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besoin d'écrire

34 ans 1324
C'est sûrement parce que je culpabilise de ne pas être allée au sport ce matin, parce que j'ai dû sortir les vêtements d'hiver et affronter tous ces vêtements dans lesquels  
je ne rentre plus et pire que tout, constater à quel point ma taille devait être fine à l'époque alors que je me haïssais déjà. J'ai été diagnostiqué anorexique-boulimique en 2007. Mais mes troubles datent de l'enfance. Je le sais, j'ai déjà été suivi, j'en ai déjà parlé. Mais pourquoi je ne guérie pas ? Pourquoi je ne me pardonne pas mes crises ou ce corps (et pourquoi devrais-je me pardonner ce corps ?) Pourquoi je ne lâche pas prise alors que je n'ai plus le contrôle de toute façon ? Je me hais, et maintenant, même si j'essaie de m'accepter, je pense à une amie qui m'avait dit "tu étais grosse en arrivant (40-42) mais maintenant, tu es parfaite (36-38)". J'étais anorexique, j'étais malheureuse. Mais maintenant, je repense à ce genre de phrases, encore et encore, et je me dis "tu ne peux pas t'accepter ! Tu étais grosse en 40, tu t'attends à quoi ? Que le 46 soit mieux ?" Sauf que je ne suis plus en 46. J'étais en 44-46 en juillet, oui, maintenant je suis entre le 40 et le 42. Et c'est peut-être ça qui me rend si triste ces derniers temps, m'approcher à nouveau de cette taille (qui est très bien, je le sais, mon coté rationnel le sait !)et d'avoir toutes les phrases sur mon poids, les "si tu rentres dans un 36, on te donne de l'argent". Tout empire dans ma tête. Même après le sport, je m'insulte face au miroir, je critique tout mon corps. Je me hais encore plus qu'après ma prise de poids. Et je perds pied. J'ai craqué ce week-end, j'ai mangé, et en même temps je me suis forcée à calculer les calories "regarde ce que tu manges ! tu as intérêt à te lever à 6h demain matin, tu dois aller au sport, tu dois te vider de tout ça, tu dois te faire payer". Juste, je perds pied et j'aurai dû ne pas m'approcher de mes vêtements d'avant. J'ignore ce qui est pire, mon côté rationnel qui se rend compte que je fais n'importe quoi, et le côté blessé, celui qui veut redevenir celle qui paraissait être la plus acceptée, celle qui n'avait pas de remarque sur la perte de poids à avoir" ... Celle qui se haïssait quand même, mais sans qu'on en rajoute. Je sais que je n'ai pas la force d'affronter le psy à nouveau, pas pour le moment, parce que je sais que si une partie de moi veut reprendre le contrôle (le vrai), l'autre ne veut pas arrêter, l'autre veut que les clavicules reviennent, que le visage s'affine. L'autre côté de moi veut l'autre fille. Je crois que j'avais juste besoin de cracher toute cette colère en moi, parce que ce week-end a été plus difficile que prévu. Désolée pour le pavé, pour un sujet qui dit déjà que "non le psy, maintenant, je ne peux pas, je sais déjà que je ne serai pas ouverte à la démarche". Désolée. :oops:
52 ans Dans le Nord 384
Je recommence une réponse pour la troisième fois. Ce que j'ai écrit avant était terriblement brouillon...

Je te découvre sur ce post (je suis encore une petite nouvelle) et ton récit m'a fait "mal" pour toi. Certains propos que l'on a pu tenir me choquent, comme celui du "si tu fais un 36, on te donne de l'argent". De telles phrases ne peuvent qu'engendrer des problèmes encore plus graves, comme l'anorexie que tu cites. C'est bête et méchant je trouve, et ça laisse malheureusement des traces indélébiles.

Je sens un terrible conflit en toi, tu luttes contre ton corps, utilisant même le sport comme une punition. Ta phrase "tu dois te vider de tout ça, tu dois te faire payer" est un exemple criant.

En fait, tu te focalises sur des tailles de vêtement au lieu de l'écouter, ce corps. Merci l'entourage pour ces bonnes petites phrases qui t'ont "aidées" dans cette voie ! Je n'ai, moi, pas de phrase magique pour t'aider malheureusement, je ne peux que te conseiller peut-être de continuer à écrire, à vider ton sac. Parfois en se relisant, il se produit quelque chose, pas forcément le déclic qui règle tout, mais une espèce de recul sur soi-même... Et puis dans tous les cas, vider son sac, ça ne peut que faire du bien.
34 ans 1324
Merci Annemary, le pire, c'est que je sais que c'est mal, je sais que mes crises "de gras" sont plus mauvaises pour moi qu'une alimentation équilibrée, je sais que je ne pourrai pas tenir avec presque rien dans le corps pendant toute une journée... Mais je pense à Noël, je pense à ma famille qui va me voir, je repense aux remarques, et j'angoisse. Cela enfle en moi... Je ne sais pas comment l'exprimer autrement.
42 ans aude 792
:shock: Citation:
"si tu rentres dans un 36, on te donne de l'argent"

Je ne sais pas qui t'a dit ça, mais c'est une des phrases les plus connes que je n'aie jamais lu/entendu. Comment peut-on être à ce point superficiel??? La valeur d'une personne ne s'est jamais résumée à la taille de ses vêtements!!! C'est hallucinant de dire des choses pareilles. Tu pourrais lui répondre que tu lui donneras de l'argent quand elle/il sera moins conne/con.


Citation:
je pense à une amie qui m'avait dit "tu étais grosse en arrivant (40-42) mais maintenant, tu es parfaite (36-3Cool". J'étais anorexique, j'étais malheureuse.

Là je me reconnais tout à fait, parce que ma meilleure amie,un cousin et un oncle m'avaient aussi dit ça, alors que j'étais anorexique... Pareil, ça m'avait fait mal et je pensais parfois qu'ils avaient raison... :(

Aujourd'hui je pense que la seule chose qui compte, c'est d'être bien dans sa tête et en capacité de mener sa vie comme on veut. Quand je te lis, j'ai envie de te dire: arrête de te réduire à la taille que tu fais, que tu faisais, que tu feras, que tu aurais pu faire, que tu pourrais faire... On s'en fout!! C'est terriblement anxiogène et chronophage. Et surtout, inutile. Pense à ta vie, ton avenir, tes passions, ton métier, tes activités de loisirs, tes amis...bref, les choses qui comptent et qui enrichissent ton quotidien.
Je me suis longtemps focalisée sur mon poids, pour finir rongée par l'anxiété et la dépression. Maintenant je refuse d'approcher une balance et j'apprécie d'être plus calme et de me concentrer sur ce que j'aime faire. Que m'apporterait de faire un 36? :-k :?: [-(
45 ans 1114
Mais de quoi est-ce que tu te punis comme ça, Lizzie?
De quoi es-tu donc coupable?
Payer, toujours payer, et eventuellement être payée si après une tonne de souffrances finalement tu rentres dans un 36...

Pourquoi ne pas laisser ton corps tranquille? Pourquoi le forcer à devenir "parfait"? Que pourrait t'apporter la perfection? Ferait elle office de masque, pour ne pas que les autres puissent deviner qui tu es en réalité?
Parce que bien entendu, j'imagine que tu es tellement monstrueuse/stupide/méchante/mesquine (rayer les mentions inutiles) que la terre entière te clouerait au pilori si tu laissais entrevoir ne serait-ce qu'une toute petite partie de toi-même.

Je pense que pour commencer tu devrais essayer de trouver une solution pour arrêter de te détester. Le reste suivra.

Je suis désolée si tu trouves que ça fait psychologie de comptoir, mais ton histoire résonne beaucoup en moi et ce que j'écris là, c'est ce qui a été vrai pour moi. Je ne sais pas si ça t'aidera mais
33 ans 1489
Salut Lizzie, ça fait deux jours que j'ai envie de répondre à ton post et que je ne sais pas trop quoi dire.
C'est un peu toujours le cas :) !

Dans les souffrances que tu décris, il y a certains aspects qui me rappellent beaucoup mon vécu, même si visiblement nos histoires sont très différentes. Moi aussi, en 2007, j'ai dû affronter un diagnostic, celui d'état dépressif sévère, que certains psychiatres appellent encore mélancolie. Plusieurs symptômes: troubles du sommeil, détachement, mutisme, et aussi des troubles alimentaires. J'étais comme en colère d'être là, je détestais mon corps, entre lui et moi c'était la guerre. A un moment, alors que je pesais 40kg, ma mère (qui était complètement désespérée) m'a demandé jusqu'où je voulais aller, comment je voulais être, si je voulais vraiment être. J'ai été assez marquée par cet événement, car c'est le moment où j'ai réalisé qu'il n'existait aucun idéal, aucun poids qui me conviendrait, tant que j'étais dans cet état. En quelques années, j'ai fait plusieurs fois le yoyo sur une marge de plus de 25kg, et je n'ai jamais été en paix, même pas un tout petit peu plus à un poids plutôt qu'à un autre.
Je ne saurai pas te dire réellement comment j'ai pu m'en sortir (car je considère depuis peu que je m'en suis sortie!), parce que certaines choses sont dues au hasard. Déjà, c'est peut-être un peu radical, mais j'ai arrêté de parler aux personnes qui me parasitaient avec leurs histoires de régimes, leurs avis sur mon physique etc. ça m'a beaucoup aidée dans un premier temps.
Ensuite, au même moment, j'ai perdu un proche et j'ai eu un souci de santé (sans rapport officiel avec la dépression). Je pense que ça a bêtement détourné mon attention et m'a fait un peu relativiser. Et surtout j'ai eu la chance de pouvoir m'accrocher à mes activités, qui sont aussi ma passion. C'est une chance, j'en suis consciente..

Je pense que ce que j'essaie de dire, tu le sais déjà; je parle du fait que cet idéal que tu cherches malgré toi n'existe certainement pas, que ton bien-être ne dépend pas forcément de la forme de ton corps.

Je sais que tu traverses des choses difficiles en ce moment, que financièrement c'est la galère et ça fait vraiment ch*er parce que c'est le genre de problèmes qui nous ronge, qui nous empêche de respirer :(

Ca fait un peu bête de dire ça comme ça, mais je rejoins SweetJane: Franchement t'as l'air d'être une personne gentille, ouverte, altruiste, qui aime faire plaisir aux autres... Et même si ce n'était pas le cas, je ne vois pas pourquoi, mais alors pas du tout, tu mériterais de subir ce que tu t'infliges.

Je souhaite vraiment que tu te sentes mieux, que tu lâches prise, j'espère très fort que ça va arriver!
34 ans 1324
Après, je vous rassure hein, je mange encore, je mange plutôt bien (quand j'étais au fond de l'anorexie, je me serai jamais autorisée autant)... C'est juste que je culpabilise quand je mange des chips ou du chocolat. Ou ce genre de chose et que je vais au sport pour "compenser". C'est pas de l'anorexie profonde ou comme je l'ai déjà vécu, rassurez-vous, sinon je perdrai beaucoup de poids. Oui c'est ça, c'est juste de la culpabilité quand je mange, quand je pense aux calories ingurgitées. Mais juste, j'ai mal quand je me regarde. Et ranger les vêtements ne m'a pas aidé, parce que j'ai recroisé les vêtements dans lesquels je ne rentre plus depuis Hashimoto et ceux dans lesquels je ne rentre plus depuis que je mange parce que anorexique, je rentrais dedans mais maintenant... C'était juste un coup de barre, ça va sinon. C'est juste un tout, les problèmes financiers, et ça. Merci d'être là en tout cas. :oops:
45 ans 1114
Et dans deux secondes tu vas nous dire qu'en fait tout va bien et t'excuser de nous avoir dérangées? :D

Problèmes financiers + ressortir des fringues dans lesquelles tu ne rentres plus + le fait d'arriver à une taille de vêtements qui te rappelle de mauvais souvenirs + perspective angoissante des fêtes en famille (+ d'autres trucs dont on n'est pas au courant)= cocktail explosif.
Je trouve qu'il t'en faut pas mal avant de t'autoriser à vider ton sac ;)

En tous cas je souhaite que ça s'arrange, même si en fait ça va :)
34 ans 1324
En général, il m'en faut beaucoup avant de craquer (l'habitude je suppose vu mon passé). Et oui, effectivement, j'allais finir par m'excuser. Je m'excuse souvent, pour tout, presque comme si je m'excusais d'exister. Enfin. :oops:
45 ans 1114
Lizzie34 a écrit:
Je m'excuse souvent, pour tout, presque comme si je m'excusais d'exister. :oops:

;)
38 ans Orgrimmar 6511
:kiss: :kiss: :kiss: :kiss: :kiss: :kiss: :kiss: :kiss: :kiss: :kiss: :kiss: :kiss: :kiss:

Voilà, c'est pas constructif, mais :kiss: quand même.
34 ans 1324
Ca va mieux. Même si je n'ai pas pu aller au sport à cause de ma cheville. Ca va. Je pense même m'offrir le luxe de ne pas y retourner avant samedi, pour vraiment laisser le temps à ma cheville de se reposer (merci Kuro-Hime pour m'avoir ramenée à la raison). La petite voix est toujours là et elle m'insulte toujours, mais pour le moment, je tiens bon. Bref, merci à vous toutes ;)
45 ans 1114
La petite voix essaye de te protéger avec les outils dont elle dispose. Elle est persuadée que sa solution est la bonne, probablement parce que ça a eu l'air de fonctionner dans le passé.
Elle ne sait pas que ses conseils sont en réalité très mauvais.
Faudrait qu'elle change de point de vue...mais pour ça faudrait qu'elle dispose d'autres informations, comme la bienveillance envers soi-même ou l'estime de soi.
Tu penses pouvoir lui apporter ces nouvelles données pour l'aider à mieux te conseiller?
34 ans 1324
Je ne sais pas comment on fait ça. Je ne me suis jamais vraiment aimée. Et je m'insulte souvent quand je suis devant le miroir. :oops:
45 ans 1114
Le nombre de fois où je me suis insultée devant le miroir moi aussi!
Monstre, c'était l'insulte la plus fréquente. Et comme j'étais littéralement obsédée par les miroirs, je te laisse imaginer le nombre d'insultes par jour...

Ce qui a marché pour moi:

-Prendre conscience du fait que quand je m'insultais, je n'étais pas objective, que c'étaient mes démons qui venaient me visiter.
Prendre conscience aussi du fait que l'autodépréciation se faisait surtout quand j'étais angoissée par quelque chose (période difficile, début d'une nouvelle activité, soirée où je connaissais peu de monde, etc...)
Le simple fait d'en prendre conscience aide à prendre du recul et permet de diminuer les sentiments négatifs.

-La thérapie, que j'ai prise à bras le corps, avec un vrai désir d'envoyer péter toute cette tristesse, et pas mal de larmes au fur et à mesure que j'avais des déclics relatifs aux raisons de mon état d'esprit désastreux.
Mais ça j'ai bien compris que pour l'instant tu le sens pas.

-Le comportementalisme. Ca c'est facile à comprendre mais difficile à faire: faut se forcer à arreter l'autodénigrement.
Quand tu commences à t'insulter tu stoppes net et tu te forces à passer à autre chose.
Tu essaies de porter ton attention sur tes pensées, et quand tu captes que tu commences à avoir des pensées négatives sur toi, tu stoppes net.
Dans l'idéal tu remplaces les pensées négatives par des pensées positives (et je t'arrete tout de suite, je te vois venir, et je te répondrai que SI, tu as des choses positives à dire sur toi. Je sais pas, tu as peut etre un gros QI, de beaux cheveux, un don pour le dessin, un joli sourire, de l'empathie...)
Le comportementalisme ne pourra pas guérir complètement ta mauvaise estime de toi, mais ça permet vraiment d'avancer.
Deja on se rend compte du nombre de pensées négatives qu'on entretient sur soi, et ça permet de comprendre que le fait de se répéter constamment à quel point on est nulles influe énormément sur le moral.
C'est un début en tout cas.

Et de toute façon, si tu prends conscience du fait que tu es l'artisante de ta mauvaise estime de toi, si tu comprends que tu peux modifier ton propre regard sur toi, et que ce changement rayonnera dans tous les aspects de ta vie, normalement tu sentiras ce que tu dois faire et tu le fera.
Bon le dernier paragraphe fait un peu New Age et j,en suis désolée, mais je n'ai pas réussi à exprimer ça de manière plus rationnelle ;)
B I U