ça n'est pas spécifique de notre époque, tous ces rejets, ni à un pays.
Ma mère est femme au foyer depuis que mon frère et moi sommes nés, bien qu'elle ai fait des études dans sa jeunesse. Elle avait une multitude d'activités, mais en tant que bénévole, non rémunéré. Chaque fois qu'ils faisaient des repas ou apéritifs, avec les collègues de mon père, elle se prenait des remarques désobligeantes ou méprisantes de gens qui la considéraient comme stupide, feignante, ou peut être analphabète parce qu'elle préférait s'occuper de ses enfants plutot que de bosser et de payer une nounou, alors que c'était son choix à elle, ils n'avaient pas à juger.
Mon arrière grand-mère a divorcé d'avec son mari qui était courreur de jupon. Elle s'est retrouvée rejetée par la plupart des gens, parce que même si la loi lui avait donné raison et que tout le monde savait ce que faisait son mari, ça ne se faisait pas à l'époque. Pareil pour les fille-mère: aujourd'hui, la plupart de mes amies ont des enfants hors mariage, une chose qui les auraient mise au ban de la société il n'y a pas si longtemps que ça, etc.
Si vous étes black dans un troupeau de blancs, vous vous prendrez des remarques tout comme si vous étes une femme blanche dans un troupeau de blacks, tout comme si vous étes une ronde dans un troupeau de minces.
Maintenant, si vous étes ronde et riche dans un troupeau de minces et riches, et qu'un mince pauvre arrive dans le groupe, c'est lui qui risque de se prendre des remarques en premier, etc.
Les gens renforcent la cohésion du groupe en se trouvant un "ennemi" commun si je puis dire, ça en rassure beaucop je pense.
Aujourd'hui, c'est pas bien de se moquer de la couleur de peau, de certains critères physiques, de la vieillesse, de handicaps, de la pauvreté, etc.
Résultats, on se moque des ronds par exemple.
Mais quand j'étais dans les premières en classe, c'était un critère pour certains pour se moquer de moi, parce que j'étais "différente": c'est pas bien de se moquer d'un cancre, il ne le fait peut être pas exprés, mais par contre, ceux qui bossent bien, ils le font exprés, donc on peut se moquer d'eux. Etc.
Je crois que souvent, la meilleure arme, c'est de se trouver des alliés et de mettre en position de rejeter ceux qui rejettent.
Par exemple, si quelqu'un vous insulte dans le metro: les gens peuvent finir par se moquer avec lui. Mais si dés le début on prend à partie les gens dans le bus en jouant la dame bien comme il faut et en faisant passer l'insulteur pour un malade mental, un malpoli ou en montrant bien qu'il n'est pas comme "nous" (personnes du bus + nous), on s'attire la sympathie des gens du bus, et la moquerie se retourne sur l'insulteur, voir les gens du bus peuvent même nous défendre en tant que personne faisant partie de leur groupe d'usager sage et agréssée par un con.
Si par contre on se laisse faire ou on prend une tête de victime, de fuyard, les gens risquent de se mettre du coté de l'insulteur parce qu'il ne veulent pas être des victimes potentielles aussi.
Enfin bon, c'est qu'une théorie tout ça, ça se trouve je me plante, mais c'est vrai que ces guerres perpetuelles, c'est saoulant...