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Repartir de zéro socialement !

39 ans 4
J'ai honte mais à un moment il faut voir les choses en face.

Je vis dans la solitude la plus crasse et je suis presque automatiquement mise à part (au mieux)  
par les gens que je croise.

J' essaye pourtant de prendre un minimum soin de mon apparence, d'avoir une attitude positive face aux autres sans que ça sonne trop faux, de m'intéresser à eux, de ne pas trop attendre non plus de la relation...

La situation ne date malheureusement pas d'hier mais là j'ai vraiment l'impression que c'est irrécupérable. Dernièrement rejet d'une violence que j'ai vécu comme innimaginable de la part des autres étudiants (je suis en reprise d'études). Suite à ça je ne vois plus du tout comment affronter la suite du cursus et bien sûr un job dans ce domaine là où on a toujours les collègues sur le dos.

C'est quasi systématique donc je vois bien que le problème vient de moi mais là j'ai juste l'impression de vivre la double peine: j'ai vécu des choses horribles, je fais de mon mieux pour m'en remettre mais la société, elle, veut juste me reléguer à la poubelle tel un objet abîmé tellement embarrassant et dérangeant...
44 ans 04 5576
Tu me rappelles étrangement quelqu un...

Pourquoi ce rejet de la part des autres ? Il y a eu des éléments déclencheurs ?
39 ans 4
Tu me rappelles étrangement quelqu un...

Je sais pas trop comment le prendre. :? C'est vrai que j'avais déjà posté quelques messages depuis un autre compte mais pas du tout sur ce sujet, ça m'étonnerai que ça ait marqué qui que ce soit ici...

Pourquoi ce rejet de la part des autres ? Il y a eu des éléments déclencheurs ?

Je pense que ça se voit que je suis mal à l'aise, je bredouille quand je parle, je pleure souvent, sursaute très facilement à certains moments... Je fais de mon mieux pour prendre sur moi mais n'y arrive pas toujours c'est tout.
44 ans 04 5576
Premices a écrit:
Tu me rappelles étrangement quelqu un...

Je sais pas trop comment le prendre. :? C'est vrai que j'avais déjà posté quelques messages depuis un autre compte mais pas du tout sur ce sujet, ça m'étonnerai que ça ait marqué qui que ce soit ici...

Pourquoi ce rejet de la part des autres ? Il y a eu des éléments déclencheurs ?

Je pense que ça se voit que je suis mal à l'aise, je bredouille quand je parle, je pleure souvent, sursaute très facilement à certains moments... Je fais de mon mieux pour prendre sur moi mais n'y arrive pas toujours c'est tout.


Bredouiller et sursauter, cela arrive. Pleurer, oui cela a tendance à déranger les inconnus quand ça se reproduit souvent.

Tu dis avoir vécu des choses difficiles, as tu vu un psy pour t aider ? Es tu encore suivie ?
39 ans 4
Oui j'ai un peu tout essayé en fait hospits, medocs, divers psys... Je suis encore suivie, je pense que sur certains points ça m'aide mais je n'arrive pour autant pas à "reprendre une vie normale"... et du coup mes difficultés me sont renvoyées en quasi permanence... ce qui n'améliore pas mon état psy du coup...
44 ans 04 5576
Premices a écrit:
Oui j'ai un peu tout essayé en fait hospits, medocs, divers psys... Je suis encore suivie, je pense que sur certains points ça m'aide mais je n'arrive pour autant pas à "reprendre une vie normale"... et du coup mes difficultés me sont renvoyées en quasi permanence... ce qui n'améliore pas mon état psy du coup...


Qu en pense ton psy ? Es tu suivie depuis longtemps ? Prends tu des médicaments ?
Peut être te faut il du temps tout simplement. As tu une famille ? Tu pourrais tenter de prendre un peu de recul en même temps que des vacances, en étant entourée.

Je pense sincèrement que ton soucis "social" prendra fin quand tu iras mieux, que tu seras plus solide. J avais il y a quelques années le même genre de problème, mais pour moi lie à une dépression. Malheureusement, il faut être un peu solide pour mettre en œuvre ce que j ai fait et j ai peur que pour toi ce soit trop t^ot.
39 ans 4
Ben en fait au départ il pensait que je surinterprêtais les réactions des autres à mon égard, que j'avais tellement peur que ça marche pas que je provoquais le truc plus ou moins. Il me disais que ça pouvait pas être si catastrophique que ça vu mon attitude globale.
Mais là il y a plus de doutes possibles: des remarques sur mon physique ou autre lancées à la cantonnade alors que je suis juste à côté, certains qui tournent la tête de manière ostentatoire pour pas avoir à me dire bonjour etc.

J'ai eu tout un tas de traitement et je suis suivie depuis plusieurs années et donc ça me parait long. Le trauma est réactivé par tout un tas de trucs en fait, j'ai pas trop de répit.
Je vais voir avec la scolarité si c'est possible de m'aménager une petite pause pour souffler un peu.

C'est quoi ce que t'as mis en oeuvre si ça ne te déranges pas? Même si c'est vrai que là je suis pas forcément aux mieux pour tester des trucs un peu "choc".
44 ans 04 5576
Premices a écrit:
Ben en fait au départ il pensait que je surinterprêtais les réactions des autres à mon égard, que j'avais tellement peur que ça marche pas que je provoquais le truc plus ou moins. Il me disais que ça pouvait pas être si catastrophique que ça vu mon attitude globale.
Mais là il y a plus de doutes possibles: des remarques sur mon physique ou autre lancées à la cantonnade alors que je suis juste à côté, certains qui tournent la tête de manière ostentatoire pour pas avoir à me dire bonjour etc.

J'ai eu tout un tas de traitement et je suis suivie depuis plusieurs années et donc ça me parait long. Le trauma est réactivé par tout un tas de trucs en fait, j'ai pas trop de répit.
Je vais voir avec la scolarité si c'est possible de m'aménager une petite pause pour souffler un peu.

C'est quoi ce que t'as mis en oeuvre si ça ne te déranges pas? Même si c'est vrai que là je suis pas forcément aux mieux pour tester des trucs un peu "choc".


C est un travail sur moi, en trois parties.
La première est de me traiter comme je traiterai quelqu un d autre. Pas mieux mais surtout pas pire. C est à dire que je ne cherche pas a être plus exigeante envers moi même qu envers les autres, que j accepte avoir des faiblesses ou des lacunes.
La seconde est plus difficile quand on est dépressif : j ai du admettre que les autres ne me devaient rien, ni de m aimer, ni d être sympas, ni de m aider, comme cela, juste parce que j'étais la. Ils pouvaient le faire mais je ne devais pas attendre après cela. Si moi je voulais créer des liens c était aussi à moi de faire en sorte que ça marche. Le coup de foudre amical étant rare, comme dans une relation amoureuse, je devais séduire : être amusante, ou sympa, dans tous les cas apporter quelque chose. Par la suite, les liens s approfondissent, ou pas d ailleurs mais on brise l isolement.
La troisième c est accepter que cela ne marche pas. Qu on puisse ne pas m aimer. Avant je pleurais toutes les larmes de mon corps quand une vendeuse inconnue se montrait désagréable. Maintenant même un rejet affiche de la part d un "proche" je m en fiche ou j attend que ça passe (enfin si j ai tord je m excuse quand même).

D une façon générale, il s agit d être juste et factuel. De prendre les gens comme ils sont et d attendre qu ils fassent aussi de même pour toi une fois le lien établi. De ne pas les polluer quand ils ne encore suffisamment proches de toi pour le supporter. C est dur, parce que ça veut dire se reconstruire seulement avec l aide de professionnels ou de proches, ou seul. Accepter l'idée qu on doit d abord être bien dans sa tête pour être bien avec les autres.
44 ans 04 5576
Je précise que ça a marche pour moi mais ce n est pas une méthode universelle. Ce serait extrêmement dur pour quelqu un profondément enraciné dans une dépression.
J ai eu la chance d avoir une période assez longue pendant laquelle je ne sombrais pas trop.

Et cela a l air facile et mathématique écrit en quinze lignes mais ça a pris plusieurs années.

Mais ce en vaut le coup. J ai pris en force de caractère, je ne suis plus jamais dépressive, mais si je suis encore sujette à la déprime, mais j'ai maintenant t suffisamment de force pour lutter même contre ça. J ai beaucoup plus d assurance, de confiançe en moi, je n ai plus aussi peu de me planter parce que j ai admis que rien n est irréparable.

En fait, je me sens "normale", comme les autres, ceux que je regardais sans les comprendre il y'a cinq ou six ans. Aujourd'hui hui je suis à mon poids maximal et si cela me gêne pour certains points santé/ capacités/avenir, je n en fais pas un drame, et surtout je n en ai pas honte. J ai un chéri depuis trois ans qui me rend heureuse tous les jours. Moi qui me trouvait conne, totalement débile, je me dis maintenant que je me situe dans une bonne moyenne, avec des choses à enseigner et des choses à apprendre des autres.
B I U