Merci à toutes pour vos réponses: cela me fait réfléchir tout cela. Je vais essayer de répondre en n'oubliant rien (c'est pas gagné :? )
Tout d'abord, je ne peux pas ne plus manger avec elle: on n'est pas très nombreux à manger à la cantine à la même heure, donc si elle mange en même temps que moi, soit je m'assois à la même table qu'elle, avec tous les autres, soit je m'assois seule, et j'ai pas tellement envie. Mais bon, cette année, j'ai très peu souvent l'occasion de manger avec elle, donc je ne vais pas me plaindre. ;)
Ensuite, concernant son passé: je ne sais pas si elle a été grosse autrefois, mais ça m'étonnerait. Je la cotoie assez peu car je n'ai pas grand chose à lui dire, on n'a pas les mêmes centres d'intéret (la mode, les fringues, l'opéra, le commerce, c'est pas mon truc) et mes avis divergent des siens sur des tas de sujets.
Mais globalement, c'est quand même une personne attentive aux autres: c'est toujours elle qui fait les collectes pour les cadeaux, qui organise les fêtes. Bref, je n'ai rien à lui dire mais dans l'absolu, elle est sympa.
Vous avez raison, elle est obsédée par la bouffe, elle est en restriction cognitive, elle a besoin de se rassurer, qu'on valide ses actes, qu'on lui dise que c'est bien, qu'elle a raison...Etc... Comme dit Papille, on est obligé d'être témoins, voir de valider un truc qui est juste entre elle et elle.
Pour le coup, je ne l'envie pas du tout car je sais très bien ce que c'est que d'être obsédée par la bouffe au point que "ce que tu vas manger" et "ce que tu ne vas pas manger" prenne toute la place disponible. :?
Mais le truc, c'est que je me sens fragile vis-à-vis de ce qu'elle raconte (même si je sais qu'elle a tort). J'en arrive à culpabiliser de manger les trucs gras qu'elle ne veut pas manger. Et je me sens coupable, j'ai des pensées qui m'assaillent du style: "je devrais faire pareil, c'est pour ça que je suis grosse", même si je sais que c'est n'importe quoi.
Je ne veux pas me lancer dans un débat avec elle: honnétement, je ne pense pas que quelqu'un puisse la convaincre, et puis, je n'en ai ni l'envie, ni la force. mais je veux qu'elle arrête de parasiter mes pensées avec ses névroses.
C'est pour ça que je pensais lui envoyer juste une phrase qui exprime mon désaccord, pas pour elle, pour moi, pour mettre (par les mots) une sorte de barrière de protection entre ses névroses et moi.
Le problème de toutes les répliques que j'ai trouvé et que vous m'avez proposées, c'est que soit elles me renvoient à ma mauvaise image de moi, soit je les trouve un peu trop personnelles, sachant que je ne mange pas seule avec elle, on est une tablée d'une dizaine de personnes, le ton est à la plaisanterie, pas aux sujets de fond.
J'aurais aimé une phrase légère, dite sur le ton de la plaisanterie. Mais bon, j'en demande sans doute trop, je devrais plutôt affermir mes positions et réfléchir à ce que son obsession de la minceur me renvoit de négatif sur moi-même. Je me rends compte que pour moi, les régimes ont été tellement négatifs, tellement porteurs de souffrance, que le fait de la voir en faire tout le temps me met vraiment très mal à l'aise.