lina13 a écrit:mais plus précisément, initialement, avez vous eu un traumatisme quel qu'il soit qui a provoqué la première crise.
Pour ma part, c'est définitivement non, c'est plustôt un ensemble de faits.
Il y a le prétexte déclencheur. J'étais ronde, j'ai fait un Xème régime, je n'ai pas su gérer ma minceur. Il y a le contexte déclencheur. Je faisais un régime à base d'amfépramones (sans oublier les diurétiques et les extraits thyroïdiens, très prisés à l'époque). Dans le panel de troubles déclanchés ou agravés par les anorexigènes, il y a la boulimie. Et je me rappelle ma mère me disant qui'elle ne m'avait jamais vu autant manger qu'à ce moment là.
Mais pourquoi regrossir alors au delà de mon poids initial, et surtout dans de telles proportions (perdus 20k repris 50k) ?
En fait, j'étais une enfant ronde, même si je n'étais pas obèse. Et à qui le corps médical avait toujours imposé l'urgence de maigrir. J'ai trouver dans le fait de trop manger une manière pratique d'enfouir mon stress. Un réseau en fait d'évennements, antérieur à mon amaigrissement. Et grossir énormément m'a permis à un moment donné de donner le poids comme réponse à un bon nombres d'évennements que j'étais incapable d'affronter autrement. Grossir a remplacé pour moi une succession de dépressions nerveuses ou une thérapie de fond.
Résultat, aujourd'hui encore, j'ai du mal à faire face quand je me sens débordée et j'ai envie de plonger dans tous les placards que je croise. Mais je sais que je ne résoudrais pas les problèmes, et qu'ils seront encore là jusqu'à ce que je les affronte et que je leur trouve une solution.
Et surtout, je me rends compte aujourd'hui qu'insensiblement et par petite touches j'ai résolu les problèmes initiaux. Les solutions que j'ai aportées n'étaient pas forcément idéales. Et au lieu de les prendre pour ce qu'elles étaient réellement, des compromis acceptables, je les ai également prises pour des demi mesures honteuses parce que je n'étais pas capable de trouver de bonnes mesures. Et surtout sans réaliser vraiment qu'en fait il s'agissait des solutions que j'apportais à mes problèmes antérieurs. Car nous ne sommes pas tous des héros et la vie en société a besoin de compromis. L'important est qu'à défaut d'être des actes de super héros, ce soient au moins des actes qui ne nuisent pas aux autres et dont nous n'ayons donc finalement pas à rougir. Mais ce que je regrette aujourd'hui, c'est qu'au lieu d'avoir pris ces actes dans un état de pleine conscience de mes motifs et de mes buts, je les ai pris comme une somnabulle, sans les apprécier à leurs juste valeur.
C'est aussi pour Labouse que je dis cela. A force de ne pas accepter de réagir consciemment, je me suisdévalorisée encore plus que besoin. Alors que j'avais une vie ordinaire et acceptable, j'avais l'impression d'avoir une vie nulle. C'est vraiment dommage.
La question est peut être autant de savoir pourquoi tu n'arrives pas à reprendre tes études, que de les reprendre. Est-ce que vraiment les reprendre est la vie que tu veux ? Il faut peut être que tu rennonces pour cela à d'autres choses pour le faire. Par exemple étudier n'est pas une chose facile et pour le faire, il faut renoncer à avoir une vie sentimentale trop pleine à côté. Ou que tu choisisses une autre voie, moins valorisante aujourd'hui à tes yeux, mais te menant à une vie acceptable sans être celle d'une future énarque de la nation.