Dans le sujet [url=/forum/viewtopic_400753.htm]Rencontre réelle après échange virtuel[/url] page 11, j’avais abordé une situation dans laquelle je suis en ce moment. Comme c’était hors-sujet par rapport à la discussion initiale,
fil dédié ici.
Au milieu du mois de septembre dernier, je suis entré dans une nouvelle entreprise comme responsable du réseau informatique (côté administratif). C’est une PME à l’ambiance « familiale » et le personnel des bureaux est de 11 personnes, moi compris. Des femmes principalement, nous ne sommes que 2 hommes. Ma première tâche fut la réorganisation du réseau informatique qui était dans un état déplorable, tant au niveau matériel et logiciel qu’au niveau de la gestion et de l’utilisation : des systèmes d’exploitation et des versions de logiciels disparates, des machines engorgées de cochonneries en tout genre du fait d’une longue utilisation sans maintenance réelle, des droits d’accès ouverts à tous (chaque poste tournait sous le compte d’administration !), des sauvegardes aléatoires, aucune protection anti-virus et autres réellement efficace. Bref, c’était une vraie calamité et j’ai eu carte blanche pour y mettre bon ordre.
Je passe sur le détail de la réorganisation, qui n’est d’aucun intérêt à décrire, pour arriver directement aux nombreux points de friction que ça a causé. Réagencer complètement un réseau informatique pour parvenir à un résultat optimal ne peut pas se faire sans douleur. C’est toute une discipline de travail que les utilisateurs doivent acquérir et j’ai été d’entrée confronté à l’hostilité générale de presque tous mes nouveaux collègues qui voyaient en moi un sacré fouteur de merde et même un nouveau collabo de la direction !
Au début, cette hostilité avait simplement une connotation désagréable mais le ton est rapidement monté. Enfin c’est une façon de dire car les filles étaient surtout sournoises et hypocrites, se gardant bien de me dire en face ce qu’elles avaient sur le cœur. Je restais zen, j’étais là pour travailler, pas pour me faire de nouveaux amis et c’est là patronne qui a dû taper du point sur la table pour que les furies se calment car l’ambiance se pourrissait à vue d’œil. Elle m’avait donné tous les pouvoirs et ne reviendrait pas sur sa décision.
Lorsque j’ai commencé à tout mettre en place, j’ai essayé de rester « humain » le plus possible. Mais la logique de fonctionnement d’un réseau informatique n’ayant rien de poétique, sur certains points, toujours pour être le plus optimum possible, je n’avais pas 50 choix possibles.
Bon gré mal gré tous ont fini par se plier à cette nouvelle manière de travailler. L’hostilité s’est amenuisée en indifférence et le matin je n’avais toujours droit qu’à un bonjour du bout des lèvres les yeux baissés. Ça ne me faisait ni chaud ni froid, pour dire les choses comme elles sont. Octobre et novembre furent les 2 mois les plus intensifs pour moi, j’avais autre chose à penser que les états d’âme de mes collègues et j’étais en plus à ce moment-là (3 premières semaines d’octobre) en plein dans une histoire de cœur, ce qui fait que tout ça me passait largement au-dessus de la tête.
Et puis début décembre, les relations ont commencé à se réchauffer. Un matin une des filles est venue me voir avec le sourire pour me demander comment on faisait « ça ». Comme ça faisait partie de mon rôle, je l’ai naturellement aidée de bon cœur et la situation s’est normalisée au fur et à mesure. Les « bonjour » du matin sont devenus souriants et avant la fin décembre, ils étaient accompagnés des bises « réglementaires ».
Le midi, nous n’avons qu’une heure et nous déjeunons donc sur place. Les premiers mois je mangeais à part (je veux dire à un horaire décalé, vu le boulot, je mangeais surtout sur le pouce). Et toujours courant décembre, ils m’ont demandé de déjeuner avec eux, comme tout le monde. Sans que ça me réchauffe vraiment le cœur, j’étais quand même content de ne plus être en marge du groupe. Manger ensemble étant un des meilleurs contextes pour faire connaissance, les relations sociales ont vraiment débuté à cet instant. Je n’ai eu droit à aucune allusion sur les débuts chaotiques, tout juste une « réflexion » comme quoi j’avais été très chiant avec mes méthodes de travail. Mais comme les choses portent souvent leurs fruits, au final, ils n’étaient pas mécontents du résultat, surtout que les logiciels tournaient beaucoup mieux qu’avant et que l’automatisation des sauvegardes leur faisait gagner du temps.
C’est tout pour le préambule..........
Depuis la rentrée de janvier, une collègue a commencé à me faire du charme. Elle est de plus en plus présente, elle vient me voir à la moindre bricole, j’ai droit à quelques allusions discrètes de la part de sa collègue de bureau, le diagnostic est donc sans équivoque. Elle a 39 ans, sans enfant, elle est tout à fait mon type de femme, elle est entièrement libre et si pour le moment je joue d’une habile indifférence (je réponds à ses « avances » par le regard et les « gestes » mais sans entrer dans son jeu, la laissant dans le doute), je dois dire qu’elle m’attire beaucoup, même si je ne suis pas raide dingue d’elle. Et c’est là qu’est le dilemme.
Étant rancunier de nature, je n’arrive pas à oublier la manière dont elle m’a traité quand je suis arrivé. Avant que je « foute la merde », c’était déjà très glacial, et quand j’ai commencé à mettre le système en place, ça s’est empiré. Pareil que les autres : pas de réflexions face à face mais comme elles n’étaient pas discrètes et que les locaux ne sont pas très grands, même sans écouter j’étais bien obligé d’entendre ce qui se déversait sur mon dos.
Évidemment, c’est le salarié qui était visé, pas l’homme. Mais il est très difficile de distinguer les deux puisque c’est l’homme tout autant que le salarié qui s’en est pris plein la tête. D’où ma réticence à me laisser vraiment séduire. Naturellement je ne risque rien à me lancer mais il y a quand même un os. Nous sommes collègues et si ça ne fonctionne pas, si je n’arrive finalement pas à oublier comment j’ai été traité (ou pour une toute autre raison), j’appréhende beaucoup la suite de la cohabitation dans l’entreprise.
C’est pour cela que j’aimerais connaître votre avis. Vous ne pourrez pas décider à ma place mais je voudrais savoir ce que vous pensez d’une relation qui débuterait d’un rapport parti d’un extrême à l’autre et plus généralement, des relations amoureuses au travail.
Merci de m’avoir lu. ;)