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Borderline?

L
36 ans 74
Bonjour,

Je ne sais pas si c'est le bon endroit, et je n'arrive pas à faire de recherches par mots clés sur le forum.

Voila, on entend beaucoup parler du  
syndrome "borderline" sans que j'ai jamais vraiment su à quoi ça correspondait.

J'ai creusé récemment en en entendant parlé à la télé.

Si je poste cela ici, c'est parce que je sais que j'ai un rapport compulsif à la nourriture. Je sais bien que je ne mange pas par plaisir ou gourmandises mais pour compenser un vide. Je me pensais hyperphagique mais je me demande si ça n'est pas plus profond que ça car quand je vois les sympotmes je me dis que les 3/4 me sont (ou m'étaient - car j'ai déjà commencé un travail sur moi depuis quelques temps) applicables.

Je vais aller voir mon médecin mais avant, je me demandais si certain(e)s parmi vous avaient cotoyé cette maladie directement ou indirectement?

Désolée si je poste ça au mauvais endroit ou si cette discussion n'a pas sa place ici.


Voici un copier collé trouvé sur un site :
http://aapel.org/bdp/borderline.html

Comment identifier ou reconnaître,un trouble de la personnalité Borderline ?

Si vous ou une personne que vous connaissez a de façon régulière,plus de 5 points suivants, il est possible (mais absolument pas certain) qu’elle souffre de ce trouble de la personnalité.

( voir note insistant sur le mot "regulier" et du pourquoi d'un test)
Ce test est dérivé des critères du trouble borderline dans le manuel DSM IV édité par l'association américaine de psychiatrie
Ce test ne constitue PAS un diagnostic, seul un spécialiste compétent dans cette pathologie peut établir un diagnostic.

Incapacité à gérer ses émotions ou victime de ses émotions (absence de controle de ses émotions fortes ?)

Problèmes relationnels

Changements d’humeurs soudains, intenses rapides ou fréquents, sautes d'humeur.

Anxiété

Relations de type Amour / Haine. Pense autrui en Tout Bon / Tout Mauvais sans compromis

Sentiment d’être une " victime ", incapacité à accepter ses propres responsabilités

Sentiment de déprime, tristesse ou de vide

Accès de colère fréquents ou imprévisibles (extériorisés ou pas), colère incontrolable

Image de soi instable

Peur de l’abandon

Comportements impulsifs autodestructeurs comme la Boulimie, Sexualité à risque, Anorexie, Dépenses incontrôlées, Alcool, Drogue, Conduite dangereuse, Abus de médicaments, …
Attaques de rage

Tentatives de suicides ou d’automutilation comme se couper, se brûler, se griffer
34 ans 350
Bonsoir Laurie-Anne,

Ton message m'a interpelée.

Il y a 4 ans j'ai atteint le maximum de mon poids... J'étais en obésité morbide. Je mangeais pour combler mon ennui, pour avoir le réconfort que personne n'était capable de me donner (enfin c'est ce que je croyais à l'époque). Psychologiquement j'étais tout aussi mal. J'avais une peur intense d'être abandonnée, que mon copain me largue, qu'on ne m'aime plus. Je me prenais la tête avec tout le monde, y compris avec moi même. Je plongeais dans la bouffe, je la haïssais et je l'aimais. J'ai décidé de me reprendre en main et de commencer un régime... Un soir, grande crise d'hyperphagie... Forcément je prive mon corps, alors il me le fait savoir... Et, grande erreur je me fais vomir.

Finalement, deux ans plus tard donc, je me suis sentie encore plus épuisée physiquement et psychologiquement. D'hyperphage j'étais devenue anorexique. Je vomissais deux à trois fois par jour, ne mangeait pratiquement rien, faisait de nombreux malaises... Grande perte de poids et grande dépression, mes crises d'angoisses n'avaient jamais été aussi fortes. J'enchainais l'automutilation, les vomissements, les larmes, tout en essayant de masquer tout ça pour que les gens continuent de m'aimer... Bref j'étais assez pathétique... Mes études m'ont entrainées du coté des psychopathologies de l'adulte, et c'est ainsi que j'ai découvert que ce dont je souffrais avait un nom, un diagnostique et surtout pouvait se guérir.

J'ai donc pris rdv avec un psychiatre, sans trop y croire... Des psy j'en avais vu énormément dans ma vie, et tout ce que ça m'avait fait, c'est alléger mon porte monnaie. J'ai débarqué chez lui en lui disant ce dont je pensais souffrir, et ce dont j'avais besoin (certes de l'écoute, mais une écoute active, un dialogue et son avis, pas un robot qui note tout ce que je dis sans rien répondre). Par chance il travaille comme ça! Les rendez-vous se suivent, il me prescrit un AD comme béquille le temps d'aller mieux. Et ça marche. Je vais de mieux en mieux. Je prends conscience de beaucoup de choses, j'arrête de me faire vomir, de faire du mal à mon corps, de faire du mal aux autres. Puis j'ai découvert le bouddhisme et ait adoré ça. Ca a signé la fin de ma maladie.

Depuis je continue les séances avec mon super psy, parce que j'ai toujours des petites choses à régler (notamment mon appréhension quant à mon entrée dans la vie active), mais plus rien d'aussi grave.

Voilà pourquoi ton message m'a interpelée. Jusqu'à la fin de l'année dernière j'ai été borderline.

En effet tu as raison de prendre rdv avec un psy si tu penses être dans ce cas. C'est une maladie tellement vicieuse et mauvaise, qui te ronge de l'intérieur, la moindre once de onheur est instantanément assombrie par des angoisses, etc... Je ne revivrai ça pour rien au monde...

Si tu as des questions n'hésite pas, et en attendant je te souhaite beaucoup de courage pour la suite :kiss:
L
36 ans 74
Merci pour ta réponse :).

Je me reconnais énormément dans tes premiers paragraphes à l'exception que je ne me faisais pas vomir.
Je parle au passé car j'ai conscience de mes difficultés petit à petit et en cela VLR m'a souvent aidée même si je restais souvent une lectrice silencieuse.
J'essaye de ne plus manger sous le coup de l'émotion même si ce n'est pas évident pour moi, de faire du sport pour évacuer mais ça ne parvient pas à me défouler et toujours ou presque cette impression de vide.

Je crois que je viens peut être de mettre un mot sur ce dont je souffre.
Malheureusement je cherche à joindre mon médecin de famille depuis ce matin sans succès, je vais persévérer.

Merci pour ton témoignage et tes encouragements car je me rends compte que ce n'est vraiment pas évident d'en parler même par le biais d'un forum.

Comment se sont déroulées tes séances? Combien de temps cela a-t-il duré? et j'oublie surement plein de choses!!
M
93 ans 1565
On dirait le portrait de ma meilleure amie depuis qu'elle est tombée dans l'anorexie... Elle est toujours dans l'excès,que ce soit pour n'importe quoi que ce soit la nourriture ou depuis très récemment le sport. Elle qui ne faisait aucun sport s'est mise à courir tous les jours pendant une heure bien sûr sans s'échauffer et sans utiliser des chaussures adaptées.
Elle fait du sport pour la même raison qu'elle se fait vomir,parce qu'elle a besoin de se défouler,parce que ça lui fait du bien et se fiche complètement des conséquences.
Pareil pour les excès médicamenteux,il y a un mois ou deux,elle a pris trois pilules pour dormir alors qu'elle aurait du n'en prendre qu'un seul juste parce qu'elle voulait dormir. Elle a été incapable d'expliquer pourquoi elle avait besoin d'en prendre trois alors qu'elle ne devrait en prendre qu'une.
Son alimentation est bien sûr très aléatoire:selon son humeur,elle va manger un peu ou rien,il n'y a pas de nuance entre les deux.
Son humeur est changeante,d'un jour à l'autre,ses avis peuvent évoluer(tout en m'assurant à chaque fois que c'est ce qu'elle pense vraiment et que je ne suis pas dans sa tête :roll: alors qu'elle change d'avis comme de chemise)la seule chose qui est permanente,c'est son absence totale d'estime de soi et de confiance en elle.
J'ai l'impression qu'elle joue à la roulette russe et se fiche d'ailleurs pas mal si ses petits jeux entrairaient sa mort...
M
32 ans 1
Bonsoir,

Je me permets de répondre car ton sujet m'interpelle. Je suis étudiante en Master de psycho et j'ai eu la possibilité lors de diverses expériences de rencontrer des personnes dîtes "borderlines", on parle aussi "d'état-limite".

Dans ce que je lis de ton histoire, je crois qu'il faut relativiser le terme borderline :)

Pour moi, ton histoire ne correspond pas à des symptomes de type bordeline, comme tu le dis c'est de la compulsion.

Il est difficile par écrit de décrire l'état limite, j'ai presque envie de dire qu'il faut le voir pour le croire ^^

C'est très impressionnant, c'est très "fort", on touche pour certains et certaines à la limite de la folie.

Il faut toujours faire attention à ces énumérations de symptomes, parce que même lorsqu'on est en bonne forme, on est capable de se reconnaitre dans chacun des symptômes décrits!

Tout cela pour te dire, que la personnalité borderline recouvre l'ensemble de ces symptômes dans une intensité rare, pas seulement dans ton rapport compulsif à la nourriture.

Je ne sais pas si je suis très claire ^^
L
36 ans 74
Alors c'est un tout - j'insiste sur la dimension nourriture car ça me semblait à propos ici.

Disons qu'une partie de mon enfance et mon adolescence ont été assez compliqués pour moi avec une mère avec des tendances suicidaires et des crises parfois assez intenses...
Cette capacité à ce que tout aille bien d'un coup puis paf, d'un instant à l'autre, pour une broutille, ou mal formulé, ou une petite contrariété, cela parte en vrille.

Je crois que cela m'a marqué au point que j'ai tendance à reproduire cela. 3 ans à faire subir mes pensées suicidaires (à aller courir jusqu'à la gare avant de me calmer un peu), ma capacité à etre très contrariée par de petits imprévus ou être parfois très très sèche avec mon copain qui ne m'a pourtant rien fait.
Ou me sentir vide à telle point que quand il me parle ça ne m'interesse pas ou que je ne fasse aucun effort pour participer.
Le besoin de compenser par la nourriture et parfois occasionnellement des achats compulsifs que je regrette après coup.
Sentiment de ne pas arriver à m'en sortir malgré le fait que je prenne sur moi pour ne pas me jeter sur la nourriture et la pratique d'un sport pour me défouler (et je ne parviens jamais à me sentir défoulée, meme quand j'en fais vraiment beaucoup).
Faible estime de soi / en même temps parfois, assez régulièrement même, je prends mon copain de très haut, comme si j'étais mieux que lui alors que je sais que ce n'est pas le cas.

Je ne sais pas si mon cas pourrait s'apparenter à ça, d'où ma volonté de prendre rdv chez le médecin, mais je cherche notamment des témoignages car justement je n'y connais pas grand chose.

En tout cas merci pour ta réponse.
34 ans 350
laurie-anne a écrit:

Comment se sont déroulées tes séances? Combien de temps cela a-t-il duré? et j'oublie surement plein de choses!!


Mes séances se sont déroulées de manière assez intense. J'ai eu la chance d'avoir un transfert immédiat pour mon psy, qui me rappelle une sorte de tonton méditerranéen, ce qui fait que je me suis plus facilement laissée aller. Je passais régulièrement du rire aux larmes et de nouveau au rire. Il trouvait les mots pour me faire réfléchir à certains de mes mécanismes de défense, il pointait très judicieusement du doigt les endroits de ma vie qui clochait, et appuyait la ou ça faisait mal, mais c'était nécessaire.

Tout cela en me complimentant sur mes progrès, sur mon physique, et en me "chouchoutant". Son mot d'ordre c'est "profitez!"
Ses méthodes ne sont pas vraiment conventionnelles mais c'est exactement ce dont j'avais besoin: un bon coup de pied dans le derrière et beaucoup de pommade pour soigner tout ce que je m'étais fait subir.

Ça a duré un an et quelque à raison d'une séance toute les trois semaines.
Au début je me sentais mal, le travail me semblait incommensurable et insurmontable. Mais quand tu prends les choses une par une, ça vient tout seul.
J'ai travaillé d'abord sur ma relation de couple, car c'était ce qui me semblait à l'époque le plus important, j'ai opéré de grands changements à ce niveau la, mon copain était à la limite de la perversion narcissique, c'était plus que judicieux de réajuster tout ça! Puis c'est passé à ma mère, et le cheminement logique: à moi. Je me suis rendu compte d'une chose évidente pour tout le monde mais pas pour moi à l'époque: je ne pourrai jamais changer les gens, je peux par contre très facilement évoluer pour ne plus subir.

Et ça m'a métamorphosée. Un exemple: Ma mère m'engueule sans raison au téléphone (assez courant à l'époque, de moins en moins maintenant!). Je ne le prends plus pour moi (avant c'était un motif suffisant pour enchaîner les stillnox, les cris, les larmes et les AM), maintenant je lui dis de manière calme et bienveillante que je l'aime et que je vais raccrocher mais quelle ne doit pas hésiter à me rappeler si elle a besoin de quoi que ce soit.
J'ai immanquablement un message gentil les jours suivants.

Voilà, je suis passée de borderline à bienveillante (envers les autres et -plus difficilement mais je tiens bon- envers moi même)

Quelque chose qui m'a beaucoup aidée aussi c'est la méditation bouddhiste. Apprendre à faire taire ses pensées pour comprendre notre fonctionnement profond, dompter nos peurs etc... Quand je me sens vide, je m'arrange pour méditer le plus tôt possible afin de comprendre pourquoi. Et la méditation bienveillante me remplit. Bon c'est pas systématique hein, y'a des fois ou je m'assois comme une glandue pendant 20 minutes sans arriver à rien ^_^ mais bon en général ça marche plutôt bien.

Je fais vraiment des pavés en ce moment, désolée!

Ce que tu racontes dans ton troisième paragraphe m'a ramené à mon passé, et tu m'a beaucoup touchée par cet aspect. Point par point c'était moi (jusqu'au détail de la gare jusqu'à laquelle j'allais courir après une dispute pour me défouler!). Si tu veux échanger plus personnellement n'hésite surtout pas a m'envoyer un mp, je suis dispo pour papoter ;)

En tout cas c'est vraiment très bien que tu ai franchi le pas et que tu ai appelé, et même s'il ne répond pas immédiatement, le premier pas est fait! Toutes mes félicitations =D>
L
36 ans 74
Merci beaucoup pour ton message! :D Je vais chez mon médecin demain, je stresse un peu mais dans tous les cas ça fera avancer un peu.
L
36 ans 74
Merci beaucoup pour ton message! :D Je vais chez mon médecin demain, je stresse un peu mais dans tous les cas ça fera avancer un peu.
34 ans 350
Comment ça s'est passé?
L
29 ans 8
Excusez-moi de faire remonter le sujet, mais étant donnée que je dois parler du borderline, j'ai préféré répondre plutôt que d'en créer un nouveau.

Voilà, je pense que je suis Borderline moi aussi, et c'est en lisant ce sujet, que je peut mettre un mot sur ça.

Je m'explique, depuis toujours ou du moins depuis que j'ai 9 ans, j'ai un sentiment d'abandon qui ne me quitte pas. J'ai toujours était le petite dans la famille: j'avais un grand frère de 8 ans de plus que moi et une grande sœur qui elle en avait 6. Cette année là, mon grand-père a été hospitalisé (il ne reconnaissait plus personne, et il lui arrivait d'être très rude avec moi, alors que depuis toute petite il était vraiment adorable, c'était avec lui que j'avais le plus d'affinité. C'était allé vraiment loin, il m'insulté même, je me souviens une fois j'étais en vacances chez lui et ma grand-mère et au soupé je voulais prendre un morceau de fromage et il s'est levé m'a regardé plein de haine et m'a crier: 'toi la grosse tu te prend pour qui, pour me voler mon camembert. C'est mon camembert tu n'y touches pas!' On va dire qu'il m'a choqué) De plus cette année là, ma sœur s'est mis en couple, et elle qui était tout le temps avec moi est parti, de même pour mon frère il est partis faire ses études. Je me suis retrouvé donc seule. Et on va dire qu'à l'école ce n'était pas mieux. Je me suis fait ma première amie en 4ème!

Bref, je me suis à mangé tout ce que je trouvais, mes parents m'ont emmené voir un psy, qui m'a dit que je me sentais abandonné. Ca n'a rien changé après cela, la vie a repris son cours. J'ai eu énormément de problème au collège puis au lycée. J'étais victime d'intimidation, et ça a était extrêmement loin. J'ai commencé à me scarifier en 4ème. L'amie que je m'étais faite (la première) est devenue ma meilleure amie, puis mon bourreau. J'ai commencé à me faire vomir. A la fin de l'année j'avais perdu beaucoup de poids, j'étais passé d'une taille 44 à un petit 38. Mais encore une fois le sort s'est acharné et le garçon dont j'étais tombé amoureuse, s'amusait à m'insultait de grosse etc. Cette été là j'ai repris les kilos que j'avais perdu voir plus.

A la maison, ce n'était pas mieux, je ne pouvais pas dire à ma famille ce qu'il se passait. Une fois ma mère m'avait dit qu'elle en avait marre que j'ai des problèmes, et qu'elle ne voulait plus en entendre parler. Depuis je n'ai plus rien dit. Dès qu'on me faisait une remarque, je m'énervais, vraiment. Ma sœur était enceinte, une fois elle m'a fait une remarque et je suis partie dans une rage folle et je l'ai frappé.. au ventre. De même avec mon père.

Depuis ça continue, un peu moins depuis que je suis en fac, et que j'ai des amis, qui m'ont permis de m'accepter. Mais ma famille n'en peut plus de moi. Je ne sais vraiment plus quoi faire.
52 ans Lorraine 4326
La peur de l'abandon est une peur relativement universelle Lilly .

Si tu te poses des questions, va voir un psy , il n'y a que lui qui pourra te "diagnostiquer " .
B I U