Bonsoir ou Bonjour
J’ai découvert VLR il y a 3 ans et je me suis inscrite il y a quelques mois. Lorsque je me suis inscrite je n’ai pas
fait de présentation car je ne savais pas trop ce que je pouvais bien dire, et puis je ne voyais pas trop l’intérêt de raconter ma vie sur un forum, pourtant aujourd’hui j’ai décidé de parler de moi et de mon parcours (même si j’imagine qu’il ressemble à celui de beaucoup d’autres ici) parce que je doute beaucoup de moi. Je n’ai jamais vraiment eu confiance en moi mais là ça me dépasse. Alors voilà, j’ai 23 ans et je suis étudiante. J’ai presque toujours eu des problèmes de poids et des problèmes avec la nourriture. Je dis presque parce que jusqu’à l’âge de 7 ans j’étais mince, mais suite à un traumatisme je me suis réfugiée dans la nourriture. Ma famille ne m’a jamais privée mais ma grand-mère m’a fait voir un grand nombre de psychologues et des nutritionnistes que je n’avais pas spécialement envie de voir, je voulais juste qu’on me laisse tranquille avec ça. J’ai même eu le « privilège » de rencontrer Monseigneur Marcel Rufo. Cet homme est aussi con que tous les docteurs et autres spécialistes de la santé grossophobe mais à l’époque il a quand même eu le mérite de calmer ma grand-mère dans ses élans. Ça ne l’a pas arrêtée pour autant puisque ma chère grand-mère m’a répété pendant toute mon adolescence que j’étais moche parce que j’étais grosse et que jamais aucun homme ne voudrait de moi. Elle a certainement fait ça pour que je prenne conscience que mon poids pouvait poser problème sans forcément avoir de mauvaises intentions mais elle ne se rendait pas compte que moi ça me faisait souffrir plus qu’autre chose. Mon médecin traitant aussi s’y mettait, il me disait que c’était dangereux pour ma santé et que si je désirais me faire aider il pouvait me mettre en contact avec certains de ses confrères blablabla. Du coup, alors que j’avais un poids stable (bon ok un poids à 3 chiffres mais stable quand même) et un IMC assez élevé (comprenez « bien au-dessus de ce que la société le voudrait ») j’ai décidé de faire un régime pour être mince et belle et plaire à un homme mais attention pas un régime encadré, suivi et tout le tralala, même ma famille n’étais pas au courant de ce que j’avais décidé de faire. Pendant 2 ans et demi je profitais que je mangeais à la cantine pour ne pas manger le midi 4 jours par semaines. Ces jours-là je ne faisais que 2 repas par jours, enfin quand je dis 2 repas ça inclus la pomme que je mangeais en rentrant et le repas du soir que je voulais le + light possible. Les 3 autres jours de la semaine aussi je faisais très attention à ne pas trop manger sans pour autant éveiller les soupçons de ma famille. Bref après 2 ans de privation j’avais perdu beaucoup de poids, certes j’étais toujours, obèse selon mon IMC mais j’avais perdu du poids et mon poids ne faisait que 2 chiffres. Je me sentais mieux dans mon corps même si j’avais toujours du mal à me l’approprier. Malgré cette perte de poids je faisais toujours honte à ma cousine qui ne voulait pas sortir dans la rue avec moi parce qu’elle ne voulait pas être vue avec une « grosse » (je vous rassure aujourd’hui elle a mûri et elle ne sort + des conneries pareilles). A l’école je n’ai pas trop souffert des moqueries, certes il y a eu une fille un jour qui s’est clairement moquée de moi, les garçons me charriaient quelques fois sur mon poids mais la plupart du temps je m’entendais bien avec les autres élèves qui venaient presque toujours me chercher pour que je joue avec eux parce que j’étais toujours en retrait. Bien sûr je me sentais mal dans ma peau. Au collège c’était pareil, enfin personne ne se moquait de moi, ou du moins pas devant moi mais je me doute bien que derrière mon dos ça devait y aller bon train. Je n’avais jamais aucune remarque désobligeante. J’avais très peu d’amis (dont 2 qui se servaient de moi) et quelques connaissances. Au lycée pareil. J’ai eu mon 1er petit copain à 18 ans, c’est là que j’ai commencé à me sentir bien et à m’approprier mon corps après ma perte de poids, je me sentais belle, je prenais du plaisir à faire les magasins (eh oui !), je commençais une nouvelle vie et puis j’ai repris une alimentation normale. Puis la désillusion, les déceptions, les problèmes familiaux ont fait que la déprime est revenue petit à petit, les TCA se sont incrustés et aujourd’hui j’ai repris le double de ce que j’avais perdu. Au début je ne me rendais pas compte, et quand je me suis rendue compte que je reprenais mes kilos et que je ne gérais + rien je n’avais pas la force de me reprendre parce que j’allais mal. Et au moment où je ne pensais + qu’on me ferait des remarques sur mon poids, alors que j’allais déjà mal, ma « meilleure amie » a remué le couteau dans la plaie lors d’une dispute en me balançant le + vieux cliché du monde sur les obèses, oui vous savez celui qui veut que les « gros » ne bougent pas leur graisse de leur canapé SAUF pour aller à Macdo ou à Quick se prendre 3 super menus. Après cette dispute on s’est réconciliée et j’ai fait comme si je lui avais pardonné en me disant que ça passerait, que ma confiance reviendrait. Aujourd’hui elle et moi ne sommes + amies, enfin je crois. Mon copain actuel dit qu’il m’aime comme je suis mais je doute pourtant je ne me trouve pas moche, je me trouve plutôt jolie. Il y a 3 mois j’arrivais à passer outre mes kg parce que j’étais en cours toute la journée 3 jours sur 7 et qu’à la fac je voyais mes copines, je me trouvais normale voire belle sauf qu’aujourd’hui ça fait 1 mois que je suis en vacances, je ne sors pas de chez moi, donc je m’ennui et ça devient une obsession, du coup j’ose encore moins sortir, parce que je me sens mal, surtout quand je me connecte sur facebook et que je vois que 2 connaissances (l’une du collège et l’autre du lycée) postent régulièrement des photo d’elles avant/après avec le nombre de kg qu’elles ont perdu, et qu’elles prévoient de perdre. Ça me rend jalouse et ça me fait mal de voir qu’elles s’en sortent et moi pas. Pourtant je ne suis pas plus motivée à faire quelque chose pour mon poids. Bref désolée pour le pavé...