Je ne déroge pas sur le fait qu'effectivement, intention ou pas, c'est un viol. Je pense simplement qu'on a plutôt à faire un type pas très futé plutôt
qu'à un violeur en série. Selon moi, l'abus a été commis par négligence et inattention, mais pas avec la conscience qu'il forçait sa partenaire. Ca reste un viol, un délit... Je trouve juste, vu la situation assez floue, on fait rien, mais on se fait des papouilles à moitié à poil, je trouve qu'il y a des circonstances atténuantes.
Je comprends bien ce que tu veux dire, oui. Pour faire un parallèle, disons que ce serait la différence qu'il y a entre homicide volontaire et involontaire. C'est effectivement différence de taille. Effectivement.
Sauf que... dans les deux cas, il y a quand même quelqu'un qui est mort, quoi^^ ;)
C'est sans doute un des préjugés les plus répandus sur le viol que voir le violeur comme un mec machiavélique avec les yeux rouges et deux grosses cornes noires se frottant les mains en faisant "héhéhé, je vais la violer, celle-là". Alors que non, un homme qui viole (ou une femme, hein, bien sûr : mais dans la majorité des cas, c'est un homme) est généralement quelqu'un de tout à fait normal.
Autrement, vu le nombre de viols statistiquement estimés pour la France, y'a des psychopathes à tous les coins de rue, quoi.
C'est simplement une situation qui dérape (comme souvent dans les crimes/délits), soutenue par une domination systémique des hommes sur les femmes et tous les préjugés que ça implante dans la tête des uns comme des autres sur les comportements qu'ils sont autorisés à/obligés de tenir. Et ça peut passer par plein de nuances :
- Le mec qui pense que la nana est consentante mais, au fond, ne s'est pas donné la peine de vérifier.
- Le mec qui ne se donne pas la peine de vérifier parce que, au fond, il sait bien que la nana n'est pas d'accord et qu'il profite plus ou moins sciemment du fait qu'elle n'ose rien dire (dans le cas de harcèlement/viol en milieu professionnel, par exemple, ou encore dans le cadre familial).
- Le mec qui essaie de se persuader que le "non" exprimé veut en fait dire "oui".
- Les cas plus "extrêmes" qui, bizarrement, sont majoritairement repris dans les représentations de viols alors qu'ils sont en fait minoritaires en réalité : le taré dans la ruelle sombre, l'inconnu fou, etc. En réalité, donc, ceci reste minoritaire car le violeur est connu de la victime dans 75% des cas.
- Etc, etc.
Les cercles proches (famille, travail, couple) sont donc les terrains privilégiés et communs de la violence sexuelle. Sans même parler du harcèlement, des attouchements et de toutes ces choses "juridiquement moins graves" qui peuvent pour autant être destructrices pour les concerné(e)s.
Au final, c'est flippant de le considérer comme tel mais, quand on y pense, on a tous et toutes des gens qui ont violé dans notre entourage. Père, grand-père, oncle, tante, copain, collègue de bureau...
Pas besoin d'être barré dans sa tête ou même de
vouloir faire mal pour commettre un viol. Juste besoin de considérer, l'espace de quelques minutes, c'est suffisant, que sa volonté à soi et son désir à soi prime sur celui de l'autre.
Quelque chose qui est d'autant plus facile et logique dans le cas d'une violence exercée par un homme sur une femme que toute l'éducation qu'il a reçue jusqu'alors l'a poussé à cela.
Donc ouais, d'après les éléments donnés par Jesuispasla, a priori, le mec n'avait pas l'intention de lui faire du mal.
N'empêche qu'il l'a fait quand même. Et que ça aurait facilement pu être évité par - au hasard, Baltazar :lol: - une culture plus axée sur le souci du consentement mutuel : le sien (important aussi) et celui de l'autre.
Après, sur les recours possibles, malheureusement on sait tous que ce n'est même pas la peine d'envisager quoi que ce soit au niveau judiciaire de toute façon (quand on voit déjà comment ça se passe pour les viols super "évidents", là j'ose même pas y penser... :? ), mais je n'ai pas l'impression que Jesuispasla était dans cette optique de toute manière.
Donc, comme Luna91, je suggérerais de consulter pour pouvoir en parler, mettre tout ça à plat, essayer de dépasser le trauma...
Et, au final, peut-être en ressortir encore plus forte ;)
Parce que - fort malheureusement - exprimer son consentement ou son non-consentement, ça s'apprend et ça se travaille, et que (j'ai l'impression que c'est le cas de beaucoup de femmes, mais je peux me tromper) c'est souvent en ayant vécu une mauvaise expérience qu'on arrive à s'éduquer soi-même en la matière pour que ça ne recommence plus !