Ma 1ere fois : une horreur (viol?) comment assumer ?

Patty a écrit:

Excuse moi Patty si je te cite mais ton message est parfait. Je suis admirative devant tant de force de caractère, de dignité et de courage (et c'est encore peu dire). Je souhaite de tout coeur que la vie se fera pardonner en vous apportant tout ce que vous pouvez souhaiter.

Ainsisoisje a écrit:
la vie se fait toujours pardonner...

Le fait de lire vos post m'a fait réfléchir (mais si, ça m'arrive, comme quoi...) je ne me suis jamais fait violer au sens strict du terme, et pourtant... j'ai répondu oui...oui pour beaucoup de mes mecs en fait...

oui, parce qu'en y réfléchissant, il m'est souvent arrivé, de devoir dire oui à contrecoeur, et même de finir en larme lorsque le monsieur s'était endormi à mes côté, maudissant ma pauvre estime de moi même et ne comprenant pas pourquoi quelque chose n'allait pas... puisque j'étais avec lui, je devais forcément en passer par là non? j'sais pas comment expliquer, c'est confus.

Je me suis toujours dit qu'en couple, il fallait faire des concessions.. mais je suis en train de me demander si en perdant certaines de mes valeurs, je ne suis pas en train de me perdre moi même....

gurgle quand tu n'a pas envie ne te force pas, faire "crac-crac sans plaisir c comme être forcée,
n'hesite pas à dire non,
si tu as l'impression d'être forcé de dire oui, laisse tomber
le mieux ce serais que tu en parles avec ton partenaire, lui expliquer ce que tu ressens c'est important de pouvoir s'expliquer... ;)

J'ai envie de raconter un événement de ma vie, au risque de faire hurler certains. Parce que non je n'est pas été violée, donc non je n'ai pas endureé tout ce que je viens de lire et qui touche bien évidemment quand on vous lit.
C'est juste que lorsque j'avais 13 ou 14 ans je ne sais plus (j'étais en quatrième), je rentrais le soir en début de soirée de chez une copine. C'était l'hiver, je me souviens qu'il faisait noir et un type (que je connaissais de vue seulement) se met à me suivre. Ce type il avait quoi sans les 20 ans et je sais qu'il habitait à l'époque dans l'allée en face chez moi. Alors lui là il est toujours là derrière mon dos, et moi je me dépêche pour rentrer chez moi. Et puis, je ne sais pas, une idée me vient que, sur le trajet, je me dirige vers un pavillon d'un ami de mes parents, comme si c'était chez moi. Et le type là il me coince à deux pas de la porte de ce pavillon et me baragouine "Tu veux que je te montre ---?" (impossible de me souvenir ce qu'il m'avait dit exactement) et il me montre une énorme pochette à dessin. Je dis non et j'arrive à me sauver en courant vers chez moi. Et là je l'entend dire quelque chose comme "ah mais tu n'habites pas ici".
Je suis donc rentrée chez moi avec la frousse de ma vie. Je n'ai donc rien eu, rien subi alors c'est sûr que mon histoire peut paraître bien dérisoire comparé à vous toutes. N'empêche que j'avais occulté cet incident et c'est à un moment de ma vien important que cet événement est réapparu de ma mémoire. Je me demande depuis, ce qui aurait pu se passer si je n'avais pas pu fuir en courant....Rien que d'y repenser ça me met mal à l'aise....voilà. J'ai l'air bête hein comparé à vous mais bon ça m'a soulagée d'en parlée.

Eveange a écrit:

Là je viens de me prendre une baffe... Ce cas de figure représente un viol? :shock:

blackpanther a écrit:

C'est un viol dans la mesure ou l'autre partenaire n'est pas consentant. Mais oui, les viols conjugaux existent, et ce n'est parce que cet homme est ton mari que c'est "open-bar" sur ton corps, sans prendre la peine de se demander si tu es d'accord. Vous êtes mariés, vos coprs ne sont pas la pleine possession de l'autre pour autant.

Après, ça dépend comment on le voit. Il arrive à mon homme d'avoir envie en pleine nuit, de se coller à moi et de me toucher alors que je suis endormie. Mais même à moitié endormie, je suis capable de lui montrer que j'ai envie aussi. Il attend quand même des signes de ma part pour aller plus loin. Si je me retourne et que je ronfle de plus belle, il n'insiste pas :lol: (pareil pour ma part lorsque je le sollicite en pleine nuit!). Au début de notre relation, la première fois qu'il m'a "sollicitée" en pleine nuit, il s'est excusé le lendemain parce qu'il pensait avoir agi comme un bourrin et m'avoir empêchée de dormir. J'ai ri en lui disant "euh, t'as bien vu ma réaction, t'avais l'impression que ça me dérangeait?". Mais je sais que si je lui disais non, il n'irait pas plus loin. Seulement, il y'a des conjoints qui ne s'embarrassent pas d'un "non" et qui se "servent" allégrement, tant pis si leur partenaire n'était pas consentant.

Jusque là, (ça peut en choquer certains mais bon... :cry: ) j'ai toujours considéré que vu que personne ne me croyais, et me disait que c'est "normal", (vu que j'étais en couple avec lui) que c'est moi qui devait avoir un problème. J'ai fini par réellement avoir un dégout du sexe, je ne supporte plus qu'on me touche... Certain(e)s ont réussi à résoudre ce problème?

C'est bien ca le problème.. victime d'un viol conjugal c'est assez terrible, car très peu reconnu.

J'en ai eu un exemple au Tribunal où je travaille.. c'est beaucoup plus difficile d'établir l'absence de consentement, et le fait que la personne incriminée connaissait cette absence de consentement dans le cadre d'un couple.

Dans mon cas la victime s'est plainte de relation forcée avec son ex.. seulement elle n'a jamais dit clairement non (parce qu'elle en avait peur je présume).. Quand on a peur de dire non à son conjoint, je considère toutefois que c'est le moment de prendre rapidement la porte car au final ca ne présage jamais rien de bon.

J'étais clairement non consentante... Mais à partir du moment où j'étais en couple avec cet homme, mes proches ont considéré que c'était de ma faute.

Je pense que tant qu'on ne s'est pas retrouvé dans cette situation, on a dû mal à concevoir que la personne qui partage notre vie, qui est censée nous aimer et nous respecter commette ce type d'acte.

Ca n'excuse en rien ce qu'il a fait, et s'il savait que tu étais non consentante c'est bien un viol. Tu as essayé d'en parler avec des personnes en dehors de tes proches? je pense notamment à un psy ou à une association? Je sais que dans le cadre d'un viol entre conjoints, la victime a tendance à encore plus culpabiliser que dans les autres cas de figure.. d'où, à mon avis, la nécessité d'un suivi si tu en ressens le besoin.

Eliza_Doolittle a écrit:
+1

J'ai été victime d'un viol il y a plusieurs années juste avant de rencontrer mon compagnon actuel.
A l'époque, j'ai rencontré un homme qui, dès le premier rendez-vous, m'a fait comprendre qu'il avait envie de moi.
N'ayant pas fait l'amour depuis plus d'un an, j'accepte et nous commençons alors les préliminaires.
Au moment d'aller plus loin, je lui demande de mettre un préservatif. Il me dit qu'il n'en n'a pas sur lui et insiste pour continuer.
Seulement moi je n'étais plus du tout d'accord et j'ai refusé d'aller plus loin dans ces conditions.
Voyant que je me refusais à lui, il m'a alors maintenu les poignets et m'a forcé à écarter les cuisses tout en m'écrasant sous son poids pour m'empêcher de me débattre.
Je n'ai pas pu empêcher la pénétration qui heureusement a été assez brève.
Après ça j'ai rapidement fait le nécessaire pour prendre la pillule du lendemain et faire les tests HIV qui heureusement étaient négatifs.

Je n'ai rien voulu faire contre cet homme car j'ai pensé à ses enfants encore jeunes. Mais après ça je n'ai plus jamais éprouvé le même intérêt pour la sexualité.
Avec mon compagnon actuel je lui fais plaisir par devoir et par amour mais personnellement ça ne me manque pas si nous ne faisons rien.

Mizirlou, je me retrouve complètement dans ton témoignage... As tu réussi à te reconstruire après ça?

En parler à un psy? J'ai essayer deux fois. La première s'est fichu de ma gueule en disant que j'exagérais. La deuxième a juste passée une heure de consult à me répeter que c'étais de ma faute, que j'avais pas le droit de me plaindre. Quand j'ai commencé à péter un cable et à pleurer (elle a vraiment été horrible avec moi), elle a décroché le téléphone et menacé de me faire interner de force... Je suis ressortie de là avec un psychotrope puissant...

Je ne sais pas comment faire...

blackpanther, franchement je suis sidérée de lire l'attitude innaceptable des psy face à ce que tu as vécu.
Je comprends mieux pourquoi tu as du mal à te reconstruire quand après un viol on t'accuse d'être la fautive et on te traite d'hystérique.
Personnellement je ne crois pas du tout en l'utilité des psy (j'ai déjà testé) donc je n'ai pas souhaité en consulter un et franchement ça ne me manque pas.

Je me considère comme frigide depuis ce viol et n'éprouvant pas vraiment d'intérêt pour le sexe. Pourtant, je ne rejette pas les hommes car mon compagnon m'a prouvé qu'un homme pouvait être quelqu'un de bien et respectueux envers les femmes. Je crois que c'est c'est sa tendresse qui m'a aidé à supporter ça.