C'est calme par ici, j'éspère pourtant avoir quelques conseils, car il me faut bien du courage pour exposer ma situation.
Je suis en couple depuis 8 ans mais nous n'aurions
jamais du être ensemble. Nous nous sommes rencontré dans une période difficile pour nous deux, nous étions tous deux sans domicile. J'étais homosexuelle, j'avais fait mon coming out, c'était assumé. Et puis, nous étions dans la même galère donc on a sympathisé et nous avions fait un genre de pacte pour nous en sortir ensemble. Nous avons pris un appart en colocation donc.
Plusieurs mois ont passé, je n'étais pas aveugle, il était amoureux de moi, ça me valorisait et ça me donnait du courage. Il était gentil, il était doux, mes histoires d'amour étaient chaotiques, je tombais souvent sur des filles à problèmes et j'étais souvent trompée. Je sais pas trop comment c'est arrivé, mais je me suis dit que peut être la stabilité et l'amour que je recherchais était juste là, sous mes yeux. Il était certes pas très malin, mais je me disais qu'il avait sûrement dans le cœur l'intelligence qu'il n'a pas forcément dans l'esprit.
Nous avions bien sur une vie intime assez compliquée, puisqu'il ne m'attirait pas, je faisais comme je pouvais et il s'en accommodait pour être avec moi (il m'aime beaucoup je crois). Et puis la première année, lorsqu'on a commencé à mettre nos affaires en commun, j'ai découvert pas mal de mensonges, je suis tombée de haut. Il était couvert de dettes et pire, il avait commis des délits (plusieurs vols) et allait être juger. La chute a été vraiment rude, tant il avait l'air gentil … La désillusion était violente, je l'ai donc quitté. Et puis un ami commun est venu me parler, me disant qu'il allait vraiment très mal, que tout être à le droit à une seconde chance et qu'après tout le couple c'était aussi s'aider dans les moments difficiles et que là, il avait vraiment besoin de moi. Je suis revenus, j'ai pardonné et décidé de le soutenir en prévision de jours meilleurs. Il a eu quelques mois de prisons qu'il a convertis en travaux d’intérêt généraux. J'ai pris 50kg cette année là.
Quelques années ont passé, avec des temps agréables au quotidien, nous arrivions à maintenir une vie intime grâce au libertinage. Et puis il y a 3 ans, j'arrivais au bout d'une thérapie, j'avais besoin de projet et de sens dans ma vie, j'ai eu envie de devenir maman. J'ai eu deux enfants et je suis la plus heureuse des mères, j'aime vraiment beaucoup le job, j'aime découvrir et accompagner mes enfants au quotidien.
Ma dernière grossesse fut compliqué ainsi que l'accouchement, j'ai eu des peurs morbides et après tout ça, l'envie de m'en sortir de « revivre », de retrouver la santé d’abord et donc j'ai entrepris l'analyse des 8 ans que je venais de traverser. Mes échecs, mes mauvaises décisions m'ont sautées aux yeux.
J'écris ici parce que dans mon dur travail de reconstruction, j'ai l'impression que « me respecter » ce serait quitter mon mari hors j'en ai pas vraiment le courage. Je n'arrive pas à assumer ce que j'ai fait, l'épouser encore pourquoi pas, je suis d'une nature plutôt fragile, parfois j'en viens même à me dire que ce mariage était de l'auto destruction. Mais avoir fait des enfants alors que j'aurais pu penser à la fragilité potentielle de mon couple, j'ai beaucoup de mal à l'assumer. J'ai l'impression d'être une personne horrible d'avoir fait cela. Même aujourd'hui dans ma souffrance je ne le regrette pas, j'ai tant de joies à partager le quotidien de mes enfants, j'ai tant de bonheur à être à leurs côtés, que je ne peux pas m'imaginer un instant prendre une autre décision que de les mettre au monde. J'ai fait des enfants pour moi sans me soucier de l'équilibre parental que j'allais leurs offrir, c'est compliqué à accepter.
Aujourd'hui je serais prête à continuer à vivre avec mon mari afin de préserver la cellule familiale, je n'ai absolument pas envie d'être amoureuse, je me dis que j'aurais le temps plus tard de me soucier de ma vie sentimental, pour le moment je me soucis du bonheur de mes petits. Mais je n'arrive plus du tout à accepter les contacts physiques, ce qui rends mon mari très agressif. Il est vexé que je me refuse et que je me protège du coup le quotidien est compliqué et conflictuel.
Mon mari est très dur à vivre, c'est un enfant en pleine crise d'adolescence. Il n'a jamais rien géré ni entrepris. J'ai remboursé ses dettes en travaillant dur, il n'a jamais eu d'emploi fixe, il n'a jamais travaillé de manière continu. Aucun patron ne veut de lui, il fait des essais et est toujours remercié. Je gère absolument tout, l'argent, les papiers, les courses, le ménage, les enfants etc.... Je lui ai trouvé la totalité des emplois qu'il a occupé depuis 8 ans. Ce n'est pas non plus un très bon père, il est plutôt rabaissant et il fait du favoritisme entre nos enfants, il joui d’exercer son autorité sur nos enfants puisque c'est le seul domaine dans lequel il peut être dominant. C'est un homme constamment frustré de ne pas posséder toujours plus de choses. Et puis il est d'un niveau intellectuel extrêmement bas, je ne le dis pas pour le rabaisser, mais pour dire que ça aussi c'est dur à gérer au quotidien (il ne sait pas écrire, il s'exprime pas non plus correctement, il ne comprends rien aux nouvelles, il compte vraiment très mal, il ne sait même pas dire ou il habite sur une carte de France (l'autre jour il me dit qu'on est pas loin de Marseille -on habite le pays Basque) no comment:) ). Sa faiblesse intellectuelle, le rends complètement paranoïaque et assez fuyant. Il ne se remets jamais en question de peur de ce qu'il pourrait voir dans le miroir.
Mais j'accepte tout ça, dans la mesure ou je comprends pourquoi j'ai choisis de vivre avec lui, j'avais peur des gens, j'avais besoin d'avoir le contrôle et l'ascendant sur la relation pour me protéger pour ne pas souffrir, sauf qu'aujourd'hui, j'ai envie de lâcher prise … J'ai envie d'être heureuse.
Comment accepter de faire vivre un divorce à mes enfants qui sont si jeunes, comment me lancer consciemment dans la vie si dure d'une mère célibataire, où trouver la force de me confronter à mon mari qui devient si méchant et si agressif à l'évocation d'un séparation (je ressens une forme de tendresse fraternelle pour lui, alors que lui m'aime et ses sentiments se transforme facilement en haine lorsque je m'éloigne) ....
Et puis j'ai peur que mes enfants me reproche de leurs avoir fait du mal à eux et à leur père.