Ma fille, mon miroir ?

titesouris a écrit:

Ce n'est pas le sujet de ce post mais pour te répondre, c'est tout à fait normal : personne n'a le même appétit.

Si tu donnes à 10 personnes une quantité X de nourriture, pour certaines ce sera trop, pour d'autres trop peu et pour d'autres juste ce qu'il faut. ;)

Perso j'en veux à mes parents de m'avoir laissé atteindre l'obésité à 12/13 ans ...
J'étais une enfant ... je compensais nos pbs familieux et mes manques affectifs par la bouffe (ce que je fais encore par moment) ...

C'etait à eux de me proteger, de réagir ...

Résultat des courses il n'ont rien fait ... biensure tout etait de ma faute ... c'est moi qui me goinfrais, qui n'avais pas de volonté ...
Ils laissaient meme mon frere se moquer de moi !!!

Et voilà ... je suis adulte ... avec encore des TCAs meme si je maitrise mieux ...

Je leur en veux ... et ne suis pas prete à pardonner !!!

Je crois qu'il n' y pas de solution miracle... si on veut manger on mangera...

Chez moi y avait pas de sucrerie ou autres, mais quand j'allais mal je trouvais tjs qqchose à manger et toujours en cachette...

Entin mes parents ne savaient comment réagir face à ça... mon père finissait par me dénigrer, et ma mère par ne parler que de régime...

Ya pas de solution miracle...

J'ai mangé pour les même raison que toi Tryskellia..; mes manques affectifs je les compensais comme ça.

Un père qui n 'a jamais su comment agir avec moi, devant lequel j'aurai fait n'importe quoi pour qu'il me remarque, mais qui ne me remarquait que pour me punir ou me dénigrer... Père trop jeune... certainement

Parfois l'impression de faire les mêmes erreurs avec mon fils, je l'ai également eu très jeune et suis souvent démunies face à lui, sans savoir comment réagir

Mon fils qui l'autre jour voulait maigrir... oui il est au dessus de la courbe, l'est depuis sa naissance d'ailleurs... je refuse l'idée qu'on mette mon fils au régime, ça m'a perdu.

Un médecin ? pour qu'il le mette au régime je refuse... puis je regarde mon fils, il est pas mince c'est certain mais de là à dire qu'il est gros :shock:

Ouf ... dur dur ton message Tryskellia :cry: :oops:

La période a laquelle ma fille à commencé à surconsommer correspond à la période ou son père et moi nous nous sommes séparés.

Je venais de sortir de 10 ans de violence verbale et j'étais complètement brisée.

Il m'en a fallu du temps pour me reconstruire ...

Ai-je négligée mon enfant volontairement ? Non.

Aurais-je pu empêcher son obésité ? Je ne sais pas ... il fut un temps ou j'avais même du mal à me lever le matin ... alors ... dois-je me sentir coupable d'avoir été faible, malheureuse ?

De toute façon il est trop tard pour revenir en arrière ... je vis aujourd'hui ... un jour à la fois ...

PouletteBBQ tu n'as pas à te sentir responsable de l'obésité de ta fille.

Dans mon enfance j'ai été choyée, aimée par mes deux parents. Je peux le dire j'ai passé des années merveilleuses.... papa et maman s'aimaient et je n'avais pas à proprement parlé de problèmes relationnels.
Je n'ai pas subi de violences physiques comme certaines ou même verbales...
Et pourtant je suis obèse.....
Pourquoi j'avais envie de manger, pourquoi je mangeais autant ? je ne le sais toujours pas.
Mes parents ont essayé de m'aider avec leur moyen de l'époque (ils ont même cassé leur tirelire pour m'envoyer en cure) ils m'ont privé de "choses interdites" parceque les médecins leur disaient de faire comme ça...
Je ne leur en veut pas car ils voulaient "le mieux" pour moi...enfin ce que les docs leur disaient :evil:
Mes parents sont tous les deux obèses alors qu'à 20 ans et des poussières ils étaient tous les deux taillés dans des cure-dents.

Ma fille a bientôt 12 ans et elle est loin d'être une brindille ;)
Zom refuse qu'elle fasse le moindre régime et moi je suis à 100% avec lui !
Elle a le droit de manger ce qu'elle a envie (car pour nous frustration = compulsions) mais dans la limite du raisonnable : pas de boissons sucrés tous les jours mais pour des occasions pas de problème.
Nous avons une boite à bonbons et des gateaux à la maison mais elle ne se sert pas.
On lui demande par contre de faire du sport : elle a choisi ses activités et elle est ravie d'aller danser avec les copines tous les mercredis :D
Elle s'est inscrite d'elle même à deux activités sportives facultatives au collège. Nous étions très fiers d'elle...et on lui a dit
Elle a un joli popotin et ses formes se dessinent au fur et à mesure que ses hormones se déclanchent ;)
Elle ne sera jamais une fille très mince je pense mais l'essentiel c'est qu'elle est hyper bien dans sa peau. et ça pour nous c'est ce qui prime....


Pour ta fille essaie de lui trouver une activité sportive qui lui plairait (nous on a commencé par la natation et quand elle s'est sentie à l'aise elle a opté également pour de la danse moderne) et pour la tenter à marcher pourquoi ne pas essayer le magasinage (c'est comme ça qu'on dit chez toi hein ?) qui certes fait plus perdre du poids au porte-monnaie mais qui empêche de rester toute l'après midi devant la télé ou l'ordi :lol:
Et faire des balades en rackettes avec ses amies avec un chouette gouter pour le retour ? Des trucs ludiques quoi...

Je suis sure que tu vas trouver des solutions ;)

Et au fait.... tous les enfants de parents divorcés ou séparés ne sont pas obèses hein !!!

Merci Bataille tu ne sais pas à quel point ton message m'a fait du bien.

C'est que je l'aime énormément ma fille moi et je ne veux que son bonheur.

PouletteBBQ a écrit:


J'ai envie de te raconter mon histoire... Car j'ai l'impression de ressembler à ta fille.
Je suis d'une famille où les sentiments passent par la nourriture (grand-mère maternelle ayant subi des carences graves pendant la guerre, et traumatisée). Ma mère d'ailleurs était une petite "bouboule" et a souffert de son poids toute sa vie, elle n'a cessé de faire du yoyo. Aujourd'hui elle se bat encore contre l'obésité... Son frère et sa soeur ont aussi des soucis de poids, qu'ils gèrent comme ils peuvent.
Pour mon cas, j'étais un petit bébé, puis une enfant ronde (au-dessus des courbes classiques), mais pas en grave surpoids.
A 10 ans (environ 53kg pour 1,62m), ma mère a eu l'idée de m'amener chez son nutri, d'où je suis ressortie avec un régime adouci.
J'ai tenu qqs temps puis j'ai lâché.
Mes parents n'achetaient jamais de bonbons ou de biscuits, pour ne pas que je grossisse. Rarement qqs pâtisseries ou glaces (mon père est très gourmand).
A 11 ans mes parents ont divorcé, mon père a navigué un temps entre chez nous et ailleurs, et puis à 12 ans il est parti.
Il faut dire que déjà j'étais relativement livrée à moi-même entre 10 et 12 ans, mère qui bosse bcp, père + ou - présent.
Bref, à 13 ans je crois, ma mère a été mutée à 100km de chez nous mais je ne voulais plus déménager, elle a dc fait les aller-retours pdt 1 an. J'étais dc totalement seule jusque dans la soirée.
Là déjà, mon poids a grimpé, à la fin de l'année, je faisais 82kg pour 1,72m...

Et de fil en aiguille, de régimes en relâche, je suis arrivée aujourd'hui à l'obésité sévère, 107kg pour 1,74m... (Et je ne compte pas mes kilos de grossesse). J'ai réalisé que je préférais pour l'instant souffrir de mon poids que de risquer d'une part d'être exposée aux regards masculins, d'autre part aux autres tout simplement.

Le psy dit que ta fille est équilibrée malgré une piètre estime d'elle ?
Je suis désolée, elle n'est pas équilibrée...
Mon "seul" pb est une estime de moi au niveau -36000 eh bien ça me pourrit tous les aspects de ma vie.
Mon père ne m'a jamais valorisée, il n'a jamais été très présent, et cette "simple carence" m'a tracé un chemin qui me fait souffrir au quotidien et qui gère ma vie (malgré que ma mère soit son opposé, ça n'a pas suffi)...
Apparemment ta fille vit aussi des choses très difficiles avec son père... Ne cherche pas plus loin. Moi je pense que ta fille souffre.
Je ne te raconte pas ça pour te culpabiliser, mais ce qui est sûr, c'est que tu as une responsbilité surtout pour l'avenir de ta fille.
Tu dois agir maintenant, avant qu'il ne soit passé trop de temps et qu'elle se soit murée dans sa souffrance.
Je pense que comme moi, ta fille trouve en la nourriture à la fois un refuge, un réconfort, et peut-être aussi une façon de se protéger des autres qui la font souffrir, peut-être même au-delà, veut-elle inconsciemment se détruire.

Je suis peut-être brutale, mais je pense que tu dois offrir à ta fille cette chance maintenant.
La nourriture à mon avis n'est pas le problème. Le régime et la restriction seront les pires solutions.
Ta fille a besoin d'écoute, d'amour, de présence, de cadre clair, de limites, et d'une psychothérapie... Elle a besoin de soigner son lien avec son père et d'être valorisée !


On transmet tous nos névroses à nos enfants, malgré nous. Te faire des reproches ne servira à rien, agir, si.
Tu fais bien de t'alarmer, courage ! ;)

J'ai reparlé à ses 2 psy la semaine dernière ... enfin ... ceux qui l'ont vu pendant plusieurs mois.

Leurs réponses ont été la même ... ma fille est équilibré ... "souffrait" d'une mauvaise estime d'elle-même il y a quelques années mais a redresser la barre depuis ... d'ailleurs le psy de l'école à contacté son tuteur à la nouvelle école et à constaté qu'elle avait de bon résultats scolaires ... une très bonne attitude ... positive etc.

Donc ... ils ne voient pas de problème.

Maintenant pourquoi mange-t'elle ?

En fait ... malgré elle j'ai tenu un petit journal alimentaire ... sans le lui dire ... j'ai constaté qu'elle mange moins que je pensais finalement.

Elle fait de plus en plus de meilleurs choix ...

Le hic ... c'est qu'elle ne fait aucune activité physique ... son monde c'est celui des arts ... dessins ... peintures ... écriture et le net.

J'ai tout fait pour l'intéresser aux sports ... rien à faire ...

Enfin ... je ne désespère pas ... et je cherche toujours.

Concernant son père ... elle ne veut plus le voir du tout ... elle me dit qu'a son âge elle peut décider par elle-même ... soupirrrrrrrrr

PouletteBBQ a écrit:

C'est ce que j'ai fait à son âge jusqu'à récemment.
Je ne connais pas votre histoire en détail, mais ne plus le voir c'est un problème. Je pense qu'il y a du travail à faire de ce côté-là.


Pour les bons résultats, moi aussi j'ai toujours eu de bons résultats, ça n'empêche pas. ;)
Si ça s'améliore tant mieux, c'est une bonne nouvelle, mais enfin être obèse à 12 ans ça n'est quand même pas normal. Je pense qu'il faut que tu continues à être attentive quoiqu'il en soit. C'est le plus important.

;) Bon courage.

Je fais remonter ce "post" car il y a des développements :D

Alors voila. Il y a un mois ma fille m'a dit ... maman je veux perdre du poids ... c'est trop ... j'en peux plus.

Elle voulait commencer un régime drastique ... ce en quoi j'étais totalement contre. Nous avons eu plusieurs discussions.

J'ai finalement pu en venir à un compromis avec elle.

Résultat nous suivons le guide alimentaire Canadien (mais pas de façon stricte dans ce sens que je veux éliminer tout sentiment de culpabilité etc. si elle mange une portion de pain de plus etc.)

http://www.hc-sc.gc.ca...ood-guide-aliment/index_f.html

Elle a cessé de manger à tout moment. Elle marche un peu plus. Elle m'a demandé de l'inscrire dans un centre de conditionnement pas très loin de chez nous ou elle va d'ailleurs aller rencontrer une entraîneur (à qui j'ai parlé il y a une semaine histoire de lui exposer un peu mon point de vue car je ne veux pas que ma fille devienne obsédée par une perte de poids à tous prix en ayant des objectifs irréalistes) la semaine prochaine.

Si elle peut mieux manger ... surtout manger quand elle a faim ça serait déja formidable ! ... faire plus de sport ... ce qui l'aidera beaucoup au niveau cardio et asthme ... et bien ce sera déja ça de gagner ... si en plus elle perd du poids tant mieux.

Que pensez-vous de mon approche ?

Je réponds à ton sujet en général, poulette.
Ma mère est obèse. Ma grand-mère était obèse. Mon arrière-grand-mère était obèse, mon arrière-arrière-grand-mère était en surpoids, mon arrière-arrière-arrière-grand-mère était obèse. Mes cousines sont obèses, mes tantes aussi. Du côté de mon père, la quasi totalité des femmes sont obèses et les hommes le sont aussi.

Je suis issue d'une famille d'obèses.

Outre le facteur génétique, il y a les interdits qu'on nous met.

A 8 ans, ma mère a voulu que je fasse un régime en me manipulant. Elle me disait qu'on allait faire enrager mon prof de gym qui m'insultait à cause de mes formes et du fait que je ne courrais pas aussi vite que les autres enfants. Elle disait de moi "elle ne sait rien faire". Forcément, ses cours étaient sans intérêts et ce n'est pas que je ne savais rien faire, c'est que je ne voulais rien faire.

Petite, j'ai été insultée une ou deux fois mais le pire a été le secondaire.

De ma propre expérience, je pense que honnêtement, il ne FAUT PAS dramatiser l'état de ta fille. Si tu lui parles de son poids comme étant quelque chose de grave, si tu dramatises, elle va se frustrer et psychologiquement, elle sera encline à grossir et grossir encore.

Moi, on m'a mis des interdits. Les interdits ne font que renforcer une situation.
Interdire et dramatiser ne sert à rien. Je crois que la meilleure façon de la préserver est surtout de lui montrer combien elle est normale justement et combien sa différence est normale et combien il faut des différences pour faire un monde.

Si tu lui montres que tu t'inquiètes et que tu souffres pour elle, elle finira par culpabiliser et voudra détruire cette part d'elle-même qui la fait grossir. Elle s'en voudra, elle se fera du mal à elle-même.
Et ce n'est pas la bonne façon pour maigrir ou arrêter de grossir.

Pour ma part, on m'a toujours culpabilisée. Pour sa qualité de vie et sa santé mentale, je pense qu'il est préférable qu'elle vive avec.
Les question de poids sont des questions d'adultes, pas d'enfants.

Si tu lui mets cette responsabilité dans les mains, elle ne saura qu'en faire et elle sera malheureuse. Je crois simplement que la meilleure façon est de la préserver, d'éviter les discours là dessus, de ne pas mentir bien sûr mais de ne pas dramatiser.

Bien des enfants sont très gros étant petits et maigrissent pour devenir tout à fait classiques à l'âge adulte.

Mais je crois que les régimes petit, c'est destructeur. Qu'elle attende plutôt d'être stabilisée au point de vue morphologie.

Ben justement ... j'ai eu l'attitude inverse Infernale. (J'en était venue à me sentir coupable comme je le dis dans mon premier message sur ce site).

Je ne lui ai jamais fais de remarques sur son poids ... ni dit qu'il serait mieux si ceci ... ni fait part de mes inquiétudes ... ni parlé de mes inquiétudes avec d'autres gens devant elle.

Rien de tout cela car justement je voulais éviter de la faire sentir coupable, de l'angoisser etc.

Je n'ai jamais dramatisé ... je me disais qu'un jour viendrais ou elle réaliserais que c'était trop.

Mes amies me disaient ... ça n'a pas de sens ... faut que tu lui mettes un frein ... faut que tu la mettes au régime etc.

J'ai toujours refusé ... ça m'a fait du mal ... parce que je savais qu'elle était victime de raillerie à l'école etc. ... j'ai toujours tenté de l'aider notamment en mettant l'accent sur ces forces (et non pas en disant tu es grosse MAIS ... loin de là).

Et même maintenant ... quand elle m'a dit ... régime etc. ...

Je lui ai dis non ...

Mieux manger oui ... manger en respectant ta faim oui ...

Mais privation, portions, calcul des calories etc. no way !

Je ne vois pas trop ce que tu pourrais te reprocher. C'est plutôt l'attitude d'une très bonne mère que de la prévenir des affres des régimes.
Je pense que la meilleure manière d'éviter qu'elle grossisse encore et encore est plutôt de rééquilibrer et surtout lui apprendre à écouter sa faim.
Mais ça, c'est uniquement si elle en parle elle même :).

Je crois que tu as eu l'attitude d'une bonne mère en faisant ça, tu as évité de la considérer comme anormale... Je crois que tout passe par le dialogue dans une relation avec l'enfant mais un enfant de 12 ans ne peut pas comprendre tout ce qu'un adulte comprend ... Donc d'une certaine façon...

J'ai toujours élevé ma fille comme un adulte ... devant s'assumer et assumer ces choix.

Ceci étant dit ... je l'appuie dans ces choix ... sauf lorsqu'ils amèneront à coup sur des conséquences majeures pour elle ... pour moi (ou pour nous).

Dans ce cas de figure bien précis ayant vécu la ronde infernale des régimes ... je sais de quoi je parle je lui dis ... non pas de régime.

Et je mets les choses claires avec elle ... un pas à la fois ... tu ne peux pas passer de la surconsommation sans limite ... non stop ... à une prise de conscience (pourquoi je mange ? ai-je faim ? quoi manger ?) comme ça en cliquant des doigts ... il faut y aller petit à petit ... se donner des objectifs raisonnables (qui n'est pas un objectif de "perte de poids" comme tel que d'être mieux dans sa peau en général).