Elenawe, plus que jamais dans les organisations ou sociétés dites matriarcales (car c'est subversif comme notion et encore de nos jours) les hommes sont le sexe polygame (ça ne veut pas dire mieux). C'est pire qu'ailleurs, car justement la notion de père existe peu ou pas selon les organisations. Quand la symbolique du père n'existe plus face au rôle génétique de la mère les hommes sont plus que jamais le sexe polygame. La filiation y est matrilinéaire, certes, mais ça ne change rien au fait que les femmes ovulent une fois par mois (environ…) quand les hommes ont des spermatozoïdes par millions en comparaison ; les femmes font encore une fois la sélection naturelle de ce fait. Le processus n'est pas bouleversé par la monogamie comme chez nous. Simplement dans les sociétés matrifocales les femmes ne souhaitent pas reconnaître la place du père (peut-être que les hommes aussi à l'origine… Allez savoir…). Chez les Mosos par exemple, en Chine, on ne cherche pas à savoir qui est le père. Les femmes demandent à leurs frères de garder les enfants pour assurer leur fonctions de matriarches. Cela ne veut pas dire qu'une femme ne peut pas avoir plusieurs amants (si on peut le dire ainsi) mais qu'une partie seulement des hommes sont choisis par les femmes pour avoir des descendances et assurer la reproduction (d'où leur polygamie). Les hommes plus que jamais ne choisissent pas d'être le sexe polygame dans ce contexte (ou dans d'autres), c'est simplement la vie qui leur impose ce contexte. Ce n'est pas une bénédiction pour les hommes, car cela veut dire que certains ne se reproduisent pas ou moins.
Si les femmes demandaient aux hommes d'y être père, les hommes demanderaient les droits qui vont avec sans quoi ils ne voudraient pas. On retournerait dans un patriarcat. Dans un monde plus ancien que le notre cela reviendrait à ce que les hommes donnent le nom car il n'y pas de preuve de qui est le père et contrôlent les naissances (et oui désolé, il faut savoir qui est le père, vous connaissez bien cette histoire…). Quelle que soit la société le rôle du père est profondément symbolique et non génétique. Après, comment savoir qui a voulu quoi… Personne ne le sait réellement. Je n'ai jamais lu un auteur à peine sérieux autre que féministe et donc doctrinaires dire que c'est les hommes. Les hommes sont pour moi de toute façon aliénés à trouver des solutions entre l'environnement et la personne qui donne la vie en vue d'assurer la reproduction. C'est ça la masculinité, on ne peut simplement rien faire d'autre pour l'espèce qui ne s'intègre pas là-dedans.
En reprenant les Mosos, les femmes y ont de nombreux droits mais c'est aussi un sacrifice, elles font les boulots durs et doivent souvent quitter l'école jeunes pour assumer leurs responsabilités de matriarches. Enfin, globalement les domaines extérieurs aux foyers demandant un sacrifice physique restent quand même masculins dans les sociétés matrilinéaires. C'est compliqué et difficile à comparer… Il y des sociétés matriarcales où les hommes s'occupent de la politique par exemple même si les questions d'ordre moral doivent se faire par l'approbation des femmes. Ce n'est pas un aperçu inverse du patriarcat, c'est bien plus compliqué que ça ! Il faut comprendre qu'en fait c'est juste qu'il n'y pas la place du père et l'organisation se focalise sur l'empreinte génétique de la mère par défaut. Ces sociétés sont désertées ou mutent car la société moderne vend du même, de la similarité. Les femmes peuvent fuirent leurs responsabilités lourdes à porter et les hommes peuvent mettre en avant les capacités personnelles qu'ils développent à travers l'école par exemple. Mais je me demande si on a pas jeté le bébé en jetant l'eau du bain…
Tu penses que je te parle de domination quand ce n'est pas le cas. J'essaye de faire comprendre ce qu'est un homme. Ce dont on se fiche en permanence de définir et que surtout on ne veut pas admettre. Hommes inclus !
Bien sûr on peut faire une comparaison rapide de nos sociétés. Procréer est devenu un choix, qui ne revient dans nos sociétés européennes qu'aux femmes et non aux hommes même s'ils ont des moyens de contraception eux aussi (ce qui ne donne pas le choix de procréer). Cela a commencé avec une invention chimique, la pilule, puis l'avortement (la mort du fœtus). 200 000 avortements par an à la louche en France pour 750 000 naissances par an. On peut ajouter qu'une femme peut aussi donner naissance sous X et peut parfaitement se débrouiller pour ne pas reconnaître le père si ce dernier n'est pas au courant par exemple ou autres raisons... En cas de séparation les mères ont encore de nos jours en majorité la garde classique pour elles. Il n'y a plus de filiation nécessaire par le père aussi. Ce que l'on appel l'égalité n'est que des obligations pour le père si la mère le désire. Je ne dis pas que c'est bien où mal, je fais remarquer les choses. Ce n'est pas un combat, c'est simplement réel. On s'accroche au modèle patriarcal d'une certaine manière (un modèle avec un père tout simplement), où les femmes en veulent les avantages et non les inconvénients. Ce qui ne peut tenir. Pourquoi en sommes-nous là ? Car nous sommes en train de vivre la procréation à l'heure de l'artificialité.
Face à cela les hommes font ce qu'ils ont toujours fait, il fuient leur paternité qui n'a pas de sens et redeviennent le sexe polygamme. Ils fuient même pire que ça étant donné que l'on assure même plus le renouvellement générationnel en leur donnant des obligations (Des obligations paternelles dans un système qui ne donne pas d'avenir à l'espèce, vous suivez ?). Là il y a véritablement de quoi se demander à quoi on sert en tant qu'homme. Ainsi on voit des idéologies comme MGTOW se developper, des hommes qui ne veulent pas d'enfants et une vie sans femme. Cela leur semble simplement moins risqué et une façon de se préserver. Eux ne veulent en fait pas du modèle patriarcal, il veulent sortir du jeu qui leur semble défavorable. D'autres hommes pensent à l'inverse et veulent préserver notre modèle en demandant une meilleure reconnaissance de la paternité.
Enfin, il va bien falloir comprendre ce qu'est un homme et comprendre leurs attentes d'une façon où d'une autre. On en est au degré 0. On nous apprend qu'on est dans une société misogyne quand on ne sait même pas pourquoi 50% de l'humanité est là, c'est édifiant.