Tout d'abord, merci une fois de plus à vous deux pour vos messages, et navrée d'être si tardive à répondre (pas de repos pour les braves en période d'examen... pendant les fêtes -_-)
helvetia a écrit:Comment ça se passe là où tu es? Est-ce que tu peux aller chez un médecin pour parler de tes problèmes et essayer de les solutionner?
Alors, actuellement au Japon, et après de nombreuses recherches, je ne peux me faire aider ici... Et ceux pour plusieurs raisons:
-Il n'existe à Tokyo que 2 spécialistes des TCA, et leur liste d'attente pour un rdv est d'environ 2ans...
-Etant très surprise de ce déficit de personnels dans un secteur qui, malheureusement, à de l'avenir devant lui, j'ai cherché à en savoir plus... Ici, l'anorexie est elevé au rang d'art de vivre, les jeunes filles et jeunes femmes sont encouragées a être les plus maigres possible. En effet, pousser la maitrise de son corps à l'extreme est synonyme de volonté, de détermination, et signifie donc que la personne est respectable et digne de confiance.
A l'inverse, la boulimie, le surpoids, et autres, sont considérés ici comme un manque flagrant de volonté, et signifie que la personne "refuse de se prendre en main"... Bien sur, je ne tomberai pas dans la globalisation, mais une grande partie de la population sur place à tendance a tenir ce discours (pour les personnes que j'ai pu rencontrer en tous cas).
Etant étudiante en japonais, j'ai la chance d'être entourée d'expatriés, donc je reste un peu épargnée par cette pression sociale.
Ton témoignage rejoint en tous cas mon quotidien, comme toi, je suis sujette a une anxiété latente, et à un perfectionnisme exacerbé (que ce soit physiquement, intellectuellement, dans le cadre social ou familial). Je DOIS être la meilleure, je DESIRE être la plus aimée, la plus belle, la plus cultivée etc... C'était en tous cas les objectifs, inatteignables, que je me fixais (et qui m'ont conduis dans un premier temps à l'anorexie).
J'ai pris conscience avec le temps que je me détruisais, et que le mieux et souvent l'ennemi du bien... Aujourd'hui, si je pouvais seulement parvenir à vaincre ses crises et à m'accepter pour ce que je suis, ce serait à mes yeux la plus belle des victoires!
_Aphasie_ a écrit:Apfeldorfer explique que, dans l'absolu, il faudrait parvenir à ne pas donner systématiquement une réponse alimentaire à problème non-alimentaire (en l'occurrence, un inconfort émotionnel). C'est-à-dire, quand tu te sens vide par exemple, à trouver un moyen de te "remplir", de te réconforter, autrement qu'avec la nourriture.
C'est exactement ça ! Je crois que c'est la premiere fois que je lis une phrase qui décrit aussi bien le pourquoi du comment une de mes crises survient... Et c'est la toute la recherche que je m'emploi a l'heure actuelle à mettre en place. Trouver comment remplir ce vide oppressant autrement qu'en me jetant à corps perdu sur la nourriture... Pour l'instant, j'y arrive sur de très courtes périodes (je parle de la semaine qui vient de s'écouler), à savoir 1 jour de temps en temps, j'arrive à courir prendre une douche au lieu d'aller à la supérette (oui, j'ai pas trouver mieux, vu les horaires auxquels surviennent les crises, vers 23h).
Ah oui, autre point qui n'aide en rien... Il faut savoir qu'ici existent, en nombres très important, ce qu'on appelle des "combinis". A savoir des épicerie de quartier ouvertes 7jours/7 et 24h/24 ! Autrement dit, une crise à deux heures du matin en France, si le frigo est vide, il est vide... Ici, le frigo est vide ? Pas de problème, let's go !
Des moments où je me demande ce que je fais ici ^^