Mon copain et moi, on était tous les deux des "loosers" au lycée/collège...
Lui, il avait un an d'avance, il était beaucoup plus grand que la moyenne. Il a subit un paquet de violences, sans que personne réagisse, jusqu'au jour où ils s'y sont mis à trois et en le maintenant, lui ont pété le bras, comme ça, pour le plaisir de la voir grimacer de douleur et pleurer.
En fait, il a virer tous les souvenirs de ses études sauf aprés bac de son esprit, aujourd'hui encore, quand je lui pose des questions, il ne se souvient plus, et il est pris de sueurs froides et tremblements. C'est sa mère et ses frères qui me racontent ce que eux savaient.
Le point commun entre nous deux, c'est qu'entre autre on nous a toujours sorti comme exemple Jesus qui tend l'autre joue quand on le frappe, "ne fais pas aux autres ce que tu ne veux pas qu'ils te fassent, blabla". Sauf que ça marchait peut être pour Jesus, ça, mais pas pour moi :) Moi si je tendais l'autre joue, je me prenais une autre baffe sur celle là...
En plus, en étant plus grande et plus costaude que les autres, on m'a toujours culpabilisée en me disant que je genais, que je devais pas me mettre devant, que je devais pas taper les autres parce que j'allais leur faire mal, que c'était moi la plus grande, donc la responsable (grande en taille, vi, pas en âge), etc, etc
J'avais aussi 1 an d'avance (une de plus), bonne élève, grande (en tout cas, toujours plus grande que les garçons jusqu'au lycée) blonde, costaude. Et timide et perdue dans mes lectures.
Des vacheries qui m'ont marquée: par exemple quand la fille du prof de français dans ma classe donne un carton d'invitation à tout le monde pour venir à sa boom, en faisant des mines, puis s'arrete devant moi et me fait "tu crois pas que je vais t'inviter quand même?" bien haut, avec les éclats de rire des autres autour.
Un spectacle de fin d'année: on était trois à chanter dans un petit spectacle, j'étais hyper fière de moi, j'allais rentrer en répétition, je chantonnais avec un sourire grand jusqu'aux oreilles en marchant vite vers la salle, et un petit con qui hurle au milieu de la cours: "eyh, la grosse, tu l'as trouvé où ta chemise? c'est un sac poubelle?" la douche froide que ça m'a fait... avec une phrase, il a réussi à détruire tout mon plaisir de chanter, toute ma confiance en moi pour le reste de l'année.
Les boulettes de papier pleines de colle envoyées dans les cheveux longs en cours, etc.
J'ai rarement été frappée, sauf une fois ou une abrutie s'est plantée devant moi et a sauté sur mes pieds avec des talons pointus pour m'écrabouiller les orteils. J'ai lancé la main, elle est partie en arrière sous le coup de la baffe, étonnée et pleurnicharde: lui ai dit: "désolée, c'est reflexe, fallait pas me marcher sur les pieds".
En fait, j'ai eu une période fin du lycée où ma langue bien pendue m'attirait la sympathie des gens. On me foutait relativement la paix. Mais entre chez moi et le fait de me sentir tout le temps différente des autres, pas vraiment une fille quoi, puisque je ne pouvais pas porter les mêmes vêtements, etc, je n'étais pas heureuse: juste contente de ne plus faire l'objet de remarques et vannes débiles 24/24.