Je ressens aussi beaucoup de confusion.
J'ai l'impression qu'on parle à la fois de l'alimentation en général, et de la RA, sans les différencier.
Quand vous dîtes que vous faîtes une RA, vous vous rééduquez à quoi au juste si vous n'avez pas une difficulté à réguler votre alimentation à la base ?
Dans ce cas vous êtes peut-être simplement mangeur régulé sensoriellement ou cognitivement, ou un peu les deux (et peu importe j'ai envie de dire).
J'ai l'impression d'une immense confusion, mais je ne sais pas si elle vient de ma représentation faussée de ce travail.
Des tas de gens de mon entourage régulent leur alimentation en fonction de leur faim, de leur satiété, de leurs idées et des rythmes sociaux. De tout ça à la fois, à des proportions différentes selon les contextes. Ce n'est pas parce qu'ils écoutent spontanément leurs sensations qu'ils se sentent faire une RA.
Je me dis qu'une RA ça suppose qu'on
apprenne à réguler son alimentation à partir de ses sensations et qu'un moyen nécessaire à cela est de renoncer à une régulation cognitive surinvestie.
Mais ça ne veut pas dire que toute personne qui mange en fonction (partiellement ou uniquement) de ses sensations réalise une rééducation alimentaire.
Est-ce vous avez l'impression que la RA serait LA "bonne façon de manger", une chose à viser absolument ? C'est plutôt pour moi une façon d'appréhender l'alimentation pour aider certaines personnes en difficulté par rapport à cela à découvrir et intégrer une façon différente de s'alimenter.
Sinon, sur le site du GROS, je l'avais déjà partagé dans la section dédiée du forum, il y a une journée de conférences sur les peurs alimentaires (je crois par exemple la peur de manger des aliments "toxiques" du fait de l'industrialisation ou d'un scandale à son sujet), si ça vous intéresse.
Reinette, si restriction te gêne, tu peux aussi penser simplement en terme de régulation cognitive. Ça n'a rien de diabolique, c'est juste intéressant d'identifier quand il s'agit de cela si l'on veut y penser. Il n'y a aucune obligation à penser ou à identifier son fonctionnement alimentaire si ça n'intéresse pas. Si on ne vit aucune souffrance liée au fait de réguler cognitivement son alimentation, je ne vois pas où est le souci. On est libre de faire ce qu'on veut et même de ne rien en savoir.
Personnellement, je trouve parfois subtil de différencier ces processus, le comportement de sandidydou à mon sens exprime bien cette difficulté/subtilité.
Je trouve sinon que "réfléchir" est indispensable pour la rééducation alimentaire (à différencier de l'alimentation tout court justement!) au sens de conscientiser des processus, sensations et comportements qui se produisaient pour moi avant comme si je n'y étais plus vraiment. Comme tout processus d'apprentissage, ça demande une énorme attention au début, puis ça s'automatise et rend disponible à autre chose notre attention. Ça se rapproche d'une régulation sensorielle spontanée et dans ce cas on peut peut-être se considérer comme régulé et plus en rééducation.
Tu as probablement ressenti dans ton rapport au mouvement ces processus de mobilisation de l'attention, de la conscientisation puis de l'automatisation. Personnellement je trouve qu'adulte, tout apprentissage sensori-moteur (mais pas que) nous fait découvrir beaucoup plus subtilement ces phases d'appropriation que l'on a passé enfant en apprenant à marcher, parler, lire, écrire sans forcément pouvoir exprimer/conscientiser ce qu'il se passait pour nous.
Après j'ai l'impression que tu écris comme si tu te battais contre quelque chose, je m'y perds un peu dans ce que tu veux exprimer en dehors de l'idée que l'industriel est à éviter si on veut savoir ce qu'on mange et si on veut savoir ce que ça fait à notre corps. Mais c'est bien parce que je suis sûre que réduire ton propos à cela n'est pas juste que j'exprime ma confusion à te lire.
De mon côté, je n'ai aucune connaissance particulière pour dire si oui, non ou comment l'industrialisation impacte mes sensations alimentaires. Mais j'ai l'espoir que mon corps fasse en fonction de ses sensations, mêmes induites à mon insu, ce qui me paraît juste inévitable (aliment industriel ou pas), et j'essaie surtout de tolérer que je n'en contrôle/comprenne pas tout justement, ni la cause, ni le pourquoi, ni l'effet.
Quand je dis ça, ça ne veut pas dire que j'y arrive, au contraire, je l'ai déjà dit, je me sens personnellement très intoxiquée des idées sur l'alimentation, industrielle notamment, et je trouve ça difficile de se dégager de toutes les croyances et peurs inculquées que j'ai ensuite gardé et nourri à mon tour.
Par contre c'est ce vers quoi je souhaite tendre.
sandydidou a écrit:
Ensuite pour répondre plus précisément : j'ai posté sur ce sujet parce qu'immanquablement on vient m'emmerder avec le light et les fameux "tu sais c'est pas bon pour la santé" ou bien "c'est aussi mauvais que le reste" qui me gonflent comme c'est pas possible. L'alimentation est remplie de croyances et il suffit que tu assumes une consommation pour qu'arrive quelqu'un qui la critique. D'où mon ras-le-bol et ce post.
Ensuite mes raisons de consommer des boissons light sont multiples et différentes à chaque fois. Principalement -et je ne parle que de light en boissons- c'est parce que je n'aime pas manger liquide. Quand j'ai faim j'ai envie de mordre. Littéralement. Me priver de ce plaisir est une grande frustration que j'évite au maximum. Il m'arrive volontairement de boire du coca "normal" après un effort parce que je sens nettement que je suis en hypoglycémie. En plus je ne trouve pas ce coca désaltérant, au contraire du light. Donc oui c'est une restriction cognitive volontaire pour conserver mon appétit intact pour ce qui est vraiment important pour moi.
Après, j'adore le vin et la bière, j'en consomme régulièrement et cela ne me pose pas de problème.
Enfin oui, pourquoi aller vers une boisson au goût sucré si on n'a pas envie de sucre ? Par commodité le plus souvent (c'est tout prêt, tout frais au frigo).
Si tu bois d'autres boissons caloriques, qu'est-ce qui les différencient de ta différenciation solide/liquide le reste du temps et qui est la raison pour laquelle tu choisis l'édulcorant ?
Parce que moi aussi quand j'ai faim, je préfère mille fois plus manger du solide. Par contre, justement, je vais plutôt avoir tendance à refuser un jus de fruit ou un alcool, un apéritif, précisément parce que je préfère apprécier le solide.
D'après ce que je comprends tu voulais plus parler de comment tu vis les remarques des autres qui blâment les édulcorants, c'est ça ? Bon, alors ce sujet est une bonne illustration :D
Comment gères-tu les autres remarques sur les qualités nutritionnelles (il y en a sur mille et une choses) ?
Est-ce que tu as peur que ça soit vrai pour les édulcorants plus que pour les autres croyances alimentaires ?
Je ressens cela aussi par rapport à la valorisation du sport. Je trouve impressionnant la récurrence de ces énoncés en boucle qu'on passerait de bouche en bouche: c'est bien de bouger, ça fait du bien de faire du sport, c'est bon pour la santé, etc. C'est pour moi une forme de croyance hygiénique (hygiéniste?) (je veux dire relative à la santé, au bien faire par rapport à ça mais je ne sais pas si le terme est bien choisi) comme d'autres croyances alimentaires peuvent l'être qu'on véhicule à longueur de journées sans forcément avoir un vécu derrière à partager ou avoir vraiment quelque chose à dire.
Minelina, pour préciser, je pense que les idées autour du poids sont effectivement noyées entre des idées esthétiques, des idées sociales (valeur et caractéristiques des personnes selon leur corps), et des idées hygiénistes dans les enjeux autour de la santé).
Qu'on me blâme ou me valorise pour mon comportement d'une façon générale, je sens parfois une différence. Des fois, ça me semble plus un énoncé pour la personne elle-même (se convaincre, se situer, se rassurer, décharger sa peur, se cacher derrière des idées-prêtes-à-penser quand on n'a pas développé ou assumé la sienne) que quelque chose qui m'est adressé pour moi. J'en viens à me demander si ça mérite une autre réponse que de s'intéresser au comportement de l'autre plutôt qu'à répondre sur mon comportement, voire dans le dernier cas de parler pour ne rien dire, si ça mérite réponse tout court.
Le souci, c'est la colère que ça fait parfois monter en moi, surtout quand ça se passe dans des groupes d'ailleurs.
Pour l'énervement, je pense que c'est l'effet de la souffrance engendrée par ces idées qui me fait violence. Au final, la seule chose qui me paraît importante ce serait de ne pas laisser circuler des idées qui me paraissent potentiellement nocives en exprimant ce qui me semble juste (sans autre ambition que l'exprimer). Mais avant de trouver les ressources pour le "collectif" en exprimant ce qui me semble plus juste, j'essaie d'abord de me dégager de ces croyances pour moi-même.
Probablement aussi que d'écrire sur un forum sur mes idées, donc en passant quand même par du collectif de façon plus distancée, m'aide moi par rapport à ça.
Je me demande si j'éprouverais encore de la colère si je me sens dégagée intimement de ses convictions et si je réagirais différemment dans mes réponses (par exemple, peut-être assumerais-je mon agacement verbalement).