poupoule a écrit:Amielune, ça te répond un peu?
Mais à la fois je me sens perdu parce que je ne trouve nul part, toutes les
étapes d'une RA...
Peut-être parce qu'il est difficile de les anticiper et qu'elles sont différentes selon les personnes.
Mais je pense que si l'on veut avoir une idée générale (moins personnelle que des témoignages) sur les axes de travail, on peut facilement les trouver sur les sites/livres ou en questionnant un professionnel qui propose cette approche du comportement alimentaire qui est au coeur de la RA.
Ma nutritionniste a commencé par me faire travailler sur la faim, et pour que tout le reste (le travail d'attention, la satiété, le plaisir, l'intégration de cette façon de s'alimenter aux rythmes sociaux etc) soit possible, il a fallu que la restriction cognitive perde de sa puissance, que les fausses croyances soient mise en question, que les émotions s'apaisent, et pour tolérer tout ce temps où ce n'était pas encore le cas - ou ne serait-ce que "moins" le cas, que j'intériorise et comprenne ce que la RA était pour moi et ne pouvait pas être.
Peut-être que lorsqu'on connaît l'existence de la RA, on peut en passer par un régime comme une forme d'étape, espérant que ça ne donne pas le même résultat que pour les autres, si l'on n'est pas déjà soi-même passé par là.
C'est peu probant sur un plan intellectuel, mais sur un plan moins rationnel, c'est quand même sacrément difficile d'approcher son comportement alimentaire dans ce qu'il a qui nous échappe plutôt que d'en passer par le contrôle.
D'ailleurs ça me fait penser que dans mon expérience, le travail psy et la question du contrôle ont eu une large place avant de m'engager dans la RA. J'ai peut-être pu le faire une fois que j'ai été plus solide pour tolérer ma souffrance.
Je n'ai pas eu la chance de découvrir cette approche de l'alimentation avant d'être mise au régime, mais il m'a fallu aussi du temps avant de m'y engager moi-même.
Parmi d'autres choses, c'était plus dur de faire avec moi que de faire contre moi, puisque j'étais dans un rejet de beaucoup de choses en moi.
L'idée de se battre revient beaucoup je trouve... En lisant, j'ai eu le sentiment que cette conversation et la remarque de Poupoule a été vécue sous cet angle peut-être parce que ce vécu était déjà là.
Pour d'autres personnes qui se posent cette juste question "La RA, par où commencer ?", ça me paraît quand même important de pas s'arrêter au contexte précis dont elle est issue.
Peut-être que la RA ça commence aussi par se demander ce qui fait sens pour soi.
Je ne sais pas, en découvrant la RA, comment je l'aurais perçu si je n'étais pas passée par tant de tentatives de perte de poids via le contrôle alimentaire et que je n'avais pas vécu tout ce que ça avait engagé.
J'étais intéressée de lire que certains témoignages n'évoquaient pas un passé de régimes et de yoyo, ni de TCA, mais juste un vécu de la démarche de la RA comme logique et naturel.
Comme si la RA est, selon les expériences, une "méthode", un travail précis et peut-être circonscrit, et pour d'autres, presque comme un fil de vie qui s'intègre au quotidien. Peut-être que selon le moment où on en est aussi cela change ?