Bonjour Faye_Valentine,
Alors, de façon évidente puisque ton poids évolue encore, tu manges plus que tes besoins, et puisque la faim est notre indicateur pour nous signaler quels sont nos besoins, tu manges plus que ta faim. Et c'est le levier principal d'action de la RA : arriver à ne pas manger plus que sa faim sauf exception (vive les repas festifs).
Pour te parler de moi, en espérant que ça puisse t'aider, je n'avais aucune référence des quantités à manger pour respecter ma faim. Je veux dire que je ne connaissais que deux modes : le régime et la compensation. Ça jouait au niveau quantité (de une à trois portions du même aliment), mais aussi au niveau qualité (il y a des aliments que je ne mangeais que lorsque j'étais au régime, ou lorsque je compensais). Fais-tu un tri dans les aliments que tu peux manger ou non ? Que se passe-t-il si tu divises tes portions par deux ? Les portions que tu te sers sont-elles fonction d'éléments extérieurs (contenu du paquet, portion du conjoint ...) ?
Ensuite, qu'appelles-tu appétit ? C'est la faim qui est plus ou moins grande, ou c'est l'envie de manger de grosses portions ? Je me suis rendue compte que j'ai besoin d'avoir la bouche bien pleine quand j'ai très faim. Si je mange de trop petites bouchées, sans parler de quantité, je ne satisfais pas mon envie de manger, alors que ma faim l'est déjà. Et ensuite, j'aurais tendance à grignoter.
Dans quelles circonstances grignotes-tu ? Le désœuvrement, l'ennui, devant la télé ... Pour moi, je me suis rendue compte que je mangeais en dehors des repas quand je procrastinais, je m'occupais pour éviter de faire ce que j'avais à faire et que je ne voulais pas faire. Depuis que je le sais, je procrastine toujours autant, mais je ne mange plus pour m'occuper. Non, je fais autre chose que j'aime autant.
Pour en revenir au fait que ton corps ne te plait pas comme il est, il doit tout de même être source de plaisir et de satisfaction de temps en temps, tu dis toi-même que tu te sens mieux après chaque séance. Toujours pour te citer mon exemple, mes cuisses et mes hanches sont énormes. Mais oui, ce sont mes réserves pour si je porte un jour des enfants. J'ai un petit ventre, ma mère et mes sœurs ont le même, nous sommes en famille. J'ai des vergetures sur les seins, grandir à l'adolescence n'a pas été simple, ni physiquement ni psychologiquement. J'ai des ailes sous les bras, ben oui, un jour, j'ai été plus grosse qu'aujourd'hui, elle sont là pour me le rappeler. Ce que j'essaie de te dire, c'est que ce corps que tu n'aimes pas, lui a toujours été là pour toi, ton histoire est inscrite dedans, aussi bien que tes souvenirs dans ton cerveau. Puisque tu me dis ne pas avoir de problème à t'aimer toi, pourquoi en vouloir à ton corps de faire partie de toi ?
Je te fais part de mon expérience non pas pour t'apporter des solutions clés en main (sinon, je ferais payer et je serais millionnaire), mais pour illustrer un exemple de cheminement, de questions en questions, qui m'a amené où je suis aujourd'hui : je suis heureuse. Et crois-moi, tout du long, la seule chose ou personne qui m'empêchait de l'être, c'était moi-même.