C'est un sujet qui me pose plein de questions au quotidien et j'ai un peu l'impression que si je voulais répondre à la question j'écrirai un roman... Les "complexes" des autres souvent me plombent, parfois me heurtent selon comment c'est exprimé.
Sur mon champ d'action, je ne crois pas en avoir beaucoup sur le fait d'aider les autres à être bien avec leur corps, c'est pour moi un champ qui intrique l'intime au culturel, les croyances et les expériences. Je crois que là où j'ai le sentiment de pouvoir participer à un processus de changement, c'est du côté du culturel et de l'expérience. Le reste est beaucoup moins accessible directement. En gros je dirais que ça touche à peu près à des choses du type:
- soutenir ceux qui ont besoin pour vivre des expériences cool avec leur corps (ce qui pour moi est un des facteurs les plus puissants dans le chemin vers l'acceptation), typiquement plusieurs fois je me suis retrouvée face à des gens (femme et homme) qui n'osaient pas aller à la piscine à cause de complexes esthétiques, et je leur ai simplement proposé qu'on y aille ensemble si ça pouvait les aider. Plusieurs fois les personnes s'en sont saisi et c'était très cool. Et puis le fait de participer à une asso autour du mieux vivre avec l'obésité, le fait de participer à des forums comme celui ci, de partager des contenus aidant à être bien dans son corps, tout ça peut aider plus indirectement.
- "l'exemple" (le terme ne me parle pas trop mais l'idée est là) que je constitue avec non seulement ce que je fais, pratique, ose mais aussi ma façon de parler de moi, de parler des autres, de m'abstenir de dire ou faire d'autres choses, de répondre à ce que les autres disent ou me disent, de me dégager de certaines évidences. On peut pas dire que je sois toujours cohérente avec ce que je voudrais exprimer, avec ce que je trouve juste et important, mais petit à petit je déconstruis certains de mes réflexes. Je trouve très intéressante l'idée de neutralité dont parle Mellyne par exemple. Car je me demande parfois dans quelle mesure vouloir "aider à être bien dans son corps" ne prend pas l'allure d'une sorte de complicité "aliénante" face à ces préoccupations et à leur effet.
Enfin bon rien de très clair pour moi mais sujet dont je lirai volontiers les avis des un.e.s et des autres.