viva a écrit:Bonjour,
globalement, depuis que je viens sur le forum, j'apprends à m'aimer telle que je suis. Ma vie est plutôt assez sympa (surtout comparée à ce qu'elle était il y a 5 ans, époque où j'ai pris pas mal des kilos que je trimballe aujourd'hui).
En regardant les tdj, je trouve des filles qui me ressemblent et que je trouve jolies, donc je dois être jolie aussi parfois. Et puis le plus souvent en fait, je n'ai trop le temps de m'apesantir sur "suis je la plus belle ce matin", l'objectif étant que tout le monde soit propre et présentable et pas en retard au boulot, à l'école, chez la nounou ! :D
Je reprends l'habitude de prendre soin de moi (se vernir les ongles, penser aux accessoires pour finir en beauté une tenue banale,...) et ça semble porter ses fruits : j'ai eu des compliments de certaines collègues et même de certains élèves. ;)
Le seul hic : la RA. J'ai bien compris le principe, je pense appliquer certains trucs, mais.......je n'arrive vraiment pas à gérer le coté gourmandise.
Je m'explique : pour moi, la gourmandise c'est de manger un aliment (le plus souvent prohibé dans les régimes) sans forcément avoir faim.
Je ne pensais pas avoir de TCA, mais plus je parcours le forum, plus je me dis que si. Certes, je ne mange pas jusqu'à en être malade, mais je suis clairement consciente de manger parfois bien plus que je ne devrai. Sauf que je ne peux m'arrêter avant d'avoir la sensation d'être "remplie". Soit juste avant d'être malade donc.
C'est donc un choc de me dire que j'ai un TCA. Parce que pour moi, les TCA c'était manger de manière incontrolable (ce que je n'ai pas l'impression de faire, je pourrai arr^ter, mais je n'en ai pas "envie"), ou se faire vomir,...
je sais que j'ai tendance à utiliser les aliments comme réconfort en cas de stress, fatigue ; on en a déjà parlé avec le médecin. Il me dit de règler ces problèmes là avant de penser à peut être perdre du poids.
C'était assez facile durant ma grossesse car je n'avais plus ces envies. Mais depuis quelques mois, elles reviennent. Et en enfilant une robe récemment, je suis trouvée toute boudinée dedans, alors qu'elle m'allait super bien quand je l'ai achetée. Bon, il y a une part de psychologique dans mon ressenti mais quand même !
Donc aujourd'hui je n'arrive même pas à avoir le déclic de commencer une vraie RA. Et je désespère de me voir reprendre les kilos perdus après la grossesse.
J'ai de plus en plus l'impression de me leurrer en pensant que je m'accepte telle que je suis, mais je ne suis pas prête non plus à poster des tdj (toujours le regard des autres...)
Et vous, avez vous eu besoin d'un déclic aussi pour la RA ou est ce que ça c'est installé "naturellement" dans votre vie ?
Désolée pour le pavé mais j'avais besoin de poser tout ça en mots...
Bonjour,
Je te réponds très tardivement, parce que je tombe dessus en suivant un autre sujet (sujets suggérés en lien en bas de page) et je suis étonnée qu'il n'y ait pas eu davantage de réponses.
Il y a pas mal de choses qui me viennent à l'esprit en te lisant, mais ce qui m'a interpellé, c'était surtout là:
Citation:"C'est donc un choc de me dire que j'ai un TCA. Parce que pour moi, les TCA c'était manger de manière incontrolable (ce que je n'ai pas l'impression de faire, je pourrai arr^ter, mais je n'en ai pas "envie"), ou se faire vomir,..."
Au delà d'une question diagnotique (TCA ou pas, quel type), tu décris un mécanisme qu'il me souvient avoir vu dans le bouquin de J.P. Zermati, "Maigrir sans régime", où il dit les différents degrés de troubles de la régulation alimentaire que génère la restriction cognitive.
Je pense que l'on n'a pas "envie" de s'arrêter avant d'être remplie car on recherche une satisfaction qui ne vient pas. On s'arrête quand quelque chose vient faire contrainte, ça ne soulage pas tant que ça parfois d'ailleurs.
Je me dis que peut-être que tu peux approfondir sur ton ressenti de plaisir à manger, et en particulier, à rechercher du côté de la dégustation sensorielle, du côté de la pleine conscience, de l'attention à ce que tu as sous les yeux, dans la bouche, le trajet des aliments dans ton corps, etc.
Sinon, ce que tu disais autour de "l'acceptation" me fait penser à un sujet que j'ai découvert hier soir sur le fait de se plaire et s'aimer (cf les messages de Poupoule ici sur cette discussion:
http://www.vivelesrond.../forum/viewtopic_225608_30.htm ).
Et puis peut-être qu'il serait plus doux de laisser de côté l'idée de "commencer une vraie RA", ça sent une sorte de résolution, de "il faut que", de quelque chose d'extérieur qui s'imposerait à toi.
Je pense qu'à un moment donné la RA vient un peu plus de l'intérieur, mais que tout le temps avant compte tout autant.
Juste, tirer un ou deux fils de ce que tu perçois être important pour toi. Ca peut être la question du plaisir en mangeant (l'attention pour le percevoir), ça peut être à quoi correspond pour toi "s'accepter".
Pour répondre à ta question, je n'ai pas eu de "déclic" mais j'ai eu souvent l'impression d'en avoir besoin d'un.
Un jour un médecin que je consultais pour la chirurgie de l'obésité m'a dit ça, que je n'avais pas encore eu le "déclic". Je lui ai exprimé qu'après avoir autant échoué, je ne me faisais plus la moindre confiance quand je ressentais un déclic, un sursaut en moi. A défaut d'un déclic, je lui aurais bien donné des claques moi...
J'ai découvert la RA il y a au moins trois ans je crois, idem pour le forum, il me semble que c'est quand je désespérais et que je cherchais des moyens de m'en sortir. Google m'a amené sur le site du GROS et de VLR.
J'ai trouvé ça très intéressant, mais je n'ai pas compris ce que je lisais comme je le comprends maintenant.
Je croyais réellement, sincèrement, avoir arrêté les régimes. Je culpabilisais même terriblement de NE PAS ETRE au régime, de ne plus être capable de m'engager dans cette voie, de le refuser d'avance, je pensais que ça signait que je ne savais pas ce que je voulais, que c'était bien que je désirais quelque part tout ça. Bref, en fait, maintenant, je réalise que pendant tout ce temps j'étais dans un état continu de restriction cognitive et que régime ou pas écrit un papier, c'était pareil.
J'avais peur de consulter la nutritionniste du GROS qui exerçait à proximité de chez moi, alors je suis retournée voir une ancienne nutritionniste.
Je vais pas faire tout mon parcours, mais toujours est-il que au moins un an plus tard, je me suis réapprochée de la RA, je me suis inscrite sur linecoaching.
J'ai laissé tomber assez rapidement.
Quelques yoyos plus tard et les dégâts sur l'estime et l'humeur, me revoilà dans une autre dynamique, perdre du poids est crucial pour moi à cette époque, je suis toujours avec la même nutritionniste avec laquelle je ne sais même plus pourquoi je continue de la consulter. Peut-être juste pour être pesée et parce que sinon j'aurais peur qu'on puisse considérer que je ne fais pas ce qu'il faut que je fasse.
Je n'ai plus confiance dans la portée de nos échanges et j'aimerais qu'on m'apprenne à déguster, qu'on m'aide à être disponible quand je mange.
Je me rapproche de la RA en pensées.
Et puis, un jour, je vais à mon rdv, et je constate avec angoisse et incompréhension que je n'ai pas changé de poids. J'en suis très affectée. La nutritionniste me fait remarquer que c'est disproportionné et je me sens incomprise et vexée. Je me sens en colère. J'en reviens à ce que je ressens depuis de très nombreux mois par rapport à ce suivi et le constat déjà fait que oui, j'ai vraiment changé sur certaines choses qui se sont améliorées dans ma vie (par exemple, je ressens moins de honte à sortir, j'ai redécouvert certains plaisirs) mais je ne fais que tourner autour du pot, contenir les compulsions autant que faire se peut et que je ne touche toujours pas au coeur de mon rapport à la nourriture.
Je m'étonne en me disant que j'ai été capable de vraiment me mobiliser pour trouver les professionnels qui m'accompagnent sur le plan psychologique et corporel, et la nutritionniste, c'est comme si j'étais incapable de la même position active et que je laissais les choses se faire sans moi.
Forte des nouvelles expériences récentes, je me sens un peu plus solide et je me lance.
Rassurée par rapport à ce que je redoutais concernant la nutritionniste du GROS, je la contacte et prend rdv, enfin.
Et là, ben, ça fait quelques mois (depuis janvier), et ce qui me marque ce sont tous les aller-retours et détours qui constituent cette démarche, bien loin d'étapes bien cadrées telles que je pouvais l'imaginer avec un travail comportemental.
Ça ne s'installe pas naturellement dans ma vie, hélas, les principes fondateurs de la RA, ça n'a vraiment plus rien de naturel pour moi. Mais ce n'est pas forcément toujours une lutte non plus. Je crois que je suis trop aux prémisses pour dire ce dont il s'agit avec précision. C'est un travail qui me coûte mais qui crée quelque chose et participe à quelque chose de plus vaste, par ricochets ou par liens déjà là.
Je différencie d'un côté ce qui a trait au rapport à l'alimentation et ce qui a trait à la façon dont je vis mon obésité. Pour moi, manger et mon corps, ce n'est pas tout à fait pareil, même si c'est étroitement lié.
Je ne sais pas si ça peut t'aider car tu poses ces deux questions dans ton message : tu parles de la RA, de ton rapport à la nourriture et tu parles aussi de ta façon de t'accepter et les difficultés que tu rencontres.
Peut-être que ce n'est pas les mêmes choses qui sous-tendent chacun de ces domaines, qu'au final tu t'y retrouveras dans une globalité naturellement, mais que tu peux commencer par décaler le fait de manger et le fait de vivre avec ton corps tel qu'il est (tu évoques plusieurs fois des états en lien avec ta grossesse par exemple).
Je suis désolée pour la longueur, je ne sais pas faire court sur de tels sujets.
En tout cas, pour "y arriver", je pense que c'est intéressant de se demander à quoi correspond le "y" et ne pas s'arrêter aux mots devenus "entendus" comme "l'acceptation" ou "la paix avec la nourriture", même s'ils disent quelque chose, ils ont tendance à englober des éléments qui sont précieux à mettre à jour parfois.
Depuis ton message, est-ce qu'il y a des choses qui te sont venues par rapport à ce que tu as écrit en juin ?