Izumi a écrit:Moi aussi j'avais peur de manger....J'ai eu la bétise de plus le faire du tout...pendant un peu moins d'une semaine...faisant abstraction de mes faims et de mes incartades...
Au final je me suis dit "stop"...Mange pas trop mais mange. Quitte à bouffer que de la salade.
moi aussi j'ai fait la même chose, j'ai tenu un mois! en fait, j'avais tendance à penser qu'à chaque fois que j'avais faim, c'était forcément une simple envie, donc j'ai fini par ne rien manger, me convaiquant que je n'avais pas réellement faim, que ça passerai, qu'il fallait juste que je sois patiente pour mon corps s'y habitu. j'ai fondu en un rien de temps, j'ai eu quelques étourdissements mais je n'accordais pas d'importance, je pensais que c'était forcément dû à ce changement, tout le monde a vu que j'avais énormément maigris en un rien de temps mais tout le monde pensait que c'était super bien, que ça voulait dire que j'avais de la volonté, j'ai repris 5 kilos après (je veux dire que j'ai eu 5 kilos de bonus) !! :lol: c'est pour cela que je pense à m'essayer à la RA, mais j'ai vraiment peur de me tromper sur mes sensations de faim et de satiété. tenez par exemple hier, entre deux repas j'ai laissé passé quelques 8 heures avant de me décider à manger, je me suis resservie 2 fois et j'avais toujours faim :shock: j'ai dû arrêter de manger parce que ça n'allait pas!! j'étais parfaitement capable d'engloutir des kilos de bouffe et sentir encore le ventre vide, je me suis même demandé où mon corps mettait toute cette quantité! donc en guise de dessert, j'ai pris un yaourt à la pistache, et surprise: j'ai pris un réel plaisir à le manger, ça fait des mois que je n'avais plus ressenti cette sensation de plaisir en mangeant, mais une fois le pot terminé, j'étais mal, je voulais le ressentir encore et encore..
ce que j'ai retenu de tout vos messages, c'est que je devrais peut être demander de l'aide pour me sortir de ce pétrin, mais (au risque de me contre dire) je n'en veux absolument pas. je trouve que c'est faire preuve de fragilité, je ne me permet pas d'être faible, par contre quand c'est les autres qui demandent de l'aide, je les trouve bien courageaux (bonjour le paradoxe!), ma soeur a véritablement envie de m'aider, mais je n'aime pas être dans le rôle de la victime, depuis que je suis enfant, je me suis formée une carapace et je ne me permet absolument pas de la briser un tant soit peu. je suis immergée dans un concept d'auto-punition, c'est beaucoup plus fort que moi. :oops:
c'est beaucoup plus complexe qu'une simple histoire de bouffe. tenez par exemple, je viens de me rappeler qu'une fois, mes parents avaient fait un voyage de 20 jours, c'était la première fois qu'on reste autant chez la famille (grand mère, tantes et oncles), mais cette même famille m'a interdit de manger (si si je vous assure), ils trouvaient que j'étais trop grosse que j'avais forcément des reserves et que par conséquent je n'avais plus besoin de me nourir. imaginez une gamine de 11 ans privée de ça! :shock: c'est alors que mon seul souci a été de trouver de la nouriture coute que coute, voler, mentir et manger en cachette, avoir tout le temps peur qu'on me voit, c'est ça ce que j'ai vécu. forcément, je grossisais (je ne mangeais pratiquement que des sucreries car faciles à cacher), au retour de mes parents j'étais beaucoup plus grosse qu'avant, ils me mettent illico presto au régime avec un nutritionniste qui a trouvé amusant de m'interdire les sucreries pour de bon, parce qu'il me voulait du bien. donc je refais le même système, je ne mange rien chez moi (forcément c'était infecte la nouriture du régime) je devais voler pour pouvoir manger, si ce n'est pas ça l'instinct de survie.
toutes ces mésaventures ne sont qu'une petite goutte de ce qui a été ma vie. à 13 ans, je voulais déjà en terminer avec cette vie, mais un jour je me suis promis de vivre QUE pour moi, je faisais tout ce qui me plaisait, absolument tout ce qui me plaisait, les parents n'appréçiaient pas forcément que je n'écoute plus les ordres qu'ils me donnaient, mais je me fichais complétement de ce qu'on pouvait penser de moi à cette époque, je voulais fuir de cette maison, mais je ne voulais pas laisser ma soeur totue seule, j'avais peur qu'ils lui fassent la même chose, c'est uniquement pour elle que je n'ai pas fuguée.
c'est un peu dur de parler de ça, mais je n'en peux plus de garder ça pour moi. j'ai essayé plusieurs fois d'en parler avec mes parents, de ce qu'on me faisait subir, mais ils me prenaient pour une menteuse, même quand l'agression venait de profs, ils ne me croiyaient pas. il y a quelques mois, j'ai entendu dire qu'on avait découvert ce que faisait ce "prof" (je sais de quoi je parle), ça m'a fait pleurer d'émotions, savoir qu'il allait enfin être puni.
enfin bon je sais de quoi je parle..
mais merci pour vos messages, ça me remonte toujours le moral de vous lire