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Complications après Bypass sleeve et anneau

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L'association française de formation médicale continue en hépato-grastro-entérologie a publié en 2010 un texte assez complet qui étudie les différentes complications pouvant survenir après un geste de chirurgie bariatrique -  
pose d'un anneau gastrique, by-pass, sleeve.


C'est plutôt à destination des médecins mais en tant que patients et usagers nous avons tout intérêt à connaître ces éléments !!

Disponible ici :http://www.fmcgastro.org/postu-main/archives/postu-2010-paris/les-complications-de-la-chirurgie-bariatrique-2/


Les points importants de ce texte

"Les 5 points forts

Les complications et la mortalité de la chirurgie bariatrique dépendent du type de procédure réalisée. Une métaanalyse retrouve une mortalité à 30 jours de 0,1 % pour les procédures restrictives, 0,5 % pour le Bypass et 1,1 % pour le BPD/DS.
Les complications après chirurgie bariatrique peuvent être classées en deux groupes : (1) les symptômes fonctionnels digestifs liés à une modification du tractus digestif et de sa physiologie (RGO, nausées et vomissements, dysphagie, dumping syndrome, diarrhée, constipation) et (2) les complications mécaniques liées au geste chirurgical (érosion ou glissement de l’anneau, dilatation du réservoir ou de l’oesophage, sténose anastomotique ou du réservoir, ulcère marginal, hémorragies, lâchage de la ligne d’agrafe, fistules, occlusions et hernies internes).
Les complications après gastroplastie verticale calibrées comprennent : lâchage de la ligne d’agrafe, sténose du réservoir, érosion de l’anneau, RGO, nausées/vomissements, ulcère marginal et reprise de poids. Les complications liées à l'anneau gastrique (LAGB) sont nombreuses, surtout à long terme. Les complications majeures de l'anneau gastrique sont l’obstruction gastrique aiguë, l’érosion gastrique par l’anneau, le slippage ou glissement de l’anneau, la dysfonction du boîtier ou du cathéter, la fuite au niveau du cathéter ou de l’anneau, la dilatation du réservoir ou de l’oesophage, l’oesophagite sur reflux et l’infection du matériel.
Les complications du gastric bypass sont multiples. Certaines complications surviennent précocement et peuvent être gravissimes (fistules, embolie pulmonaire, dilatation de l’estomac exclu), d’autres peuvent survenir des semaines voire des mois après la chirurgie (dumping syndrome, occlusions et hernies internes, troubles métaboliques, carences nutritionnelles, hypoglycémie).
Les complications après sleeve gastrectomy comprennent surtout deux complications majeures, les fistules et les saignements sur la ligne d’agrafe. Les autres complications sont mineures surtout la dysphagie postopératoire et le RGO."
37 ans 4879
Tain une personne sur 200 qui fera un by-pass en mourra...ça fait froid dans le dos.
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Oh oui, ça fait flipper. Je t'avoue que je bloque sur le risque élevé de fistules. Parce que c'est gore, les fistules :shock:
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Une autre source, qui ne parle pas que des complications mais évoque clairement l'efficacité modérée de la chirurgie bariatrique :

http://www.anorexie-et...130-chirurgie-de-l-obesite.htm

et

http://www.anorexie-et...e-toutes-les-obesites-nbsp.htm


C'est à destination des professionnels de santé mais très clair, compréhensible et ça dit bien (enfin !!) la réalité des repas "aucun vrai repas n'est plus possible".

Extrait :



"7.3. Prise alimentaire

La plupart des patients ont des difficultés à ingérer de la viande, du poisson, des crudités, des légumes et des fruits et à un moindre degré des fromages à pâte dure. Beaucoup calment leur faim à l’aide de produits liquides sucrés-gras (crèmes glacées, crèmes desserts, sodas) et 71 % des malades disent encore vomir plusieurs fois par semaine un à trois ans après l’intervention.

Dans l’ensemble, les résultats nutritionnels de la chirurgie gastrique de l’obésité ne sont donc pas satisfaisants. En effet, nombre de malades adoptent une alimentation assez ou très pauvre en protéines, du fait de la réduction de la consommation de viandes et de poissons (qui ne passent pas). Beaucoup réduisent leurs apports en vitamines anti-oxydantes (anti-vieillissement) : vitamine A et rétinoïdes, C, E et caroténoïdes, réduisent à rien leurs apports en fibres, solubles et a fortiori insolubles, et en eau, du fait de l’exclusion des fruits et légumes, notamment crus.. Les malades, assez souvent, boivent peu. Leur tendance spontanée devient celle de couvrir leurs besoins énergétiques par des produits manufacturés prêts à l’emploi et denses en énergie (sucré-gras, type barres chocolatées).

La poche néoformée se dilate souvent au fil du temps. C’est ce qui fait que les malades mangent plus, 3 ans plus tard, qu’au début. Les vomissements, constants au début, tendent à s’atténuer. Mais ils ne disparaissent pas tout à fait dans plus de deux tiers des cas.

Les conséquences sur le comportement alimentaire et l’émergence de troubles du comportement alimentaire paraissent importantes. Un tiers des malades auraient un trouble du comportement alimentaire. Il s’agit surtout de compulsions alimentaires et de tendances à soulager l’angoisse par l’alimentation (plus d’un quart des malades). La peur de manger, des pensées dichotomiques rigides apparaissent dans un certain nombre de cas (un malade sur sept à dix ?). Les patients qui avaient une nette tendance aux troubles du comportement alimentaires avant l’opération la gardent ou la renforcent ensuite, surtout s’il s’y associe des traits anxieux ou un état dépressif. Les compulsions nocturnes touchent 27 % des patients après chirurgie gastrique de l’obésité.

En fait, il est évident que le comportement alimentaire ne peut être que très perturbé : temps du « repas » insuffisant, structure du « repas » éclatée, diversité alimentaire réduite, sensations autour du repas (faim, rassasiement) très modifiée. Le trouble le plus fréquent est la compulsion alimentaire liquide ou semi-liquide sévère, faite de sodas, crèmes glacées, yaourts liquides… Elle est le mécanisme principal de l’échec à long terme de la chirurgie gastrique de l’obésité. Elle touche peut-être 6 à 8 % des malades.

8. Les résultats à long terme

L’évolution du poids, au delà des 5 premières années, est moins satisfaisante : un malade sur six ou sept (15 %) reprend une partie ou la totalité du poids perdu.

Certes, ce sont de meilleurs résultats que ceux du sous traitement médical, mais qu’en sera-t-il 5 ans plus tard (à 10 ans) ?

L’évolution, à 10 ans ou plus, de la composition corporelle, du comportement alimentaire et des complications associées n’est pas connue.

Y aura-t-il à long terme une altération de l’estomac ? Qu’en sera-il de l’état de la muqueuse gastrique : gastrite, infection par Hélicobacter pylori ?

Le risque de mortalité à long terme est inconnu. Il est probable qu’il n’est pas nul. En effet, un certain nombre de malades sont ou seront dénutris du fait de la chirurgie bariatrique. Or, cette dénutrition, qui peut intéresser tout autant le secteur protéique et musculaire que certaines fonctions en rapport avec des carences vitaminiques ou minérales, sera difficile à mettre en évidence. Il s’agit en effet d’une dénutrition par carence d’apport liée à la forte restriction alimentaire en aliments protéiques et riches en minéraux ou vitamines (magnésium, fer, folates, zinc, vitamines A et E en particulier). Et l’on sait que ce type de dénutrition est, dans d’autres circonstances, responsable d’environ 10 % de décès à long terme (10 ans ou plus) sans que les marqueurs usuels de la dénutrition (albuminémie, pré-albuminémie, hémoglobine, calcémie...) ne la diagnostique facilement.

8.1. Les lésions endoscopiques

Il n’y a pas eu d’études endoscopiques systématiques permettant de préciser la fréquence des lésions oesogastriques. L’oesophagite de reflux est connue. Les lésions gastriques le sont moins. L’étroitesse du chenal ne permet pas d’explorer l’estomac d’aval.

9. Les perspectives

Il faut respecter strictement les indications :

1. Obésité massive (IMC > 40 kg/(m)2 ou fortement compliquée
2. Echec d’un traitement médical et diététique bien conduit (un an au moins de suivi)
3. Consultation d’endocrinologie ou de Nutrition pour dépister une hypothyroïdie notamment
4. Consultation psychiatrique pour exclure les affections à risque d’échec ou de complications : avant tout les troubles du comportement alimentaire et les psychoses et pour préparer les malades aux conséquences, inconfortables, d’une telle réduction du volume gastrique (aucun repas vrai n’est plus possible)
5. Consultation diététique à telle fin de préparer le malade au régime qu’il aura à suivre ensuite

Il faut continuer à évaluer cette chirurgie bariatrique gastrique. Il faudra être plus attentif aux contre indications et à leur diagnostic : il n’est pas facile de déceler un trouble du comportement alimentaire chez l’obèse. On sait que ces troubles touchent le plus souvent des femmes (70 % des cas) et ce sont elles qu’on opère le plus souvent (plus de 75 % des cas). De même, il faudrait déceler et traiter les troubles du comportement alimentaire après l’opération. Il faudrait pouvoir les prédire. Ce ne sera pas facile.

Il faudra aussi faire évoluer l’alimentation de ces malades qui ne peuvent plus s’alimenter comme avant, pour éviter les carences en eau, protéines, minéraux, vitamines et oligo-éléments. Des suppléments (liquides) devraient peut-être être prescrits d’emblée.

Il faut enfin veiller à éviter leur exclusion sociale ou familiale."
56 ans Région nîmoise 1567
P'tain, ça fait froid dans le dos...
51 ans 35 10308
sandydidou a écrit:
P'tain, ça fait froid dans le dos...

Carrément. Et ce post devrait être en "post-it" dans la rubrique "chirurgie".
943
L'ensemble des informations disponibles sur le site de l'association Autrement destiné aux professionnels de santé est clair, adapté, intéressant... pas que sur la chirurgie !! sur les causes de l'obésité, les TCA (anorexie boulimie compulsions), ce site est passionnant.

Un autre extrait (les sources de l'article sont dans le deuxième lien)


"Gastroplasties : traitement de toutes les obésités ?

1. Mais que peut-on véritablement en attendre ?
2. Alors que dire, que faire ?
La prise en charge de l’obésité est une affaire très longue haleine. Beaucoup de malades et de médecins s’y épuisent et cherchent alors, ensemble ou séparément, " le traitement facile " à portée de tous.
Dans notre imaginaire, une intervention chirurgicale a un côté " radical " qui attire. Les gastroplasties, pour cette raison, séduisent bien des malades et des thérapeutes.

1. Mais que peut-on véritablement en attendre ?

La gastroplastie est un recalibrage de l’estomac, à telle fin de réduire son volume " utile " à 60 mL environ. Il en existe plusieurs sortes : gastroplasties verticales bandées avec double série d’agrafes isolant une poche gastrique supérieure et chenal inférieur ; anneau gastrique qui fait comme une ceinture gonflable autour de la partie haute de l’estomac ; par analogie, by-pass gastrique où une anse jéjunale montée est anastomosée à la partie haute de l’estomac, elle-même séparée de la partie basse par une double série d’agrafes.

Il ne fait aucun doute que les malades, après gastroplastie, maigrissent, et maigrissent même beaucoup, dans les 2 premières années (15 à 20 kg pour beaucoup). Ils perdent de la masse grasse (60 à 70 %) et aussi de la masse maigre (30 à 40 %).

Il est clair qu’ils réduisent massivement leurs ingesta, avec pour certains de véritables anorexies et des apports inférieurs à 800 kcal et 40 g de protides par jour.

Il est très fréquent que les repas ne soient plus possibles, le chenal inférieur, large de 7 à 9 mm, ne laissant passer que des aliments longuement mâchés et sélectionnés pour n’être pas trop durs (les crudités et les fruits passent plutôt mal ; et ne parlons pas de certaines viandes) ou ne pas faire bouchon (risque de bézoar).

Il n’est pas si facile de boire en mangeant, car la distension de la poche génère des douleurs dissuasives. Alors, certains patients se nourrissent en " buvant ou suçant " (sodas, glaces, pâtes à tartiner).

Il n’est pas si facile de suivre ces malades : ils ne se plient pas si aisément à la nécessité d’une surveillance médicale. Peut-être est-ce là la conséquence d’une sélection de malades " qui en ont assez " des consultations médicales éprouvantes et veulent " être débarrassés " de leur obésité ?

Un malade sur cinq doit être ré-opéré dans les 5 ans qui suivent, pour troubles du comportement alimentaire ou complication chirurgicale.

Une grosse poignée de patients regrossissent (30 à 50 % selon les séries), tout ou partie (20 % ont retrouvé leur poids antérieur 10 ans plus tard).

2. Alors que dire, que faire ?

Ne pas opérer les malades non obèses (indice de masse corporelle < 30 kg/(m)2).
Ne pas opérer non plus les malades à l’obésité non compliquée, comme par exemple une obésité modérée (IMC entre 30 et 40 kg/(m)2), gynoïde chez une femme jeune motivée fortement par un souci esthétique.
Garder en mémoire que l’empêchement, par la gastroplastie, de céder à un trouble du comportement alimentaire peut provoquer la déstabilisation mentale de certains patients.
Expliquer au malade que la gastroplastie n’est pas la " cure " de son obésité, mais qu’elle est un moyen dont on ignore encore les conséquences à très long terme (20-30 ans). Et qu’il faut donc qu’il accepte la poursuite d’une prise en charge diététique et nutritionnelle par une équipe compétente !

Muni de ces propositions, un service hautement spécialisé dans le traitement de l’obésité ne devrait pas faire opérer plus de 0,3 malades par an !"
45 ans 2032
C'est effrayant.

Je pétoche pour ma frangine qui correspond trait pour trait à ce qu'ils décrivent (son alimentation actuelle étant en grande majorité composée de barres de chocolat et pâte d'amande)...
Purée mais qu on vienne me demander, à moi.
Qu'on m envoie des candidats à l opération. . :?
943
Je crois que le seul argument qui porte réellement c'est celui de la possibilité d'une reprise de poids...
943
Kwikie a écrit:
C'est effrayant.

Je pétoche pour ma frangine qui correspond trait pour trait à ce qu'ils décrivent (son alimentation actuelle étant en grande majorité composée de barres de chocolat et pâte d'amande)...


Elle a un suivi post-op digne de ce nom ta frangine ? avec un(e) psy bien ?
943
blueberrycat a écrit:
Purée mais qu on vienne me demander, à moi.
Qu'on m envoie des candidats à l opération. . :?



Tu veux imploser ? j'ai découvert des forums de pré-opérées/post-opé pas piqués des hannetons, ici c'est Bisouville (copyright toi). J'en ai un spécial pour toi, je te jure j'ai pensé à toi en le lisant, si un jour tu m'embêtes, je te force à le lire et tu imploses direct :lol: :lol: :lol:
49 ans région parisienne 5831
Lenore a écrit:
Un malade sur cinq doit être ré-opéré dans les 5 ans qui suivent, pour troubles du comportement alimentaire ou complication chirurgicale.

Une grosse poignée de patients regrossissent (30 à 50 % selon les séries), tout ou partie (20 % ont retrouvé leur poids antérieur 10 ans plus tard).


20% doivent être ré-opérés, entre 30 et 50% regrossissent, mais quel énorme taux d'échec! C'est presque incroyable. :shock: Ca fout drôlement la trouille... :shock:
56 ans Région nîmoise 1567
Citation:
"aucun vrai repas n'est plus possible"


Quelle horreur, devoir renoncer au cassoulet, la fondue, la choucroute...
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mamykro a écrit:
Lenore a écrit:
Un malade sur cinq doit être ré-opéré dans les 5 ans qui suivent, pour troubles du comportement alimentaire ou complication chirurgicale.

Une grosse poignée de patients regrossissent (30 à 50 % selon les séries), tout ou partie (20 % ont retrouvé leur poids antérieur 10 ans plus tard).


20% doivent être ré-opérés, entre 30 et 50% regrossissent, mais quel énorme taux d'échec! C'est presque incroyable. :shock: Ca fout drôlement la trouille... :shock:



Les chiffres de reprise de poids sont différents dans les deux articles, après vérification c'est parce que les articles ont été écrits par des auteurs différents (tous deux médecins) qui se sont appuyé sur des études de suivis des patients en post-op différentes.

Donc sur étude n°1 15% des patients ont repris tout ou partie du poids perdu
et étude n°2 30 à 50% des patients ont repris du poids, dont 20% ont retrouvé leur poids avant opération
B I U


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