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Mais oui, c'est possible!

50 ans Epinal 264
Bonsoir,

J'avais juste envie de vous apporter un petit témoignage positif.

Je souffre de dépression depuis l'enfance, j'ai un peu appris à vivre avec pendant des années et enfin... je  
vais mieux!!! Dixit mon psy tout à l'heure. Depuis 4 ans et demi que je le vois, c'est la 1ère fois qu'il me le dit... Bon, j'avais bien remarqué toute seule, mais quand même, quand ça sort de la bouche du médecin, ça fait plaisir.

Voilà, tout ça pour vous dire que, oui, c'est possible de guérir d'une dépression même sévère et très longue, alors à tous ceux qui souffrent de cette :bad-words: de maladie, ne perdez pas espoir, si j'y arrive, vous le pouvez aussi.

On a vraiment tous droit au bonheur, battez-vous! :multi:
39 ans 288
Et bien tant mieux! Ca fait plaisir à lire...
Je me permets de te demander:

:?: Tu prenais des médicaments?
:?: Quel genre de psy était-ce?
:?: Sais-tu ce qui t'a le plus aidée?
37 ans là bas, au loin 1705
contente pour toi :kiss:

je voudrais aussi en savoir plus sur ton parcours. c'est vrai que personnellement, je doute tellement que je vais un jour passer ce cap :? j'ai tellement connu ça que ça me destabiliserais d'être autre chose. depuis toute mon enfance j'ai été dépressif, ça ne s'arranges pas vu la quantité de crises que je fais en ce moment :shock: , enfin toute mon enfance c'est trop dire, je me souviens très bien de cette époque, les premières années de ma vie, j'ai été très heureuse, et puis chaque jour, petit à petit, tout allait de travers. tu dis que oui c'est possible je veux bien le croire, mais à quel prix?! dois-je passer par des moments d'intense chagrin pour faire sortir tout ce qu'il y a à l'intérieur pour pouvoir aller mieux. enfin je ne sais pas, ça me semble que dans mon cas, c'est tellement profond que ça en deviens impossible à enlever.

ce n'est pas pour casser ton sujet que je dis ça, d'ailleurs je suis contente que tu ailles mieux, c'est juste que c'est ce que je ressens quant à ma guerrison. la route est tellement longue et dure.. je ne sais pas si j'aurais la force d'aller jusqu'au bout
37 ans Bouches-du-Rhône 1127
Ton message redonne espoir, merci! :kiss:

En tout cas c'est super que tu aille mieux! :D

Ca redonne espoir car, comme simplement_lulu, je me demande si je vais m'en sortir et à quel prix? J'en peux plus de souffir, cette douleur sans fond qui ne veut pas s'en aller, je rêve qu'elle s'en aille...

Alors si des gens s'en sortent, qu'ils en parlent comme toi parce que ca fait du bien, ca nous rend moins désespérés...

Merci encore! :kiss:
50 ans Epinal 264
Bonjour à toutes,

Vous ne pouvez pas savoir comme ça me fait plaisir vos réponses. Si j'ai créé ce post, c'est parce que j'aurais voulu que qqu'un dans une situation similaire à la mienne me dise qu'il avait réussi à s'en sortir. Savoir si je l'aurais cru, j'en suis pas sûre, mais bon ça m'aurait fait du bien. Je me suis dit que quand je m'en sortirai, je partagerai ça, pour qu'au moins toute ma souffrance ait servi à qque chose.

Pour répondre à vos questions, j'ai pris des anti-dépresseurs et des anxiolitiques depuis l'âge de 15 ans, avec des périodes sans (environ 5 ans) quand j'ai rencontré mon mari. J'ai eu droit à touts les marques, je crois ;) . Je vous fait pas la liste, d'abord je m'en souviens plus trop. Lors d'hospitalisations psychiatriques (toujours en urgence), j'étais perfusée au tranxène 1000.
Aujourd'hui, j'ai de l'atarax 25 à la maison, pour le cas où, mais si j'en prends une fois par mois, c'est le maximum.
Les médicaments m'ont aidée, oui sans aucun doute. Je n'aurais pas pu supporter la douleur quotidienne sans. Mais s'ils atténuaient le désagrément des symptômes, je n'ai pas l'impression qu'ils les ont supprimés.
J'ai commencé à fréquenter les hôpitaux psy et les psychiatres aussi à 15 ans. J'ai eu à faire à qques psychologues, mais j'étais mieux avec les psychiatres qui connaissaient mieux ma maladie et que je trouvais plus rationnels.
J'ai eu de longs suivis avec 2 psychiatres (3 et 2 ans respectivement) d'autres plus sporadiquement. Aujourd'hui, ça fait 4 ans et demi que je vois le même psy et c'est vraiment avec lui que je progresse le plus. Je n'ai plus de pulsions suicidaires depuis 2 ans à peu près.
J'ai mis très longtemps à assimiler le concept de maladie. Je SAVAIS que c'en était une une mais je ne le SENTAIS pas. Ca faisait tellement partie de moi depuis toujours que je me suis battue contre moi avant de me battre contre la dépression. C'était MOI le problème, pas une maladie...Bonjour l'autodestruction alors!
Je ne sais pas comment ça s'est fait. Je ne comprends pas comment il a procédé, je ne me suis pas rendu compte tout de suite de l'évolution. Juste un jour, je réalise que lors d'une grosse crise, je ne pense pas à me faire du mal. Ca ne me vient juste plus à l'esprit. Je me suis sentie un peu démunie de ces réflexes, ça fait drôle de se découvrir si différente.
Soudain vivre me semble évident, normal, l'avenir devient envisageable concrètement, les projets s'installent sans que j'aie la peur et la certitude de l'échec.

Vous me demandez "à quel prix" une guérison, vous me dîtes que la route est longue et dure. Oui c'est dur, oui j'ai pleuré longtemps quand je sortais d'un entretien avec mon psy et oui c'est long. Mais en fait, ce n'est pas plus douloureux que la dépression. C'est juste une nouvelle douleur qu'on ne sait pas gérer. On s'habitue à notre souffrance quotidienne, aussi énorme soit-elle, la preuve c'est qu'on survit en dépit d'elle. Et quand on attaque une thérapie, on souffre "en plus" et on se dit que c'est pas possible, pas humain, pas juste. Je compare souvent la thérapie à une opération sans anesthésie. On guide le médecin et parfois même on tient les instruments. La douleur est insoutenable, peut-être, mais on se débarrasse de la douleur d'origine. Je n'échangerais pas la douleur de cette ablation contre celle de cette maladie pour rien au monde. J'ai mis 30 ans à m'habituer à la seconde, 5 ans à la 1ère et je cicatrise bien, alors y a pas photo.

Ce qui est un peu destabilisant, c'est que je n'ai pas ressenti de cap(s), c'est vraiment un travail en profondeur et des progrès insidieux.
La seule consigne que mon médecin me donnait, c'était de ne pas essayer de comprendre le pourquoi du comment, mon intelligence ne m'a été d'aucun secours, on est dans le domaine de l'émotion pure, inconciliable avec l'intellectualisation. Ca demande de se laisser aller, et quand on se retient depuis toujours, c'est difficile. J'ai eu le sentiment de perdre le contrôle de ma vie, de mes sentiments, de mes principes, chose inconcevable. Mais il le faut puisque tout ça était mauvais. J'ai aussi cessé de chercher une cause particulière (il y en a plein) et aussi un ou des coupables, une maladie n'en a pas vraiment, juste des complices (mes parents dans mon cas).
Aujourd'hui, j'ai parfois l'impression d'être une enfant et d'apprendre à vivre. C'est bizarre mais le but est louable et les résultats satisfaisants.
Je ne suis pas sortie de l'auberge encore mais proche du but sûrement, même si mon psy refuse de me dire où j'en suis réellement dans le processus :evil: .

Voilà, c'est à peu près tout ce que je peux dire de mon expérience. J'ai été longue, désolée mais c'est difficile de résumer un parcours si dense.
Et encore une fois, je suis convaincue que si j'y suis arrivée, tout le monde le peut. Accrochez-vous, ruez dans les brancards, aidez-vous et cherchez de l'aide aussi, ça en vaut la peine, au sens strict du terme.
Bon courage à vous. :kiss:
39 ans 288
Ce n'était pas trop long, merci encore. :kiss:
Moi tout le boulot à faire m'effraye... :peur:
Mais je suis convaincue aussi que ça en vaut la peine.
Merci beaucoup, vraiment, de donner de l'espoir. :kiss:
H
43 ans 13
Ton témoignage est très important et on voit bien que tu commences à sortir la tête de l'eau.
Prendre conscience de sa maladie et la traiter comme telle est une phase importante dans le rétablissement, toute pathologie confondue d'ailleurs.

Sois attentive aussi car il arrive souvent qu'à ce moment des malades changent de psy afin de continuer le chemin ou parfois simplement pour marquer le coup, faire table rase.

Tu sembles être arrivée à un stade plus serein, n'hésites pas à la consigner et à en conserver les preuves au cas où tu aies un petit coup de mou. ;)
50 ans Epinal 264
Bonjour,

Je sais que la dépression est toujours là, elle se rappelle à mon bon souvenir ponctuellement à grands coups de rechutes assez violentes. De plus, je le constate au quotidien dans mes problèmes de fatigue et de concentration, par exemple. Mais en général l'envie de tout revient assez vite et je le sais, donc quand je tombe, je suis consciente que je vais forcément me relever, que c'est juste un mauvais moment à passer.
Ce sont plutôt les mauvaises périodes que j'oublie, les symptômes me déconcertent toujours un peu... y a encore du travail. :silly:
Quant à changer de psy, non, je préfère pas. Réexpliquer tout mon parcours me soûle à l'avance... et puis on change pas une équipe qui gagne ;) !
J'ai fait table rase il y a 3 ans, en vidant mon sac à mon père et en cessant de lui parler définitivement, en quittant mon mari, en prenant de la distance avec tout mon entourage. Je n'en ai plus besoin aujourd'hui, mais tu as raison, c'est un comportement assez courant.

En tout cas, merci à toutes pour vos messages :kiss:
B I U