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Boulimie et véganisme, est-ce compatible ?

32 ans 7
Merci à vous :) !

J'aime aussi à penser ce que tu écris Mamykro. Il est clair que je ne me suis jamais sentie aussi bien. Je mets en question mes  
choix pour ne pas rester sur mes acquis. Peut-être est-ce en partie la quête de la fameuse "norme", l'idéal de vie, d'esprit et de corps...un leurre bien sûr.

Je trouve ça difficile de gérer "l'après", une fois que le mieux et le bien reviennent on voudrait être totalement "normal" alors que l'enjeu c'est d'accepter et de trouver sa propre voie. Je me demande surtout si la nourriture sera toujours présente à ce point là dans ma tête !!
49 ans région parisienne 5831
Mais à quel niveau la nourriture est-elle présente? Je veux dire, comment tu y penses, à quels horaires, combien de temps par jour et de quelle façon? Et surtout, est-ce un plaisir d'y penser ou bien est-ce que c'est une corvée?
37 ans 1547
Je rajouterais: est-ce une inquiétude quand tu y penses ?
42 ans aude 792
Et aussi: comment tu vas? Est-ce que tu te sens bien dans ta vie, est-ce que tes études/ton travail te plaisent? Est-ce que tu as des amis, un copain? Est-ce que tu pratiques des activités ou tu te passionnes pour un sujet en particulier?
Moi je m'intéresserais davantage à comment tu te sens qu'à ce que tu manges.
Si tu es bien dans ta peau et dans ta vie, tout baigne :D !

Et puis j'imagine que si tu posais tes questions à un psy végan, il te dirait que c'est tout à fait sain. Mais si tu poses la question à un psy omnivore, il va trouver à redire! :D
Le véganisme est récent en France et beaucoup (y compris professionnels de santé) ne savent pas trop quoi en penser.
Aux Etats-Unis, ils différencient Eating Disorders (=TCAs) et Disordered Eating (ceux qui ont des bizarreries alimentaires: ne manger que des aliments dont la lettre commence par la lettre C, ne pas manger à partir de telle heure...). Eating Disorders est référencé comme névrose dans le DSM des psys, Disorderd Eating non.
32 ans 7
Et bien ce mode de vie me permet je crois de me construire une sorte de cadre dans lequel je peux être un peu plus libre qu'avant. Pour moi il n'y a pas de contraintes à être végétalienne. Quelque part ça me rassure même, j'ai tellement tout le temps vécu en m'imposant des règles et interdits alimentaires que le tout permis de la vie que je dirais "normale" me fait finalement assez peur. Dans cette alimentation pour moi il n'y a pas d'interdits mais des choix qui correspondent à des convictions. Et puis je ne me butte pas non plus à tout respecter coûte que coûte, par exemple au restaurant souvent je suis plus végétarienne que végétalienne.

Je pense à la nourriture vraiment souvent. J'ai besoin d'organiser ce que je vais manger. Généralement je fonctionne sur une semaine : je prévois à peu près tous mes repas dans ma tête, parfois sur papier, ça me permet d'avoir une vision d'ensemble et de pouvoir compenser par exemple entre les repas plus ou moins légers ou au restaurant. J'ai l'impression de tout le temps me poser la question "et là est-ce que tu as faim?" c'est un truc vachement dur à acquérir je trouve la vraie sensation de faim, je me bats entre mon ventre et ma tête pour être sûre d'être dans de bonnes conditions pour manger. Je contrôle vachement mes émotions par rapport à ce que je mange car sinon si j'arrête d'y penser je sais que je vais perdre pied et faire n'importe quoi et risquer une crise de boulimie.

Après il y a le côté addiction au sucre. Souvent les personnes végan etc... zappent aussi le sucre raffiné et le gluten. J'ai quasiment supprimé le sucre et j'évite le gluten. Pour les aliments avec du sucre ça dépend des périodes. Parfois je vais me dire "aller juste un petit plaisir tu le mérites bien" et ça se finit en orgie et parfois j'arrive à gérer et à n'en prendre qu'un peu (souvent c'est qu'en je suis avec des gens pas proches de moi, c'est lié à un sentiment de honte).

Je sens bien que mon esprit ne fonctionne plus comme quand j'étais au plus bas de la maladie, j'estime m'en être majoritairement sortie mais je sens qu'il reste une zone d'ombre et je me demande si je ne suis pas dans le déni avec cette alimentation. Mes questions à ce sujet viennent aussi du fait qu'à côté de la nourriture, dans le domaine plus des attitudes, quand je prends du recul je me rends compte que certains de mes comportements et de mes réactions sont les mêmes que lorsque j'étais anorexique sauf qu'à l'époque je ne m'en rendais pas compte. Et j'ai peur que si mon choix d'alimentation est un leurre, cela conserve et fasse perdurer en moi des traits de la maladie. Une dernière chose : je dois connaitre au moins tous les reportages et émissions existants sur la toile à propos du poids, de la nourriture, de l'alimentation, de l'anorexie, de la boulimie... malgré moi je suis tous le temps attirée par ces sujets.

C'est peut-être un peu compliqué, après tout je devrais surement me poser moins de questions et vivre davantage. Je m'intrigue moi-même et voudrais comprendre.
Et vous, à quel stade en êtes vous et comment pouvez vous être sûres d'avancer, je veux dire qu'est-ce qui vous le montre au quotidien ?? (je ne suis peut-être plus dans le thème de départ, dites moi si cela est dérangeant ! :s )
32 ans 7
ps : parfois c'est un plaisir, parfois une corvée ça dépend de mon humeur et de mon angoisse par rapport au repas qui arrive. Il y a deux phases : la phase "je suis grosse, fait attention à ce que tu manges" où je suis inquiète et c'est une corvée. Et la phase "arrête de te prendre la tête, les chiffres montrent que tu es normale" où c'est un plaisir et où je me sens sereine !!
32 ans 7
ps 2 : le plus drôle c'est que je suis en études de psychologie. J'arrive vraiment bien à compartimenter ma vie : mes compétences professionnelles en future psy, mes relations amicales, mes loisirs, mon chéri, et l'alimentation. J'ai plutôt la belle vie, encore étudiante, des parents derrière moi, pas mal de chance niveau jobs stage et études ! Le deuxième truc drôle : mon père est ancien cuisinier et professeur de cuisine et mon chéri est second de cuisine ^^ !! C'est fou comme toute ma vie est construite autour de la bouffe en fait, je ne peux pas y échapper quelque part, c'est pour ça que j'avais fini par me dire que ça faisait partie de moi et que j'en ferai ma vie. Mais j'ai pas envie de passer ma vie dans la nourriture et tout ce qui y est associé. J'aimerais tellement pouvoir manger pour vivre et non vivre pour manger !

Je suis globalement heureuse dans ma vie. Des soucis de couple mais j'arrive à ce que ça ne dépasse pas sur le plan alimentaire donc je ne compense pas. Le facteur bonheur de ma vie est extrêmement lié à mon état d'esprit alimentaire (cf. les deux phases dont je parlais). Tout dépend de comment je vois mon corps, comment j'en suis satisfaite et ce que je vais manger !
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42 ans 95
Sylvia5841 a écrit:

Et vous, à quel stade en êtes vous et comment pouvez vous être sûres d'avancer, je veux dire qu'est-ce qui vous le montre au quotidien ?? (je ne suis peut-être plus dans le thème de départ, dites moi si cela est dérangeant ! :s )


En ce moment les seuls aliment que je garde ce sont les non gras, non sucré, non salé.

Du genre brocoli a l'eau et poisson citron, ça c'est un repas que je garde.

Je fais pas de boulimi car je mange peux juste deux repas par jour (pti dej et repas du soir) un fuit a 16h

j'essaye de faire un repas saint tout les deux jours afin d'avoir un minimum d'apport nutritionnel
32 ans 7
Liss a écrit:


j'essaye de faire un repas saint tout les deux jours afin d'avoir un minimum d'apport nutritionnel


Qu'est-ce que pour toi un repas sain ? j'ai vu plus haut que par goût tu manges peu de viande et d’œufs, est-ce que tu te considères comme végétarienne ? Et si oui, fais-tu un lien avec les TCA ?
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42 ans 95
Sylvia5841 a écrit:
Liss a écrit:


j'essaye de faire un repas saint tout les deux jours afin d'avoir un minimum d'apport nutritionnel


Qu'est-ce que pour toi un repas sain ? j'ai vu plus haut que par goût tu manges peu de viande et d’œufs, est-ce que tu te considères comme végétarienne ? Et si oui, fais-tu un lien avec les TCA ?


Un repas saint c'est *********** ********* ******* *********** *****

Je ne me considère pas comme végétarienne car je mange de la viande mais peux, par gout et non par conviction mm si je suis sensible a la cause animal.

J'ai un peu de mal a comprendre ce qu'est un TCA

faire des regimes est ce un TCA ?,
l'orthorexie est ce un TCA ?
avoir une relation particuliere avec la nourriture....

J'ai l'impression que les TCA c'est boulimique et l'hyperphagie car cela se traduit par des crises.

Mais comme je n'y connais rien peut etre que je dis n'importe quoi
1
42 ans 95
je rectifie pour le repas saint, car je ne mange pas forcement toujours des proteine
93 ans 9582
repas sainT, lapsus calami intéressant... révélateur de notre conditionnement (voire, auto-conditionnement) ;)
37 ans 1547
Liss, j'ai signalé ton message où tu décris ce que tu considères comme un repas "sain", parce qu'il est à mon goût hors charte, mais c'est aux modérateurs d'en juger.
Nous ne préconisons sur le forum aucune règle diététique à visée de restriction cognitive, classant les aliments entre "bon" ou "mauvais" selon leur catégorie.

Pour la question de Liss sur les TCA, je pense que ça dépend des répertoires que tu trouves,les plus connus sont sûrement effectivement anorexie boulimie hyperphagie.

Ce qu'il y a de commun avec les régimes, l'orthorexie, la relation sous contrôle de la nourriture, c'est une façon de penser l'alimentation en fonction de sa tête (idées, croyances alimentaires, nutritionnelles) plutôt que de ses besoins et sensations.

Sylvia dit bien comment la faim se place dans sa tête. Ce n'est pas une sensation à "acquérir", elle est potentiellement déjà là, par contre on a parfois du mal à la percevoir si l'on est trop dans sa tête, trop inquiet, ou si l'on ne se laisse pas le temps d'avoir faim par peur de ce que cette sensation pourrait causer en nous.

Sylvia, ce que tu décris me donne l'impression d'une certaine angoisse de "fond", et continue, autour de la nourriture, qui en fait effectivement une préoccupation soutenue et d'un grand besoin de contrôle. Tu as probablement trouvé un autre "décor" à ce que tu vivais avec l'anorexie, mais pour autant, ce n'est pas pareil: tu ne sembles pas te mettre en danger physiquement (dans l'ici et maintenant du moins), et tu sembles pouvoir t'observer dans tes comportements. C'est une différence notable à mon goût, ce que tu perçois et qui est à l'origine des questions que tu te poses sera sûrement un appui pour toi pour mieux comprendre ce que tu vis.

Dans tout ce que tu as pu découvrir autour de ces thèmes, si tu l'as déjà vu, qu'as-tu pensé de l'approche de la rééducation alimentaire, de la notion de restriction cognitive et de ses effets ?

Comment tu vis dans ton corps au quotidien? Tu as du plaisir dans des activités qui le mettent en jeu autre que l'alimentation ?

Par rapport à ta question sur le fait de savoir si on est en train d'avancer: en général, j'ai remarqué que j'avais franchi des étapes quand je passais par des moments où je perdais le contrôle intellectuel et où je tolérais ça suffisamment pour voir où cela me menait. J'ai eu l'impression d'aller de surprises en surprises. Rien de bien concret, juste une impression après-coup.
M
93 ans 1565
Liss a écrit:
Sylvia5841 a écrit:

Et vous, à quel stade en êtes vous et comment pouvez vous être sûres d'avancer, je veux dire qu'est-ce qui vous le montre au quotidien ?? (je ne suis peut-être plus dans le thème de départ, dites moi si cela est dérangeant ! :s )


En ce moment les seuls aliment que je garde ce sont les non gras, non sucré, non salé.

Du genre brocoli a l'eau et poisson citron, ça c'est un repas que je garde.

Je fais pas de boulimi car je mange peux juste deux repas par jour (pti dej et repas du soir) un fuit a 16h

j'essaye de faire un repas saint tout les deux jours afin d'avoir un minimum d'apport nutritionnel

Ca ressemble plus à l'anorexie à mon sens,surtout si tu te fais vomir.
32 ans 7
papille a écrit:

Dans tout ce que tu as pu découvrir autour de ces thèmes, si tu l'as déjà vu, qu'as-tu pensé de l'approche de la rééducation alimentaire, de la notion de restriction cognitive et de ses effets ?

Comment tu vis dans ton corps au quotidien? Tu as du plaisir dans des activités qui le mettent en jeu autre que l'alimentation ?

Par rapport à ta question sur le fait de savoir si on est en train d'avancer: en général, j'ai remarqué que j'avais franchi des étapes quand je passais par des moments où je perdais le contrôle intellectuel et où je tolérais ça suffisamment pour voir où cela me menait. J'ai eu l'impression d'aller de surprises en surprises. Rien de bien concret, juste une impression après-coup.


Personnellement, je considère qu'un comportement alimentaire a à voir avec un TCA lorsque celui-ci entrave l'état mental général, dépasse sur plusieurs domaines de la vie (les relations familiales et amicales, les humeurs, le travail, ...) et met en danger du point de vue de la santé sur le long terme. D'après ce que j'ai vécu, sans jugement ni autre, je reconnais dans ce que tu dis Liss, certains de mes comportements passés dans la restriction et le fort contrôle. Pour moi, plus qu'un "diagnostic précis" l'important est de peu à peu conscientiser ce que l'on vit et le comprendre par rapport à soi (je vais mal, je vais bien, pourquoi tels comportements...).

Comme le dit Papille, j'essaie vraiment de modifier la relation que j'ai avec moi-même : apprendre à s'aimer c'est faire de son corps un ami, prendre le temps de s'écouter, d'essayer, se laisser le temps de s’apprivoiser soi-même. Le choix que j'ai fait de devenir végétalienne était (très personnellement) lié aussi à l'envie de prendre soin du "véhicule" dans lequel je vivrai toute ma vie. Je pense que les plans physiques et psychiques sont aussi importants l'un que l'autre pour aller vers un mieux être.

C'est vrai que j'ai pris du recul, j'arrive à agir dans le bon sens sans me mettre en danger et à limiter mes inquiétudes au seul plan psychique. Du coup je me prends grave la tête mais au moins sans danger pour ma santé. Le mot restriction me fait peur, ce n'est pas facile mais je fuis tout comportement extrême. Contrairement à avant le contrôle dont je fais preuve me pousse à être dans un "juste milieu" ni trop ni pas assez. Je trouve ça assez juste de parler de rééducation alimentaire. Car au final, nous connaissons nous vraiment sur le plan alimentaire ? Quand on est enfant il y a plein de facteurs différents qui influencent notre manière de manger et notre façon de se voir. Je pense qu'il est bon de se recentrer sur soi, pas de s'affronter mais de se parler pour trouver une façon de vivre la nourriture personnelle, adaptée et agréable qui soit bien sur sans danger de santé. Personnellement, le sport m'a toujours aidé. Quand j'étais vraiment malade il me permettait aussi de me sentir "comme tout le monde". Aujourd'hui il m'aide à connaître mon corps et ses vraies limites. Pas facile d'avoir une vision objective quand un jour on se voit trop grosse et le lendemain plutôt mince. Comme je ne fais pas encore confiance à ma propre vision, le sport me permet de ressentir mon corps plus objectivement et forcément cela m'apporte du plaisir car j'ai l'impression de communiquer avec moi-même. Pour moi c'est un outil. Et comme tu le dis Papille, ça permet aussi je pense de se faire davantage confiance dans le quotidien en desserrant un peu ses propres "règles" et d'ainsi avancer ! Une autre chose qui m'a beaucoup aidée : les photos et vidéos, j'ai passé beaucoup de temps à me regarder, me comparer, me scruter... surement trop mais je me rends compte aujourd'hui que ça m'a aidée à entrer dans la réalité et quitter un peu mon monde interne enfermant. Après c'est très personnel. Un jour j'ai eu une sorte de déclic en me voyant maigre comme un clou sur une vidéo de danse, c'était la première fois que je prenais conscience de qqch par rapport à la maladie. L'un ne va pas s'en l'autre mais je pense que les déclics se provoquent et les outils qui sont les miens m'ont aidée !
B I U