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TCA & relations (couples, amitiés)

A
31 ans Paris 72
Bonjour,
Je voulais m'adresser aux personnes atteintes de TCA et vous poser quelques questions...
Comment gérer vous vos TCA par rapport à vos relations ? Est-ce que avez parfois l'impression que ces  
troubles affectent votre rapport aux autres ?

En ce qui me concerne, je fais tout ce que je peux pour aller mieux et me soigner mais parfois je dérape grave.. :-/ Et j'ai l'impression que ça entache mes relations. Par exemple si je vis un événement très angoissant, je ne sais pas le gérer et le symptôme alimentaire se manifeste. Dans ces cas là je fais tout pour lutter mais difficile d'expliquer à la personne qui est à mes côtés que je suis irritable et que je ne tiens pas en place parce que l'envie de criser m'envahit. Ou vice versa, difficile d'expliquer que je suis épuisée et déprimée parce que je viens de criser. Malgré mes efforts pour cacher mon mal être et ne pas en faire subir mon entourage, je crois que ça déteint quand même sur mes relations parfois... :-/
Comment faites-vous ?
35 ans 940
Bonjour AdeleA,

En te lisant je me suis posée plusieurs questions, je me permets de te les écrire :

1) de quel type de crise parles-tu? De quel tca souffres-tu?

2) j'ai trouvé très intéressant ta façon de décrire la survenance des crises, à savoir qu'il s'agit d'une réponse à un événement qui va susciter en toi de fortes émotions que tu n'arrives pas à gérer (par exemple, l'angoisse). Du coup, je me demande: as-tu essayer d'agir directement sur ces émotions et non par sur leur manifestation (la crise)?
Je suis d'accord pour dire qu'effectivement, les tca peuvent avoir un impact sur les relations sociales car ils peuvent être la preuve d'un mal-être (que tu décris d'ailleurs), mais en définitif le problème n'est-il pas précisément le fait de ne pas aller bien? Si oui, alors essayer de "camoufler" les états avant et après crises, à mon sens, c'est comme mettre un pansement sur une jambe de bois: ça ne résoud pas le problème de fond ;)

Je te pose ces questions car personnellement je suis hyperphage boulimique et les états après-crise surtout m'ont parfois posés problèmes à l'adolescence, mais maintenant je n'ai plus ces problèmes car j'ai apprivoisé mon tca, qui dans mon cas était la "solution" qu'avait trouvé mon inconscient pour me "protéger" de mes états anxieux. A partir du moment où j'ai pris conscience de ce point, j'ai pu travailler sur ma manière de gérer mon anxiété et tout s'est amélioré dans ma vie et mes rapports sociaux. Peut-être es-tu dans une situation similaire? :)
A
31 ans Paris 72
Citation:
1) de quel type de crise parles-tu? De quel tca souffres-tu?

Disons qu'aujourd'hui j'oscille entre des phases de restriction (anorexie) et de crises (boulimie vomitive). Avec tout de même des moments où j'arrive à m'alimenter correctement !

Citation:
as-tu essayer d'agir directement sur ces émotions et non par sur leur manifestation (la crise)?

Oui, j'essaye. Mais malheureusement les émotions sont parfois si envahissantes que je n'arrive pas vraiment les gérer. Dans ces moments j'arrive parfois à faire face quelques heures voir quelques jours, mais je finis souvent par craquer sous la pression de mon angoisse.

Citation:
Je te pose ces questions car personnellement je suis hyperphage boulimique et les états après-crise surtout m'ont parfois posés problèmes à l'adolescence, mais maintenant je n'ai plus ces problèmes car j'ai apprivoisé mon tca, qui dans mon cas était la "solution" qu'avait trouvé mon inconscient pour me "protéger" de mes états anxieux. A partir du moment où j'ai pris conscience de ce point, j'ai pu travailler sur ma manière de gérer mon anxiété et tout s'est amélioré dans ma vie et mes rapports sociaux. Peut-être es-tu dans une situation similaire?

J'ai conscience de ce que tu dis. J'ai été hospitalisée sur une longue période et j'ai beaucoup travaillé la dessus. Seulement j'ai l'impression qu'en avoir conscience ne suffit pas dans mon cas. Lorsque l'angoisse est là, elle est si forte que je n'arrive plus du tout à me raisonner. Dans ces moments là j'ai l'impression d'être une droguée qui a besoin de sa came (le rien ou le trop). Je suppose que ces circonstances angoissantes réactivent des souvenirs archaïques, ingérables... J'ai commencé une psychanalyse depuis peu, en espérant que cela m'aide à mieux vivre.
35 ans 940
AdeleA a écrit:
J'ai conscience de ce que tu dis. J'ai été hospitalisée sur une longue période et j'ai beaucoup travaillé la dessus. Seulement j'ai l'impression qu'en avoir conscience ne suffit pas dans mon cas. Lorsque l'angoisse est là, elle est si forte que je n'arrive plus du tout à me raisonner. Dans ces moments là j'ai l'impression d'être une droguée qui a besoin de sa came (le rien ou le trop). Je suppose que ces circonstances angoissantes réactivent des souvenirs archaïques, ingérables... J'ai commencé une psychanalyse depuis peu, en espérant que cela m'aide à mieux vivre.

Alors je pense que tu es sur la bonne voie et les démarches que tu as entamées sont un excellent début, personnellement c'est justement une thérapie individuelle qui m'a aidé à aller de l'avant. ça va prendre du temps mais tu as l'air d'avoir déjà parcouru du chemin, tu peux te féliciter! ;) Et par rapport à l'anxiété, je ne sais pas si ça peut t'aider, mais moi je la gère mieux depuis que j'ai arrêté de lutter contre elle, j'essaie d'être indulgente avec moi-même, et si c'est trop fort et que ça dégénère en crise ben tant pis, je laisse faire et ne me culpabilise pas. Et j'écris beaucoup aussi, j'analyse le quoi-pourquoi de l'angoisse. Le fait de "lâcher du lest" m'aide à calmer le jeu, ça m'évite d'avoir peur de la peur.
38 ans Nantes 49
@AdeleA
Je me reconnais dans ce que tu décris et c'est difficile à vivre pour soi et pour son entourage.
Aujourd'hui, je suis très isolée par choix et non par choix. La maladie m'a beaucoup mise à l'écart des autres et je me suis mise de côté aussi volontairement avec les années.
Lorsque j'étais en couple, c'était relativement difficile. Pour une contrariété, une angoisse, une peur, je refusais et refuse (encore aujourd'hui à certains moments) de m'alimenter. Lui ne comprenait pas ce qui se passait et moi j'étais complètement enfermée dans ma bulle. Au début d'une relation, c'est assez compliqué.
Mes troubles alimentaires affectent mes rapports aux autres. C'est même l'une des raisons de rupture.
On verra comment cela se passe dans un futur plus ou moins proche.
Mais je parle de mes TCA très librement. Après il faut que la ou les personnes aient les épaules suffisamment fortes pour supporter ça ou du moins les accepter. On doit m'accepter telle que je suis, c'est-à-dire malade, ou avec mes soucis. Tout le monde a plus ou moins des difficultés. Si j'accepte les leurs, il faut qu'ils acceptent les miens.
B I U