c'est très intéressant ce que tu dis papille.
Effectivement, avant ma non opération, je n'aurais pas du tout été réceptive à la RA.
Ce qui m'a libéré, c'est ce que de descendre au bloc représentait pour moi. C est à dire que je devais affronter une perte du controle de mon corps totale (anesthésie et le fait que l on dispose de mon corps quand je suis inconsciente) qui par rapport à mon vécu représentait quelque chose d'extremement douloureux.
De plus, la notion de mort était très présente chez moi avec une peur extremement forte de ne pas me réveiller (ce qui montre à quel point je pensais que mon obésité était insupportable puisque je prenais le risque de laisser ma famille).
Le fait de me réveiller, non opérée a réveillé plusieurs choses en moi. En tout premier lieu, quand l'anesthésiste m'explique pourquoi je n'ai pas pu etre intubée et le risque que cela aurait représenté de continuer d essayer,je me suis dit "pff, meme cela j'ai pas réussi" cela c'est les vieux restes de non confiance en moi.
Deuxième sensation qui a balayé tout le reste, c'est un soulagement intense qui m'a envahi, j'étais vivante, j'avais réussi à affronter une des pires peurs de ma vie.
Ensuite mon mari qui est arrivé et qui me serrait si fort en me disant combien il était heureux que je sois là, combien il avait eu peur quand il avait entendu le nom du chirurgien au téléphone (il lui avait dit, je vous appelle pas avant 14h, si je vous appelle avant c'est qu'il y aura un souci). Il m'a dit qu'il avait eu l'horrible sensation que j'étais morte.
Je ne connaissais pas encore le gros et j'ai d'abord repris contact avec mon ancienne dièt que je trouvais très humaine. On est reparti sur un régime (meme si elle n'emploie pas ce mot)mais très très large et déculpabilisant. Je me suis inscrite sur vlr, ou mon premier message n'a pas eu un succès foudroyant étant donné que je parlais de la dièt et de mon "non régime". Une personne m'a gentiment expliqué et redirigé vers le site du GROS et là, seulement révélation.
Toute cette tartine pour dire qu'il m'a fallu je pense toucher ce fond, etre convaincue dans mes tripes que la RA était LA solution et je suis honnete, c'est le fait que j'ai perdu assez rapidement le 10% de mon poids qui m'a conforté dans mon choix, je n'aurais pas supporté de prendre du poids à ce stade physique.
Il y a des moments ou la souffrance balaie tout, qu'elle ait des causes physiques, psychologiques, peu importe je dirais, mais elle prédomine dans notre vie et empeche parfois de prendre des chemins, mais rien ne dit que c'est pour la vie et heureusement.
pour ma part, je sais que tous ces changements dans ma vie ont mis du temps, chaque fois que j'ai voulu mettre une pression de réussite, j'ai échoué, j'ai un type de caractère qui s'épanouit beaucoup plus dans le lâcher-prise.