33 ans
1489
Remus a écrit:
Merci beaucoup pour cette réponse pleine de bon sens, je pourrai m'en servir dans mon argumentaire 8)
En effet, jusque là je m'accrochais à d'autres choses, à nos rares points communs, un peu comme toi Sandydidou avec ton papa (je comprends complètement la situation du père aux idées complètement opposées, et du fait de devoir prendre sur soi quand on entend des choses avec lesquelles on n'est absolument pas d'accord sortir de sa bouche).
Cinnamon, je pense que mon père et sa compagne sont tous les deux très portés sur l'apparence, pour des raisons différentes certes, mais ils l'étaient déjà avant de se rencontrer. Et c'est justement quelque chose de toxique car ils se tirent mutuellement vers le bas. Lui est dégouté par son propre corps et projette ses frustrations sur elle, et elle est obsédée par une maigreur qu'on lui décrit tous les jours comme étant "idéale", que ce soit à la maison avec mon père où à son travail.
Comme je l'ai dit, je suis passée d'une situation qui m'agaçait et m'attristait à une situation qui m'a blessée profondément. C'était la première fois depuis mon enfance que je voyais mon frère pleurer, il est d'habitude très calme et posé, pas du tout du genre à craquer. Rien que d'y penser j'ai encore un peu les larmes aux yeux. De plus, il n'a que 20 ans mais semble vraiment aimer sa copine, l'autre jour au téléphone il m'a dit qu'il ne voudrait pas revoir ni mon père ni sa compagne tant qu'il sentirait un manque de respect envers son amoureuse. J'avoue que je suis fière de sa réaction. (Je précise que sa copine n'est évidemment pas du tout au courant de tout ça, ça lui ferait mal pour rien. Elle sait juste que mon père et mon frère sont brouillés)
Bref, ce matin j'ai pris un rendez vous avec mon père par mail pour aller boire un café ce week end. Je compte lui parler d'abord de mes opinions sur la question du corps en général, lui dire qu'il peut penser ce qu'il veut mais que si il reste aussi obtus, il ne faudra pas compter sur moi pour écouter sans rien dire car je ne veux plus entendre ce genre d'âneries. J'aimerai aussi aborder la question du sexisme lié à tout ça. En effet, j'ai moi-même un amoureux avec un bon bide à bière et personne n'a fait la moindre remarque parce qu'évidement, c'est un homme.
Mais je vais surtout lui parler de mon frère, lui expliquer que son attitude est un manque de respect envers son fils et son amie, peut-être même envers les femmes en général. Lui dire que mon frère peut de toutes façons compter sur mon soutien et celui de ma mère. (j'ai un autre frère mais il a 14 ans, il ne comprend pas grand chose à tout ça). J'aimerai que mon père présente des excuses à mon frère car je pense que pour ce-dernier, c'est essentiel.
Je ne sais pas si je vais lui parler de ma belle-mère, je partage un peu l'avis de Remus. Avant je la trouvais trop maigre mais c'était son problème, là j'avoue qu'elle me fait vraiment peur et je ne sais pas si je pourrais me taire.
Si ça marche pas je leur envoie le DVD de "toute une histoire" pour leurs 8 ans de vie commune ;)
Comme l'ont dit Kuro Hime et d'autres, il est possible que le temps tasse un peu les choses..
Merci en tout cas pour ces réponses intéressantes. Malgré cette situation assez naze, en parler ici m'aide à essayer de faire avancer les événements!
Peut-être tenter d'expliquer à ton père que ses préférences esthétiques semblent clairement liées au rapport à son corps. Qu'il peut aimer les minces, les très minces, voire même les maigres, tout en gardant conscience qu'il ne s'agit là que de ses goûts, et probablement pour partie d'une projection de ses complexes.
Que sa femme ait un imc à ce point dramatiquement bas qu'il exige d'elle pour se maintenir un état permanent de famine (régime = fournir au corps moins à beaucoup moins que ses besoins énergétiques = affamer. 'Dedieu, quoi, à la fin.) et le sacrifice de son énergie, est assez représentatif du fait que ce type de beauté n'est pas, ne peut et ne doit pas être généralisé. Que le fait que l'exception soit en vitrine n'en fait pas la norme. Juste une exception actuellement portée au pinacle par le hasard du jeu de l'évolution de la société.
Que ton frère est tombé amoureux d'une femme ronde, et que critiquer celle-ci revient à ne pas respecter les goûts qui sont les siens, et qui s'ils ne correspondent pas à une mode actuelle, n'en sont pas moins valables.
Qu'il est triste de ne voir la beauté que dans un chiffre sur une balance, et qu'il se prive là d'une part démentiellement conséquente du plaisir d'apprécier ce qui l'entoure.
Accessoirement, que ton frère est tombé amoureux d'une personne, femme avant d'être ronde, et que critiquer directement et gratuitement celle-ci sur quelque chose d'aussi trivial et subjectif que son physique, en particulier devant quelqu'un qui l'aime, revient à ne pas la respecter, elle.
Et qu'il est aussi difficile d'être fière d'un père qui ne respecte les gens qu'il rencontre que s'ils répondent à un idéal physique borné que d'être fière d'un père qui montre un rapport à ce point superficiel au monde et aux autres.
Et merde, que les arguments pseudo-physico-scientifico-médico-esthétiques basés sur du que dalle soigneusement selectionné pour justifier et imposer sa vision des choses, quand on est gentil, on laisse ça aux créationnistes, mairsi.
Par contre, parler du poids de sa femme, devant elle ou non, est sensiblement une erreur. Dans un sens comme dans l'autre, parler à quelqu'un de ses variations de poids de façon négative ne se fait pas, même sous couvert d'inquietude médicale. Personne n'apprécie de s'en voir parler, surtout par quelqu'un, même un proche, avec qui nous n'avons pas de lien intime, et dans un contexte qui n'est pas propre aux confidences. En public, quoi.
Aussi, ta belle-mère semble de ces personnes qui, se sentant agressées, réagissent pour se protéger de manière disproportionnées et mesquines. "Tu m'as blessée, je vais faire pire, pour m'auto-convaincre que tu n'as pas ce pouvoir sur moi. Que tu n'es pas sincère quand tu me critiques, que tu ne fais que réagir à une agression de ma part, et donc me permettre de ne pas envisager que ton commentaire corresponde à une quelconque vérité."
Sinon, je suis navrée. C'est souvent un passage difficile de découvrir que ses parents ne sont que des hommes et non des êtres-qui-savent-tout-ont-toujours-raison-sont-un-rempart-inaltérable, ça l'est sûrement plus encore lorsque l'un n'est pas à la hauteur de tes attentes humaines. Si tu ne parviens pas à faire évoluer sa manière de penser, tu n'as que le choix de ne plus t'investir dans votre lien, ou celui de chercher d'autres points en son caractère qui pourraient relancer le respect pour lui que sa grossophobie a ébranlé.
Que sa femme ait un imc à ce point dramatiquement bas qu'il exige d'elle pour se maintenir un état permanent de famine (régime = fournir au corps moins à beaucoup moins que ses besoins énergétiques = affamer. 'Dedieu, quoi, à la fin.) et le sacrifice de son énergie, est assez représentatif du fait que ce type de beauté n'est pas, ne peut et ne doit pas être généralisé. Que le fait que l'exception soit en vitrine n'en fait pas la norme. Juste une exception actuellement portée au pinacle par le hasard du jeu de l'évolution de la société.
Que ton frère est tombé amoureux d'une femme ronde, et que critiquer celle-ci revient à ne pas respecter les goûts qui sont les siens, et qui s'ils ne correspondent pas à une mode actuelle, n'en sont pas moins valables.
Qu'il est triste de ne voir la beauté que dans un chiffre sur une balance, et qu'il se prive là d'une part démentiellement conséquente du plaisir d'apprécier ce qui l'entoure.
Accessoirement, que ton frère est tombé amoureux d'une personne, femme avant d'être ronde, et que critiquer directement et gratuitement celle-ci sur quelque chose d'aussi trivial et subjectif que son physique, en particulier devant quelqu'un qui l'aime, revient à ne pas la respecter, elle.
Et qu'il est aussi difficile d'être fière d'un père qui ne respecte les gens qu'il rencontre que s'ils répondent à un idéal physique borné que d'être fière d'un père qui montre un rapport à ce point superficiel au monde et aux autres.
Et merde, que les arguments pseudo-physico-scientifico-médico-esthétiques basés sur du que dalle soigneusement selectionné pour justifier et imposer sa vision des choses, quand on est gentil, on laisse ça aux créationnistes, mairsi.
Par contre, parler du poids de sa femme, devant elle ou non, est sensiblement une erreur. Dans un sens comme dans l'autre, parler à quelqu'un de ses variations de poids de façon négative ne se fait pas, même sous couvert d'inquietude médicale. Personne n'apprécie de s'en voir parler, surtout par quelqu'un, même un proche, avec qui nous n'avons pas de lien intime, et dans un contexte qui n'est pas propre aux confidences. En public, quoi.
Aussi, ta belle-mère semble de ces personnes qui, se sentant agressées, réagissent pour se protéger de manière disproportionnées et mesquines. "Tu m'as blessée, je vais faire pire, pour m'auto-convaincre que tu n'as pas ce pouvoir sur moi. Que tu n'es pas sincère quand tu me critiques, que tu ne fais que réagir à une agression de ma part, et donc me permettre de ne pas envisager que ton commentaire corresponde à une quelconque vérité."
Sinon, je suis navrée. C'est souvent un passage difficile de découvrir que ses parents ne sont que des hommes et non des êtres-qui-savent-tout-ont-toujours-raison-sont-un-rempart-inaltérable, ça l'est sûrement plus encore lorsque l'un n'est pas à la hauteur de tes attentes humaines. Si tu ne parviens pas à faire évoluer sa manière de penser, tu n'as que le choix de ne plus t'investir dans votre lien, ou celui de chercher d'autres points en son caractère qui pourraient relancer le respect pour lui que sa grossophobie a ébranlé.
Merci beaucoup pour cette réponse pleine de bon sens, je pourrai m'en servir dans mon argumentaire 8)
En effet, jusque là je m'accrochais à d'autres choses, à nos rares points communs, un peu comme toi Sandydidou avec ton papa (je comprends complètement la situation du père aux idées complètement opposées, et du fait de devoir prendre sur soi quand on entend des choses avec lesquelles on n'est absolument pas d'accord sortir de sa bouche).
Cinnamon, je pense que mon père et sa compagne sont tous les deux très portés sur l'apparence, pour des raisons différentes certes, mais ils l'étaient déjà avant de se rencontrer. Et c'est justement quelque chose de toxique car ils se tirent mutuellement vers le bas. Lui est dégouté par son propre corps et projette ses frustrations sur elle, et elle est obsédée par une maigreur qu'on lui décrit tous les jours comme étant "idéale", que ce soit à la maison avec mon père où à son travail.
Comme je l'ai dit, je suis passée d'une situation qui m'agaçait et m'attristait à une situation qui m'a blessée profondément. C'était la première fois depuis mon enfance que je voyais mon frère pleurer, il est d'habitude très calme et posé, pas du tout du genre à craquer. Rien que d'y penser j'ai encore un peu les larmes aux yeux. De plus, il n'a que 20 ans mais semble vraiment aimer sa copine, l'autre jour au téléphone il m'a dit qu'il ne voudrait pas revoir ni mon père ni sa compagne tant qu'il sentirait un manque de respect envers son amoureuse. J'avoue que je suis fière de sa réaction. (Je précise que sa copine n'est évidemment pas du tout au courant de tout ça, ça lui ferait mal pour rien. Elle sait juste que mon père et mon frère sont brouillés)
Bref, ce matin j'ai pris un rendez vous avec mon père par mail pour aller boire un café ce week end. Je compte lui parler d'abord de mes opinions sur la question du corps en général, lui dire qu'il peut penser ce qu'il veut mais que si il reste aussi obtus, il ne faudra pas compter sur moi pour écouter sans rien dire car je ne veux plus entendre ce genre d'âneries. J'aimerai aussi aborder la question du sexisme lié à tout ça. En effet, j'ai moi-même un amoureux avec un bon bide à bière et personne n'a fait la moindre remarque parce qu'évidement, c'est un homme.
Mais je vais surtout lui parler de mon frère, lui expliquer que son attitude est un manque de respect envers son fils et son amie, peut-être même envers les femmes en général. Lui dire que mon frère peut de toutes façons compter sur mon soutien et celui de ma mère. (j'ai un autre frère mais il a 14 ans, il ne comprend pas grand chose à tout ça). J'aimerai que mon père présente des excuses à mon frère car je pense que pour ce-dernier, c'est essentiel.
Je ne sais pas si je vais lui parler de ma belle-mère, je partage un peu l'avis de Remus. Avant je la trouvais trop maigre mais c'était son problème, là j'avoue qu'elle me fait vraiment peur et je ne sais pas si je pourrais me taire.
Si ça marche pas je leur envoie le DVD de "toute une histoire" pour leurs 8 ans de vie commune ;)
Comme l'ont dit Kuro Hime et d'autres, il est possible que le temps tasse un peu les choses..
Merci en tout cas pour ces réponses intéressantes. Malgré cette situation assez naze, en parler ici m'aide à essayer de faire avancer les événements!