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je n'arrive plus à regarder les docu-catastrophe

49 ans région parisienne 5831
Bonjour à tous,

J'ai fait une constatation récemment: je n'arrive plus à regarder les documentaires déprimants: ceux où on parle d'espèces qui disparraissent, ceux où on parle d'un pays en ruine,  
ceux où on parle de femmes ou d'enfants maltraités, ceux où on parle de l'état de la planète, ceux où on parle de catastrophes qui pourraient se produire dans le futur... Je n'y arrive plus.

Ca me gène, car j'ai l'impression de préférer me voiler la face... D'un autre côté, je ne peux pas grand chose à tout ça, et regarder des documentaires comme ça me fait déprimer. Je suis tellement triste quand je vois tout le malheur dans le monde et l'état de la nature. J'ai peur quand je pense à ce qui pourrait arriver d'encore pire. :?

Pourtant, je me dis que de savoir exactement où en sont les choses pourraient éventuellement m'aider dans mes choix. Mais je n'y arrive plus... :cry:

Et vous? Vous en regardez? Vous préférez ne pas savoir?
25680
Bonjour mamykro,

Je me méfie toujours des ces documentaires entre propagande et sensationnalisme la vérité se perd souvent :|

Alors de temps en temps je regarde, et puis vite je vois des gros mensonges, ça m'énerve, et je ne regarde plus.
Et puis parfois aussi cela me déprime comme toi, alors je me dis qu'on a déjà bien assez de choses pour avoir le moral en berne alors je prends des vacances d'infos avec plus de docu ni d'infos pendant un temps... Jusqu'à ce que la curiosité me pousse à regarder à nouveau.

Donc pour répondre à ta question, je fais un peu le yoyo entre être informée et ne pas vouloir en savoir plus. Cela dépend de mon moral, mes préoccupations et surtout de mon temps libre.
48 ans 1896
Je te comprends, mamykro.

Moi, ça fait longtemps que j'ai du mal avec toutes ces informations déprimantes. J'ai aussi quelqu'un dans mon entourage qui ne regarde plus les journaux tv depuis des années pour cette raison: ajouter des images aux mauvaises nouvelles est trop dur.

Je déteste le sentiment d'impuissance que je ressens quand je vois tout ça.

Quand j'étais petite, j'étais persuadée qu'il fallait que je trouve un travail dans lequel je pourrais aider le monde entier. C'est impossible bien sûr. Impossible et doublement frustrant: non seulement je n'arrive à aider presque personne, mais en plus, je ne fais pas ce qui me plaît dans la vie.

Autre chose: j'ai remarqué que la façon dont sont présentés les reportages change mon regard. Souvent, les commentaires sont dits sur un ton d'"urgence" ou de consternation. Je trouve ça d'autant plus pénible. Quand les commentaires sont faits sur un ton plus neutre, je peux regarder. Ce qui est dramatisé à dessein est bien pire pour moi.
49 ans région parisienne 5831
Maiadi a écrit:
Je déteste le sentiment d'impuissance que je ressens quand je vois tout ça.


Oui, je m'en faisais la réflexion il y a quelques minutes, justement.

Il y a une dizaine d'années, je regardais ces documentaires. Ca m'a permis d'évoluer, de changer mes habitudes, d'être plus écolo, plus responsable.

Par exemple, j'achète 95% de la nourriture en bio et en local, je prends presque toujours du "commerce équitable". J'achète mes habits et ceux de ma famille en brocante. J'évite au max d'utiliser la voiture, j'essaye de faire du co-voiturage. Je fabrique moi-même les cadeaux que j'offre, et j'évite les gadgets qui ne serviront à rien. Je chasse le gaspi. Je donne à des assoc ciblées, et j'espère faire du bénévolat quand j'aurais plus de temps (j'en faisais avant mes enfants).

Tout ça, ça a été une longue évolution, ça a pris du temps, ça m'a couté des efforts. Certes, ce n'est pas parfait, je peux encore faire des choses en plus, mais honnétement, c'est à la marge.

Je crois beaucoup au fait que "le porte-feuille, c'est le dernier bulletin de vote", donc je m'arrange pour que mon argent n'aille pas chez des gens que je désaprouve, mais là, j'arrive à mes limites et je vois bien que le monde n'est pas meilleur pour autant. :roll:

Quand j'ai commencé à me dire qu'il fallait agir concrêtement, j'y croyais beaucoup, genre "si tout le monde s'y met, le monde deviendra meilleur", mais là, j'avoue que je perds espoir: je me dis que même si moi je fais des efforts, cela ne suffira pas et le monde court à sa perte, et ça me rend triste, surtout pour mes enfants.

Ouh là, je crois que je suis un peu déprimée, moi, en ce moment. :roll:
49 ans région parisienne 5831
Anne a écrit:
Je me méfie toujours des ces documentaires entre propagande et sensationnalisme la vérité se perd souvent :|


C'est vrai qu'il y a aussi cette dimension: entre ceux qui disent blanc et ceux qui disent noir, c'est parfois dur de se faire une opinion, surtout quand on n'y connait pas grand chose (genre sur les vaccins par exemple).

Les journalistes veulent des "reportage choc" qui vont intéresser le public, donc ils ont tendance à en rajouter, mais du coup, moi, simple téléspectatrice, je ne suis pas non plus sûre de toujours être réellement bien informée.
39 ans 221 Baker Street? 182
Je te comprends Mamykro... Moi j'étudie en anthropologie et en environnement et j'entends très souvent parler de la violence chez l'humain, des conflits (dans mes cours d'anthropologie) et des bouleversements climatiques, de l'énergie sale etc...
Je dois dire que quand on devient lucide à ce genre de chose on perd de sa naïveté et on devient un peu désabusée (et déprimée) :( Ce qui semble être ton cas?

Par contre il y a des reportages qui en rajoutent 'plus épais' comme on dit mais généralement je trouve que les informations, au contraire, sont 'édulcorées'...
Après, ce que je rejette vraiment c'est le type de documentaire bidon qui tente de nous faire croire à des prophéties sur l'extinction des humains (le truc des Maya par exemple)... Parfois il y a même des visées commerciales derrière tout ça. Je trouve ça triste d'alimenter la peur chez la population pour rien... Alors que le danger vient davantage du laxisme de nos gouvernements.
Quoi qu'il en soit c'est frustrant d'être 'bombardée' d'informations et de ne pas pouvoir faire grand chose.
49 ans région parisienne 5831
C'est sûr qu'il y a assez de choses réelles tristes ou inquiétantes, nul n'est besoin d'en rajouter encore (genre prophétie maya)... Rien qu'avec ce qui est vérifié et prouvé, il y a de quoi déprimer... :cry:
47 ans Dans le Tarn 413
mamykro a écrit:

Quand j'ai commencé à me dire qu'il fallait agir concrêtement, j'y croyais beaucoup, genre "si tout le monde s'y met, le monde deviendra meilleur", mais là, j'avoue que je perds espoir: je me dis que même si moi je fais des efforts, cela ne suffira pas et le monde court à sa perte, et ça me rend triste, surtout pour mes enfants.

Ouh là, je crois que je suis un peu déprimée, moi, en ce moment. :roll:


Histoire du Colibri :

Un gigantesque incendie ravage la forêt. Les animaux assistent impuissants à la progression inexorable des flammes. Seul un minuscule colibri s’active. Il plonge dans la rivière, recueille une goutte d’eau dans son bec, va la jeter sur le brasier et recommence.


« Colibri, tu sais que tu ne peux rien tout seul contre cet incendie, tu sais que la goutte que tu jettes dans les flammes n’a aucune chance de l’éteindre ? » lui disent les animaux de la forêt.


« Je le sais », répond le colibri, « mais je fais ma part ».



POur revenir aux documentaires, il y a environ 10 ans, chaque mardi ou presque je regardais les soirées thema/docs sur arte, à force j'ai fini par les surnommer les soirées suicides du mùardi sur Arte, c'est exagéré je sais mais ça montre bien l'effet déprimant qu'elles avaient au final sur moi, et j'ai fini par , comme toi, ne plus regarder rien de rien de ce style.
51 ans pépettesland 1803
marieange a écrit:

POur revenir aux documentaires, il y a environ 10 ans, chaque mardi ou presque je regardais les soirées thema/docs sur arte, à force j'ai fini par les surnommer les soirées suicides du mùardi sur Arte, c'est exagéré je sais mais ça montre bien l'effet déprimant qu'elles avaient au final sur moi, et j'ai fini par , comme toi, ne plus regarder rien de rien de ce style.


C'est toujours le cas du mardi soir sur Arte et j'ai un peu la même attitude que vous les filles. Ca me fait toujours flipper ce genre de truc.
Sauf que je ne suis pas déprimée.
Je suis en colère.
Je suis en colère contre les gouvernements et les médias. Ceux qui ont le pouvoir et qui ne s'en servent que pour leurs propres intérêts (qui sont rarement ceux du plus grand nombre ou du bien être de l'humanité).
Je ne comprends pas qu'on laisse des intérêts privés diriger le monde.
Je suis en colère aussi contre la bêtise et l'abrutissement dont nous faisons preuve, de notre incapacité à bouger, à nous révolter.
La faute est commune, entretenue par des médias qui nous culpabilisent et des gouvernements qui nous infantilisent.
Et nous laissons faire sans réagir.
Alors ces documentaires sont peut être déprimants, peut être manipulés, sans doute exagérés mais au moins ils existent, nous forcent à réfléchir et à voir les choses autrement que par les yeux de TF1 ou "c dans l'air".
Rien que pour ça je continue à regarder qd même.
Et à détester mes congénères ;)
49 ans région parisienne 5831
Sympa l'histoire du colibri! ;)

Tu as du courage, Finette, moi, je n'y arrive plus. Je n'arrive même plus à être en colère ou révoltée, je suis juste très très triste.
34 ans La Ville Rose 2324
J'ai parfois la même sensation. Particulièrement dans le cas d'histoires vraies.

Mais ce qui me tue le plus ce sont les documentaires sur la finance mondiale. Depuis 2 ans j'y pense souvent et je me dis que je vais tout abandonner et aller vivre loin, dans la nature pour sortir du système autant que possible.

J'aimerais faire de l'humanitaire ou du bénévolat mais je dois penser à mes études ( ça me fait déprimer ça surtout car je n'vois pas quoi faire de ma vie ) et ma Mère aurait trop peur. J'aimerais aider tant de gens ( alors que je n'ai que ma volonté, pas d'argent, rien de concret ). Puis je vois que la société se plaint tout le temps mais ne se bouge jamais de peur de perdre le confort tant apprécié ou de sortir du schéma de vie imposé. Cette hypocrisie sociétale m'horripile ( Réussite = argent par exemple, alors que je n'vois pas la vie ainsi / Y'a d'autres exemples mais bon ). Plus le temps passe, moins je la supporte.
Je pense comme ça parce que je ne trouve pas (encore ?) ma place dans le monde mais bon

Là tout à l'heure je vais regarder Mea Maxima Culpa ( ou truc du genre ) sur ARTE. Je sais déjà que ça va me saouler mais je regarderai quand même.

Mais je l'avoue, je suis blasée.
39 ans 221 Baker Street? 182
On forme un club les filles? (je plaisante) ;)
Sinon je balance entre la colère (comme Finette) et la tristesse-découragement (comme vous en général).
Également, et je n'ai pas honte de le dire, j'ai peur. :? J'ai lu des études, écouté ce que mes profs qui sont des spécialistes en environnement avaient à dire (et consulté les prévisions sur le long terme) et j'ai peur de ce qui va arriver, pas nécessairement à moi mais à nous tous et à nos écosystèmes. D'autant plus qu'il s'agirait de prévisions optimistes :?
49 ans région parisienne 5831
Des fois, je me demande ce que je préfèrerais: savoir exactement ce qui va arriver ou au contraire, être totalement ignorante de tout ça.

Là, on est le c** entre deux chaises: on a plein de scenarii possibles, aucun n'est sympathique, mais on ne sait pas à quelle sauce on va être mangé. Si on ne savait rien, on n'angoisserait pas. Si on savait exactement ce qui va se passer, on pourrait se préparer...
34 ans 2571
Je pense que c'est une réaction normale, et "rassurante" à mon sens (rien ne me fais plus peur que de voir l'ensemble des gens blasés devant les pires malheurs...).
Je ressens aussi parfois ce découragement, ce chagrin profond, à pleurer parfois devant des reportages.
En général, le retour de bâton, lorsque je relève la tête, c'est que je fais quelque chose : une action, même petite, pour contrer l'immense force de destruction et de malheur que j'ai vue à la télé.
Un documentaire sur la solitude des SDF par exemple m'avait conduite à plusieurs actions, donner un peu (bon ça c'est rien), leur parler un peu, et aborder ce thème avec mes élèves à travers le texte de Fred Vargas "Cinq francs pièce" qui aborde très bien la marginalité... Les SDF en général sont toujours seuls, mais je me dis que si chacun faisait un petit, petit geste de temps en temps, le monde serait moins moche. L'histoire du colibri, quoi ;)
Comme vous, les faits divers me touchent particulièrement. Un jour il y avait eu l'histoire d'une petite fille dont personne ne voulait s'occuper dans sa famille, du coup ils s'étaient tous mis d'accord pour la tuer et l'enterrer quelque part. Je voudrais appeler ma fille par son prénom. Ça ne changera rien, et elle ne saura jamais que quelqu'un, loin, et trop tard, aurait bien voulu l'aimer, mais j'ai l'impression que ça rééquilibre quelque chose.

Sinon, je ne déteste pas mes congénères, dans l'ensemble. je me souviens de la conductrice du bus que je prenais tous les jours l'année dernière : c'était une bonne personne. Elle arrêtait toujours le bus pour donner de l'argent à un type très maigre qui traîne toujours à un carrefour, elle se souvenait toujours d'où on allait et nous arrêtait devant notre destination au lieu de l'arrêt, elle avait fait la leçon un jour à un type (genre macho agressif) parce qu'il n'aidait pas une passagère à descendre sa poussette du bus (ce qu'elle faisait toujours, quitte à sortir de son siège et à s'arrêter plus longtemps).
Je me dis que toutes ces petits actions la rendaient lumineuse, il y a du bon aussi dans l'être humain.
40 ans dans ma chambre 663
Je ny arrive plus non plus. Même les infos, cela me fait mal à chaque fois, comme le meurtre de la petite Fiona, par ex, j'en ai pleuré.
dernièrement, j'ai regardé un reportage sur des hommes en Afrique qui travaillaient dans le souffre, et qui en étaient rongés des pieds à la tête, j'en ai fait des cauchemars! ou encore je rêve souvent de déambuler sur un terrain où tout n'est que destruction, des gisements de pétrole partout, les herbes prenant feu autour de moi.
Malheureurement c'est la dure réalité.
Je pense que c'est humain parfois de mettre un mouchoir dessus, se refusant de faire partie de ce monde, préférant un environnement sain, chaleurex, sans haine ni mort, ni peur ... A nous seuls, ne pouvons pas résoudre tous les problèmes qu'il y a sur la terre, mais en tous cas pouvons essayer d'améliorer notre sort par de petites actions que Salammbo a très bien décrit au-dessus de mon com.
En revanche,Salammbo je ne pourrai jamais donner le prénom d'un enfant victime au mien , trop peur que le mauvais sort s'acharne ...
B I U