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Diététicienne ou Weight Watchers ?

50 ans à la maison ! 10072
Le pire étant que je ne t'ai pas connu en tant que Sarnia ! :lol:
38 ans 3196
Bonjour Chog,

Ayant été une "Wetwetcheuse" pendant des années, je te fais part de mon expérience pour que tu te fasses un avis. Désolée si c'est un peu long ;)

21 ans : premier régime WW, entamé avec ma mère et ma soeur. Perdu 15 kilos. Wouhouh ! Ma mère et ma soeur perdent plus de trente kilos, et sont à la limite de l'anorexie sur la fin.
23 ans : tout repris, + 10 kilos en plus. Culpabilité, c'est ma faute, je suis vraiment une merde, j'ai pas tenu. Je recommence. Ma mère et ma soeur ont repris tous leurs kilos avec un bonus.
25 ans : non seulement je n'y arrive plus, mais au passage j'ai pris 20 kilos de plus. Soit 30 kilos depuis mon premier régime, hyperphagie en bonus. Je m'y remets, mais ça ne marche pas. Une diététicienne me fait un programme hyperprotéiné. Je reperds très difficilement une dizaine de kilos sur plusieurs mois, toujours dans la souffrance et la culpabilité. Ma soeur a lâché l'affaire, mais ne s'accepte pas pour autant. Elle a juste renoncé. Ma mère reprend WW mais n'y arrive plus non plus, elle perd quelques kilos pour les reprendre ensuite. Son estime d'elle-même est à zéro.
27 ans : première grossesse, je prends 25 kilos. J'arrive à un poids jamais atteint. HEUREUSEMENT, je découvre la RA (via ce forum, le site du GROS et Zermati).
Aujourd'hui, je ne fais plus d'hyperphagie, du coup je perds du poids (1 kilo par mois environ, soit une quinzaine de kilos depuis mon accouchement). Je fais à peu près le poids de mes 23 ans. Surtout, et le plus important, j'ai enfin un rapport pacifié avec la nourriture. Quel soulagement, quel bonheur !

Je ne connais personne qui n'ait pas repris ses kilos perdus avec WW. Fais un tour leurs forums, tu verras. Il y a des caisses de femmes qui font le yoyo depuis des années, qui se flagellent, qui vivent dans une culpabilité permanente. C'est la logique des régimes : si ça marche, c'est grâce au régime, si ça ne marche pas, c'est de ta faute, pauvre faible sans volonté. Mensonge !
Je suis actuellement le blog d'une jeune femme qui fait WW depuis quelques mois. Elle l'écrit elle-même, elle perd peu à peu pied avec ses sensations de faim et de satiété. Dans quelques semaines, elle déplorera des craquages ; dans quelques années, elle sera tombée dans l'hyperphagie.

Certes, tu croiseras aussi sur ces forums des "control freaks" qui ont "stabilisé" leur poids depuis des années. Tu les repéreras vite, ce sont les psycho-rigides donneuses de leçons qui ont fait du régime le but de leur vie. Personnellement ça ne me fait pas rêver.

Quelle solution ? Jeter un oeil à la RA, comme conseillé par Angia, et surtout, l'acceptation de soi.

J'espère que mon expérience aura pu t'éclairer un peu.
60 ans île de France 1421
Voici mon expérience de WW à moi aussi.

J'ai perdu 15 kgs la première fois, puis 30 parce que j'avais tout repris plus un bonus, puis encore 30, puis 25 (je vous la fait courte, je passe sous silence les reprises à chaque fois avec un ptit bonus), puis plus rien parce que le corps s'est habitué au régime, il faut à chaque fois manger moins et au bout d'un moment moins que pas grand chose, ça fait rien et ça c'est impossible.
Et le leitmotiv de WW, c'est vous avez repris du poids parce que vous n'avez pas bien fait la S.T.A.B.I.L.I.S.A.T.I.O.N, bien sur c'est tellement plus simple de culpabiliser les pauvres femmes que nous sommes plutôt que de remettre en cause les régimes.
Donc à la fin tu reprends tout et ton estime de toi, elle par contre, tu l'as bien perdue.

et en plus la fameuse stabilisation, tu n'avais pas le droit de la faire tant que tu n'étais pas dans la sacro-sainte fourchette de l'IMC 18-25.

Et par chance je ne suis jamais tombée dans les sachets de poudre protéinée ni le régime ducon, parce que là c'est pire.
40 ans Dans un petit village dans le Sud 2273
Je ne te conseille pas de faire un régime.

Comme l'ont dit les filles, tu reprends souvent du poids (pas toujours mais souvent)

Je fait court :

Avant ma première grossesse, moi et mes kilos, nous étions bons amis. Une fois enceinte, j'ai eu la malchance de tomber sur un obstétricien obsédé du poids. Vers 6mois de grossesse, j'étais à +4kg (c'est pas énorme en soi) le médecin m'a fait culpabiliser à mort et suivre un régime d'enfer le reste de la grossesse.

A l'accouchement, j'ai perdu les kilos pris et d'autres en prime :D mais voila, j'ai mis plus de trois an à me guérir de la psychose de la balance : je me pesais tous les matins et dès que j'avais 500g de plus que la veille, j'avais le moral dans les chaussettes.(alors que les 500g en question disparaissaient quelques jours après)Je culpabilisait à chaque fois que je me faisait plaisir (crois moi, ce n'était pas souvent)

Au final, c'est la diététicienne qui m'a aidée. Mon poids et stabilisé et je mange plus sainement tout en me faisant plaisir.

Si tu veux tenter quelque chose, vois la RA sur le forum ou une diététicienne mais ne plonge pas dans l'enfer des régimes.
49 ans Paris 9874
Nathboop a écrit:
Voici mon expérience de WW à moi aussi.

J'ai perdu 15 kgs la première fois, puis 30 parce que j'avais tout repris plus un bonus, puis encore 30, puis 25 (je vous la fait courte, je passe sous silence les reprises à chaque fois avec un ptit bonus), puis plus rien parce que le corps s'est habitué au régime, il faut à chaque fois manger moins et au bout d'un moment moins que pas grand chose, ça fait rien et ça c'est impossible.
Et le leitmotiv de WW, c'est vous avez repris du poids parce que vous n'avez pas bien fait la S.T.A.B.I.L.I.S.A.T.I.O.N, bien sur c'est tellement plus simple de culpabiliser les pauvres femmes que nous sommes plutôt que de remettre en cause les régimes.
Donc à la fin tu reprends tout et ton estime de toi, elle par contre, tu l'as bien perdue.

et en plus la fameuse stabilisation, tu n'avais pas le droit de la faire tant que tu n'étais pas dans la sacro-sainte fourchette de l'IMC 18-25.

Et par chance je ne suis jamais tombée dans les sachets de poudre protéinée ni le régime ducon, parce que là c'est pire.


J'ajouterais qu'on ne rate pas sa phase de stabilisation, c'est un mythe, elle n'existe pas.
Après une période de disette, tout le corps et l'esprit ne sont tendus que vers la reconstitution des réserves (si possible avec bonus cette fois, vu comme on les arnaque)... mais c'est normal, c'est sain, ça prouve qu'on est tourné vers notre survie.

Conclusion: plutôt écouter sa faim (mais pas plus que sa faim, ce qui est difficilissime) que tenter de la faire taire.
51 ans 35 10308
poupoule a écrit:
Conclusion: plutôt écouter sa faim (mais pas plus que sa faim, ce qui est difficilissime) que tenter de la faire taire.

Bien dit.

C'est une des choses qui me dérangent le plus maintenant en lien avec les régimes : les gens qui disent "si tu as faim bois un verre d'eau" ou "si tu as faim fais ceci-celà ou prend un coupe-faim". Mais euh, si on a faim, c'est qu'on a *besoin* de quelque chose, c'est que notre corps demande de l'aide, et choisir volontairement de ne pas répondre à ce besoin physique ça me semble presque de l'auto-torture! ;)
Ca semble normal à tout le monde de boire quand on a soif alors pourquoi ça ne semble pas aussi normal de manger quand on a faim?
49 ans Paris 9874
Angia a écrit:
poupoule a écrit:
Conclusion: plutôt écouter sa faim (mais pas plus que sa faim, ce qui est difficilissime) que tenter de la faire taire.

Bien dit.

C'est une des choses qui me dérangent le plus maintenant en lien avec les régimes : les gens qui disent "si tu as faim bois un verre d'eau" ou "si tu as faim fais ceci-celà ou prend un coupe-faim". Mais euh, si on a faim, c'est qu'on a *besoin* de quelque chose, c'est que notre corps demande de l'aide, et choisir volontairement de ne pas répondre à ce besoin physique ça me semble presque de l'auto-torture! ;)
Ca semble normal à tout le monde de boire quand on a soif alors pourquoi ça ne semble pas aussi normal de manger quand on a faim?


Sans parler du fait que les régimes préconisent AUSSI l'inverse: manger quand on n'a pas fait! avaler ses haricots verts vapeur même avec dégoût... car on pourrait, horreur, avoir faim plus tard (or dîner après 19h c'est bien connu c'est le Diable).
49 ans Paris 9874
* quand on n'a pas faiM
56 ans Région nîmoise 1567
Angia a écrit:

Ca semble normal à tout le monde de boire quand on a soif alors pourquoi ça ne semble pas aussi normal de manger quand on a faim?


Ah la belle phrase que voilà !
38 ans 3267
TU peux aussi transposer sur plein d'autres plans: par exemple, se priver de sommeil est considéré comme malsain et dangereux, une forme de torture ( cf les sectes): si quelqu'un donnait pour conseil: " Si vous avez sommeil chantez à tue tête", " Si vous avez sommeil faites un peu de cardio pour vous réveiller" ou autre, j'imagine la levée de boucliers, fort justifiée... Mais pour les "ignorez votre faim": rien...
51 ans 35 10308
LovelyLexy a écrit:
TU peux aussi transposer sur plein d'autres plans: par exemple, se priver de sommeil est considéré comme malsain et dangereux, une forme de torture ( cf les sectes): si quelqu'un donnait pour conseil: " Si vous avez sommeil chantez à tue tête", " Si vous avez sommeil faites un peu de cardio pour vous réveiller" ou autre, j'imagine la levée de boucliers, fort justifiée... Mais pour les "ignorez votre faim": rien...

Oui tout à fait, on dirait que la faim c'est un besoin physique honteux, une marque de faiblesse...
38 ans 3267
Angia a écrit:
LovelyLexy a écrit:
TU peux aussi transposer sur plein d'autres plans: par exemple, se priver de sommeil est considéré comme malsain et dangereux, une forme de torture ( cf les sectes): si quelqu'un donnait pour conseil: " Si vous avez sommeil chantez à tue tête", " Si vous avez sommeil faites un peu de cardio pour vous réveiller" ou autre, j'imagine la levée de boucliers, fort justifiée... Mais pour les "ignorez votre faim": rien...

Oui tout à fait, on dirait que la faim c'est un besoin physique honteux, une marque de faiblesse...


Exactement, voire pire: ça n'existe pas. On dirait que la mentalité actuelle c'est "la faim n'existe pas, on n'a pas besoin de manger, manger est inutile, d'où les problèmes de poids/autre". D'ailleurs, c'est un peu HS mais il y a eu un reportage sur la "génération Y", montrant leur mal être: dans les médias, il n'ont retenu que la hausse du surpoids chez les jeunes adultes... :evil:
37 ans 1547
C'est intéressant, ça me fait me demander quelles sont les représentations qu'on a de la faim ? Et ça m'a fait écho à un passage du livre de Mona Chollet, Beauté fatale, dont Mamykro avait parlé sur le forum. Au-delà de la différence de représentations du rapport au corps global selon le sexe, peut-être qu'il y a aussi des différences par rapport aux besoins du corps et plus particulièrement les besoins instinctuels dont l'alimentation.

Citation:
À cette vieille malédiction du corps féminin s’ajoute le poids d’une histoire particulière : celle de la relation des femmes à la nourriture. Naomi Wolf rappelle que dans les situations de famine, sous toutes les latitudes, elles sont les plus exposées aux privations. Susan Bordo fait remonter les conceptions actuelles à l’ère victorienne, qui bannissait toute représentation d’une femme en train de manger. Elle souligne d’ailleurs que les hommes boulimiques mangent en public ; les femmes, jamais : elles s’arrangent pour se retrouver seules avec la nourriture. L’appétit féminin suscite la peur et la répulsion, car cette aspiration goulue en évoque d’autres, de nature sexuelle (la « mangeuse d’hommes »), affective, politique, toutes perçues comme excessives. Une femme est censée picorer, remplir modérément son assiette, éviter de se resservir. Il est inconcevable qu’elle se laisse aller sans retenue aux plaisirs de la chère. De surcroît, son rôle traditionnel est d’être celle qui prépare avec amour de bons plats pour les autres, mari et enfants, et qui y trouve son compte ; on n’imagine pas qu’elle puisse être la destinataire de telles attentions.

Bordo illustre la vitalité actuelle de tous ces principes à travers l’analyse de publicités reproduites dans son livre. Ainsi, on mettra en scène un homme pour vanter les sensations offertes par un grand pot de crème glacée, et une femme pour vendre de ridicules petites bouchées de chocolat emballées individuellement, genre Mon Chéri : on pense à la dînette de Portia de Rossi dosant les minuscules portions de ses repas à venir. Les seuls annonceurs qui invitent la consommatrice à savourer sans arrière-pensée un plat ou un dessert sont les marques de produits allégés. Ou alors la gourmandise féminine est montrée sous un aspect pathétique, comme la compensation d’un manque affectif et sexuel : on se jette sur une tablette de chocolat pour oublier qu’« il n’a jamais rappelé »note… Éventuellement, la métaphore sexe-nourriture pourra être présentée sous un jour aguicheur, et non menaçant – les gros plans sur des lèvres féminines maculées de crème glacée, ô subtilité ; mais, avec ce déplacement, les femmes se voient encore dénier les plaisirs de la table pour eux-mêmes. Sans compter que le plaisir sexuel promis n’est pas forcément le leur…


C'est à ce passage que j'ai pensé, mais je trouve qu'il y a une sorte de confusion entre la faim (besoin), l'excès (boulimie, hyperphagie) et la gourmandise (plaisir) ce qui est dommage car je trouve que ça mériterait peut être plus de réflexion.

Cela dit, en dehors des représentations selon les sexe, je crois qu'il y a des fois quelque chose d'insupportable dans le fait que l'on dépende entièrement de son corps et que notre intellect et notre conscience ne soient pas aussi indépendants que l'on ne le voudrait.
Mamykro parlait ailleurs de la jouissance du contrôle, c'est un peu ça je crois.

[PS: source ici: http://www.editions-zones.fr/spip.php?article149 ]
38 ans 3267
Très bonnes remarques, Papille. J'ajouterai qu'on a toujours eu l'idée d'une femme "éthérée", donc manger avec appétit ne correspond pas. De plus, tu touches un point important: on a l'idée aujourd'hui que le corps obéit à la sacro sainte volonté même si cela détruit le tout. J'ai souvent entendu des "Mon corps réagira comme je le lui dirai". Paradoxalement, dans le cas des régimes, non seulement on dit au corps quand il doit manger et quoi, mais on laisse une tierce personne ( diet, WW, livre) te dire quoi manger...
51 ans 35 10308
papille a écrit:
C'est à ce passage que j'ai pensé, mais je trouve qu'il y a une sorte de confusion entre la faim (besoin), l'excès (boulimie, hyperphagie) et la gourmandise (plaisir) ce qui est dommage car je trouve que ça mériterait peut être plus de réflexion.

Intéressant comme passage, mais oui en effet ça mélange un peu les choses.

papille a écrit:
Cela dit, en dehors des représentations selon les sexe, je crois qu'il y a des fois quelque chose d'insupportable dans le fait que l'on dépende entièrement de son corps et que notre intellect et notre conscience ne soient pas aussi indépendants que l'on ne le voudrait.

C'est très vrai. Pour moi j'ai ressenti ça assez fortement au début de ma RA, et ça a été pour moi une étape assez importante dans mon "acceptation" de moi (faute de meilleur terme) : le fait de considérer que mon corps n'est pas étranger à mon esprit, que mon corps c'est moi aussi et qu'à me battre contre lui c'est en fait contre moi que je me bas. Je lis souvent ces témoignages ici, de filles qui considèrent leur corps comme un étranger, qui fait des choses qu'on ne comprend pas, contre lequel on se révolte. J'ai trouvé que l'acceptation des sensations de mon corps comme des choses qui font aussi partie de moi a été très libérateur et apaisant.
B I U