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Effarée, effrayée et ecoeurée

M
93 ans 1565
Je suis assez d'accord avec Aurélie.Même si je comprends ce que tu veux dire Reinette,je trouve que ça décharge les coupables de ces actes odieux.
En plus,je trouve ça assez contraditoire  
avec ton premier message où tu dis qu'on ne peut pas tout voir surtout quand tout est fait pour que rien ne se voit.
M
93 ans 1565
Je vais nuancer:quand c'est visible(genre Amanda Todd qui a été prise à partie en public dans un collège il me semble,sans que personne n'intervienne)mais quand c'est invisible,qu'est-ce qu'on peut faire?
Dans mon collège l'année dernière,un élève dans la classe de l'élève dont je m'occupe était fréquemment embêté sur le trajet par un autre élève de la classe. Comment les acteurs du collège auraient-ils pu faire quelque chose sachant que lélève embêté n'a rien dit jusqu'en juin?
MaudK a écrit:
Je vais nuancer:quand c'est visible(genre Amanda Todd qui a été prise à partie en public dans un collège il me semble,sans que personne n'intervienne)mais quand c'est invisible,qu'est-ce qu'on peut faire?
Dans mon collège l'année dernière,un élève dans la classe de l'élève dont je m'occupe était fréquemment embêté sur le trajet par un autre élève de la classe. Comment les acteurs du collège auraient-ils pu faire quelque chose sachant que lélève embêté n'a rien dit jusqu'en juin?

Bien évidemment qu'on n'est pas responsable si ca ne se voit pas et qu'on n'en est pas informé! Je n'ai jamais dit qu'il fallait etre omniscient!
Mais quand on est informé et qu'on dit "apprends à te défendre et ne fais pas d'histoires" ou quand la police dit (j'avais entendu ca pour un fait divers tragique qui s'est soldé par la mort d'une enfant qui se faisait étrangler tous les jours dans la cour d'école) "c'est des histoires de cour de récréation, ca ne concerne pas la police", là, il y a défaillance!
M
93 ans 1565
Si tu ne l'as jamais dit,pourquoi prends-tu ce message pour toi? C'est Reinette qui a dit que tout le monde était responsable,pas toi.
42 ans très au sud 7915
Tu vois tu donnes toi même les réponses "TOUS coupables" et ça ne veut pas dire "personne responsable mais au contraire TOUS responsables!
Et justement le "sans faire d'histoires" n'est pas à accepter. Si ça marche pas à un niveau ben tu t'adresses ailleurs, mais tu lâches pas le morceau ou si toi en tant que victime tu n'y arrives pas c'est à ton entourage de prendre le relais, surtout si tu es mineure.
Et je refuse catégoriquement de voir une personne juste comme victime. La résumer à cela est une catastrophe pour la confiance en soi. OK t'es victime mais maintenant tu fais quoi?
Je sais que c'est dur à entendre, mais certaines personnes sont prédisposées à être victimes et même rentrent entièrement dans ce rôle là car dans le fond elles même se veulent du mal et donnent raison à leurs agresseurs (même de manière inconsciente par manque de confiance en soi). Je ne dis pas que ça excuse les bourreaux et que ça leur donne raison de faire leurs harcèlements, pas du tout. Je dis simplement qu'une victime doit aussi prendre le temps de réfléchir à certaines choses pour ne surtout pas revivre une telle situation. Parce que la victime a aussi un avenir à construire et autant que faire se peut sans être à nouveau victime.
Mais apres, une solution pourrait etre (et ca se fait dans quelques établissements) de dire aux éleves que la violence est toujours condamnable et condamnée et qu'ils doivent signaler tout fait de violence verbale, physique ou sexuelle dont ils sont témoins ou victimes.
Au moins, ca clarifie les choses, ca permet aux victimes et témoins de ne pas avoir peur de signaler et ca peut dissuader d'éventuels amateurs de se livrer à des violences quelles qu'elles soient. On n'a pas à insulter, à se moquer, à frapper, à mordre, à cracher sur un autre élève, à l'humilier, à lui mettre la tete dans les wc ou à frotter son sexe contre celui d'un(e) autre éleve (qui n'est pas d'accord)... Ca va de soi mais parfois ca ne fait pas de mal de le dire et surtout de dire que si ca se produit la victime sera entendue et non accusée de "rapporter" ou de "faire des histoires" et que le coupable sera puni.
Et ca évite l'escalade...
reinette81 a écrit:
Je sais que c'est dur à entendre, mais certaines personnes sont prédisposées à être victimes et même rentrent entièrement dans ce rôle là car dans le fond elles même se veulent du mal et donnent raison à leurs agresseurs (même de manière inconsciente par manque de confiance en soi). Je ne dis pas que ça excuse les bourreaux et que ça leur donne raison de faire leurs harcèlements, pas du tout. Je dis simplement qu'une victime doit aussi prendre le temps de réfléchir à certaines choses pour ne surtout pas revivre une telle situation. Parce que la victime a aussi un avenir à construire et autant que faire se peut sans être à nouveau victime.

Quand c'est un enfant, ou meme un ado, je trouve que ca rend le message peu lisible. A mon avis, il faut clairement condamner l'acte et dire qui est coupable et victime.
Sinon, si on se met à expliquer à un enfant qu'il a une part de responsabilité dans le harcelement dont il est victime, ne serait-ce qu'inconsciemment, il risque de ne rien y comprendre, de se sentir coupable et de se taire la prochaine fois!
Et ca floute aussi le message du coté du coupable, qui se dit "c'est bien ce que je disais, elle l'a cherché!"
42 ans très au sud 7915
Je suis tout à fait OK Aurélie, parce que TOUS responsables! et bien faire comprendre que ne rien dire c'est être complice, c'est important.
Et surtout les sanctions doivent suivre derrière, et si possible des sanctions éducatives (comme assister à une permanence d'aide aux victimes)! il faut vraiment se donner les moyens de changer les choses si on veut rattraper la vitesse de la technologie!
42 ans très au sud 7915
Ce que je veux dire c'est qu'un enfant ne doit pas entendre le message "tu es une victime et qu'une victime et tu es condamnée à subir point barre". Non il faut aussi le rendre responsable de sa propre protection et lui montrer les réactions à avoir en cas d'agression. Car nous sommes aussi responsables de notre sécurité et c'est plus rassurant que de se dire juste victime passive. Lui aussi ne doit pas être passif sinon c'est la récidive assurée et il va encore souffrir.
reinette81 a écrit:
Et justement le "sans faire d'histoires" n'est pas à accepter. Si ça marche pas à un niveau ben tu t'adresses ailleurs, mais tu lâches pas le morceau ou si toi en tant que victime tu n'y arrives pas c'est à ton entourage de prendre le relais, surtout si tu es mineure.

Disons que quand tu es ado, que tu as de gros pbs personnels et familiaux (à cause desquels tu es en internat), que tu es victime de harcelement psychologique et de violences sexuelles de la part d'un groupe de garcons, que tu vas en parler à une éducatrice et qu'elle te dit "apprends à te défendre et ne viens pas faire d'histoires", tu te mets à douter, tu ne sais plus trop ce qui est normal ou pas, tu te dis qu'apres tout tu fais peut-etre des histoires pour rien, et tu n'oses plus en parler à personne d'autre, et surtout pas à tes parents...
Bien sûr, aujourd'hui, plus de 20 ans plus tard, ca me semble absurde. Mais j'étais ado et on ne parlait pas de ces choses-là à l'époque comme on en parle aujourd'hui.
Mais je suppose que, encore aujourd'hui, un enfant ou ado qui se fait remballer par la première personne à laquelle il en parle doit en hésiter à en reparler!
42 ans très au sud 7915
Tu veux que je te dise quoi? Tu es une pure victime passive 100% pur jus? Sur ton point de vue à toi uniquement et uniquement sur ton témoignage? Et bien non.
Tu peux te victimiser autant que tu le souhaites, écarter des détails et des paroles de personnes, mais toi aussi tu aurais pu agir autrement. D'ailleurs si tu le revivais tu agirais autrement et t'adresserais à d'autres personnes, en écouterais d'avantage certaines. Pour ne plus te retrouver dans cette situation tu peux agir.
Et je ne vais surtout pas rentrer avec toi dans un débat sur les victimes car j'ai déjà vu combien tu rentres dans ce rôle là et attends des autres ce que tu n'exiges pas de toi même. IL n'y a jamais de bonne façon de réagir avec toi car au final tu te victimises et culpabilises les autres de ne pas faire ce que tu veux et comme tu ne sais pas ce que tu veux dans le fond (à part justifier d'être mal et te valider là dedans) ça ne finit jamais de tourner en rond. Je te le dis, je refuse ça tout net!
reinette81 a écrit:
Tu veux que je te dise quoi? Tu es une pure victime passive 100% pur jus? Sur ton point de vue à toi uniquement et uniquement sur ton témoignage? Et bien non.

Pas du tout!
Et bien sur que je réagirais autrement aujourd'hui. Je suis la premiere à dire que c'était absurde de douter du fait que ce qui se passait n'était pas normal.
Ce que j'essaie juste de dire, c'est qu'un enfant ou un ado qui se fait remballer par le premier adulte vers qui il se tourne risque d'hésiter à en parler à un autre adulte.
C'est tout! Si on pouvait éviter les proces d'intention, ca serait pas mal.
J
42 ans Paris 1842
En même temps, il me semble qu'il y a des degrés divers, dans les aléas scolaires.

A l'école primaire et au collège, alors que je n'étais pas encore en surpoids, je me suis souvent fait traiter de grosse. Cela m'a marquée longtemps, je me suis attendue longtemps à recevoir des moqueries. Jusqu'à ce que je change d'attitude, et que je renvoie les gens dans les cordes en cas de moqueries, faisant demi tour pour demander des comptes. Ou jusqu'à ce que je me foute de ces abrutis.

Au collège, je me souviens, il y avait parfois, dans le bus, des gamins assez menaçants, qui vivaient dans un ersatz de cité- oui, j'étais une gamine du centre ville, bien sûr ^^ Ils nous faisaient peur, clairement. Ben très vite, on a développé des stratégies pour éviter d'avoir des pbs: on se plaçait au début du bus, on restait en groupe, on ignorait les provocations, etc

Quand j'ai été agressée à la sortie du collège, par deux filles de 3ème (j'étais en 5ème), je me suis pris des coups de parapluie pour avoir mon porte monnaie, j'ai tapé en retour, je me suis cassée, j'ai prévenu mes parents, on a porté plainte, j'ai reconnu les gamines au collège. Elles sont venues s'excusé et on été ensuite plutôt cool avec moi pendant le reste de l'année, me disant bonjour quand on se croisait dans la cour, etc

Bon, je ne crois pas que tout cela m'ait marqué. Dans les deux premiers cas, c'était effectivement des trucs de cour de recré, dont je me suis sortie toute seule. Et au passage, je crois me souvenir que moi aussi, à un moment, je me suis moquée bêtement d'un gamin nouveau dans la classe, qui nous étonnait. L'enfant est méchant, idiot, et n'aime pas ce qui sort du lot, indéniablement. Finalement, il s'est intégré dans la classe, on a été moins cons, et tout a roulé.

Dans le dernier cas, les adultes ont joué leur rôle. Je me souviens qu'un CPE avait dit que c'était normal que les gamines s'en prennent à une petite bourge (et pourtant, vraiment, pas de vêtements de marques, juste ma carte de bus, une carte de téléphone, et mes 10 francs de la semaine pour mes goûters sur moi), et elle avait été vite remise en place par mes parents.
M
93 ans 1565
Ca me fait penser à une histoire que j'ai lu sur un média américain. C'était une femme qui racontait que ses enfants étaient exclus par les autres enfants de leur nouvelle école poussés par leurs parents parce que la mère de ces enfants avaient été la "bully"(faudrait vraiment trouver un terme français!)d'une des femmes parents d'élèves qui avait raconté son histoire à tout le monde.
Le pire,c'est que dans les commentaires,il y avait bien peu de personnes pour s'indigner du traitement reçu par les enfants qui ne sont absolument pas responsables du comportement de leur mère pendant sa scolarité. Beaucoup trouvaient que c'était le juste retour des choses et tant pis si ça touchait des enfants innocents. Ils étaient pratiquement considérés comme des dommages collatéraux.
49 ans région parisienne 5831
aurelie3367 a écrit:
Disons que quand tu es ado, que tu as de gros pbs personnels et familiaux (à cause desquels tu es en internat), que tu es victime de harcelement psychologique et de violences sexuelles de la part d'un groupe de garcons, que tu vas en parler à une éducatrice et qu'elle te dit "apprends à te défendre et ne viens pas faire d'histoires", tu te mets à douter, tu ne sais plus trop ce qui est normal ou pas, tu te dis qu'apres tout tu fais peut-etre des histoires pour rien, et tu n'oses plus en parler à personne d'autre, et surtout pas à tes parents...


Je pense que les choses ont pas mal évolué dans les établissements, à l'heure actuelle. Les chefs d'établissement cherchent moins à noyer le poisson à mon avis, parce qu'ils ont peur qu'ensuite, en cas de problème sérieux, les victimes se retournent contre eux au tribunal. J'ai la nette impression que, de ce point de vue là, les choses ont pas mal évoluées.

Il y a 3 ans, des gamines se sont plaintes de harcèlement de la part des garçons de leur classe. Perso, je n'avais rien repéré: j'avais bien sûr vu qu'il existait une grande inimitié entre eux, et qu'ils s’engueulaient régulièrement à voie basse, mais mon ouïe est plutôt mauvaise, et je n'ai jamais entendu ce qu'ils disaient. De plus, les garçons distillaient leurs insultes très discrètement, les filles se retournaient pour leur répondre, et moi, c'était à elles que je demandais de cesser les bavardages. :roll:

Bref, à un moment, elles sont venues se plaindre auprès de moi, mais les faits n'étaient pas précis, elles n'avaient pas de "truc marquant" à raconter, c'était du harcèlement moral très "bien fait", si je puis dire. Je les ai orienté vers leur prof principal, et lui, il a été en référer au proviseur.

J'étais très sceptique sur la suite qui serait donnée, car pour moi, les filles ne racontaient rien de marquant ni de précis (les ados s'insultent parfois à longueur de journée, et quand je les engueule, il n'est pas rare que les deux parties rigolent et disent "c'est pour rire madame"). Eh bien à ma grande surprise, le proviseur a réagi très vivement, il a convoqué les parents des gars et les a menacé de porter plainte pour harcèlement et les garçons ont été sérieusement punis (jours d'exclusion).

Voila, tout ça pour dire que je crois que concernant les violences dans le cadre scolaire, les chefs d'établissement sont plutôt incités à agir très vite et à taper fort sur les agresseur, et je pense qu'il y en a moins qui font l'autruche.
B I U