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Projet reforme collège

49 ans région parisienne 5831
Patty a écrit:
Je suis d'accord tout est question de priorités et de choix. Mais je ne suis pas certaine qu'on a déterminé les bonnes priorités, ni qu'on  
a fait les bons choix. ;)


Ah mais moi non plus! :lol: Ce qui me gène le plus, c'est que je reste persuadée que les choix qu'on a fait sont préjudiciables aux classes les plus populaires: mes enfants, ils accéderont de toutes façons à la culture, parce que je leur lis des livres, je les emmène aux musées, on parle d'histoire, d'arts à la maison. Dans une famille qui ne fait pas cela, les enfants n'auront pas la même culture que les miens, parce qu'ils ne l'apprendront plus à l'école.

On a fait le choix de développer la créativité, la découverte des arts graphiques, on a fait le choix d'impliquer les enfants en leur faisant faire des activités proches de leurs préoccupations, de donner envie aux enfants d'aller à l'école en présentant des activités attractives/rigolotes/sympa, bref, des tas de choix, et tous ne sont pas à jeter. Mais le résultat est une baisse des contenus académiques et donc des armes qui permettaient aux enfants des classes populaires d'avoir la même culture que les autres.

Par contre, c'est vrai aussi qu'on perd moins de monde en route: autrefois, il n'était pas rare de voir un gamin arrêter l'école très tôt, maintenant, ce n'est plus le cas. A la base, c'était le but, d'ailleurs, mais il y a des écueils, c'est certain.
60 ans 91 25732
Oui c'est vrai qu'on perdait du monde en route et notamment tous ceux qu'on dirigeait vers les sections "techniques".

La honte à l'époque, si on t'orientait en technique, c'est que tu étais nul et juste bon à exercer un métier manuel (j'ai "perdu" une copine au collège, elle n'aimait que la couture. J'ai eu de ses nouvelles récemment, après un BEP et un CAP couture elle a travaillé et gravi les échelons, elle travaille à présent dans une très grande maison de couture et gagne bien plus que moi ! :D ).

A mon époque, sans le bac et des études longues menant à un métier non manuel, point de salut.

En fait maintenant, même avec ce cursus, rien n'est garanti niveau boulot. Il vaut mieux sûrement être maçon, mécanicien ou plombier, on a plus de chances de s'en sortir, mais c'est dur.

Je ne sais plus qui disait qu'on ne "croyait" plus à l'école. Je pense effectivement que le gros du problème vient de là. Avant l'école c'était la quasi garantie d'avoir un boulot, un salaire et une position sociale, d'autant plus élevée qu'on avait fait des études longues. Mais maintenant ?
34 ans La Ville Rose 2324
Franchement, avec le recul, je regrette d'avoir écouté les autres. En 3ème je me disais " cool si je vais en technique j'apprendrais un métier directement, c'est utile " mais le stéréotype du " ceux qui vont là c'est qu'ils sont trop nuls pour la voie générale " a gagné, ma Mère n'aurait jamais accepté de toutes façons.

:roll:

J'étais plutôt bonne à l'école, j'aimais ça mais je trouvais qu'on apprenait beaucoup de choses intéressantes mais pas si utiles " dans la vraie vie ". Et j'avais raison.
Alors beaucoup me diront que l'école n'est pas là pour ça mais un peu quand même, faut passer par là pour le taf.
La culture générale c'est à chacun de se la forger je trouve, selon les sources, les supports, les occasions, les centres d'intérêts ...

Maintenant, à moins de faire de grandes études dans l'informatique ou dans les sciences dures, c'est tendu. Très tendu. Et pas toujours bien payé ( enfin c'est mon avis ). Je sais que je suis mal partie étant dans les sciences molles mais bon ...

Bon, je ne peux plus lire ce topic, ça me plombe le moral ](*,) :silly: :peur:

( Naaaa en vrai je suis encore là ^^ ... Les larmes aux yeux !!! )
34 ans La Ville Rose 2324
Petite modif : Au lieu de " technique " je crois qu'on dit " professionnel " ou " Technologique " ( désolée ).
49 ans région parisienne 5831
En fait, "professionnel" et "technologique" ne sont pas des synonymes. La voie professionnelle mène à un bac pro qui est très professionnalisant (on choisit réellement son métier: coiffure, vente...). La voie technologique mène à un bac technologique, qui est plus professionnalisant que le bac dit "général", mais qui ne mène pas directement à un métier, il faut ensuite faire un BTS ou un DUT. ;)
34 ans La Ville Rose 2324
Merci Mamykro, j'avais cru comprendre ça mais j'avais peur de raconter des bêtises.

T'étais où quand j'étais au collège Mamykro hein ?? :bad-words:

Bon je rigole mais honnêtement dans mon établissement on ne nous a jamais expliqué les choses de cette façon. Je trouve ça un peu dommage.
49 ans région parisienne 5831
L'orientation, c'est un sujet très délicat (je suis en plein dedans là). Entre l'élève qui pourrait prétendre à une voie générale, mais qui préfère une voie technologique ou pro, et l'élève qui a de très mauvaises notes en sciences et qui veut absolument faire une première scientifique, tous les cas de figures sont possibles...

Il faut faire vachement attention à ce que l'on dit, c'est pas simple, on a parfois de très mauvais réflexes (genre l'élève qui te dit qu'il veut faire un bac pro alors qu'il a de bonnes notes, si tu n'y fais pas gaffe, tu peux t'entendre lui dire: "mais tu ne veux pas faire mieux?" ce qui reflète uniquement tes préjugés, mais c'est parfois dur de se débarrasser de ses préjugés :? ). Je pense qu'on n'entend plus maintenant les gros préjugés du style "si tu ne travailles pas à l'école, tu finiras balayeur" ou tout autre métier déconsidéré, du moins dans la bouche des profs, mais il y a toutes sortes de formulations mal venues qui révèlent qu'au final, les préjugés ne sont jamais loin. :?

Dans mon établissement, les voies technologiques ont plus la côte qu'autrefois: certains élèves viennent de loin en 2nde dans l'établissement pour espérer passer dans les 1ères technologiques du lycée. Il existe toujours chez les parents des inconditionnels de la voie générale (et ça fait bcp de dégâts quand ils forcent le passage de leur enfant), mais de plus en plus se laissent tenter par les voies technologiques. Par contre, pour les voies pro, c'est souvent plus difficile de convaincre les parents et les enfants.
60 ans île de France 1421
Patty a écrit:


Comme dirait un collègue, ça leur sert à quoi de faire des SVT pompeuses, de réaliser un collage façon Picasso et de faire un mini film quand plus tard ils ne seront pas foutus de remplir correctement un formulaire administratif, ni même de le comprendre ? Comment s'intéresser à des textes littéraires ou historiques si on ne maîtrise pas la lecture ? Comment apprendre une autre langue quand on ne maîtrise pas correctement la sienne ?

Je suis d'accord tout est question de priorités et de choix. Mais je ne suis pas certaine qu'on a déterminé les bonnes priorités, ni qu'on a fait les bons choix. ;)

De plus je ne suis pas persuadée qu'ils en font plus. Moi aussi je faisais de la biologie, des sciences physiques, de l'art... Par contre si il y a autant de vacances qu'avant (elles ne sont pas réparties pareil, c'est tout, nous on n'avait qu'une semaine en novembre et en février, mais on commençait l'année scolaire au 15 septembre), je crois que le temps de travail sur la journée est inférieur (on faisait 8h30 - 12h / 13h30 - 16h30 et 8h30-12h le samedi).

Comme je l'ai dit, je comprends que les choses doivent évoluer, mais pour arriver à un même but : donner les bases pour progresser. Que le moyen d'arriver au but change, d'accord. Mais là on change aussi le but et là ça me semble plus embêtant.-


Je suis d'accord avec Patty, nous aussi on faisait des SVT, de la Techno, des collages en cours de dessin, des travaux manuels (qui je crois ont disparu), j'ai même eu des cours d'éducation sexuelle en 74 (oui, oui) mais pour autant je me souviens aussi qu'en primaire les dictées, la grammaire et le calcul mental c'était tous les jours et que ça a continué dans la même veine au collège.
En 3e j'avais une prof de français et latin, 9 heures par semaine et je peux vous dire que les pages dactylographiées de français ou latin à analyser grammaticalement pour le lendemain matin, ça ne lui faisait pas peur, sans compter les dissertations et les dictées. Et aussi sans compter que tous les autres profs donnaient aussi largement leur part de devoir.
Et je vous parle d'un collège public, lambda, donc les classes étaient surchargées parce qu'on manquait de collèges en ce temps là, on était dans les 38 par classe, en primaire idem.
Mon avis c'est qu'on a trop allégé les programmes, et lorsqu'on ne travaille pas beaucoup, on manque d'entrainement et de stimulation et on en fait de moins en moins. Et 30 ou 40 ans plus tard, on voit le résultat. J'ai assez peu de collègues plus jeunes que moi, qui savent écrire correctement sans faire de fautes, alors que des mails, ils en font à longueur de journée, donc qu'on ne me dise pas que les dictées c'est ringard et ça ne sert à rien.
P
56 ans 3727
Patty a écrit:
La honte à l'époque, si on t'orientait en technique, c'est que tu étais nul et juste bon à exercer un métier manuel

Je ne pense pas que ça a changé aujourd'hui. Quand on voit qu'en 5ème le nombre d'élèves ne maîtrisent pas leurs tables de multiplication ou autre B A BA, je ne vois pas quelle branche leur faire suivre si ce n'est un CAP. Et la mentalité de beaucoup de profs est restée la même avec les bons élèves aussi. Vouloir s'orienter dans une filière technique avant d'obtenir un bac généraliste est un signe d'échec.
60 ans 91 25732
Le BAC PRO n'a pas un peu changé la donne ?
P
56 ans 3727
Patty a écrit:
Le BAC PRO n'a pas un peu changé la donne ?

J'en sais rien du tout. Mais déjà que le bac technique, supérieur au pro, est toujours considéré comme inférieur aux bacs généralistes alors que d'après ce que j'en sais, le niveau de certaines matières générales est le même, je ne vois pas comment le pro pourrait être mieux considéré. Et puis au-delà du niveau du diplôme, il y a toujours la connotation "technique" qui est vue comme un symbole d'échec. Comme si, que personne ne se sente visé ;), les littéraires, les postes importants dans des bureaux, dans la culture, etc dont beaucoup ne sont pas foutus de planter un clou étaient réellement supérieurs et pouvaient se permettre de regarder les autres de haut.

Moi je dis que rien n'a changé. Suffit de voir le mépris des profs généralistes (surtout de lettres) envers les "profs de technique" (dont certains ont davantage de bagages que ceux sortis de l'Ecole Normale) dans les établissements professionnels pour s'en convaincre (j'en ai entendu de belles récemment) et ne pas s'étonner ensuite que le schéma soit reproduit envers les élèves. Plus l'aspect punition. Sous forme de menace à peine voilée, quand un père dit à sa fille, qui ne fout rien en classe, que si ça continue, l'année prochaine, il la colle en apprentissage, le tableau est complet et ne laisse aucun doute à l'adolescente : les métiers manuels, même pris au sens très large, sont un signe d'échec aux métiers intellectuels. Faudrait d'ailleurs m'expliquer ce qu'est un métier intellectuel car moi qui suis dans l'informatique, les chiffres, mon seul diplôme (CAP bureautique) n'est pourtant ni manuel ni technique mais je l'ai passé en 3 ans dans une école professionnelle à la sortie de 5ème.
49 ans région parisienne 5831
J'ai du mal à avoir du recul là dessus, mais il me semble qu'il y a une évolution plutôt positive à ce sujet: quand j'étais jeune, aller en bac technologique ou en enfer, pour nous, cela sonnait pareil. :roll: Maintenant, j'ai beaucoup d'élèves qui se battent pour aller en bac STI, ils sont motivés, certains préfèrent même la STI à un bac S (bon, ok, ils ne sont pas non plus des tonnes, mais ça existe).
B I U