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fat shaming et justification santé

S
89 ans 4951
il y a un certain stade ou l'obésité peut devenir handicapante, mais tu serais étonné de voir que des personnes de 150 kilos en reprennant une activité physique arrivent beaucoup  
mieux à se mouvoir.

Je pense que plus que la graisse en elle-même c'est l'hygiène de vie qui peut influer sur notre santé. Après on connait tous quelqu'un qui a vécu jusqu'à 90 ans en bonne santé, en fumant, buvant et en mangeant des graisses animales, il y a certainement aussi des très bons patrimoines génétiques.

Ce qui me dérange dans ton discours c'est que tu parles au nom de tous les gros en sous-entendant qu'on se ment tous un peu, or, je trouve que de faire un théorie d'un de nos ressentis est la porte ouverte à des clichés, des idées reçues entretenues. Je ne nie pas qu'il existe peut etre pas mal de gros qui sont mal dans leur peau et qui font semblant, déjà juste parce que parmi les idées véhiculées par la société il y a "si t'es gros, au moins soit rigolo et sympa, tu veux pas en plus avoir un mauvais caractère"

Certains hommes projettent aussi une idée de la femme grosse comme plus généreuse, douce, aimant manger (donc le sexe également) plus maternante etc... c'est leur idée de la féminité qu'ils ont associés aux rondeurs, or, c'est pas toujours le cas.

Je suis grosse, je me reconnais pas dans ce que véhiculent certains clichés sur les gros.

Je le dis souvent, mais je le redis, je suis bien mieux dans ma peau maintenant qu'avant quand j'étais mince. L'acceptation de mon obésité, de mon corps dans sa globalité m'a énormément aidé à avancer dans mon épanouissement personnel, le lâcher-prise etc.....

J'aurais pu y arriver sans être grosse, beaucoup de personnes minces ne s aiment pas, se trouvent moche etc.. mais il se trouve que l'obésité à fait partie de mon parcours, c'est comme cela, je n'en suis pas fière, je ne revendique rien, juste je m'accepte telle que je suis maintenant et je ne mens pas, j'en suis sûre, je suis vraiment dans la recherche d'un comportement "vrai", donc cela me dérange un peu que partant de ton sentiment tu puisses mettre en doute mon vécu de grosse, mais cela t'appartient.

Et pour moi, la RA c'est justement le chemin de l'acceptation car tu ne maigris pas toujours avec la RA, la RA c'est la paix avec la nourriture et avec toi-meme, c'est pas la lutte ou le combat contre les kilos, pour moi c'est différent.
49 ans région parisienne 5831
Max_Brownie a écrit:
Dans notre cas, il y a beaucoup de complications qui viennent avec notre obésité. Alors bien sûr, certains (peut-être beaucoup) n'ont rien actuellement, mais je pense que ce serait se leurrer que de penser que nous ne seront jamais victime de notre obésité.


Peut-être le seront nous, mais combien d'entre nous sont d'ores et déjà victimes des régimes?

Dans ton discours, on a l'impression qu'au fond, c'est pas si dur de ne plus être obèse, qu'on peut facilement et sans trop de mal faire le choix de ne plus l'être... Or c'est totalement faux.

En admettant qu'une personne obèse veuille maigrir, elle va devoir passer par des moments très difficiles pour y arriver, elle va devoir faire des choix radicaux. Si elle choisit de se faire opérer par exemple, elle va renoncer à certaines choses, elle va devoir passer sur le billard avec tous les risques que cela comporte...

N'est-ce pas à chacun de décider en son âme et conscience les risques qu'il a envie de prendre? Pourquoi est-ce qu'il te semble "naturel" de préférer les risques et les désavantages d'une opération (par exemple) au fait de rester obèse?

Max_Brownie a écrit:
Ce que j'aimerais, c'est opposé ce sujet à un sondage universelle: Êtes-vous réellement bien dans votre corps de rondeurs ?


Mais comme c'est dit plus haut, c'est tellement difficile d'être bien dans son corps quand tout le monde nous martèle qu'on ne devrait pas l'être! La société nous dit sans cesse, en clair comme en crypté, que c'est mal d'être gros, que c'est pas beau, que c'est dangereux! Il faut quand même une sacré personnalité pour arriver à résister à ce bourrage de crâne!

Perso, comme beaucoup de monde, je n'arrive pas toujours à bien y résister. Si la société ne tenait pas ce discours là, alors je suis persuadée que je me sentirais vraiment super bien dans ma peau. Mais tous ces discours plus ou moins larvés contre les rondeurs finissent en effet par m'affecter et je voudrais parfois maigrir.

Donc je dis exactement le contraire de toi, au fond: perso, si personne ne me reprochait jamais d'être trop grosse, alors je vivrais vraiment très bien mon poids. C'est parce que beaucoup de monde me le reproche (directement ou indirectement) que je finis parfois par mal le vivre. En mon fort intérieur, si je suis honnête avec moi-même, je me sens bien comme ça. Mais comme je suis obligée d'écouter certains discours (contrainte et forcée), cela me rend parfois malheureuse.
33 ans 47
mamykro a écrit:

Dans ton discours, on a l'impression qu'au fond, c'est pas si dur de ne plus être obèse, qu'on peut facilement et sans trop de mal faire le choix de ne plus l'être... Or c'est totalement faux.

Loin de moi cette idée. Je vais d'ailleurs cracher le morceau, je suis moi-même sleevé depuis presque 7 mois. Et je sais très bien que sans cela, je serais resté obèse à jamais. (Pour dire, encore 1 voir 2 ans et j'aurais atteint les 200 kilos ... )

Ce que j'essaye de dire, c'est que l'obésite, quoi qu'on en dise, à un impact sur la santé. Ni plus, ni moins, que la cigarette ou l'alcool. Le problème, c'est que psychologiquement, c'est très amplifié par rapport à d'autres maladie/addiction. Je me demande pourquoi tant sont si réfractaires à l'argument de " c'est pour ta santé que je dis ça". Bien entendu, il y a des façons de le dire.

Si je compare à un de vos proches qui aurait un cancer, mais qui refuserait la chimio, vous prendriez le temps d'en parler avec elle ? Et d'essayer de la convaincre ou du moins de comprendre ce refus.

Pourquoi quand il s'agit d'obésité, la réaction est toujours celle décrite ici ?


Je ne souhaite pas critiquer pour critiquer. Je fais juste une transversale pour comprendre pourquoi ?

Je savoure chaque jour car j'ai perdu la moitié de ma masse grasse, et pour autant, je ne saurais tomber dans les dérives qu'on a vu. Car chaque jour, je me souviens de mon calvaire au quotidien.
52 ans Lorraine 4326
Max_Brownie a écrit:
mamykro a écrit:

Je me demande pourquoi tant sont si réfractaires à l'argument de " c'est pour ta santé que je dis ça". .


parce qu'on entend ça depuis toujours ?
parce que c'est hyper perso et que ça ne regarde que la personne concernée ?
parce que l'Autre ne connait rien de ma vie ni de ma santé ?
parce que y'en a ras le bol des généralités ?
parce qu'on a déjà été victime de médecins grossophobes qui ne cherchent pas d'où vraiment une douleur ?
parce que moi et ma petite obésité somment sans doute plus en forme que des minces qui mangent de la viande/ fument/n'ont aucune activité physique ?
S
89 ans 4951
Max_Brownie a écrit:

Ce que j'essaye de dire, c'est que l'obésite, quoi qu'on en dise, à un impact sur la santé. Ni plus, ni moins, que la cigarette ou l'alcool.


je n'en suis pas aussi sure que toi, d'après ma toubib en tout cas, le fait que je sois obèse n'est pas un problème puisque j'ai une bonne hygiène de vie en général, que je ne fume pas et que je ne bois pas d'alcool. Pour elle, la fumée et la l'alcool ont une incidence plus grande que la graisse toute seule. Ma mère, mince, bonne hygiène de vie, a chopé le diabète a 50 ans, si elle avait été obèse on aurait dit que c'était à cause de cela, elle ne l'est pas on dit "prédisposition génétique"

Max_Brownie a écrit:
Je me demande pourquoi tant sont si réfractaires à l'argument de " c'est pour ta santé que je dis ça". Bien entendu, il y a des façons de le dire.


Certains ne sont pas réfractaires, je connais des obèses qui sont très malheureux de ce genre de jugement, car ils sont envahis par le discours ambiant du style :"si tu fais rien tu vas crever" et qui ne le remettent pourtant pas en cause. Ils se sentent peut etre coincés, coupables, nuls etc... simplement ils ne sont pas prêts à passer par une chirurgie, malgré les exemples positifs de "tel qui renait, qui ne comprend pas pourquoi il ne l'a pas fait plutot". Je connais des cas de bypassés qui ne font franchement pas envie, alors si c'est pour etre mince mais perdre sa qualité de vie d'un autre coté, personnellement, je fais partie des gens qui ne pensent pas que cela n'arrive qu'aux autres, donc ce genre de décision n'est pas simple à prendre.


Max_Brownie a écrit:
Si je compare à un de vos proches qui aurait un cancer, mais qui refuserait la chimio, vous prendriez le temps d'en parler avec elle ? Et d'essayer de la convaincre ou du moins de comprendre ce refus.


je l'ai vécu, mon père a refusé la chimio, j'ai accepté sa décision, c'est sa vie, son corps et c'était à lui de décider et pourtant je l'aimais beaucoup mon père.

De manière générale, je n'aime pas qu'on me donne des conseils "pour mon bien" quand je n'en ai pas demandé. Donc je ne le fais pas aux autres, tout simplement parce que pour moi, mes solutions ne sont pas obligatoirement celles des autrs, parce que je trouve que c'est infantilisant de dire "c'est pour ton bien". Même mes fils, je les laisse libre de leur vie, leur choix, etc.. (ils sont adultes) même si je ne partage pas tous leurs avis, leurs choix etc,, c'est leur vie et ils sont en droit de l'écrire comme ils en ont décidés. Quand ils me demandent un avis, je leur donne volontiers, mais c'est pas "pour leur bien" c'est mon avis qui vaut ce qu'il vaut, ils en font ce qu'ils en veulent.


Max_Brownie a écrit:
Car chaque jour, je me souviens de mon calvaire au quotidien.


peut etre que tu peux envisager que l'obésité n'est pas un calvaire pour tous les obèses, que certains font le choix de faire avec, d'en tirer le meilleur parti, pourquoi pas ?
49 ans région parisienne 5831
Max_Brownie a écrit:
Si je compare à un de vos proches qui aurait un cancer, mais qui refuserait la chimio, vous prendriez le temps d'en parler avec elle ? Et d'essayer de la convaincre ou du moins de comprendre ce refus.

Pourquoi quand il s'agit d'obésité, la réaction est toujours celle décrite ici ?


J'imagine que tu vois autour de toi un certain nombre de gens qui fument... Est-ce que tu vas leur faire un speech sur les méfaits du tabac? Si oui, comment le prennent ils? Et si non, pourquoi donc?

J'imagine que tu vois aussi un certain nombre de personnes qui boivent, et parfois plus que de raison. Est-ce que tu vas essayer de les convaincre de diminuer leur consommation d'alcool? Leur parler de l'impact de l'alcool sur leur foie?

Alors pourquoi personne ne se permet de dire quoi que ce soit aux fumeurs ni aux alcooliques, mais tout le monde se croit autorisé à faire des remarques aux obèses?

Perso, bien qu'obèse, je ne suis pas une enfant, je n'ai pas envie de me faire sermonner sur aucun sujet. Les dangers de l'obésité, je les connais sans doute mieux que la personne qui voudrait m'en parler, j'ai lu plein d'études à ce sujet (et je suis d'accord avec Saralou là dessus), et il n'y a aucune raison que je justifie mes choix auprès d'autres personnes, parce que je suis une adulte et que je n'ai pas de comptes à rendre sur la façon dont je vis ma vie.
33 ans 47
Je comprends ton raisonnement Saralou. Mais, je ne peux m'empêcher de me dire que si nous ne devions nous occuper que de nous même, l'interaction avec les gens qui nous sont proches serait très amoindri, car même si on parle de santé ici, c'est seulement une des choses dont les gens s'inquiètent pour nous. Vos amis ne s'inquiètent pas uniquement de votre santé quand même ? Chagrin d'amour, problèmes de boulot, deuil, etc etc Pourquoi différencier ?

(Je m'excuse pour la coïncidence de l'exemple)

Au final, je ne suis pas sûr que les gens exprime majoritairement un ras le bol, ou simplement le fait de se sentir vexé et jugé en utilisant ce ras le bol.

Ma mère a été très ronde toute sa vie, et elle n'a jamais eu aucun problème. A 60 ans, elle a été diagnostiqué d'un très sévère diabète/cholestérol avec une forte détérioration du foie et des reins. Je me rappel ce que le médecin avait dit: " Le corps est une carte mémoire, et chaque acte aura des répercutions ".

Je pense que chacun aura ses exemples pour contredire l'autre alors ce n'est pas vraiment un débat utile.

Je ne raisonne peut-être pas bien, mais je ne sais pas vers quelle route me tourner.


mamykro, personnellement, mon famille et mes amis me font souvent la remarque que je ne devrais pas fumer.

Ce que je me demande, c'est si aujourd'hui un génie t'offrait la possibilité de d'être ronde ou mince, que choisirais-tu en toute honnêteté ? le plus pertinent à mon sens serait de faire un sondage massif et on se rendrait compte que la majorité pencherait pour un choix de minceur. A partir de là, pourquoi reprocher aux gens de faire ces remarques ? Car je pense que cette idée rentre dans l'esprit de chacun, c'est une idée collective. Donc une base à ces remarques sur la santé, tu me suis ?

A partir de quel moment je me trompe ?
33 ans 47
Pardon pour le doublon mais je suis parti me faire un café et j'ai oublié de corriger toutes les fautes/coquilles en revenant. Et y en a un paquet! :lol:
109 ans 774
Max_Brownie a écrit:


Ce que je me demande, c'est si aujourd'hui un génie t'offrait la possibilité de d'être ronde ou mince, que choisirais-tu en toute honnêteté ? le plus pertinent à mon sens serait de faire un sondage massif et on se rendrait compte que la majorité pencherait pour un choix de minceur. A partir de là, pourquoi reprocher aux gens de faire ces remarques ? Car je pense que cette idée rentre dans l'esprit de chacun, c'est une idée collective. Donc une base à ces remarques sur la santé, tu me suis ?



Si nous vivions dans un monde où la norme et le st-graal étaient d'être rond, personne ne rêverait d'être mince... La santé n'a strictement rien à voir là-dedans. Je sais que ça te semble incroyable qu'il puisse exister des obèses en bonne santé, mais c'est une réalité. En tout cas j'étais en meilleure santé obèse que maintenant :lol: (vive les opérations, quand même, question santé... :roll: ). Pire, on m'a même vendu l'idée, avant opération, qu'une personne mince vivait plus longtemps qu'une obèse... sauf que ce ne sont pas des statistiques de "minces grâce à une opération".

Tu compares cancer et obésité... Y'a quand même une différence essentielle entre les 2. L'obésité est un simple facteur de risque de mortalité, le cancer non soigné est mortel tout court. La nuance est plus qu'importante pour moi, parce qu'elle change tout, et rend totalement incomparables ces 2 choses.

Oh, j'ai déjà vu l'argument bien connard, aussi, du "y'a pas d'obèses dans les maisons de retraite" (ça rejoint un peu ton argument avec l'exemple du diabète à 60 ans). Oh, j'ai jamais fréquenté des dizaines de homes, mais je veux bien admettre que l'obésité n'y est pas un problème... mais l'âge est aussi un facteur de risques concernant la santé, et un papy en mauvaise santé, il a rarement pour habitude de prendre du poids, me trompe-je ? Et passé un certain âge, le surpoids est même bénéfique (j'ai dit surpoids, pas obésité).

J'ai pas d'amis qui s'occupent de mon assiette, et ça me va parfaitement comme ça. Par contre y'a des tonnes d'inconnus qui ont l'air de s'en soucier...
S
89 ans 4951
Max_Brownie a écrit:
Je comprends ton raisonnement Saralou. Mais, je ne peux m'empêcher de me dire que si nous ne devions nous occuper que de nous même, l'interaction avec les gens qui nous sont proches serait très amoindri, car même si on parle de santé ici, c'est seulement une des choses dont les gens s'inquiètent pour nous. Vos amis ne s'inquiètent pas uniquement de votre santé quand même ? Chagrin d'amour, problèmes de boulot, deuil, etc etc Pourquoi différencier ?


je comprends aussi ce que tu dis, mais pour moi s'occuper n'est pas infantiliser, j'y suis très attachée. Je suis très proche des gens que j'aime, je les soutiens énormément, il m'arrive évidemment de donner un avis contraire à leur opinion, mais plutôt dans le sens un autre angle, un autre point de vue, mais toujours je remets la personne face à sa vision et au fait qu'elle est tout à fait capable de chercher en elle ce qui lui convient, ce avec quoi elle doit vivre, je ne suis pas dans sa peau.

J'ai certainement développé cela car on attendait beaucoup de moi que je me conforme à un modèle qui paraissait idéal aux yeux des personnes qui m'aimaient beaucoup pourtant, mais qui ne me correspondait pas. J'étais donc toujours en échec, très malheureuse de ne pas réussir à être ce qu'on voulait que je sois. De plus, je pensais ne pas être capable de prendre les bonnes décisions pour moi, j'avais une mauvaise image de moi. Maintenant que je m'affirme, que je m'assume comme je suis, je me sens beaucoup plus en accord avec mon être profond, du coup, le fait que je sois grosse n'a plus tellement d'importance.

Et oui, le diabète me fait peur aussi, mais comme j'ai l'exemple de ma mère qui a mangé quasi régime toute sa vie et qui l'a eu quand meme, bon je relative un peu. Je fais des controles annuels, j'aviserai le jour ou il y aura des changements dans mes analyses de sang du point de vue du sucre. Pour le moment je ne veux pas me gâcher la vie à l'avance étant donné que je ne suis pas sure de l'avoir, j'esaie de vivre l'instant présent c'est déjà pas mal :D




Max_Brownie a écrit:

Je ne raisonne peut-être pas bien, mais je ne sais pas vers quelle route me tourner.

De quelle route parles tu ?
Il est certain que l'exemple de ta maman a pesé sur ta décision de te faire opérer, tu le vis apparemment très bien, tu n'as pas eu de grosses complications qui te le ferait regretter, alors profite de l'instant présent, de cette perte qui te fait du bien, ne te sens pas obligés de convaincre les autres gros, ils feront peut etre leur cheminement vers une opération un jour.. peut etre meme que ton témoignage pourra être un élément déclencheur dans leur parcours, pourquoi pas, mais cela ne t'appartient pas.

Tu ne raisonnes ni bien ou mal je pense, tu raisonnes en fonction de ton vécu et c'est ton droit. Mais j'ai connu beaucoup d'opérés à une certaine époque et chez certains il y avait comme une espèce de croisade à mener, cela me gênait un peu je l'avoue. Nous nous retrouvions une fois par mois et passe une femme obèse et une d'entre nous (déjà opérée et ayant beaucoup perdu) dit " je crois que je vais aller vers elle pour lui dire que j'ai la solution pour elle." Je lui ai dit que perso je l'aurais rembarrée dans cette situation.

Max_Brownie a écrit:
personnellement, mon famille et mes amis me font souvent la remarque que je ne devrais pas fumer.

penses tu que tu vas arrêter uniquement pour cela ? n'es tu pas au courant des dangers de l'utilisation quotidienne du tabac ?

Max_Brownie a écrit:
Ce que je me demande, c'est si aujourd'hui un génie t'offrait la possibilité de d'être ronde ou mince, que choisirais-tu en toute honnêteté ?

Honnêtement, je serais très méfiante, je me dirais, ok, je ne serais plus grosse mais je vais perdre quoi en plus. Je ne refuse pas de maigrir (j'ai déjà perdu du poids avec la RA) mais être mince n'est vraiment plus un but à atteindre pour moi, dans le sens ou je suis bien comme je suis, j'ai un équilibre (pas encore très stable) pour la première fois de ma vie, donc je me dis, "profite de cet état de paix vis à vis de ton corps, de ta vie en général, ne passe plus à côté de ta vie comme tu l'as fait, (sans aucun résultat autre que de me gâcher la vie)



Max_Brownie a écrit:
le plus pertinent à mon sens serait de faire un sondage massif et on se rendrait compte que la majorité pencherait pour un choix de minceur.


la majorité n'est pas spécialement importante pour moi, cela n'est jamais en tout cas un moyen de me faire changer d'avis parce que "quasi tout le monde pense comme cela" je rejoins l'indépendance d'esprit et ma liberté de pensée qui sont très importantes à mes yeux.

quand j'étais enfant, la très grande majorité de ma classe m'a rejeté, pendant un moment je pensais que j'étais nulle, moche etc,, puisqu'on ne m'aimait pas Est-ce que parce qu'ils étaient très nombreux, ils avaient raison ? Suivre la majorité cela veut aussi dire qu'on a perdu peut etre la faculté de s'interroger sur son propre comportement, que l'on justifie ses actions par sympas par "oui, mais bon tout le monde la trouve bizarre" je pense que c'est eux qui avaient un problème de rejet de la différence et de suivre l'esprit de groupe.


Max_Brownie a écrit:
A partir de là, pourquoi reprocher aux gens de faire ces remarques ? Car je pense que cette idée rentre dans l'esprit de chacun, c'est une idée collective. Donc une base à ces remarques sur la santé, tu me suis ?

Je ne reproche pas aux gens de faire des remarques ils sont libres, mais comme pour toute discrimination je pense qu'il est important de pouvoir faire évoluer la société, en relevant ce genre de choses comme a pu le faire ladybugette en initiant ce post


Max_Brownie a écrit:
A partir de quel moment je me trompe ?


Mais je ne dis pas que tu te trompes, tu penses ce que tu veux en fonction de ton vécu, ressenti, etc.. cela t'appartient, juste que même si tu as été obèse, tu ne peux pas parler pour moi ;) ..

Mais tu le fais bien par ailleurs, je ne me suis pas sentie agressée, simplement que tu cherches à comprendre d'autres points de vue, je t'ai donc donné le mien ;)
S
89 ans 4951
psychobunny a écrit:

Oh, j'ai déjà vu l'argument bien connard, aussi, du "y'a pas d'obèses dans les maisons de retraite" (ça rejoint un peu ton argument avec l'exemple du diabète à 60 ans). Oh, j'ai jamais fréquenté des dizaines de homes, mais je veux bien admettre que l'obésité n'y est pas un problème... mais l'âge est aussi un facteur de risques concernant la santé, et un papy en mauvaise santé, il a rarement pour habitude de prendre du poids, me trompe-je ? Et passé un certain âge, le surpoids est même bénéfique (j'ai dit surpoids, pas obésité).


pour rebondir là-dessus psycho, je fais un peu de bénévolat pour des personnes âgées, et si c'est vrai qu'il n'y a plus de gens très gros dans les maisons de retraite, c'est aussi que passé un certain âge, avec les soucis divers et variés ils perdent beaucoup de leur appétit, mais en même temps, ils ne s'éclatent pas vraiment de leur perte de poids.

La dame dont je m'occupe le plus, a perdu une trentaine de kilos depuis qu'elle a 70 ans, mais elle a 86 ans, et ne peut plus sortir de chez elle toute seule sans aide , elle était en meilleure forme quand elle trottait meme qu'elle était costaud (honnêtement je ne connaissais pas son bmi de l'époque, mais elle était grosse)

et petit apparté cela ne s'arrange pas pour ton manque de protéines psychobunny ?
M
93 ans 1565
Max_Brownie a écrit:
":
Je me demande pourquoi tant sont si réfractaires à l'argument "c'est pour ta santé que je dis ça".

Tout simplement parce que c'est bien souvent hypocrite,dans le sens où c'est l'argument bien pratique pour justifier la grossophobie ambiante que tout le monde entend ou lit partout.
De plus,pourquoi partir du principe que les gens ignorent les complications éventuelles liées à l'obésité?
33 ans 47
Saralou a écrit:

Max_Brownie a écrit:

Je ne raisonne peut-être pas bien, mais je ne sais pas vers quelle route me tourner.

De quelle route parles tu ?
Il est certain que l'exemple de ta maman a pesé sur ta décision de te faire opérer, tu le vis apparemment très bien, tu n'as pas eu de grosses complications qui te le ferait regretter, alors profite de l'instant présent, de cette perte qui te fait du bien, ne te sens pas obligés de convaincre les autres gros, ils feront peut etre leur cheminement vers une opération un jour.. peut etre meme que ton témoignage pourra être un élément déclencheur dans leur parcours, pourquoi pas, mais cela ne t'appartient pas.


Je cherche la route de la bonne logique/compréhension.
Par contre, je ne me sens pas du tout obligé de convaincre qui que ce soit. Je suis bien conscient que tout un chacun à un parcours différent. Je dirais même que j'aurais eu plus tendance avant mon opération de convaincre les gens de faire quelque chose contre leur obésité, mais avec le recul que j'ai maintenant, le parcours que j'ai, et les nombreuses difficultés que j'ai eu, je ne suis plus du tout dans ce raisonnement. C'est d'ailleurs ce changement qui m'a poussé à participer au sujet.

Saralou a écrit:

Max_Brownie a écrit:
personnellement, mon famille et mes amis me font souvent la remarque que je ne devrais pas fumer.

penses tu que tu vas arrêter uniquement pour cela ? n'es tu pas au courant des dangers de l'utilisation quotidienne du tabac ?


Absolument pas. Mais je ne sais pas comment je le prendrais si tous ignorait sciemment ce problème. Bien sûr que je suis au courant, mais l'obésité n'est elle pas plus complexe selon sa gravité ? j'ai appris énormément de chose sur les complications, qui sont beaucoup moins généralistes que le danger du tabac.

Saralou a écrit:

Max_Brownie a écrit:
Ce que je me demande, c'est si aujourd'hui un génie t'offrait la possibilité de d'être ronde ou mince, que choisirais-tu en toute honnêteté ?

Honnêtement, je serais très méfiante, je me dirais, ok, je ne serais plus grosse mais je vais perdre quoi en plus. Je ne refuse pas de maigrir (j'ai déjà perdu du poids avec la RA) mais être mince n'est vraiment plus un but à atteindre pour moi, dans le sens ou je suis bien comme je suis, j'ai un équilibre (pas encore très stable) pour la première fois de ma vie, donc je me dis, "profite de cet état de paix vis à vis de ton corps, de ta vie en général, ne passe plus à côté de ta vie comme tu l'as fait, (sans aucun résultat autre que de me gâcher la vie)


Je suis d'accord avec toi sur deux points, c'est une question sociétale, et de développement personnel.

Saralou a écrit:

Max_Brownie a écrit:
A partir de quel moment je me trompe ?


Mais je ne dis pas que tu te trompes, tu penses ce que tu veux en fonction de ton vécu, ressenti, etc.. cela t'appartient, juste que même si tu as été obèse, tu ne peux pas parler pour moi ;) ..

Mais tu le fais bien par ailleurs, je ne me suis pas sentie agressée, simplement que tu cherches à comprendre d'autres points de vue, je t'ai donc donné le mien ;)


Je te remercie pour cette remarque. C'était dur pur moi d'exprimer ce que je pense. Ce n'est jamais vraiment méchant, mais les façons de dire me freine dans mon expression, car je trouve que, ici plus qu'ailleurs, parler de ce genre de chose peu vite tourner au vinaigre. Ce qui doit sûrement être lié au personne qui ne se sentent pas bien dans leur peau. Il y a un an, j'étais énormément sur la défensive, et très agressif. Je le comprends donc, mais ne sais plus maintenant comment le gérer quand c'est une personne en face. :lol:

Bref, merci de m'avoir accorder du temps, ce fût instructif.
49 ans région parisienne 5831
Max_Brownie a écrit:
Vos amis ne s'inquiètent pas uniquement de votre santé quand même ? Chagrin d'amour, problèmes de boulot, deuil, etc etc Pourquoi différencier ?


J'attends de mes amis exactement le même comportement au sujet de mon obésité que celui qu'ils ont concernant mes chagrins d'amour, problèmes de boulot et autres, à savoir qu'ils me soutiennent si je demande de l'aide, mais pas qu'ils se permettent de me juger et de me donner des conseils que je n'ai pas demandé.

Si un jour un ami me conseillait, par exemple, de divorcer, car mon mari serait trop ceci ou pas assez cela, et que je serais mieux sans mon mari selon lui, et bien je lui dirais gentiment de s'occuper de ses fesses, de même que je n'accepterais pas qu'il me "conseille" à propos de mon poids.

Par contre, si moi je lui dis "je suis trop grosse, qu'est-ce que je peux faire?" ou "mon mari est nul, qu'est-ce que je peux faire?", là ok, pas de soucis pour en parler. Mais dans tous les cas, c'est ma vie, mes choix, mes valeurs, et en aucun cas je n'ai envie que mes amis s'en mêlent sans que je le leur demande.

Max_Brownie a écrit:
mamykro, personnellement, mon famille et mes amis me font souvent la remarque que je ne devrais pas fumer.


Et du coup, tu fumes toujours? ;) Quelle est l'efficacité de cette méthode, selon toi?

Max_Brownie a écrit:
Ce que je me demande, c'est si aujourd'hui un génie t'offrait la possibilité de d'être ronde ou mince, que choisirais-tu en toute honnêteté ? le plus pertinent à mon sens serait de faire un sondage massif et on se rendrait compte que la majorité pencherait pour un choix de minceur.


C'est difficile de choisir en toute honnêteté, parce qu'on vit dans une société qui nous serine que "mince c'est mieux", et cela semble toujours plus simple de correspondre à l'idéal véhiculé par la société.

Si j'avais le choix, il est probable que je choisirais d'être mince, très belle et très riche, parce que tout concourt à me faire penser que ma vie sera meilleure comme ça... Mais en toute objectivité, il est aussi très probable que je me rende finalement compte que j'étais plus heureuse avant! On nous amène à avoir envie de certaines choses, mais au fond, ce sont souvent des leurres.

Max_Brownie a écrit:
A partir de là, pourquoi reprocher aux gens de faire ces remarques ? Car je pense que cette idée rentre dans l'esprit de chacun, c'est une idée collective. Donc une base à ces remarques sur la santé, tu me suis ?


Mais je ne reproche pas aux gens de penser qu'être obèse, ce n'est pas bien: je sais qu'ils sont conditionnés par ce que l'on nous rabâche à la télé à longueur de journée, ce que je leur reproche, c'est de me le dire!

Perso, comme bien des gens, je pense des tas de trucs dans mon fort intérieur: que telle personne devrait être plus sévère avec son fils, telle autre moins sévère, telle autre plus organisée, telle autre un peu plus cool... Mais ça reste dans ma tête! Chacun fait ses propres choix, et aucun d'entre nous n'est parfait, si on commençait tous à se donner des "conseils" aux autres sur la façon dont, selon nous, ils devraient vivre leur vie, on n'en finirait plus.
37 ans 1547
Personnellement j'ai souvent l'impression que les personnes qui vont mettre en avant l'argument santé vis à vis de mon obésité sont parfois bien moins informées que moi quant à ce point, même dans le cas de professionnels car c'est finalement tellement admis qu'il n'y a pas d'actualisation des connaissances recherchées. Si j'évoque à des gens la maladie pour qu'ils éprouvent le besoin de me conseiller d'être en meilleure santé, peut-être aussi que c'est à eux de cheminer sur cela. J'ai déjà entendu des gens me dire que pour eux je n'étais pas obèse car je ne dégageais pas cette image de personne entravée, malade. C'est quand même dingue quand on y réfléchit.

Et j'aimerais bien mieux comprendre ce que veut dire "bonne santé" ou "mauvaise santé", car j'ai beau être très obèse et souffrir de limitations liées à la lourdeur de mon corps, je ne sais pas ce qui fait signe de "mauvaise santé". A partir de quel moment on est en bonne ou mauvaise santé, au bout de combien de symptômes, de combien de nécessité de soins, de combien de plainte, etc ? Est-on en mauvaise santé à partir du moment où on risque d'avoir des maladies ?

Je crois volontiers les gens qui décrivent ce glissement de la morale collective à la morale individuelle et de celui entre esthétique et santé. Les contenus des discours changent, mais les injonctions se poursuivent, et sérieusement, si les gens voulaient tant mon bien et ma bonne santé quand ils m'encouragent à maigrir, ils pourraient aussi simplement m'aider à avoir moins besoin de travailler pour dormir davantage et risquer moins souvent ma vie sur la route pour aller la gagner.
Ou alors ils ont juste besoin de me communiquer l'angoisse que mon image ou mon comportement suscite chez eux du genre "mais tu te rends compte quand même?", parce que ça dépasse leur capacité à comprendre où je peux en être. Je peux le comprendre, mais ai-je à le prendre à ma charge? Et je trouve fatigant d'avoir à supporter que ce qui est vécu de leur côté (l'inquiétude par exemple) soit mise du mien car ils ne me disent pas "tu sais, ça me fait ci, ça..." ils me disent "change" sans assumer que c'est pour les soulager eux.

Et quand je pense aux dégâts des "maigrissez pour votre santé" sur ma santé mentale et physique par les régimes et yoyos, je me demande bien ce qui est si bon ou mauvais que ça pour ma santé. Mon obésité ou la façon dont elle a été traitée ?

Vouloir maigrir ne veut pas dire qu'être gros est forcément mauvais dans l'absolu. Juste qu'on a envie d'autre chose. C'est peut-être là le biais de raisonnement, que le souhait de quelque chose sans tout de suite disqualifier l'existant.

Cela dit, je serai vraiment ravie que, pour ma santé, les médecins, les éducateurs sportifs, les nutritionnistes, les psy se forment spécialement autour de cette si majeure pathologie. Peut-être que ça m'aurait épargné certaines choses et que ma santé en serait meilleure.

Pour faire un retour sur le premier message de max_brownie, que je trouve intéressant même si je ne suis pas forcément le même raisonnement, je suis bien d'accord sur la question posée entre un terme et ses réalités. L'obésité selon qu'on pèse tant et tant, que l'on ait tel âge, que l'on ait tel mode de vie n'a pas les mêmes implications et un discours unique pour des personnes si hétérogènes me semble vraiment peu favorable à la prévention et au soin.
D'ailleurs quand même je trouve ça assez chouette comme échange alors merci à ceux qui ont participé car perso ce sont des vraies questions pour moi et ça me donne un peu du grain à moudre.

Par contre je ne vois pas trop l'hypocrisie. Souffrir sur certains plans de son obésité physique et pour autant mener une vie chouette dans laquelle on sent globalement bien n'est pas contradictoire pour moi, ce n'est pas un combat de convictions, c'est une capacité à s'adapter au mieux pour soi à différentes choses qui constituent ce qu'on est et ce qu'on vit.
Par contre j'imagine que certains discours sont venus dans cette tonalité de lutte contre le discours "être gros c'est mal". Mais on va être vite limité si on en reste à se demander si être gros c'est mieux ou moins bien qu'être mince...
B I U