secoue mon couple ou si des non dits ou des malentendus gangrènent nos relations.
voila, j'arrive au bout de ma longue prose mais je pense que ce sujet mérite autre chose que des réponses de quelques lignes.
encore une fois, il ne s'agit que de ma vision de la chose.
je ne me fais pas le chantre de l'infidélité pour autant et je respecte tout à fait les opinions divergentes, conscient que cette libre pensée ne me place pas dans le camp le plus étoffé.
le plus important, c'est l'amour et de faire en sorte d'être épanoui sans faire souffrir l'autre.
et de toutes façons, tout cela est au final une question culturelle;
j'ai très bien connu une camerounaise et une ghanéenne qui m'ont toutes les deux appris que dans leur culture les "multi-relations n'étaient pas condamnées.
et, plus près de chez nous, j'ai rencontré une danoise qui m'a tenu les mêmes propos.
alors, qui a raison et qui a tort ? personne et tout le monde à la fois je pense...
allez, je suis près à recevoir les directs, uppercuts et foudres de celles et ceux qui auront eu le courage de me lire...