Oui ça m'a permis une petite liberté surveillée disons avant la liberté totale. Je savais qu'avec ce nombre de calorie j'étais disons comme dans la cours d'école. Je pouvais m'y amuser avec certes les limites, mais ces limites me rassuraient donc je ne les ressentaient pas comme négatives. Elles me disaient "là tu ne risque rien, tu te protèges des TCA et de l'anorexie surtout". Puis j'ai commencé à aller regarder derrière le mur, de temps en temps, y mettre un pied. Et aujourd'hui ben j'suis quasi toujours dehors et juste de temps en temps je jette un oeil dedans pour constater que ça va et ça roule à merveille.
Cela fait des mois maintenant que je ne compte plus. Je n'en ressens plus le besoin. Je me pèse aussi environ une fois par mois et je constate juste qu'en mangeant ce que j'aime et en faisant ce que j'aime ben je suis stable et même je continue à perdre mais très lentement par rapport au début. J'ai atteint un équilibre où je peux manger seule et me faire plaisir, manger et faire à manger à chéri sans réfléchir à autre chose que nous faire plaisir, je peux sortir avec mes amies et juste profiter.
Donc oui j'ai eu besoin d'un temps de "liberté surveillée" qui m'a bien rassurée et m'a surtout permis de me reconstruire avant de partir vraiment, d'être vraiment libre. Tu sais un peu comme ces animaux qu'on réadapte à la vie sauvage et qu'on doit maintenir dans des réserves un temps, ben c'est ça en fait.
Je crois que dans mon cas je ne pouvais pas sortir de quasi 25 ans de TCA d'un coup. Je devais passer par là.
Maintenant ma tête ne dicte plus "par raisonnement", c'est mon corps qui comme hier me dit "pff j'veux des légumes" non pas parce qu'il en faut pour un pseudo équilibre calculé mais parce que j'en ressentais le besoin après une journée en amis à grignoter des tapas & co de midi à minuit. Le résultat est certes le même aux yeux de certains mais la démarche c'est pas pareil du tout. C'est l'envie de mon corps qui a primé. Et du coup ben mes asperges et ma salade ont été une explosion gustative.
Je me rends compte qu'il y a des fois où je croyais que mon corps décidait mais non c'était ma tête en mode "sournois", c'est hyper dur à expliquer. Mais c'est comme si elle avait dressé le corps à avoir certaines envies pour correspondre à ce que la tête pense (et donc de diététique et de régime en fait). Mais quand vraiment c'est mon corps qui décide ben je le sens au niveau du goût, ce que j'ai choisi me parait alors délicieux (même un simple bâton de carotte). Alors que quand c'était ma tête en mode "sournois" et bien ce n'était pas aussi bon.