Moi je me demande si mon corps ne favorise pas des sujets de discussions autour du poids, de l'alimentation, du sport.
Ce matin, un gentil monsieur qui attendait avec moi l'ouverture de la piscine et avec qui nous discutions coefficient de marées, météo et compagnie, en vient finalement à me dire que la piscine c'est vraiment une super activité pour les artères, les muscles et le coeur. Qu'un ami de son âge (une bonne soixantaine je présume) de 115kg vient 5 fois par semaine à la piscine, que ça lui fait du bien même s'il ne nage pas beaucoup et qu'il barbote principalement.
Je doute qu'une nageuse mince lui ait fait pensé à son ami et lui ai donné envie d'en parler.
Je me demande si des gens ayant eux mêmes certaines préoccupations de cet ordre (gros ou non) , en étant avec quelqu'un de gros (si tant est que l'on soit réellement gros, pas seulement complexé à l'idée de l'être, mais qui sait ?), a ses inquiétudes ou obsessions ravivées et ne peut pas s'empêcher de les exprimer. Je ne sais pas si c'est pour se rassurer ou juste pour évacuer leur angoisse que suscite chez elle la vision d'un corps gros (par rapport à ce qu'elles associent à cela).
En tout cas, je pense qu'en étant très grosse, je suscite des réactions chez certaines personnes du fait même de mon corps, et que les remarques que j'ai (agréables ou non) sont souvent du fait de la rencontre entre mon corps réel et la sensibilité de la personne à lui.
Ca m'aide parfois à relativiser ce que j'entends en me disant que c'est relativement normal que ce que je suis, sur n'importe quel plan, influe forcément mon rapport aux gens et le rapport des autres à moi. Autrement, le fait que je sois une femme doit aussi avoir beaucoup d'impact. Sans compter mon âge. Et les trois réunis, encore un autre effet...
La caractère relativement "hors norme" de mon corps doit peut être susciter un vécu de la différence qui fait qu'on éprouve le besoin de penser à des choses qui réunit, qui rend familier, en évoquant des choses communes: des pensées relatives au poids, par exemple.
C'est rigolo ce que dit anonyme car j'avais tendance en croisant une femme très obèse à effectivement me demander si je lui ressemblais, si j'étais beaucoup plus grosse, ou comment j'étais "différemment" grosse (type de silhouette), comme pour mieux me situer car ce n'est qu'avec ces femmes de cette morphologie que je sentais possible de m'identifier du point de vue morphologie.
Alors qu'à la piscine, maintenant, quand je vois une femme suffisamment grosse pour la sentir "identifiable" à moi, ben je me demande comment elle nage ! parce que sur toutes les vidéos de nageurs que je vois, les corps sont relativement fins, et j'aimerais bien voir des personnes très grosses nager avec une technique relativement bonne.
Résultat, bon, la technique est approximative, mais je me suis fait filmer moi en nageant :D
Mais par contre je pense que cette démarche est moins là pour se rassurer ou s'inquiéter d'être mieux/moins quelque chose que l'autre mais plus arriver à se représenter soi-même, à chercher à mettre en forme quelque chose.