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Bloquage à cause de relations compliquées ds l'adolescence

34 ans Normandie ^^ 24
Bonsoir !

J'ai eu beaucoup de mal a trouver un titre, d'ailleurs je ne suis pas sure d'etre a bon endroit ! Je m'excuse d'avance si c'est le cas.

Commenons par le  
commencement :
J'ai été formé très tôt, on m'a toujours dit que j'étais plus mature que mon age, que je faisais plus vieille etc.. A force de l'entendre j'ai fini par m'en persuader. Et à 11-12 ans je suis sortie avec un garçon qui en avait 16 à l'époque. Les choses sont allées assez vite, préliminaires etc, (sans pénétration). On ne peut pas dire qu'il me forçait, mais je n'en avais pas envie, aucun plaisir. Pourtant je continuai, plus je continuai plus je me dégoutais et me sentais sale, et alors je mangeais, en cachette et honteusement. ça a duré quelques années, parallèlement je sortais avec d'autres garçons, pour me persuader que je pouvais plaire. Je faisais la même chose, préliminaires etc. Pas de sentiments, pas de plaisirs.
Et je continuais a manger. Je détruisais ce corps qui me dégoutais.
A 15 ans j'étais déjà en dépression depuis quelques temps, et je suis sortie avec un garçon que je n'aimais pas du tout. Avec lui c'est allé un peu plus loin, il a tenté de me pénétrer, j'ai refuser, mais il a continué a essayer. Heureusement, j'ai réussi a me dégager de son emprise et de partir. A partir de ce moment j'ai pris beaucoup de poids, et je me suis completement fermée a toute relation, ce sentiment d'etre sale, d'avoir été salie.. . Je suis célibataire depuis.
J'ai l'impression que je n'arriverais plus a enlever ce sentiment de dégout que j'ai en me regardant. J'étais trop jeune, j'ai sauté des étapes que je regrette beaucoup. Mais c'est fait et je ne peux effacer ce qui s'est passé. C'est comme si je ne pouvais plus me laisser approcher, j'ai peur, peur de l'autre..
Je ne sais pas vraiment qu'est ce qu'on peut répondre à ça, j'ai juste besoin de l'écrire. "Exorciser" un peu tout ce passé qui me bloque dans mes relations, dans mon amour-propre..

Merci d'avoir pris la peine de me lire.
1722
Je ne pense pas que tu sois au mauvaise endroit, au pire on te redirigera.

Tout ce que je peux te souhaiter c'est de t'être soulagée et que ça t'aidera à continuer ton chemin plus sereinement, tu sais chacun à une adolescente qui lui est propre...Certains brûlent des étapes d'autres non. Puis tu sais c'est en faisant des erreurs qu'on apprend.

Ne t'arrête pas à ton passé. Si je m'y étais arrêtée je ne connaîtrais pas de belles choses :-).

Je suis là si tu as besoin de parler. Je suis désolée de ne pas t'être plus utile.
61 ans Près d'Avignon 36
L’adolescence est une période de construction particulièrement fragile, et toi tu l’as commencée plus tôt que les autres, à cause de ce physique en avance…

On a tous des raisons d’évoluer d’une manière ou d’une autre, en bien ou en mal. Pédophilie, parents absents, divorce, décès de quelqu’un qu’on aime. Aucune vie n’est « parfaitement » équilibrée.

Ton corps t’a « précédée », il a donné une image de toi qui ne te correspondait pas, et pourtant il a fallu faire avec malgré ton jeune âge. Très vite, tu as vu que cette apparence attirait, que tu avais une sorte de pouvoir avec, mais tu étais trop jeune pour gérer ça.

Alors, en grandissant, tu t’es défendue de ça, cette facilité de l’apparence t’a dégoûtée car elle ne t’amenait qu’à des situations impossibles à encaisser si vite.

C’est sans doute pour ça que tu as eu ces réactions, tu as voulu casser ton image. Inconsciemment, tu voulais qu’on t’aime pour toi et pas pour ce corps qui te faisait faire des choses que tu n’aimais pas…

Tu te laissais toucher tout en rêvant du prince charmant, car on rêve du prince charmant à cet âge-là. Ces deux images de ton corps offert aux mains tout en rêvant d’un idéal romantique, c’est tellement incompatible pour le cerveau, il a bien fallu qu’il se défende.

Le problème dans tout ça, c’est qu’on culpabilise en permanence, on croit que tout ce qu’on fait est conscient, voulu, et qu’on est une mauvaise personne. Comment veux-tu être une mauvaise personne à 12 ans ? comment aurais-tu pu savoir ce qui était bien ou mal ? tu le sentais, le ressentais au fond de toi, puisque tu as résisté finalement, mais tu ne pouvais pas savoir…

Il faut que tu te pardonnes… le terme est mal choisi car pour pardonner, il faut qu’il y ait faute et ce n’est pas le cas. Il faut juste que tu te regardes avec plus de douceur, de gentillesse, et de compréhension. Il faut que tu imagines une amie qui te raconte sa vie (ta vie), que lui dirais-tu pour la rassurer ? tu serais sans doute plus compréhensive avec elle qu’avec toi-même.

Tant que tu ne seras pas persuadée que : CE N’EST PAS TA FAUTE … tu seras toujours à te torturer. Bien sûr, ce n’est qu’une réponse à ta question, et une réponse n’est pas une solution, mais ça peut devenir un début d’évolution lente. Il faut te répéter que tu n’as rien fait de mal, même si tu n’aimes pas certains souvenirs… Certains adultes font du mal consciemment, exprès, pas les enfants… tu comprends ?

Je ne sais pas si ça peut t’aider ce que je dis….
34 ans Normandie ^^ 24
Oui je comprends. Et ça m'aide. C'est douloureu mais ça m'aide a évoluer. C'est toute une remise en question qui est entrain de se produire.
Merci de vos réponses, elles m'apportent ce dont j'ai besoin ; de la compréhension..
61 ans Près d'Avignon 36
Tu n'as que 17 ans et déjà tu te remets en question, c'est vraiment très bon signe, tu vas y arriver.

J'ai moi-même été victime d'un oncle quand j'avais 8 ans et je t'assure que j'ai mis bien plus de temps que ça à comprendre mes problèmes qui ont suivi.

En fait, je ne l'ai compris que quand on a fini par porter plainte et qu'il a fallu que je témoigne, c'était il y a 10 ans....

La femme policier qui m'interrogeait m'a demandé à un moment si cet épisode n'avait pas changé mon comportement envers mon approche de la sexualité et de l'amour ... et là, d'un coup, à plus de 30 ans, je me suis souvenue que gamine (12-13 ans) je me laissais toucher par mes amoureux mais je refusais de les embrasser, ils n'y comprenaient rien... Puis à 16 ans je suis tombée amoureuse, et ce garçon-là, quand il m'a touchée la première fois, je l'ai giflé!!...

Le sexe, l'amour... tout se brouille dans la tête quand on n'évolue pas correctement. Je n'aimais pas me souvenir ces passages où je me laissais toucher, un peu comme un paquet de viande, comme si mon corps était fait pour ça ou comme s'il n'existait pas finalement.

On m'a fait comprendre au poste de police, que c'était la réaction naturelle et quasi universelle d'un traumatisme de ce genre ou de tout traumatisme qui remet en cause l'évolution "naturelle" d'une enfant.

Je m'aperçois que peu de personnes répondent à ton message, pourtant je suis sûre que beaucoup ont eu ou connaissent des exemples similaires au tien.

J'ai voulu te raconter ça pour que tu comprennes que tu fais bien de te remettre en question tout de suite, de ne pas attendre des années avant de comprendre que tout ton être a réagi comme il a pu à une situation donnée, et c'est tout.... Maintenant, tu commences ta vie, alors vas-y !!
50 ans Epinal 264
Bonjour Dahliia

J'ai vécu à peu près la même chose que toi, un peu en pire. La principale différence est que je ne me suis pas contentée de détruire mon corps, je l'ai aussi offert en pâture à tout le monde (et il y en avait des candidats pour profiter de l'aubaine, tu penses!). Toi, tu as pu/su dire stop, apparemment, c'est pas plus mal.

A 16 ans, je suis quand même tombée amoureuse,il était vierge et m'aimait vraiment aussi, j'ai découvert un nouvel aspect de la sexualité, à savoir la tendresse, le respect. Mais il n'y a qu'avec mon mari que je me suis vraiment réconciliée avec le sexe, il m'a appris la complicité, le côté ludique, la "normalité" de l'acte, la dédramatisation en quelque sorte...

Tout ça pour te dire que tu ne dois pas trop te désespérer. Bien sûr que c'est dur à vivre, mais tu es effectivement lucide. Tu as bien raison d'en parler. Si ta dépression persiste, je t'engage vivement à consulter un psy, ne serait-ce que pour te réapproprier ton corps, ta vie et ton amour-propre. Tu as peut-être brûler quelques étapes, mais rien (je pense) d'irréparable. Je trouve que tu as des réactions très saines et je te souhaite vraiment de t'en sortir rapidement. Bon courage!
34 ans Normandie ^^ 24
Merci de ta réponse :) ça me permet vraiment de prendre conscience que rien n'est encore fait..
Je suis déjà en thérapie depuis 4ans, le truc c'est que j'ai jamais osé lui en parlé. D'une parceque ça me genait vraiment beaucoup, et que je suis trop fière pour en parler, et aussi parceque je me suis rendue compte il y a peu que ça me gachait vraiment une partie de ma vie... Mais avant que j'arrive à lui dire ... :s
50 ans Epinal 264
Je suis suivie aussi et je sais qu'il est difficile d'aborder certains sujets; j'ai tellement bloqué sur certains trucs, ça me faisait perdre tellement de temps dans ma thérapie et ça me bouffait vraiment, mon psy m'a proposé une solution: écrire chez moi, comme une lettre ou un journal intime, sur un sujet qui me fait mal et qui génère trop d'émotions. Comme ce que tu as fait ce soir, en somme. Le fait d'écrire désamorce la violence, la honte, la souffrance, etc... Et le fait de lire un papier met de la distance aussi (moi, je me cache derrière la feuille :lol: !).
Sinon, tu peux aborder le sujet progressivement, l'amener à te poser des questions, des fois c'est + facile d'être "acculé", un peu obligé de répondre...
Enfin, je pense que + tu en parleras, + tu apprivoiseras ton angoisse ou ta gêne, donc tu dédramatiseras ta situation et il te sera plus facile de gérer tout ça. Et même si je sais que ce n'est pas suffisant comme raison, tu as pu remarquer que toutes les réponses ici te déculpabilisent avec sagesse... il n'y a aucune raison de craindre la réaction de ton psy, il n'est pas là pour te juger, tu le sais bien au bout de 4 ans.
Je ne suis pas sûre d'être très claire (à cette heure, c'est dur ;) ), si tu as envie d'en parler un peu plus, n'hésite pas,on est là.
:kiss:
B I U