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RA -bouger (sport)

37 ans 1547
Je dois dire que ça m'apporte aussi matière à réflexion de te lire. ;)

Et pour du chinois, en tout cas, ça a l'air d'être tolérable de s'y pencher.
Tu sembles  
quand même assez près de ce que tu ressens.

En tout cas je me dis que c'est important aussi de ne pas forcément penser au mouvement et au fait du bouger qu'à travers l'idée de "sport". C'est effectivement très lourd à porter cette culpabilité qu'on a quand on ne fait pas de sport, et ça n'aide pas forcément à être "là" quand on en fait si on vit ça comme une injonction.

Ça me paraît normal de ne pas forcément se mobiliser spontanément et tranquillement pour une activité qui tend plus à la douleur qu'au plaisir physique. (Ce serait intéressant d'approfondir avec les circuits de la récompense !)
Je me souviens vraiment nettement que lorsque j'avais des douleurs, j'avais comme développé une phobie du mouvement. A chaque fois que j'essayais de bouger -> douleur physique -> souffrance morale. Comment avoir envie de reproduire ça??!

Et peut-être qu'apaiser son rapport au sport ça passe d'abord par appréhender différemment ses sensations à l'arrêt et dans des mouvements simples (respiration, marche simple, étirement, être assis, être debout et par exemple sentir ses appuis aux pieds à différents endroits selon qu'on déplace son poids vers l'avant, l'arrière, les côtés).
Parce que ça ne va pas de soi de ne plus désirer maigrir ou performer, mais faire des expériences plaisantes (ou au moins dans un premier temps sans violence) dans son corps, ça peut aider à questionner voire se dégager au moins en partie de ces désirs de contrôle.
Autorise toi à avoir envie de performer et de maigrir (on contrôle pas ses désirs, juste un peu ce qu'on en fait), ne cherche pas à n'avoir que des motivations qui te paraissent intellectuellement "valables" ou "raisonnables", écoute toi aussi dans ça pour mieux comprendre ce que tu y cherches. Des fois on fait d'un désir une montagne (et de cette montagne, le pivot de notre vie), et une fois qu'on accepte et qu'on se laisse y penser sans crainte ni blâme, la montagne...elle tombe comme un soufflé... (et ça peut rendre triste)
Peut-être que ça commence déjà là, le lâcher prise.

J'ai pas commencé ça seule, personnellement. Et j'avais beaucoup apprécié cet article du gros: http://www.gros.org/re...hie/mieux-considerer-son-corps et le bouquin cité de Dropsy, que j'ai commencé sans arriver à le suivre longtemps car seule c'était trop difficile pour moi. Après j'ai commencé un suivi avec une approche psychocorporelle. Maintenant la nutritionniste du GROS me parle à nouveau de cela, mais avec son outil à elle, une technique citée dans l'article d'ailleurs (fasciathérapie/gym sensorielle). On verra.

Pour la RA, je crois que c'est un peu la même chose au fond, mais ciblé sur le comportement d'alimentation. D'ailleurs on dit souvent ici que la RA va beaucoup plus loin, parce qu'effectivement, ce qui fait qu'on est "dérégulé" n'est pas forcément circonscrit au champ alimentaire. La RA est un angle d'approche de tout cela.

En tout cas, peut-être que le sport n'est pas le seul moyen d'être mieux en mouvement ;)
49 ans région parisienne 5831
papille a écrit:
Honnêtement, je ne crois pas que ça aurait duré dans le temps si j'en étais restée à ne chercher que le plaisir. J'ai l'impression qu'il faut que ça s'inscrive dans quelque chose de stimulant aussi mentalement et/ou affectivement (partage avec des gens, ou dans une dimension sociale plus large) pour que ça prenne « corps » et que ça s'inscrive dans le temps.


Je me reconnais exactement là-dedans. C'est ce que j'ai essayé de dire plus haut d'ailleurs, moi, j'aime le sport, mais essentiellement dans le partage avec d'autres: quand je faisais du sport d'équipe, savoir que l'équipe comptait sur moi m'apportait énormément, beaucoup plus que le sport en lui-même.

Je regrette vraiment de ne pas trouver d'équipe d'adultes par chez moi. Faudrait peut-être que je me mette au foot, avec un peu de chance, il y a une équipe de foot féminine par ici.

Sinon, j'ai aussi fait pas mal de sport-qui-n'en-était-pas (comme tu dis si bien "dans une dimension sociale plus large ;) ): par exemple, des activités sportives avec des personnes handicapées, avec des enfants, des promenades en famille ou avec des copains dans un but précis (visiter un château par exemple).

En te lisant, je me rends compte que c'est essentiellement ces 2 aspects qui m'ont toujours plu dans le sport, et beaucoup moins l'aspect "j'aime bouger".
50 ans à la maison ! 10072
je me retrouve beaucoup dans ton témoignage, Papille. Surtout dans ton rapport/l'eau. J'ai redécouvert cet été le plaisir de barboter, de nager comme je voulais, le temps que je voulais, de la façon dont je voulais. ça m'avait beaucoup manqué.

Par contre, le rapport sport/ plaisir n'est pas forcément le même pour moi que pour la nourriture. Par exemple, lorsque je faisais pas mal de vélo, il m'est arrivé de partir rouler contrainte et forcée, en n'ayant pas, mais alors pas du tout envie d'y aller, et finalement d'éprouver (après la période d'échauffement) des sensations incroyables, de me rendre compte que mes jambes tournent toutes seules et d'avoir l'impression de voler.
Le plaisir ainsi obtenu n'était pas du tout en rapport à l'envie, au final.
37 ans 1547
Mamykro, ça me parlait bien ce que tu avais dit plus tôt dans la conversation à ce sujet !
Ça a révolutionné mon plaisir à la marche quand j'ai enfin pu aller marcher à l'extérieur, ça a été source de découvertes, de tourisme, de partage avec d'autres. La marche, ça a fini par devenir ça plus que l'activité elle-même de mettre un pied devant l'autre. Même si j'apprécie aussi vraiment ce mouvement qui me paraît être pour ainsi dire le plus naturel pour mon corps. J'ai l'impression que quand je marche, c'est le seul moment où je suis dans le "juste rythme". Et quand je suis seule, j'ai l'impression que ça ouvre à la rêverie, que ça délie les pensées et ça me rend créative.

Mais je n'ai ces plaisirs que si je suis seule. Sinon, c'est un autre plaisir, celui d'être nourrie "affectivement" par exemple, par les découvertes touristiques ou les gens avec qui je suis.

En te lisant Mamykro, je sens que je suis encore fragile par rapport à certaines choses. Je ne pourrais pas forcément vivre bien de faire partie à nouveau d'une équipe par exemple, si gagner est important. J'aurais très peur de ralentir le groupe, je me mettrais la pression et ça finirait par gâcher mon plaisir.
Par contre j'ai eu fait de la gym en groupe, et là c'était très sympa, parce que justement il n'y avait pas d'enjeu collectif à ce que j'arrivais ou non à faire, ce qui n'empêchait pas qu'on joue à plusieurs (initiation au rugby par exemple) et j'aimais beaucoup, mais c'était dans un cadre qui me rassurait, le fait de gagner ou non n'avait en soi aucune importance. Le principe était de bouger en s'amusant. :D
En fait, même seule, si mon "prof" me demande d'aller dans la "performance", ça m'angoisse, je recule, je parlemente, je dis que je ne suis pas prête, que je ne suis pas capable, etc. Je crois que ça me fait peur, probablement parce que ça me renvoie à "réussir/rater" et un peu à ce qu'on disait avec Fila sur la valeur que ça donne ou non à soi. Seule ça va, mais avec le prof qui me demande quelque chose, c'est comme une résurgence. Rien que de l'écrire en fait ça le remet à sa place, c'est cool. Merci de m'en donner l'occasion ;)

Trashrap, c'est vrai ce que tu dis par rapport au vélo.J'ai ressenti ça par rapport à l'elliptique et à la marche parfois. Je l'attribuais aux sensations cardiaques (et aux superbes molécules qu'elles libèrent).

Je trouve cette question du rapport entre l'envie (la disposition à) et le plaisir perçu très intéressante (et nouvelle à mon esprit).

Il y a des sensations "fortes", très présentes et assez accessibles, moins dépendantes de notre disponibilité, de notre besoin ou envie. C'est comme "mécanique" (là encore, ça me fait penser aux circuits de la récompense). Et il y en d'autres, plus subtiles, plus variées, qui me paraissent plus dépendantes de notre disposition à elles.
Un peu comme l'apaisement du ventre plein qui vient plus facilement qu'on ait pris plus plaisir ou non au niveau gustatif, qu'on ait eu faim ou envie.

Quand manger devient plus un plaisir de la bouche, des yeux, du nez, du coeur, que le seul plaisir du ventre, je pense qu'on ne mange plus de la même façon et que cette expérience (certes non pas sans une certaine répétition) transforme quelque chose qui fait que c'est dur d'être vraiment satisfait seulement avec l'apaisement du ventre.

Pour moi le sport c'est un peu pareil. Si on s'en limite au plaisir du coeur (dans le sens cardio/endorphines), c'est très chouette, très vif, mais ça reste assez limité sur le long terme et dans le cadre d'une pratique régulière, la motivation est peut-être plus rituelle ou par anticipation de ce plaisir cardio (je n'ai pas hyper envie de le faire là, mais je sais que quand j'y serai, ça sera bon alors j'y vais!) que par envie du mouvement dans le présent (j'ai plus envie de l'après coup que de l'activité elle-même).
Si l'on a envie de trouver d'autres choses comme essayer de sentir le mouvement de sa foulée, de s'exercer sur un terrain différent, de retrouver des collègues, ça donne drôlement envie.
(Bon dans lc'est toujours intriqué, je ne les différencie que pour essayer de penser à ce rapport dont tu parles.)

Je ressens vraiment quelque chose "en plus" que je trouve hyper stimulant et plus accrocheur. Si je me limitais au plaisir cardio, que j'apprécie beaucoup, mes séances à la piscine perdraient énormément d'intérêt.

(N'empêche, j'espère refaire du vélo un jour. J'adorais ça enfant.)

Sinon, je me demande si le "besoin de mouvement" a été étudié ?
J'ai été surprise de sentir l'envie de bouger puis le besoin de bouger, mais qu'une fois APRES que je me sois remise à bouger (et que le plaisir a pris le pas sur la douleur).

Après il me semble aussi que selon le poids que l'on fait et la "sédentarité", il y a des trajets sensitifs différents, comme "anesthésiés" (je le dis très mal) qui participent au sentiment d'être loin de ses sensations corporelles et de vivre son corps comme coupé de soi. Peut-être que le mouvement permet aussi d'agir de ce point de vue là et que dans ce sens là, ça apporte aussi à la RA, sur un plan "physique".

Sinon, je vais essayer l'activité corporelle que ma nutritionniste me (re)propose, après que je lui ai parlé des sensations que je découvrais dans l'eau et le mouvement. Je me demande ce que ça va donner.
49 ans région parisienne 5831
papille a écrit:
En te lisant Mamykro, je sens que je suis encore fragile par rapport à certaines choses. Je ne pourrais pas forcément vivre bien de faire partie à nouveau d'une équipe par exemple, si gagner est important. J'aurais très peur de ralentir le groupe, je me mettrais la pression et ça finirait par gâcher mon plaisir.


Ca me rappelle ce que disait mon premier entraineur de hand: "l'important, ce n'est pas de gagner, c'est de s'amuser... et pour s'amuser, il faut gagner!" :lol: :lol: Ca me faisait toujours rigoler, parce qu'il nous disait ça avec un tel sérieux... :lol:

Enfin, bref, Ce que je voulais surtout dire, c'est que je pense qu'il y a une grande différence entre une vraie équipe, qui s'entraine chaque semaine ensemble, et une équipe formée par hasard lors d'un cours de sport, par exemple.

Dans une vraie équipe (en tous cas, une équipe qui fonctionne bien), personne ne doit penser qu'il ralentit le groupe. Chacun oeuvre à son niveau, et du moment qu'il fait son maximum, l'équipe est contente.

Perso, dans mon équipe de hand, on avait des niveaux très différents, mais pourtant, jamais il n'y avait de reproches, même non dits, du type: "tu n'es pas assez bonne pour faire partie de l'équipe" ou "tu nous as fait perdre". Chaque victoire, chaque défaite était vraiment prise collectivement.

Je n'ai pas eu que des entraineurs sympas, mais pourtant, tous nous ont fait comprendre que de tels comportements n'avaient pas lieu d'être, et qu'en aucune façon, on ne pourrait s'améliorer comme ça. Le principe, c'était bien de prendre chacun avec son niveau et de voir ce qu'on pouvait en faire, ainsi que de valoriser toutes les capacités, y compris pour celle qui a un niveau bien inférieur aux autres.

Bref, je crois que l'esprit d'équipe qui existe dans une vraie équipe est bien différent de ce qu'on peut rencontrer si on forme ponctuellement une équipe, et que dans une vraie équipe, le problème de "la fille qui va retarder les autres" n'existe pas. En tous cas, moi, c'est ce que j'ai vécu.
37 ans 1547
Je trouve ton expérience hyper encourageante !
Ce qui est curieux, c'est que j'ai fait aussi du hand dans une équipe féminine et j'ai beaucoup beaucoup aimé ça car mon équipe était très chouette.
J'imagine que c'est ce que j'ai vécu depuis en terme de limites physiques et de la souffrance que ça a été pour moi qui fait que j'ai peur s'il y a le moindre enjeu ou attente. Je vais laisser cheminer ça :-)
B I U