Par où commencer ?
Par un petit bonsoir, peut-être ?
Cela faisait un certain temps (2, 3 ans ?) que je n’étais plus revenue par ici (peut-être certains/certaines se souviendront-ils de moi
– si oui, je vous salue !), essentiellement par manque de temps.
Du temps, aujourd’hui, je n’en ai pas tellement davantage, mais je crois que c’est ici que je trouverai les meilleurs conseils pour traverser la "situation alimentairo-corporelle" dans laquelle je me trouve actuellement, aussi ai-je décidé de repousser la porte de ce forum, dont je garde un excellent souvenir.
Je ne suis pas sûre d’être tout à fait dans la bonne section, mais tant pis, je me lance.
Pour vous la faire brève, je suis hyperphage depuis l’adolescence et ai un rapport assez compliqué à mon apparence physique et à la nourriture (manger avec sa tête, et non avec le corps). Les choses se sont un peu améliorées au fil des années (plus de guerre ouverte à mon corps ; disons que je lui fichais la paix), mais je me sens aujourd’hui face à un tournant important et délicat de mon "histoire corporelle", et la vérité c’est que je crois que je suis un peu perdue.
Pour vous la faire brève (bis – enfin j’essaie, mais c’est pas gagné), ma vie a été extrêmement compliquée tous ces derniers mois. J’ai eu beaucoup, beaucoup, vraiment beaucoup de choses à gérer, à tel point que je n’avais simplement pas le temps/l’énergie de réfléchir/penser/m’inquiéter de mon alimentation/de mon apparence physique. De ce côté-ci, la seule chose à laquelle je faisais attention était de manger varié pour éviter d’avoir à gérer des soucis de santé/des carences en plus de tout le reste.
En d’autres termes, dans ma vie c’était tellement la merde qu’il n’y avait plus de place pour la nourriture dans ma tête. Alors, spontanément, mon corps a pris le relai. Naturellement, mes portions se sont réduites, et j’ai mangé de tout sans aucune culpabilité, mangeant quand j’avais faim et m’arrêtant tout simplement à satiété.
Parce que ma vie c’était la merde, je me suis aussi mise à régulièrement me balader pour m’aérer la tête, et mon corps s’est habitué : je constate que j’ai désormais de la peine à rester enfermée toute une journée chez moi sans bouger un minimum.
Conséquence normale de ces deux points : je n’ai plus fait de crises alimentaires depuis des mois, et j’ai perdu du poids. Combien, je n’en sais rien, je n’ai pas de balance et je m’en fiche, mais c’est un fait : on me le dit (« Toi t’as maigri ! ») et je flotte totalement dans certains vêtements.
Et c’est là que tout se complique. Parce que la roue est en train de tourner : ma vie est moins compliquée. Et je ne peux pas ne pas le voir : oui, en effet, j’ai maigri. Bien sûr, je l’avais constaté avant – mais avant, j’étais en mode survie. D’une certaine façon, pour la première fois depuis longtemps, mon corps et moi ne faisions qu’un, et c’était nécessaire pour ne pas sombrer.
Mais voilà, maintenant que les choses se calment, je sens ma tête s’agiter ; les vieux mécanismes se remettre en place. Je ne m’en fiche plus, de maigrir. Ou plutôt, surtout, je n’ai pas envie de reprendre du poids. Et je me surprends même à vouloir "l’améliorer" encore, ce "nouveau corps" (« Si je perdais là, j’aurais vraiment un corps super ! Et si j’arrive à me débarrasser de cette peau d’orange... »).
Ce rapport naturel à mon corps qui s’était mis en place ces derniers mois dans la tourmente, j’ai cette affreuse impression de le perdre depuis quelques jours (parce que j’ai un peu plus faim, ces derniers temps, alors tout de suite se réveille la peur de la reprise de poids). J’ai ce sentiment que ma tête veut reprendre les commandes, et j’ai très peur que les choses dérapent, que les troubles alimentaires réapparaissent. Et ça, je n’en ai pas envie. Je n’ai pas envie de refaire la guerre à mon corps (d’autant plus que cette période m’a fait prendre conscience de certains blocages sur lesquels je compte bien travailler ces prochains mois). Mon corps, j’ai juste envie de l’aimer, d’en prendre soin et d’y vivre joyeusement. Simplement. Mais, malgré ces fortes aspirations, je sens que j’ai de la peine à museler ma tête : à enrayer les vieux mécanismes de contrôle (qui font manger avec la tête, et non avec l’estomac et ses sensations naturelles).
Alors me voilà de retour par ici, avant qu’il ne soit "trop tard"…
Peut-être aurez-vous des conseils à me donner ? Peut-être l’un-e d’entre vous est-il/elle déjà passé par une telle étape ? Je suis ouverte à tous vos témoignages, et d’avance vous en remercie. Vraiment.
(Et désolée pour le pavé, et merci à ceux qui en seront venus à bout!)