Cette semaine sort en salles Doctor Sleep, adaptation du roman de Stephen King, qui n'est ni plus ni moins que la suite de Shining.
L'histoire est simple : Danny Torrance a
hérité de l'alcoolisme et de la violence de son père, mort de froid il y a presque 40 ans après avoir essayé de l'assassiner. Abra, une fillette de dix ans, possède le même don que Danny et communique avec lui pour contrer une secte qui "dévore" le shining des enfants pour devenir immortels.
Jusque là, tout va bien, ou presque. Au bout de 2h30 de projection, j'ai cherché ce que je n'ai pas ressenti : de la peur. Car pour faire une suite de Shining, il faut quand même essayer de foutre un peu la trouille. J'ai beau avoir vu le film de Kubrick une trentaine de fois, je me cache systématiquement les yeux à certains moments. Cependant, le réalisateur de cette suite n'arrive pas à instaurer ce qu'il faut pour ressentir de la peur, à savoir une ambiance anxiogène,d'une froideur clinique. Ici, il reprend juste la musique du film original, tente quelques jump scares mais c'est raté.
Les personnages sont également très mal développés. Ewan Mcgregor est figé, il n'arrive pas à insuffler de l'émotion à Danny, comme si ses peurs de l'hôtel Overlook se sont dissipées. Il reste juste la méchante qui a le charisme nécessaire et qui met un peu de tonus dans cette morosité générale.
En bref, Doctor Sleep est un film sans âme, un film qui reprend Kubrick, qui tente de faire comme Kubrick, mais qui crache sur son héritage, et ce n'est pas la dernière demi-heure et son fan service exacerbé qui va tenter de sauver cette catastrophe industrielle, malgré sa fin radicale (il n'y aura pas de "Shining 3").