Je ne connais pas l'addiction à l'alcool de très près, si ce n'est par mon frère qui l'a été (marié et 3 enfants) et qui refusait de voir la réalité en face. Il a fini par se faire soigner et aujourd'hui il va mieux mais il a fait beaucoup de guérisons/rechutes.
Par contre, je connais une autre forme d'addiction auprès de mon conjoint. Lui, ce n'est pas l'alcool, mais le jeu en ligne. Ca peut paraître dérisoire, mais le processus et sensiblement le même.
Nous n'avons pas d'enfants ensemble, nous ne sommes pas mariés, mais depuis 4 ans que nous sommes ensemble nous avons vécu des moments vraiment pas tops entrecoupés de moments très hauts. Il replonge souvent, parfois quelques mois, et la dernière fois, plus d'un an. Il a arrêté récemment. Son addiction est couplée à une dépression sévère que jusqu'ici il se refusait à soigner.
Je te dirais de suivre les conseils de Patty, et de pas mal de ceux qui ont déjà posté. Il faut que ta femme ait "son" déclic. La seule chose que tu puisses faire c'est d'être là quand elle aura besoin que tu le sois, mais tu ne peux pas porter à bout de bras "son" problème, car c'est le sien.
Il faut que tu prennes soin de toi et de ta fille en priorité, pour pouvoir être là le moment venu et avoir les forces nécessaires pour l'être, si toutefois au moment venu tu en as encore l'envie.
Préserve-toi, car tu ne peux pas attendre de ta femme qu'elle le fasse pour toi, elle n'est pas en état de le faire et elle refuse pour le moment ton aide et l'aide de qui que ce soit d'ailleurs.
J'ai laissé mon conjoint "plonger", je suis sortie même quand il ne voulait pas sortir, même quand il allait mal. J'ai pensé à moi, je l'ai laissé faire son bout de chemin. Cela a été très difficile, évidemment il y a eu des moments où j'ai eu envie de partir, mais j'ai fait mon choix, celui de rester, en sachant pertinemment que s'il n'avait pas "le déclic", je finirais par partir, mais que pour le moment, ce n'était pas ma décision.
Sa mère m'a conseillé plusieurs fois de partir. Elle était désespérée. Ses parents ont tout tenté, jusqu'à venir à la maison et lui faire du chantage pour qu'il aille à l’hôpital. Cela n'a fait qu'empirer les choses.
En Octobre dernier il a eu ce fameux déclic. L'envie de sortir à nouveau, l'envie d'autre chose que de jouer, l'envie d'être avec moi, de revoir ses amis, de retrouver du boulot, d'avancer, de faire des projets, choses dont il n'avait pas eu envie depuis plus d'un an.
Il est resté un an sans sortir ou très peu, je peux te dire que je compte sur les doigts de la main ses sorties en 2012.
Alors bien sûr, il n'y a rien de miraculeux. Il doit retourner voir un médecin, il doit prendre rdv chez un psy. Il en a l'envie, il faut encore qu'il fasse un pas de plus.
Il joue encore un peu, beaucoup moins, mais il lui arrive encore de jouer en journée, essentiellement quand je ne suis pas là, mais il se reprend vite, m'aide à la maison...
Bref, tout ça pour te dire qu'il faut que de ton côté, tu t'occupes de toi, et de ta fille, parce que personne ne le fera à ta place. Et quand viendra le moment où, au choix, soit ta femme acceptera ton soutien, soit tu décideras de partir parce que tu estimeras avoir assez donné, il te faudra la force nécessaire pour le faire, et cette force, tu dois l'acquérir maintenant.
Si je m'étais évertuée à le porter à bout de bras et à porter ses angoisses et son mal-être sur mon épaule pendant tout ce temps, je pense qu'au moment de ce fameux déclic, c'est moi qui me serais effondrée.
Je te souhaite, quoi qu'il en soit, beaucoup de courage.