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Souffrir de TCA sans s'en rendre compte ?

60 ans 91 25732
J'ai beau être sur ce forum depuis longtemps, je reconnais que le problème des TCA, même si je le connais en "théorie" ne me semblait pas me concerner particulièrement.

Pourtant je  
me souviens des paroles d'une psy que je consultais il y a une quinzaine d'années (pour un problème de harcèlement moral, donc rien à voir avec mon poids) et qui m'avait dit "quand je vous regarde, quand je vous entends, même si vous avez des soucis hormonaux, je pense que votre problème de poids n'est pas "naturel". Vous devez souffrir d'autres troubles mais vous ne vous en rendez pas compte. Mais comme ce n'est pas le sujet de la consultation, nous en reparlerons ultérieurement si vous le voulez bien".

Et en fait on n'en a jamais reparlé. J'ai réglé mon problème de harcèlement, elle m'a donné les pistes pour me défendre "moralement" et je m'en suis sortie à mon avantage.

Depuis quelques temps, je repense à ses paroles...

Il y a 3 semaines, on apprenait que mon beau-frère allait probablement nous quitter (il est décédé le 16 février). Je me suis surtout inquiétée pour mon mari, comment il allait le vivre, s'il n'allait pas avoir envie de se remettre à boire... Et ça m'a fait remonter plein de choses qui me concernent moi, mon angoisse de la mort, le fait que je n'aie pas d'enfants...

Et là, je me suis rendue compte que je mangeais. Comme ça. Ca me rassurait d'avoir de la nourriture. J'avais l'impression d'écouter mon corps comme d'habitude, sauf qu'il ne m'envoyait pas les mêmes signaux. J'avais l'impression d'avoir faim mais avec le recul ce n'était pas ça. J'avais surtout besoin de manger, besoin de me réfugier dans ce truc rassurant qu'est la nourriture.

Je ne me suis pas trop inquiétée, j'ai pensé que c'était lié à une période particulière de notre vie et que ça allait passer. Et effectivement, peu de temps après l'incinération de mon beau-frère, c'est passé.

Ce n'est pas la 1e fois que je réagis comme ça. Alors je me demande
ce sont des TCA ça ? Ou seulement un comportement passager lié à une situation "anxyogène" ? (mais est ce que ça ne revient pas au même ?)
41 ans aude 792
Woaw! je vais être la première à répondre à une métamodo!!! :D
D'après mon humble avis, c'est juste passager, parce que ce qui caractérise les TCA c'est la culpabilité intense qu'ils entraînent et l'obsession de la bouffe quasiment 24 heures sur 24 (si,si, j'ai déjà rêvé que je crisais...). On se sent assez vite "coupé des autres", du monde réel, puisqu'on est écrasé par ce lourd secret dont on a tellement honte qu'on ne peut le confier à personne.
Si tu ne t'en ai pas rendu compte plus tôt, et surtout si c'est intermittent, ça ne me paraît pas correspondre à un TCA.
Mais je peux me tromper, il y en a tellement de TCAs...
40 ans 12494
je ne suis pas tout a fait d'accord avec toi helvetia, on peut tres bien soufir de TCA et ne pas ressentir de culpabilité...

je ne vais parler que de mon cas mais pendant longtemps je ne savais pas que j'etais hyperphage ( même modéré) et ce n'est pas de cela que je culpabilisais c'etat juste des kilos sur la balance...

je pense que l'on peut souffir de tca uniquement dans des moment ou on ne peut plus gerer les émotions...

une crise d'hyperphagie , même si on n'en fait que trois par an reste un TCA... Chui pas si je suis claire là...

donc moi j'aurias dis le contraire que c'est un TCA malgré tout Patty...plutot de l'hyperphagie, le bien etre de manger qui nous soulage de la douleur sur l'instant car on pense plus a la douleur des autres qu'a la notre que l'on n'ose exprimé ou que l'on refoule... Maintenant je ne suis pas une pro des TCA non plus....

maintenant que tu as mis le doit dessus peut etre aussi que tu le gereras différement la prochaine fois puisque tu sauras que tes émotions sont faussées..

enfin pour ma part c'est ce que sa fait....

je sais pas si je t'ai trop aidé la... :?
60 ans 91 25732
C'est vrai que je n'ai pas parlé de culpabilité. Mais au bout d'un moment j'ai fini par en ressentir un peu, même si je me suis contrainte à ne pas m'inquiéter... Et il y avait bien aussi une sorte d'obsession, même si je m'obligeais à faire autre chose.

J'avais beau me dire que je n'avais pas faim, que j'avais suffisamment mangé, que c'était autre chose que je ressentais, impossible de m'empêcher d'aller vers le frigo, avec une prédilection pour les yaourts, compotes, jus de fruits et fromage. Puis après c'est passé au chocolat (mais il ne me restait plus qu'une tablette aux noisettes, périmée depuis 2004 - oui oh ça va bien hein ! :lol: - et les noisettes rances, c'est beurk ! :lol: ). Alors je me suis rabattue sur le paquet de crackers au sésame... que je n'ai pas fini.

Je m'en voulais après d'avoir "cédé à la tentation" mais j'y retournais.

Et puis c'est passé avec le temps. Ca a duré une dizaine de jours à peu près.

En fait je me rends compte que j'ai souvent fait ça, quand j'étais contrariée, inquiète, angoissée ou quand j'étais confrontée à des situations qui pouvaient m'échapper (une préparation de concours par exemple... l'horreur...). Et je le fais toujours.

Mais avant les périodes duraient plus longtemps, probablement plusieurs semaines. Elle voulait sûrement parler de ça la psy, sans doute que j'avais laissé échapper des mots qui l'avaient alertée...

J'essaierai de gérer autrement la prochaine fois si je peux. Mais à part cadenasser le frigo, il va falloir que je trouve autre chose ! ;)

En tout cas merci à vous deux ! :kiss:
40 ans 12494
de rien...

je pense vraiement que maintenant que tu as mis des mots dessus, et que tu t'en rends compte ( même a postériori ) de ce que tu fais et de ce que cela t'apporte c'est que tu es prete pour aller au dela...et y travaillé...

la prise de conscience est le premier pas ...

bon courage a toi !! et n'hésite pas si tu veux encore en parler !!
42 ans 3006
Sans s'en rendre compte, un peu, oui. En ne comprenant pas ce qui nous arrive, aussi. Quand je ne savais pas ce qu'était l'hyperphagie, et que j'avais des crises, je ne me rendais pas forcément compte si celles-ci n'étaient pas violentes...
41 ans aude 792
En fait, je me rends compte en vous lisant que j'ai répondu en tenant compte de tout ce que je sais maintenant, à force de lire des témoignages, des explications, des conseils sur Internet.

Mais c'est vrai qu'au début je ne comprenais pas non plus ce qui m'arrivait, et j'étais souvent dans le déni: "mais non, tu es juste gourmande, et tu peux très bien t'arrêter si tu veux" alors que d'un autre côté je savais pertinnement que c'était pas le cas.
Et je ne faisais pas le lien non plus entre le fait d'ingurgiter et de s'empêcher d'exprimer ses émotions...

J'avoue que c'est très complexe... mais ce qui m'a fait tiquer c'est le fait que ça ne se produise que pendant les périodes difficiles émotionnellement. Je ne savais pas que si on faisait 3 crises par an, c'était considéré comme TCA.

Comme quoi, chaque personne peut le vivre très différement...

Ma réponse est donc: oui? non? peut-être? je sais plus du tout.
Ce qui est sûr c'est que tu es bien placée, Patty, pour trouver des réponses et du soutien la prochaine fois (mais je ne te souhaite pas que prochaine fois il y ait ;) )!
48 ans 785
Ca c'est une question qui me traverse souvent...
J'avais décidé de proceder avec méthode en essayant de regrouper ce qui caractérise le trouble de la conduite alimentaire.

Ce serait donc, dans le désordre, manger trop, manger de manière compulsive et plus généralement remplacer par l'absorbsion ( ou le refus)de nourriture la résolution d'une difficulté.

bon.

Comme un trouble se définit par rapport à une norme, reste à évaluer la norme en matière de comportement alimentaire...

Si on part du postulat que ce qui est normal c'est d'avoir un appétit en rapport avec nos besoins énergétiques, en toute circonstance, je crois que les normaux se font rares.

Finalement, ça m'a rassurée un temps de me dire que j'avais des TCA, et puis je commence à me dire que ce n'est pas de ce genre de diagnostic que j'ai besoin.

C'est vrai, il arrive que la bouffe soit un réconfort, mais c'est aussi et avant tout parce que la nourriture est un plaisir, et que chaque plaisir a sa dose de culpabitité quand on a l'impression de dépasser...

Alors quand on mange parce qu'on est tendu, angoissé ou autre chose, et même si on a pas d'autre choix que manger à ce moment là, et ben je trouve pas ça pathologique.

On trouve juste là une manière de gérer la tension, de faire descendre la pression.
45 ans Bordeaux 311
Je rejoindrai Mephistofelesse en disant que la frontière entre un comportement normal et avoir un TCA est très mince...ne serait ce que parce que même en temps normal on doit manger, donc il n'y pas de période nette "avec" ou "sans".

Je dirai aussi que même si il s'agit d'un TCA, on peut aussi bien vivre avec.

Une fille ici avait rapporté ce que sa psy lui avait dit, à savoir qu'elle était faite ainsi: la bouffe était pour elle un anti stressant comme un autre, voilà, pas la peine de culpabiliser. ça aurait pu être l'alcool, le jeu...ou le tricot mais c'est la nourriture. Moi ça me convient.

La savoir c'est déjà très bien et si on prend plaisir à manger, si ça ne prend pas des proportions étonnantes, si on sait pourquoi (élément déclenchant), je pense pas qu'il y ait de problème.
60 ans 91 25732
Moi aussi je voyais plus le côté "rassurant" de la nourriture.

En fait j'ai remarqué aussi que cette envie de manger est associée à d'autres symptômes. D'abord une augmentation de mon TOC (je compte sur mes doigts ! :lol: par 100, 300, 500 ou 1000 et si je suis interrompue je dois tout recommencer à zéro).

Ensuite un problème d'élocution. J'ai déjà un débit de parole rapide, mais là c'est carrément la mitraillette !

Ce sont aussi des manifestations d'angoisse...

C'est vrai que la frontière entre TCA et comportement "normal en cas de stress" parait assez difficile à déteminer...
48 ans 785
Patty a écrit:
Moi aussi je voyais plus le côté "rassurant" de la nourriture.

En fait j'ai remarqué aussi que cette envie de manger est associée à d'autres symptômes. D'abord une augmentation de mon TOC (je compte sur mes doigts ! :lol: par 100, 300, 500 ou 1000 et si je suis interrompue je dois tout recommencer à zéro).

Ensuite un problème d'élocution. J'ai déjà un débit de parole rapide, mais là c'est carrément la mitraillette !

Ce sont aussi des manifestations d'angoisse...

C'est vrai que la frontière entre TCA et comportement "normal en cas de stress" parait assez difficile à déteminer...


Ca veut sans doute dire que le comptage des doigts et les craquers ont vocation à faire baisser l'angoisse...qui est le truc le plus partagé au monde.

Pourquoi se serait alarmant d'être angoissé finalement.

y'a des gens qui se rongent les ongles, qui développent des maladies de peau incroyable, qui boivent, qui fument, qui se fabriquent des ulcères, qui ratent tout ce qu'ils entreprennent...

Chacun sa stratégie pour évacuer l'angoisse.

Après on fait surtout comme on peut, et si on arrive à être le plus heureux possible, si la vie reste une source de plaisirs, de satisfaction et d'investissements divers, je crois qu'il faut arréter de dramatiser.

On a pas des "TCA" parce qu'on a des problèmes plus graves que la moyenne, mais parce qu'on a tous une manière différente de les traverser.

Y'a pas si longtemps je croyais avoir trouvé ce fichu saint graal...LA RAISON des TCA...

Fichue fumisterie...on reviens très loin en arrière, on s'aperçoit que oui il nous a été difficile de quitter maman qui était elle même très angoissée de nous confier à la nounou...
On sait aussi que maman pleine de sa culpabilité s'est racheté une conduite en nous offrant du lait et que diable il était bon et consolateur ce lait.

On se doute bien qu'on a craint très fort que maman ne revienne jamais, mais que son retour bien arrosé nous a durablement réconforté.

voila comment ça commence de la manière la plus naturelle du monde, et des milliers de choses viennent s'ajouter, broutilles qui nous prouvent bien que pour chasser l'angoisse, le peur de perdre et bien la bouffe c'est pas mal.
60 ans 91 25732
D'après mon médecin, le comptage de doigts est rassurant car il n'y a aucune surprise possible, à part le fait d'être obligée de s'interrompre. On sait d'où on part, on sait où on va, comment on y va et on sait toujours ce qu'il y a après. Rien de plus rassurant que les nombres.

Effectivement, si la vie était comme ça, on n'aurait moins de soucis ! :lol:
48 ans 785
Ce qui peut être interressant par contre c'est d'identifier la source de l'angoisse. C'est pas évident parce que ça a toujours un rapport avec l'archaique.

Le truc c'est de chercher les situations anxiogènes (difficile aussi parce qu'il peut s'agir d'un détail ridicule que le conscient ne perçoit pas), bref, c'est la recherche d'une aiguille dans une botte de foin.
48 ans 785
Le comptage des doigts...laisses moi réfléchir à ce que j'en sais...
C'est un truc obsessionnel, un genre de rituel qui doit permettre de mettre à distance une préoccupation conflictuelle.

Ca doit avoir un rapport avec le fait qu'il y a des trucs qui ne peuvent pas remonter à la conscience parce qu'ils sont trop génant et que tu les bloques par un mécanisme de pensée répétitif.

Ceci dit, faudrait que je relise mes cours parce que j'ai un doute.
B I U