Bon alors, après une fin de collège assez... redoublée, les instances pédagogiques en étroite collaboration avec mes géniteurs m'ont sommés de m'orienter vers une filière technique. n'importe laquelle mais CIRCULEZ!
Cette énorme question existentielle associée à l'indécision généralement constatée à l'age des poussées acnéiques me plongeait alors, moi et mes 17 ans, dans un abîme de perplexité. Après quelques semaines d’entretiens avec moi-même et de rébellion anti-conformiste
Citation:
Maman quand j’serai grand j’voudrai pas être étudiant !
Ben alors qu’est-ce que tu veux être ?
Ben J’sais pas moi ! Poète !?!
l’heure du choix approchant, je me suis dis que je savais faire cuire des nouilles et qu’une carrière dans l’hôtellerie ne serait pas pire qu’un autre.
Hop ! En avant pour la tournée des Lycées Hôteliers, nuque dégagée, raie sur le coté et oreilles fièrement exposées. Après un périple au travers de la Normandie et de la Bretagne (Dinard, Quimper, St Nazaire, …) de nombreux test, entretiens, j’étais reçu dans chacun d’entres eux, ce qui m’a fait chaud au cœur à cette époque d’échec scolaire que j’étais supposé traverser.
Je choisi donc d’entrer en 2nde au Lycée Hôtelier de Dinard dans l’espoir de décrocher un BTH (brevet de Technicien Hôtelier, niveau Bac G2). Au bout de 3 ans d’efforts savamment dosés pour n’en faire que le strict nécessaire je sortais de là avec mon diplôme en poche.
MAIS, parce qu’il y a un mais. Durant ces 3 ans, j’ai enfin réussi à faire l’acquisition d’un objet qui me faisait rêver depuis de nombreuses années déjà. Un ordinateur, en l’occurrence un Apple IIe avé l’extension 64ko qui portait sa mémoire à la taille gigantesque de 128ko. Et Là ! PAF la claque, la révélation, le début d’une vocation, d’un sacerdoce. Ah bah voilà ! C’est ça que j’veux faire !
Oui mais !
Parce qu’il y a un autre mais. Allez donc expliquer aux susmentionnées instances pédagogiques que finalement vous seriez bien tenté par un léger changement de cap dans vos études. C’est à ce moment que j’ai réalisé que l’éducation nationale ne pouvait plus rien pour moi. Je me suis tourné vers des moyens alternatifs d’arriver à mais fins.
Je passerai sous silence 2 années perdues en 1ère année de BTS Compta chez Pigier à Le Mans.
Pour lui, cela a commencé par une nuit solitaire, le long d'une route de campagne, tandis qu'il cherchait un raccourci qu'il n'a d'ailleurs jamais trouvé
Après ces 2 années de perdu (4 de moyenne général, 17 de moyenne en informatique, buté le garçon) donc, je m’inscrivais à une formation d’analyste Programmeur en 2 ans dispensée par la CCI de Laval. Bien m’en a pris, ils se moquaient comme d’une guigne de mon cursus précédent et mon accueillis les bras ouvert. C’est au cours de ces 2 ans que je remplaçais mon Apple IIe par un Macintosh LC continuant ainsi mon idylle avec Apple (ça a son importance). Je trouvais un stage dans une entreprise qui me demandait d’écrire un logiciel sous 4ème Dimension sur Macintosh.
Mon diplôme en poche, je m’inscrivait comme tout un chacun à l’ANPE pour conserver mes droits d’assujetti social et me lançais dans la recherche d’un emploi. Recherche qui, à l’époque, se résumait à l’épluchage religieux de la presse spécialisée (01 informatique et Le Monde Informatique ).
Un beau matin de mai, en ouvrant Le Monde Informatique je découvre incrédule l’annonce suivante :
Citation:
Chaîne hôtelière recherche :
Personne connaissant :
L’hôtellerie,
Le Macintosh
Et 4ème dimension
Dingue ! Ils auraient mis mas photo ça aurait été plus simple !
Un bref passage chez mon coiffeur préféré pour me dégager la nuque, m’exposer les oreilles au soleil et me tracer délicatement la raie sur le coté et me voilà qui monte à Paris le port altier, le regard décidé et la mine réjouie.
Je commençais à travailler en juillet et découvrais le plaisir presque physique (presque hein…) d’avoir un travail qui me plaise, un bureau à moi et un téléphone qui sonnait parce que des gens avaient besoin de moi.
C’est à cette époque je me suis découvert une passion pour la Guiness, je travaillais à la direction commercial, les tailleurs-dimUp.
Mais (oui encore un), voilà-t-y pas, alors qu’un an plus tôt, un ogre à moustache et le père d’un encornet texan se chamaillaient à coup de frappes chirurgicales sur des laboratoires ultrasecrets soi disants camouflés en hôpitaux, voilà-t-y pas donc que la clientèle des grands hôtels parisiens apeurées par l’idée de faire saucisse-de-strasbourguiser désertaient Paris et ses alentours.
Un vent de panique souffla sur l’hôtellerie de luxe, peu habituée à la baisse de ses revenus, vent de panique bientôt suivi par une vague de licenciements dits économiques. Votre serviteur faisant parti des derniers embauchés fût invité à chausser ses palmes, son masque et son tuba et à quitter le navire. Retour à la case ANPE.
La vie n’est qu’une suite de choix plus ou moins bons. J’en ai fait des bons, d’autre moins. Par exemple, le choix d’Apple comme fournisseur officiel de mes machines et, pour les employeurs potentiels, de mes compétences n’était pas un bon choix.
Au bout de 8 mois de chômage, n’en pouvant plus, je me suis inscrit à une formation professionnelle financée par les assedic. Histoire de remettre mon cv à niveau.
Huit autre mois plus tard, la formation finie, je retrouvais du travail. Sur PC cette fois.
Et depuis, tout roule.
Je n’ajouterai qu’une chose : Pourvu que ça dure.