Je n'ai pas lu toute la discussion, trop de pages, mais je réponds à la question initiale.
Personnellement j'étais vraiment dérangée par cette notion d'un désir de "grosse", et du coup je suis allée lire des témoignages pour comprendre. Pas pour comprendre pourquoi des personnes sont sexuellement attirées par des personnes grosses, mais pour comprendre ce qui me dérangeait là dedans. Une chose est sûre, mieux je me suis sentie dans mon corps, capable de le vivre à la fois dans ma globalité mais aussi sur un plan vraiment corporel sans m'en sentir moins "moi" (et parfois même au contraire) - peut-être justement parce que mon corps c'était tout autant moi que ma personnalité et qu'il en était habité en permanence, moins j'ai ressenti une forme de rejet à l'égard des "FA". Quelque part, c'est comme si à travers leur désir sexuel ils venaient chercher à mettre en avant ce que je voulais le plus fort mettre au cachot: le corps, la sexualité, et le désir qui échappe au contrôle.
A côté de ça, et là, je ne parle pas de personnes mais de sensations: je peux facilement imaginer le plaisir sensoriel et sensuel à toucher des parties très charnues, à être au contact d'un corps très moelleux, à la sensation d'un corps lourd sur son propre corps, et au caractère inspirant de ce qu'une personne grosse peut évoquer comme images.
Naturellement, si ces sensations là sont celles qui me provoquent le plus de plaisir, alors je serai nécessairement plus attirée par les personnes associées à ces sensations, et selon la répétition ou la fixation, ça ne me semble pas incroyable qu'il y a une forme de fétichisme, d'exclusivité qui se développe à partir d'un trait particulier.
Pour moi la sexualité est au croisement des sensations partielles de soi, de l'autre et de la relation avec un autre pris dans sa dimension entière, mais elle "naît" des sensations, elle part du corps, et d'abord, de ce qu'on vit dans le sien à un âge si tendre qu'on n'est pas encore dans la conception de la sexualité adulte ou d'une relation pleinement réciproque en permanence. Je ne sais pas comment ça marche, mais ça ne me paraît pas étonnant que l'on retrouve cela dans la sexualité adulte d'une façon plus ou moins prononcée.
Pour le fait d'être un idéal de beauté, je ne trouve pas ça chouette ou non, cela ne me valorise pas. Par contre j'aime sentir que j'inspire du désir et du plaisir à mon partenaire, mais là, c'est dans une relation, pas dans le fait de savoir que des hommes pourraient me trouver belle.