Peut-être tenter d'expliquer à ton père que ses préférences esthétiques semblent clairement liées au rapport à son corps. Qu'il peut aimer les minces, les très minces, voire même les maigres, tout en gardant conscience qu'il ne s'agit là que de ses goûts, et probablement pour partie d'une projection de ses complexes.
Que sa femme ait un imc à ce point dramatiquement bas qu'il exige d'elle pour se maintenir un état permanent de famine
(régime = fournir au corps moins à beaucoup moins que ses besoins énergétiques = affamer. 'Dedieu, quoi, à la fin.) et le sacrifice de son énergie, est assez représentatif du fait que ce type de beauté n'est pas, ne peut et ne doit pas être généralisé. Que le fait que l'exception soit en vitrine n'en fait pas la norme. Juste une exception actuellement portée au pinacle par le hasard du jeu de l'évolution de la société.
Que ton frère est tombé amoureux d'une femme ronde, et que critiquer celle-ci revient à ne pas respecter les goûts qui sont les siens, et qui s'ils ne correspondent pas à une mode actuelle, n'en sont pas moins valables.
Qu'il est triste de ne voir la beauté que dans un chiffre sur une balance, et qu'il se prive là d'une part démentiellement conséquente du plaisir d'apprécier ce qui l'entoure.
Accessoirement, que ton frère est tombé amoureux d'une personne, femme avant d'être ronde, et que critiquer directement et gratuitement celle-ci sur quelque chose d'aussi trivial et subjectif que son physique, en particulier devant quelqu'un qui l'aime, revient à ne pas la respecter, elle.
Et qu'il est aussi difficile d'être fière d'un père qui ne respecte les gens qu'il rencontre que s'ils répondent à un idéal physique borné que d'être fière d'un père qui montre un rapport à ce point superficiel au monde et aux autres.
Et merde, que les arguments pseudo-physico-scientifico-médico-esthétiques basés sur du que dalle soigneusement selectionné pour justifier et imposer sa vision des choses, quand on est gentil, on laisse ça aux créationnistes, mairsi.
Par contre, parler du poids de sa femme, devant elle ou non, est sensiblement une erreur. Dans un sens comme dans l'autre, parler à quelqu'un de ses variations de poids de façon négative ne se fait pas, même sous couvert d'inquietude médicale. Personne n'apprécie de s'en voir parler, surtout par quelqu'un, même un proche, avec qui nous n'avons pas de lien intime, et dans un contexte qui n'est pas propre aux confidences. En public, quoi.
Aussi, ta belle-mère semble de ces personnes qui, se sentant agressées, réagissent pour se protéger de manière disproportionnées et mesquines.
"Tu m'as blessée, je vais faire pire, pour m'auto-convaincre que tu n'as pas ce pouvoir sur moi. Que tu n'es pas sincère quand tu me critiques, que tu ne fais que réagir à une agression de ma part, et donc me permettre de ne pas envisager que ton commentaire corresponde à une quelconque vérité."
Sinon, je suis navrée. C'est souvent un passage difficile de découvrir que ses parents ne sont que des hommes et non des
êtres-qui-savent-tout-ont-toujours-raison-sont-un-rempart-inaltérable, ça l'est sûrement plus encore lorsque l'un n'est pas à la hauteur de tes attentes humaines. Si tu ne parviens pas à faire évoluer sa manière de penser, tu n'as que le choix de ne plus t'investir dans votre lien, ou celui de chercher d'autres points en son caractère qui pourraient relancer le respect pour lui que sa grossophobie a ébranlé.