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Enseigner l'IMC et la nutrition aux élèves ?

73 ans 3528
mamisha a écrit:
Les progressions 2012 en sciences pour le cycle 3 (CE2, CM1, CM2) et le cycle 2  
(CP/CE1) donnent un peu plus d'information que les programmes sur ce qui est attendu "officiellement" :

En Cp, dans la partie "hygiène corporelle" :
" Connaître et appliquer les principales règles d’hygiène de vie au quotidien :
temps de sommeil, équilibre du rythme de vie, alimentation équilibrée. "
Dans la partie "équilibre de l'alimentation" :
" Identifier les aliments gras, sucrés et salés."

En ce1 : dans la partie "équilibre de l'alimentation" :
" Être sensibilisé à la nécessité de consommer quotidiennement des
légumes et des fruits.
Être sensibilisé à la nécessité de consommer de l’eau."

En ce2 :
"Connaître les actions bénéfiques ou nocives de
nos comportements alimentaires.
Connaître les différentes catégories d’aliments,
leur origine et comprendre l’importance de la
variété alimentaire dans les repas.
Vocabulaire : familles d’aliments (eau, fruits et
légumes, produits laitiers, céréales et dérivés,
viande-poisson-œuf, matières grasses, produits
sucrés), besoins énergétiques. "

En cm1 on parle des fonctions de nutrition (appareil digestif etc.) et en cm2 celà n'apparaît plus au programme.

Ce que j'en pense ? C'est clairement axé "propagande 5 fruits et légumes par jour", mais il y a moyen de mener des séances de réflexion sans diaboliser quoi que ce soit, et d'une manière intelligente.

En exemple d'activités, en vrac : faire un potager, utiliser ses légumes pour faire une soupe, profiter de la semaine du goût pour mettre des aliments peu connus ou appréciés des enfants, amener des étiquettes de produits alimentaires et apprendre à les décrypter, parler à la fois de la notion d'équilibre (en ce1, les régimes alimentaires sont au programme aussi : carnivore, végétarien etc.), de groupes d'aliments, mais aussi du plaisir gustatif : les aliments gras, salés et sucrés sont par essence les plus "gouteux". Bref, le but à mon sens est de donner envie aux élèves de goûter à tout et de comprendre que cela convient bien à leur corps. Sans stigmatiser.

On peut aussi tordre le cou aux idées reçues (en général les cp/ce1 ne sont pas trop "atteints") des aliments qui "font grossir", en leur expliquant que la qualité nutritionnelle est une chose tandis que l'apport en énergie en est une autre, qui dépend de la quantité ingurgitée. On peut donc parfaitement maigrir en mangeant du nutella, mais c'est dommage car il y a plein d'autres aliments chouettes à découvrir, et à apprécier et en + le nutella n'apporte pas une assez grande variété en terme de qualité.

Par contre, l'imc, c'est clairement hors programme. De mon côté, je n'aborde pas non plus l'obésité comme un "effet nocif" de notre alimentation (d'autant que ça n'est pas précisé dans les programmes). Il y a dans quasi toutes les classes au moins 1 élève obèse, et ma priorité est d'enseigner la tolérance et la non stigmatisation. Les "effets nocifs" d'une "mauvaise" alimentation seront donc : des troubles digestifs, de croissance, des éventuelles caries, des carences, des "coups de pompe" etc.
73 ans 3528
désolée pour le lien foireux, c'est mieux comme ça ;)
44 ans Dans un arbre à Tecolotlan 962
Je vais faire un petit HS, mais sincèrement, je ne comprends pas votre surprise concernant le fait que l'école participe à l'éducation des enfants. Ce n'est pas pour rien que l'institution s'appelle Education Nationale et non plus Instruction Publique. Il me semble justement important qu'on ne transmette pas que des savoirs, mais aussi des valeurs et un "savoir-être" comme on disait à feu l'IUFM.

Sur le principe, je trouve cela intéressant d'aborder la nutrition à l'école parce que j'enseigne dans un milieu social défavorisé, et beaucoup d'enfants qui se retrouvent seuls le matin et le soir, se nourrissent mal par méconnaissance. Un exemple parmi d'autres : une élève qui considère que boire une canette de coca sur le trajet de l'école à 7h45, c'est prendre son petit-déjeuner. Je ne m'étonne plus d'avoir 10 élèves épuisés sur leur table et 10 autres complètement surexcités pendant mes cours de 11h00 à 12h00. Il y a aussi toute une éducation intéressante à faire sur le rapport au corps, et l'acceptation de l'obésité ou de simples rondeurs, l'école étant justement le lieu des pires cruautés.

Pour te répondre Chapinette, je suis prof dans le secondaire, et la nutrition ne rentre pas dans les programmes que je dois enseigner, mais dès que je le peux, j'essaie de sensibiliser les élèves. A ta place, je n'hésiterais pas à diffuser les principes de la RA. Il est vrai que les programmes postés par Mamisha vont plutôt dans le sens de "bougez-mangez des fruits et des légumes-arrêtez de vous empiffrer" pour autant, comme elle le dit, ils laissent suffisamment de marge pour lutter contre les idées reçues et contourner le discours habituel.
943
Merci Mamisha, j'avais la grosse flemme d'aller chercher les programmes sur Eduscol.

Effectivement ça laisse de la marge, même si le message sous-jacent est "mangez équilibré ne vous empiffrez pas".

De toute façon, en comparaison du bon milliers de messages publicitaires perçus par les enfants par jour (télé / affichages / pubs in situ en grandes surfaces etc etc oui c'est 1000 par jour pour un gosse, plus de 3000 par jour pour un adulte), le "5 fruits et légumes par jour, ça n'a strictement aucun effet. C'est la publicité qui apprend aux enfants à manger plus que leurs parents... ou leurs instits... exemple : les sauces (ktechup, sauce barbecue, sauce frites, etc) ne faisaient pas partie du panier type il y a 20 ans, aujourd'hui si. Idem pour les sodas. Cf aussi la percée phénoménale en France des Oréos ces dernières années.

On peut mettre le sens critique au programme de CP svp ?? :lol: :lol:
48 ans Paris 9874
Tecolote a écrit:
Je vais faire un petit HS, mais sincèrement, je ne comprends pas votre surprise concernant le fait que l'école participe à l'éducation des enfants. Ce n'est pas pour rien que l'institution s'appelle Education Nationale et non plus Instruction Publique. Il me semble justement important qu'on ne transmette pas que des savoirs, mais aussi des valeurs et un "savoir-être" comme on disait à feu l'IUFM.


Tu as parfaitement raison! c'est le sens qu'a pris l'histoire...
Et pour ma part j'ai milité pour l'abolition des IUFM.
je ne suis pas d'accord avec vous.

et je ne comprends qu'une chose: l'Educ nat vient en renfort à cause de la défaillance de certains parents.

et c'est cette défaillance qui , par rebond, impose des normes éducatives.

et je le répete, chacun sa place, éduquer un enfant est le rôle des parents, pas d'une institution, quel que soit son nom. c'est mon opinion.
48 ans Paris 9874
blueberrycat a écrit:
je ne suis pas d'accord avec vous.

et je ne comprends qu'une chose: l'Educ nat vient en renfort à cause de la défaillance de certains parents.

et c'est cette défaillance qui , par rebond, impose des normes éducatives.

et je le répete, chacun sa place, éduquer un enfant est le rôle des parents, pas d'une institution, quel que soit son nom. c'est mon opinion.


euh moi j'étais de ton côté en fait... :D
mais...je suis débile alors???? :shock:



je suis craignos sans déc'. bon, pour résumer: chacun son taf. et si petit Mouflet se pointe avec son IMC calculé un jour, je vais pas bien le vivre..
:twisted:
48 ans Paris 9874
blueberrycat a écrit:
mais...je suis débile alors???? :shock:


En fait je disais à Tecolote que j'étais d'accord avec la description qu'elle fait: oui c'est comme ça que ça se passe et c'est le sens qu'a pris l'EN depuis l'après-guerre.
Pour ma part, je reste comme toi bien plus primordialement attachée à la notion d'instruction que d'éducation... et j'aimerais que les gamins sortent plutôt du système scolaire sachant lire et écrire que prétendument "épanouis" et "éduqués". Mais ça coûte plus cher à organiser. Et c'est moins "payant" comme image.
943
Tecolote a écrit:
comme on disait à feu l'IUFM.


HS :
Les IUFM existent toujours, simplement ils ont été rattachés aux universités. Même appellation (ça va changer, ils vont s'appeler ESPE -écoles supérieurs du professorat et de l'éducation-), même personnel, mêmes étudiants. Par contre les étudiants doivent préparer un master en deux ans en même temps qu'ils préparent le concours de recrutement des enseignants, histoire de recruter des enseignants à bac+5 au lieur de bac+3. Et avant la réforme,quand ils avaient réussi le concours, ils avaient un an pour se former avec des horaires allégés (6 heures de cours donnés par semaine par exemple) en alternance avec leur formation à l'IUFM. Bien sûr, la rémunération durant l'année de stage a été supprimée, donc devenir prof coûte plus cher... 5 ans d'études au lieu de 4...
A présent, c'est hop, t'as le concours, tu te démerdes, tu commences à bosser à plein temps, dans les classes bien difficiles évidemment, à plusieurs niveaux, sur plusieurs 1/4 temps (lundi cp mardi cp/cm1 jeudi et vendredi petite section, que des remplacements).
55 ans Région nîmoise 1567
Ah, la bonne vieille appellation d'Ecoles Normales...
O
103 ans 10517
sandydidou a écrit:
Ah, la bonne vieille appellation d'Ecoles Normales...


ça commence à remonter là ;)

ça devient dément les conditions d'accès... mais ils trouvenront toujours avec le taux de châomage actuel. j'ai une copine qui a galéré trois ans pour entrer (sur liste complémentaire et c'est enfin passé) elle a un doctorat en sciences et un diplôme d'ingé... même pas en rêve je tente le coup avec mon pauvre bac +4 (et trois enfants)

j'ai pas envie qu'on bourre le mou à mes enfants sur la façon dont ils doivent manger, mais force est de constater que sur une classe globalement y'a du travail.

la maîtresse de PS m'avait félicitée car mon gamin était le seul nommer un par un les légumes qu'elle avait achetés au marché. Certains ne connaissaient RIEN j'avais un peu halluciné quand même... ils mangeaient quoi chez eux ?
O
62 ans 4229
je suis navrée, mais je n'ai pas lu vos réponses, je vais donc juste réagir au titre (désolée si je suis à côté de la plaque du coup)

l'IMC est une vraie connerie, qui ne devrait plus exister et encore moins être utilisée par le corps médical. il y a déjà 10 ans (oui 10 ans!!!), j'entendais dire que ce n'était pas fiable du tout et qu'il ne fallait plus l'utiliser.
je pense qu'il a perduré par les régimes, magazines ou certains médecins médiatisés qui ont continué à en parler. et donc il a continué à être utlisé dans une certaine mesure

donc je ne vois aucun intérêt, voire même je trouve ça dangereux d'en parler à des enfants.

en revanche leur expliquer à quoi sert la vitamine C dans le corps, ou je sais pas, ce qu'il y a dans l'huile et pourquoi il faut en manger, pourquoi pas! ça dépend carrément de la manière dont c'est amené et dont c'est expliqué.si ce n'est pas dans un discours "il faut faire ci et pas faire ça" je trouve ça supra naze.
si c'est pourquoi on mange, la viande c'est quoi, les pates c'est quoi, les oméga 3 c'est quoi à quoi ça sert dans quels aliments il y en a... ben je pense que ça peut être intéressant

à voir ce qui est dit, et surtout comment c'est dit...
O
103 ans 10517
vu les questions que me pose mon tit CM1 je pense qu'ils sont dedans mais apparemment il comprends pas tout, il me demande si l'orange c'est des protéines, à mon avis il devait regarder par la fenêtre en rêvant quand ils ont vu les bases :lol:

les grands ont vu, en je sais plus quelle classe, la pyramide avec les couleurs, mais jamais de conseils anti obésité. et heureusement encore.
49 ans région parisienne 5831
grande_ourse a écrit:
la maîtresse de PS m'avait félicitée car mon gamin était le seul à nommer un par un les légumes qu'elle avait achetés au marché. Certains ne connaissaient RIEN j'avais un peu halluciné quand même... ils mangeaient quoi chez eux ?


Ca me rappelle les émissions de Jamie Oliver: il arrivait dans des classes de primaires avec ses légumes, il sortait une patate et demandait "c'est quoi?" et là, les gamins répondaient: "une tomate! euh non, une carotte!" :shock: Il aurait sorti une aubergine, je veux bien, mais là!

Mais je suis assez d'accord avec Blueberrycat: est-ce que, sous prétexte que certains parents ne tiennent plus leur rôle, on doit aussi chercher à éduquer tous les gamins que leurs parents éduquent normalement? Jusqu'à quel point on doit aller, au nom de "l'égalité des chances"?

C'est vrai que pour certains gamins, il y a tout un boulot rien que pour leur apprendre les légumes de base, mais ma fille, qui connait tous les légumes de bases et d'autres encore, est-ce qu'elle ne va pas se faire royalement ch** pendant le cours de légumes? :?
B I U