Prostituées et maisons closes

MaryMorgane a écrit:

Malheureusement je ne crois pas à Bisounoursland. Aucune femme ne fait cela strictement par choix. Certaines sont adeptes de la méthode Couet, mais en arriver là est à mon humble avis toujours une cassure.

Quand j'en vois au bord des trottoirs, cela me fait mal au coeur. Et je pense à toutes celles qui sont loin de chez elles aux mains de salauds dans des endroits sordides. Je ne prendrais jamais l'alibi de la petite pinbèche bourgeoise bêcheuse qui se la pète dans la soie à 1000 euros la nuit pour couvrir la misère de ses jeunes filles de l'Est et d'Afrique.

Patty a écrit:

Parce que ce n'est pas un métier. Parce que le corps n'est pas un objet, un jouet qu'on peut mettre à la disposition des autres sans en sortir abîmé(e) voire détruit(e)

La majorité des prostitué(e)s - si ce n''est tous/toutes ?- se droguent pour pouvoir supporter cette vie.
Tous/Toutes celles qui en sont sorti(e)s parlent d'enfer, la majorité d'inceste dans leur enfance, de viol...comme si la prostitution n'était qu'une continuité, une manière de se détruire un peu plus.

Quant à ces femmes enlevées dans leur pays avec la promesse d'un avenir meilleur...

Les maisons closes permettraient aus maquereaus et maquerelles de profiter de la souffrance d'autres femmes en toute légalité pour s'en mettre plein les poches .

Pour ma part, je ne peux pas cautionner la prostitution même s'il ne s'agit pas pour moi de juger. Je préfère de loin les associations qui leur apportent un soutien, une écoute et qui les aide à s'en sortir, à retrouver l'estime et le respect d'elle même/d'eux même.

bon j'ai pas lu le débat...

mais pour moi une maison close permettrait justement de protéger ces femmes (et ces hommes n'oublions pas) de la drogue, des arnaques, des viols, des maladies et des kidnappings (plus ou moins forcés) dans d'autre pays

parce que si des lois géraient les maisons closes avec un "gérant" comme dans une entreprise... y aurait forcément que des travailleurs légaux (donc avec des papiers et des fiches de paies)

voilà après ça existe depuis toujours... y a des prostitués qui sont mamans et qui font ça pour nourrir leurs enfants, vers chez moi y en a beaucoup avec des caravanes le long des grandes routes boisées (sérieux qui sait si elles vont pas se faire étrangler au fond des bois ?), et vraiment toutes les prostitués que j'ai vu ne sont pas des mineurs roumaines... c'est plutôt des femmes entre 30 et 50 ans ou des hommes travestis ou des homo hommes de 20-30 ans au bord de lac la nuit (donc ils peuvent être noyer aussi) ou dans des bois (fréquentés la journée par les familles...)

alors la réalité que je côtoie me fait vraiment pencher en faveur des maisons closes

Un site intéressant avec des témoignagnes

http://www.sosfemmes.com/sexwork/sexwork_textgen.htm

Almarita a écrit:

Un mec (ou femme) qui profiterait en toute légalité de ces femmes pour se faire du pognon sur leur dos ?

Prostitution = entreprise = rentabilité ?
On prévoit des primes pour celles qui font le plus de client aussi (hein, pendant qu'on y est....)

Donc pour toi Phfan67, les jeunes japonnaises qui se prostituent pour des sacs Vuitton le font par nécessité? :shock:

MaryMorgane a écrit:

Je peux répondre, dis, je peux ? :lol:

Pour moi, il y a quelque chose de pas clair à cet endroit.

Supporter une relation sexuelle avec un type non choisi, non désiré pour... un sac vuitton ? Pourquoi ces femmes en sont elles rendues là ? Ont-elles donc si peu d'estime et de respect pour elles-mêmes ? Quelle image ont ces femmes d'elles-mêmes pour croire qu'elles ne valent pas mieux ?

Je ne crois pas que ce soit un "choix" conscient. Pour moi, croire celà ça arrange bien les clients, comme ça exit la moindre culpabilité :?

Vous ne parlez pas de la même chose.

Il y a celles qui sont forcées, physiquement, par des personnes.
Celles qui le sont par détresse moral et financière
Et celles dont on pourrait dire qu'elles ne le sont pas, mais qui effectivement, ont admis comme acceptable ce que nous nous trouverions très violent.
Qu'ont-elles réellement en tête, en effet. Quelle image de la femme ont-elles trouvé dans notre société ?
Penser qu'on peut se vendre juste pour obtenir du luxe...
Mais finalement peut-être pour ces femmes, c'est le but à atteindre, quel qu'en soit le prix.

Cela n'arrange manifestement pas que les clients mais les filles aussi. Le livre Love and Pop de Murakami Ryû (adapté en film en 98) en parle très bien d'ailleurs. Une vidéo diffusée sur le net il y a quelques années montrait bien ce phénomène : deux hommes muni d'une caméra et d'un sac Vuitton d'une valeur de 2000 € vont dans les rues d'un quartier huppé de Tokio demandant à des jeunes femmes jusqu'où elles sont prêtes à aller pour l'avoir. La vidéo finit en simili-porno dans une chambre d'hotel où la jeune fille qui n'est manifestement pas dans le besoin se fait prendre tour à tour par chacun des deux auteurs de la vidéo. A la fin, on la voit toute sourire d'avoir eu son sac, partir d'un pas guilleret fière de sa "bonne affaire".

Ce n'est pas un cas isolé. Cette vidéo avait justement été faite pour alerter les parents japonais sur les dérives de leurs enfants.

Et la France n'est pas en reste. Comme je le disais, j'ai été moi-même choquée par le témoignage d'une femme qui, après son divorce d'avec un homme d'affaire important et grassement payé, ne voulant se résoudre à se serrer la ceinture et quitter son cher (et dans tous les sens du terme) XVI ème, a sucombé aux sirènes de l'argent facile de la prostitution, fière de pouvoir payer seule les cours de piano du petit dernier ou sa prochaine fourrure pour l'hiver.

Malheureusement, notre société actuelle dérive de plus en plus vers une banalisation de l'acte sexuel tendant à faire passer nos corps pour des marchandises et donc à banaliser la "prostitution-plaisir" (si tant est qu'on puisse l'appeler comme ça).

ah oui j'ai oublié de parler de certains étudiants (homme ou femme) autour de moi qui ont des relations sexuelles pour avoir de l'argent ou bien des fringues à la mode offertes par la personne qui les invite à ce genre de relation

donc je pense que si les étudiants qui trouvent pas de boulot dans les McDo avaient du boulot en mi-temps en maison close... que ça compterait pour leur retraite et pour avoir des dispenses de cours pour pouvoir payer leurs études ça serait quand même mieux pour leur sécurité

j'ai un pote qui est parti à Lyon (tout frais payés en plus des cadeaux) rencontré une femme de 40 ans... euh qui nous dit qu'il allait pas finir au fond de son jardin ou de sa cave ?

et voilà ces étudiants rejoignent les japonaises dont vous parlez (et y a aussi des étudiants qui ne trouvent que cette façon pour payer leur loyer, etc.)

mais c'est un débat super intéressant quand j'aurai le temps je lirai toutes les pages...

Almarita a écrit:

Et tu te vois dans quelques années re-servir ce type de discours à ta fille ou à ton fils ? :shock:

MaryMorgane a écrit:

Je ne suis pas certaine que ce soit spécifique à notre époque malheureusement.
La prostitution, la pédophilie, l'inceste, le viol existe depuis tellement longtemps !
Seulement avant c'était tabou, masqué par une belle chape d'hypocrisie "ni vu-ni connu" : ils/elles risquaient gros les femmes/hommes qui osaient dénoncer ce genre de "choses".

Câline a écrit:

oui si c'est toujours ma façon de penser (mais je suis pas psychorigide c'est pourquoi je m'intéresse à ce débat justement pour peser le pour et le contre)

mais les étudiants dont je parle (ceux que je connais)... n'ont pas vraiment de familles pour les soutenir ou les guider (limite ils se font engueuler parce qu'ils ont choisi des études longues)

comme pas mal d'ados et de jeunes adultes, ils sont paumés et vont vers la facilité (prostitution, cramer des voitures, vol, alcool et autres drogues, etc.) qui n'a absolument rien d'évidente et de simple...

si y avait des maisons closes, des lois concernant la prostitution, le cannabis, etc. ça serait beaucoup plus difficile d'accès (donc ça ne serait plus "une facilité" toute relative)

mais j'avoue que je n'y connais rien en droit et en système politique donc je cherche pas à convaincre qui que ce soit plutôt à avancer des idées nuancées et une vision différente du monde

Je voudrais juste rappeler qu'il y a des prostitué(e)s par choix.
J'en ai une dans ma famille, elle travaille chez elle, avec un vrai standard c'est un peu une mini maison close quoi!...
Elle fait ça depuis plus de 30 ans et elle assume (elle est un peu spéciale quand même mais là n'est pas le probleme et à ma connaissance elle n'a pas besoin de se droguer).
Il y a quand même plus d'hygiène et de sécurité dans un appart' ou une maison close que dans un camion ou sur le trottoir, non? enfin c'est ce que je pense.